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Le premier ministre Justin Trudeau prononce un discours devant l’Assemblée extraordinaire des Chefs de l’Assemblée des Premières Nations

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Le premier ministre Justin Trudeau

LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour.

Merci beaucoup de votre accueil.

Avant de commencer, j’aimerais souligner que nous sommes sur le territoire de la Nation algonquine, gardienne passée, présente et future de ce territoire.

Aux aînés, aux jeunes, au chef national Bellegarde, aux membres de l’exécutif de l’APN et aux chefs réunis en assemblée, merci pour cette occasion d’être ici avec vous aujourd’hui.

Quand je suis venu au mois de juillet dernier, j’ai dit espérer que vous me rendiez l’invitation, peu importe mon titre.

Je suis vraiment content que vous m’ayez pris au mot.

Comme vous le savez, certaines choses ont changé depuis notre dernière rencontre, mais je suis quand même frappé par ce qui reste pareil.

Rencontrer les Canadiens.

Entendre ce que vous avez à dire.

Et grâce à ces conversations, mieux comprendre ce que vivent les gens.

Pour être efficace comme député, c’est ce qu’il faut faire tous les jours.

Et c’est aussi vrai quand on est premier ministre.

La différence, c’est que mon gouvernement est maintenant en mesure de transformer cette compréhension en action. En d’autres mots, nous sommes à présent en mesure de  « réaliser le vrai changement », comme nous l’avons souligné dans le discours du Trône la semaine dernière.

Pour effectuer ce vrai changement, nous devons faire entendre la voix des peuples autochtones à Ottawa.

Pour commencer, nous le ferons avec nos nouveaux députés.

Sur la douzaine de candidats autochtones libéraux de la dernière campagne, huit ont été élus.

Parmi ces huit, deux – Hunter Tootoo du Nunavut et Jody Wilson-Raybould de Vancouver – sont maintenant ministres.

Ils sont accompagnés au Cabinet par une ministre des Affaires autochtones et du Nord expérimentée et capable, Carolyn Bennett. Ce rôle est nouveau pour Carolyn, mais elle a déjà été porte-parole libérale pour les affaires autochtones et elle connaît bien les dossiers qui sont importants pour vos membres.

Comme je l’ai déjà dit, il ne s’agit pas seulement de gens en particulier, ni même de gouvernements en particulier. Ce qu’il faut, c’est un  renouveau complet de la relation entre le Canada et les peuples des Premières Nations.

Pendant la campagne électorale, je me suis personnellement engagé à apporter un nouveau leadership et à changer le ton à Ottawa.

J’ai promis aux Canadiens du vrai changement. Pas seulement de faire des choses différentes, mais aussi de les faire différemment. Le changement se situe notamment au niveau de l’approche qu’adoptera notre gouvernement dans ses relations.

L’histoire a montré qu’une approche antagoniste n’est pas seulement inefficace – elle peut causer des dommages profonds.

C’est particulièrement évident dans la relation du gouvernement avec les Premières Nations.

Le moment est venu de réinventer notre relation de nation à nation avec les peuples autochtones.

D’avoir avec eux une relation montrant que les droits des Premières Nations garantis par la Constitution du Canada ne sont pas quelque chose qui nous dérange mais plutôt une obligation sacrée.

Une obligation fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat.

Une obligation guidée par l’esprit et l’intention de la relation originale définie dans des traités; une obligation qui respecte les droits inhérents, les traités et les compétences; une obligation qui respecte les décisions de nos tribunaux.

Je sais que le renouveau de notre relation est un objectif ambitieux, mais aussi que nous pouvons atteindre cet objectif et que nous l’atteindrons si nous travaillons ensemble.

Je prends cette responsabilité au sérieux et j’ai chargé mon gouvernement de la prendre aussi au sérieux.

Dans les lettres de mandat remises aux ministres, mes attentes étaient claires. Je leur ai dit qu’aucune relation n’était plus importante à mes yeux que celle du Canada avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits.

Aujourd’hui, je vous promets que cette relation sera transformée et respectée.

Nous allons travailler avec vous pour rebâtir la confiance entre le gouvernement canadien et les peuples autochtones. 

Nous dirons la vérité. 

Si nous faisons des erreurs – comme en font tous les gouvernements – nous les reconnaîtrons et nous en tirerons des leçons importantes.

Nous allons travailler ensemble, en considérant les Premières Nations comme des partenaires à part entière, tout en nous inspirant des valeurs de respect mutuel, de partage et de bienveillance.

À cette fin, j’ai donné à la nouvelle ministre des Affaires autochtones et du Nord des instructions explicites sur la manière d’aller de l’avant. 

La création d’une commission nationale d’enquête publique sur les femmes et les filles autochtones assassinées ou disparues au Canada sera l’une de ses premières priorités.

J’ai le plaisir d’annoncer que ce processus est déjà en cours et des nouvelles seront données à ce sujet par la ministre Bennett, la ministre Wilson-Raybould et la ministre Hajdu cet après-midi.

Cette commission d’enquête est une priorité pour notre gouvernement parce que les personnes touchées par cette tragédie nationale ont attendu assez longtemps. Les victimes méritent qu’on leur fasse justice et les familles, une occasion d’être entendues et d’apaiser leur douleur.

Nous devons travailler ensemble pour mettre fin à cette tragédie qui continue.

La deuxième priorité sera de beaucoup investir dans l’éducation des Premières Nations. Nous savons que c’est un secteur où nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre, et nous n’attendrons pas. 

Chaque enfant, chaque jeune qui vit au Canada, mérite d’avoir une vraie chance égale de réussir. Les élèves des Premières Nations ne sont pas moins méritants.

Cependant, nous n’imposerons jamais de solutions verticales. Nous savons que cette approche n’est pas la bonne, qu’elle ne fonctionne pas. Même si nous voulons nous aussi améliorer les résultats en matière d’éducation, nous croyons que les réformes de l’éducation qui touchent les enfants des Premières Nations doivent être menées par les Premières Nations.

Troisièmement, comme le chef national Bellegarde l’a évoqué, notre gouvernement va immédiatement – dans son premier budget – éliminer le plafonnement à deux p. 100 qui vise le financement des programmes des Premières Nations. Comme vous le savez, cette limite existe depuis près de vingt ans. Elle n’a pas suivi l’évolution démographique de vos communautés ni le coût réel de la mise en œuvre des programmes.

Le moment est venu de nouer une nouvelle relation budgétaire avec les Premières Nations, pour donner à vos communautés un financement suffisant, prévisible et soutenu. C’est une promesse que nous avons faite et que nous tiendrons.

Quatrièmement, en partenariat avec les communautés autochtones, les provinces, les territoires et d’autres partenaires essentiels, nous mettrons intégralement en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation, en commençant par donner suite à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Et cinquièmement, nous passerons en revue toutes les mesures législatives imposées unilatéralement aux peuples autochtones par le gouvernement précédent. Si certaines mesures vont à l’encontre de vos droits, si elles ne concordent pas avec les principes du bon gouvernement ou si elles n’ont tout simplement pas de sens sur le plan des politiques publiques, nous les annulerons.

Voilà cinq engagements qui font partie de nos efforts pour réparer cette relation particulièrement importante. 

Nous ferons beaucoup d’autres choses. Par exemple, en partenariat avec les Premières Nations, nous surveillerons les grands projets de mise en valeur des ressources et nous fournirons un  nouveau financement considérable pour la promotion, la préservation et la protection des langues et cultures autochtones.

Nous aurons chaque fois besoin de votre aide.

Nous ne pouvons pas réduire l’écart entre l’expérience des Premières Nations et celle des autres sans avoir recours à une approche collaborative, de nation à nation, comme celle qui a mené à l’Accord de Kelowna.

C’est une responsabilité que nous partageons tous comme dirigeants. 

Je suis convaincu qu’en étant des partenaires nous pouvons faire des progrès significatifs et immédiats dans les dossiers qui comptent le plus pour vos communautés –  comme l’éducation, le logement, l’emploi, les soins de santé et de santé mentale, la sécurité des communautés, l’aide sociale à l’enfance et la protection de nos terres, de nos eaux et de l’air.

Il serait tout simplement inacceptable d’en faire moins.

Toutes nos communautés et tous nos enfants méritent un avenir meilleur, celui que nous pouvons leur offrir en travaillant tous ensemble.

Comme je l’ai dit à notre dernière rencontre, un partenariat respectueux, coopératif, est non seulement possible, mais il s’agit d’un devoir sacré hérité des générations passées et que nous confient les générations à venir.

Je vous promets d’être votre partenaire au cours des prochaines années et j’espère que vous serez le mien.

Merci.