Le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ont tenu une réunion virtuelle des dirigeants le 29 octobre 2020.
Les dirigeants ont réitéré leur détermination à poursuivre leur collaboration pour vaincre la pandémie de COVID-19. Ce travail doit être fait dans le respect de leurs valeurs et de leurs principes communs que sont la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit et conformément à l’Accord de partenariat stratégique Canada-Union européenne. Ils se sont tous engagés à prendre des mesures efficaces afin de protéger la santé, de favoriser une relance économique forte ainsi que de bâtir des économies plus novatrices, durables, inclusives et résilientes. De cette façon, l’Union européenne et le Canada pourront sortir de la crise plus fort qu’auparavant et mieux en mesure de surmonter les défis que leur réserve l’avenir.
Les dirigeants ont rappelé que la solidarité, la coopération et le multilatéralisme efficace sont essentiels pour vaincre le virus et accélérer la reprise. De plus, ils se sont engagés à poursuivre leur étroite collaboration au sein de forums internationaux tels que le G7, le G20 et le système des Nations Unies. L’Union européenne et le Canada coopèrent de près depuis le début de la pandémie, notamment pour assurer un accès universel, équitable et abordable aux tests de dépistage et aux vaccins et traitements contre la COVID-19. À ce sujet, l’Union européenne et le Canada, ainsi que d’autres donateurs, ont tenu un événement visant à recueillir des promesses de contributions pour l’Accélérateur ACT. Ils poursuivent actuellement leur collaboration afin de rallier des appuis envers cette initiative mondiale, et en particulier son Mécanisme COVAX, grâce à une mobilisation de haut niveau. Les dirigeants ont convenu que l’Union européenne et le Canada allaient renforcer leur coopération et leur échange d’information sur les vaccins contre la COVID-19. Ces efforts comprennent la recherche, l’accès, l’approvisionnement et la distribution. Ils ont également convenu d’approfondir leurs discussions liées à la santé.
Les deux parties continueront de faire preuve de leadership pour renforcer l’OMS ainsi que, de façon plus générale, les capacités mondiales de préparation et d’intervention en situation de pandémie. Les dirigeants ont insisté sur l’importance d’une évaluation impartiale, indépendante et complète des mesures sanitaires prises à l’échelle internationale en réponse à la COVID-19, comme l’indique la résolution de mai 2020 de l’Assemblée mondiale de la santé.
L’Union européenne et le Canada mettent présentement en œuvre le Plan d’action du G20. Ce plan a reçu l’assentiment des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales. Il vise à soutenir la reprise économique mondiale et à favoriser une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive. Il devrait également faire l’objet d’autres examens et mises à jour. Les dirigeants ont souligné leur engagement à rebâtir en mieux au moyen de plans de relance accordant la priorité à une transition verte et à la transformation numérique, et ce, en ne laissant personne pour compte. Il s’agira notamment de trouver de nouvelles avenues pour que les petites et moyennes entreprises participent pleinement à la relance post-COVID, par exemple en s’assurant qu’elles ont des outils numériques pour développer davantage le commerce et élargir leurs partenariats.
Les dirigeants ont aussi souligné la nécessité d’améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement mondiales et les règles du jeu à l’échelle mondiale, tout en maintenant l’ouverture des économies. Ils ont convenu de multiplier leurs efforts pour établir un partenariat stratégique à l’égard des matières premières essentielles, à l’appui de la transition verte et numérique. Ils ont salué les efforts supplémentaires du G20 pour soutenir les pays à faible revenu les plus touchés, dont ceux en Afrique. Ces efforts comprennent, par exemple, le prolongement de l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20 et du Club de Paris. Les dirigeants ont également fait remarquer qu’il faudra d’autres mesures de traitement de la dette en fonction des diverses situations et ils ont appelé les membres du G20 à appuyer le Cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l’ISSD, qui a été approuvé par le Club de Paris.
Sur le plan de l’environnement, les dirigeants ont rappelé l’urgence d’intensifier l’action mondiale contre les changements climatiques. Au moment où des investissements sont réalisés pour rebâtir les économies touchées par la pandémie de COVID-19, ils réclament une relance verte. Ils en ont d’ailleurs profité pour réitérer leur engagement à l’égard de la mise en œuvre rapide, intégrale et efficace de l’Accord de Paris et de l’atteinte de leur objectif commun de zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050. L’Union européenne et le Canada auront des visées plus ambitieuses en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre lors de la mise à jour des contributions déterminées au niveau national (CDN) en prévision de la CdP26. Ils ont également réitéré leur engagement à aider les pays en développement à faire la transition vers des économies durables et résilientes devant les changements climatiques, notamment en réalisant l’objectif collectif de mobiliser 100 milliards de dollars américains par année d’ici 2020 auprès de plusieurs sources. Les dirigeants ont discuté de leur engagement à suivre la voie de l’économie circulaire en défendant ce principe sur le plan multilatéral, entre autres choses. Afin de protéger et de rétablir la biodiversité, ils ont réclamé l’établissement d’un accord mondial ambitieux à la prochaine Conférence des Parties de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique qui aura lieu en 2021. Ils demandent aussi que soit renforcé le cadre mondial pour la saine gestion des produits chimiques et des déchets à la Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques qui se déroulera en 2021.
Les dirigeants ont fait valoir leur étroite collaboration fondée sur des valeurs communes pour parvenir à une transformation numérique centrée sur l’être humain. Ils ont indiqué que des travaux de recherche conjoints sur les technologies quantiques sont en cours de planification. En tant que membres fondateurs du Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle, l’Union européenne et le Canada collaborent au sein de forums multilatéraux pour veiller à ce que l’intelligence artificielle et d’autres technologies numériques soient mises au point d’une manière responsable qui suscite la confiance de la population. Cette année, les efforts ont surtout porté sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour répondre à la pandémie de COVID-19 et s’en rétablir.
Les dirigeants ont marqué le troisième anniversaire de l’application provisoire de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne et se sont réjouis de ses résultats prometteurs. Ils ont notamment mentionné que le commerce bilatéral de biens et de services entre l’Union européenne et le Canada avait augmenté de plus de 20 % à la fin de 2019 par rapport aux niveaux précédant la mise en place de l’AECG. Ils se sont dits résolus à soutenir et à promouvoir encore davantage la mise en œuvre de l’AECG dans tous les secteurs, pour le bien des Européens et des Canadiens. Cet outil important favorisera également la relance économique post-COVID des deux côtés de l’Atlantique. Les dirigeants ont convenu de prendre des mesures concrètes pour favoriser encore plus la mise en œuvre de l’AECG dans les secteurs du commerce et de l’égalité des sexes, du commerce et des changements climatiques ainsi que du commerce et des petites et moyennes entreprises. Ils se sont réjouis de l’adhésion du Canada au Réseau Entreprise Europe afin d’aider les petites et moyennes entreprises à tirer le meilleur parti de l’AECG. Lorsque les circonstances le permettront, le Canada sera aussi l’hôte d’un sommet sur les technologies propres et l’AECG. Ce sommet permettra aux entreprises de technologies propres du Canada et de l’Union européenne d’établir des partenariats et de saisir des occasions d’affaires pour favoriser la relance économique verte des deux côtés de l’Atlantique.
Les dirigeants ont convenu de poursuivre leur collaboration, au sein du Groupe d’Ottawa et d’autres tribunes, afin de réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’objectif est de protéger et de renforcer le système commercial multilatéral fondé sur des règles pendant cette crise sans précédent. La réforme permettra également à l’OMC de gérer efficacement les nouvelles réalités économiques mondiales, notamment celles qui sont liées à la pandémie de COVID-19. L’Union européenne et le Canada offrent d’ailleurs leur plein appui au nouveau directeur général de l’OMC.
Les dirigeants ont réitéré leur engagement à trouver une solution mondiale et consensuelle à l’égard d’un régime de fiscalité internationale juste, durable et moderne qui permet de relever les défis fiscaux soulevés par la numérisation de l'économie. Les dirigeants ont exhorté les ministres des Finances du G20 à s’entendre sur les autres enjeux d’ici le milieu de 2021.
Les dirigeants ont discuté de nombreux enjeux de politique étrangère et de sécurité sur lesquels ils se sont entendus, dont ceux qui concernent le Bélarus, la Russie, le Haut-Karabagh, la Méditerranée de l’Est, la Chine, le Sahel et le Venezuela. Concernant la Chine, l’Union européenne et le Canada se sont dits très préoccupés par la détention arbitraire de ressortissants canadiens, européens et d’autres pays. Ils ont souligné le fait que des relations transatlantiques fortes peuvent aider à mieux gérer les enjeux géopolitiques actuels. Par ailleurs, les dirigeants ont convenu de coopérer de plus près à la protection de leur démocratie contre les cyberactivités malveillantes et la désinformation, à la lutte contre la détention arbitraire et à la promotion du système international fondé sur des règles dans son ensemble.
Finalement, les dirigeants se sont dits impatients de tenir le Sommet des dirigeants Canada-Union européenne prochainement, lorsque les circonstances entourant la COVID-19 le permettront. Ils souhaitent y faire progresser la coopération entre l’Union européenne et le Canada dans des domaines tels que la politique étrangère et en matière de sécurité, le commerce international et le système commercial international, les changements climatiques et les autres questions environnementales, l’énergie propre, l’Arctique, l’espace, la transformation numérique, la recherche et l’innovation, la santé publique ainsi que les objectifs de développement durable des Nations Unies et la coopération en matière de développement.