Transcription - Le PM Trudeau prononce une allocution à la fin du Sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie
Le PM Trudeau prononce une allocution à la fin du Sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie
Bonjour tout le monde, merci d’être des nôtres aujourd’hui. Nous venons de conclure un sommet très productif ici en Arménie. Depuis sa création, le travail de l’Organisation internationale de la Francophonie s’appuie non seulement sur une langue et un héritage commun, mais sur des valeurs partagées : l’égalité, la liberté d’expression, le respect pour la démocratie et la règle de droit, la défense des droits de la personne. Ce sont là les principes qui informent nos discussions et nos décisions. Et c’est en s’appuyant sur ces valeurs communes que nous pouvons travailler ensemble dans le respect et la solidarité pour faire avancer nos priorités sur une foule de sujets. Voilà la force de l’OIF.
Ce sommet était donc pour nous l’occasion de resserrer les liens déjà forts qui unissent les pays francophones et de bâtir un avenir plus prospère et plus égal pour nos concitoyens. Après tout, les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux et complexes. Des défis comme la montée du terrorisme, les effets d’un climat changeant et le chômage chez les jeunes, dont les conséquences ne connaissent pas de frontières. Les pays de la francophonie le savent, ces mêmes enjeux sont des priorités majeures pour l’OIF et ont été le sujet de nos discussions dans le cadre de ce sommet.
Nous avons profité de cette rencontre pour débattre nos points de vue et tracer la marche à suivre. Pour le Canada, bâtir des économies qui profitent à tous est le meilleur remède à nos problèmes. Qu’il soit question de commerce, d’environnement ou d’emploi, nous devons faire en sorte que tous puissent tirer avantage de nos progrès. Un bon nombre de pays francophones connaissent présentement une croissance exceptionnelle. Je pense, par exemple, aux pays d’Afrique qui représentent non seulement l’avenir de l’espace francophone, mais du monde. Les économies en plein essor et les populations croissantes produisent des opportunités sans précédent pour les citoyens, les entrepreneurs et leur gouvernement, et leurs partenaires. Mais les écarts qui se creusent, les inégalités qui persistent, menacent la prospérité à long terme sur le continent et ailleurs dans le monde. Le Canada est déterminé à être un partenaire solide pour les pays africains alors qu’ils s’efforcent d’attirer des capitaux et de créer des opportunités pour leurs citoyens, notamment pour les jeunes, ils peuvent compter sur l’appui du Canada. La pénurie d’emploi chez les jeunes inquiète mes collègues africains, alors, avec deux autres membres de l’OIF, le Rwanda et le Ghana, nous avons coanimé avec le Royaume-Uni une table ronde aux Nations Unies sur les emplois pour les jeunes en Afrique. Le Canada avait également annoncé un nouveau siège canadien du Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure. Le Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure réunit des investisseurs des secteurs public et privé en vue d’élaborer des projets d’infrastructure essentiels, ce qui contribue à la création d’emplois et permet de jeter les bases d’une prospérité partagée.
Investir dans l’infrastructure est essentiel pour l’atteinte des objectifs durables de l’Afrique. Et j’ai été ébranlé d’apprendre que l’investissement privé dans l’infrastructure en Afrique a chuté chaque année depuis l’adoption des ODD en 2015 et qu’il s’approche de son niveau le plus bas en dix ans. Il est urgent de renverser cette tendance inacceptable si nous voulons atteindre les cibles énoncées dans le Programme 2030. Il faut investir des capitaux, des ressources et du savoir-faire en Afrique si nous voulons favoriser un climat dans lequel les jeunes se voient offrir plus de possibilités, et ce nouveau bureau canadien du Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure nous aidera y parvenir.
Les dirigeants portent la responsabilité particulière de rectifier le tir et de faire en sorte que tous nos citoyens ont une chance égale et réelle de réussir au sein de l’économie de demain. Il s’agit d’un défi de taille; les pays de la francophonie doivent s’entraider pour concrétiser cette vision d’une société mondiale plus juste. Une société qui donne un rôle juste et égal aux femmes, qui respecte les droits des travailleurs, qui protège les droits des LGBTQ2, qui aide les jeunes à obtenir les compétences dont ils ont besoin en mettant en place des systèmes d’éducation accessibles et adaptés aux réalités du monde du travail.
Pour épauler les efforts de nos alliés francophones, je suis heureux d’annoncer deux nouvelles initiatives canadiennes sur le continent africain. Aujourd’hui, le Canada lance le programme « Voix et leadership des femmes sénégalaises » et investit 6,5 millions de dollars pour appuyer l’autonomisation des femmes. Le Sénégal enregistre présentement l’un des taux de croissance les plus élevés du monde. Pour soutenir cette croissance pour les générations à venir, les femmes doivent faire partie intégrante de l’avenir économique de leur pays. De plus, le Canada est fier d’investir dix-huit milliards de dollars dans la lutte contre la violence fondée sur le sexe au Congo.
La violence faite aux femmes est inacceptable et inexcusable. Hier, j’ai également annoncé à nos partenaires francophones l’intention du Canada d’apporter un appui supplémentaire au Mali dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Nous entendons aussi bonifier l’aide visant à renforcer l’autonomisation des femmes maliennes. Si notre objectif consiste à encourager le développement économique et social, le Canada doit porter une attention particulière aux conséquences des conflits sur les citoyens. Cette aide renforcée pour nos amis maliens est un exemple de notre engagement à cet égard.
Sur ce point, je tiens à souligner le travail exceptionnel de Michaëlle Jean, qui s’est imposée comme une grande défenseure des femmes au sein de l’espace francophone. À la tête de l’OIF, Michaëlle a su faire de cette priorité canadienne une grande priorité francophone. Nous la remercions pour son leadership et ses efforts inlassables en vue d’étendre la portée de l’OIF et de son programme. Elle peut être très fière de ses contributions inestimables, et je sais que tous les Canadiens lui en sont reconnaissants. J’en profite aussi pour saluer la nouvelle secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, de son élection. Le Canada travaillera avec elle pour avancer nos priorités communes.
Après un sommet productif avec nos partenaires francophones, nous entamons maintenant une visite bilatérale ici en Arménie. Ce sera pour nous l’occasion de multiplier les liens d’amitié entre nos deux pays et de travailler ensemble pour faire avancer nos priorités communes.