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Allocution du premier ministre Justin Trudeau en commémoration du 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy

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Allocution du premier ministre Justin Trudeau en commémoration du 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy

LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Prenons un moment pour réfléchir:

Au prix qu’ils ont payé.

Au fardeau qu’ils ont porté.

Au pays qu’ils ont bâti.  

Sept mille quatre Canadiens ont été blessés dans la bataille qui a commencé ici, il y a 100 ans aujourd’hui. Trois mille cinq cent quatre-vingt-dix-huit Canadiens sont morts. 

Et ce, sur une population d’à peine huit millions de personnes en 1917.

Pensez-y, un instant. À l’ampleur du prix qu’ils ont payé.

Ils étaient, pour la plupart, des jeunes hommes à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine. Ils n’étaient pas des soldats professionnels. Mais ils étaient bien préparés après s’être entraînés pendant des mois.   

Mais malgré tout, il leur fallait du courage – à un niveau qu’il est difficile d’imaginer.  

Ces hommes n’étaient pas insensibles à la peur. Ils étaient humains. Ils souffraient de l’éloignement, de la fatigue. Leurs pieds étaient mal en point et ils avaient froid.  

Mais ils ont continué à avancer. À avancer, à travers la boue. Sous les tirs ennemis. Ils avançaient, en se battant comme des lions, juste derrière un puissant barrage d’artillerie alliée.

Et ils ne se sont pas arrêtés là. Ils se sont battus jusqu’à la victoire.

Il y avait des objectifs stratégiques. Vimy se trouve en hauteur. L’endroit avait été transformé en forteresse.

Mais si vous lisez les récits des hommes qui se sont battus ici, vous constaterez qu’ils avaient aussi d’autres préoccupations. 

Ils écrivaient à leurs proches. Ils les remerciaient pour les colis et les lettres. Ils demandaient des nouvelles de leurs frères et de leurs sœurs. Et ils écrivaient des lettres à propos de leurs compagnons d’armes. De ceux qui étaient tombés au combat et de ceux qui se battaient encore.

En véritables Canadiens, ils parlaient du temps qu’il faisait.

« Le soleil a brillé quelques fois cette semaine », lit-on dans une lettre de William Henry Bell datée du 7 avril 1917. « Le soleil est comme un étranger, ici. En passant, le gâteau que vous m’avez envoyé était délicieux. »

William Bell est mort à Vimy, le 10 avril 1917. Il avait vingt ans.

Le fardeau qu’ils ont porté. 

Et le pays qu’ils ont bâti.

Car c’est aussi pourquoi nous sommes ici. Pourquoi nous nous souvenons.

En allant jusqu’à sacrifier leur vie, ces hommes à la fois ordinaires et extraordinaires du dominion britannique ont combattu pour la première fois comme les citoyens d’un seul et même pays. Francophones et anglophones. Nouveaux Canadiens. Peuples Autochtones. Côte à côte, unis, ici à Vimy, au sein des quatre divisions du Corps canadien.  

C’est par leur sacrifice que le Canada est devenu un signataire indépendant du Traité de Versailles.

Et en ce sens, le Canada est né ici.

La sculpture intitulée « Le Canada en deuil » représente la peine de tout un pays. Elle évoque une affection dévouée – et aussi les milliers de Canadiennes qui ont courageusement répondu à l’appel, comme infirmières ou en assurant un soutien critique à la maison.

Mais ce monument symbolise aussi la naissance du Canada – et notre engagement indéfectible envers la paix. Je regarde les personnes réunies ici – anciens combattants, aidant naturels, beaucoup de jeunes – et je ne peux m’empêcher de croire qu’un flambeau a été passé. Cent ans plus tard, nous devons dire ceci, ensemble. Et nous devons y croire : plus jamais. 

Chers amis, distingués invités, inspirons-nous de l’exemple de soldats comme William Henry Bell. Rendons hommage à tous ceux qui sont restés solidaires de leurs amis, à travers d’inimaginables épreuves. À travers même la mort. 

Et qui, par cet ultime sacrifice, sont restés solidaires de leur pays. Et ont bâti leur pays, à ses débuts.

Ils étaient Canadiens. Ils étaient braves, au-delà de toute mesure.

Honorons-les.