Transcription - Allocution lors du congrès annuel de la Fédération canadienne des municipalités
Allocution lors du congrès annuel de la Fédération canadienne des municipalités
On a beaucoup de sujets à aborder aujourd'hui et, d’abord et avant tout, il faut que je parle de l’horrible découverte d’enfants des Premières Nations enterrés à l’ancien pensionnat de Kamloops.
Notre pays les a abandonnés.
Il a abandonné leurs communautés et leurs familles.
C’est la vérité, et c’est une vérité à laquelle chacun de nous doit faire face.
On sait que le cas du pensionnat de Kamloops n’était pas un incident isolé.
On sait que les recherches se poursuivent pour savoir ce qui s’est passé avec des enfants perdus dans le système des pensionnats autochtones.
Et on sait que les dommages causés par ces écoles se perpétuent des générations plus tard et que les peuples autochtones subissent encore de la discrimination et du racisme systémiques.
Au cours de la fin de semaine, des villes et des municipalités de partout au pays ont mis leur drapeau en berne. Merci. Comme pays, c’est essentiel qu’on reconnaisse tous le caractère épouvantable et honteux de cette politique des pensionnats.
Au cours des semaines et des mois qui viennent, on va avoir encore beaucoup, beaucoup de travail à faire.
Hier, j’ai tenu une rencontre avec mon Cabinet pour discuter des prochaines mesures concrètes qu’on va prendre pour soutenir les survivants, leurs familles et les peuples autochtones.
C’est une tâche à laquelle on doit tous participer.
Parce que, comme nous le rappellent les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, tout effort visant à réparer les terribles torts causés par les pensionnats ne peut être mené à bien que si tous les ordres de gouvernement y participent aux côtés des peuples autochtones. C’est la responsabilité de l’ensemble du Canada pendant qu’on avance ensemble sur le chemin de la réconciliation.
Des centaines d’enfants ont été enterrés dans une tombe anonyme. Ça s’est passé ici, dans notre pays.
Ils se sont fait voler leur avenir.
Leurs familles et leurs communautés n’ont jamais pu les revoir.
Le Canada les a abandonnés.
En tant que pays, on doit toujours choisir de faire mieux.
Chaque fois qu’on fait face ensemble à des défis ou à des horreurs, on doit toujours garder un objectif commun en tête : celui de bâtir un pays meilleur, et plus juste pour tout le monde.
Pour y arriver, il faut avoir des conversations difficiles.
Surtout, il faut faire face à la vérité.
C’est la seule avenue possible.
Je participe au congrès annuel de la FCM chaque année depuis presque une décennie, maintenant.
Durant cette période, on a accompli beaucoup de travail ensemble. Mais, quand je regarde cette dernière année, je pense qu’à aucun moment on n’a travaillé autant – et mieux – comme partenaires.
Dès le début, on savait qu’il faudrait un véritable effort de toutes les instances du Canada pour vaincre cette pandémie.
Oui, c’est vrai que beaucoup d’appels et de vérifications ont eu lieu avec bon nombre d’entre vous au sujet de points chauds et de mesures d’urgence.
Mais je parle aussi d’une approche pancanadienne plus approfondie que cela. Une approche selon laquelle on se mobilise tous autour d’un objectif commun et où chacun fait sa part pour qu’on l’atteigne.
Pensons simplement à la campagne de vaccination.
Très tôt dans la pandémie, on a travaillé très fort pour que notre gouvernement soit en bonne position pour négocier des contrats de vaccins, gérer les livraisons internationales et coordonner les approvisionnements.
Les provinces et les territoires amènent ces vaccins jusqu'aux premières lignes.
Et vous, comme municipalités, vous incitez les gens à sortir pour se rendre dans les cliniques de vaccination, notamment par le biais de campagnes de sensibilisation, pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.
Pour tout le travail exceptionnel que vous avez accompli, merci.
Ça démontre bien tout ce qu’on peut réaliser en collaborant en équipe.
Plus de la moitié des Canadiens ont maintenant eu au moins leur première dose de vaccin.
Dans de nombreuses régions, le nombre de cas a diminué, et les entreprises locales commencent à rouvrir.
Par contre, ça ne veut pas dire que notre travail est terminé. En réalité, c’est plutôt le contraire.
Des villes comme Winnipeg sont encore durement touchées par la COVID-19. Et partout au pays, les conséquences de cette pandémie continuent de se faire sentir aux premières lignes, dans les budgets des municipalités et dans les communautés qui se demandent à quel moment leurs rues principales reviendront à la normale.
C’est pourquoi on a doublé le Fonds pour le développement des collectivités du Canada – qu’on appelait auparavant le Fonds de la taxe sur l’essence – et créé l’Accord sur la relance sécuritaire, pour vous permettre d’aider vos communautés.
Et c’est pourquoi on a investi pour aider de nombreuses municipalités à équilibrer leur budget et pour donner des allègements fiscaux aux Canadiens qui travaillent fort.
C’est la solidarité qui nous a amenés jusqu'ici.
Elle a permis de sauver des vies et de maintenir de petites entreprises à flot.
Alors, quand cette pandémie sera terminée, et espérons qu’elle se termine bientôt, quelles raisons aurions-nous de ne pas continuer à profiter de cet effort pancanadien?
C’est le moment de poursuivre nos efforts pour améliorer la vie des gens d’un bout à l’autre du pays.
Déjà, malgré la pandémie, on fait avancer des projets essentiels. Je pense notamment à l’accès à l’internet haute vitesse, au traitement des eaux usées, ou à ce qu’on fait pour assurer la sécurité des gens. À ce sujet, je sais que la ministre Monsef va vous rencontrer cette semaine pour discuter de la façon dont on lutte contre la haine en ligne pour l’empêcher de se transformer en violence contre les femmes et les filles.
Au cours des derniers mois, on a aussi pris des mesures importantes dans le transport collectif pour aider les villes et les municipalités. Au printemps, on a annoncé un financement de plusieurs milliards de dollars pour les infrastructures permanentes de transport collectif, y compris des fonds destinés spécialement aux communautés rurales et au transport en commun dans les régions.
Que ce soit en connectant les gens ou en créant des emplois, ces investissements vont apporter du vrai changement.
Et je sais qu’on peut – et on va – en faire encore plus ensemble.
Ça m’amène à parler d’un autre enjeu qui est important pour nous tous et tous les Canadiens, le logement.
À trop d’endroits, être propriétaire d’une maison est hors de portée des gens.
Après tout, comment une jeune famille qui vit dans un endroit comme Vancouver réussirait-elle à mettre suffisamment d’argent de côté, alors que les maisons ordinaires coûtent plus d’un million de dollars? Et dans les plus grandes villes du Canada, il faut maintenant près de 280 mois à une famille moyenne pour épargner en vue d'une mise de fonds.
Écoutez, l’achat d’une maison est un investissement majeur, alors c’est logique de louer un logement ou de vivre avec sa famille pendant qu’on essaye d’épargner en vue d'une mise de fonds.
Mais épargner durant 23 ans pour acheter une maison?
Ce n’est tout simplement pas raisonnable.
Ce n’est pas à un problème de logement que les jeunes font face; c’est à une crise du logement.
On voit une génération de Canadiens qui commencent leur vie – et qui espèrent peut-être fonder une famille – en n’ayant pas la possibilité que leurs parents ou leurs grands-parents ont eue d’acheter une première maison, de se constituer un avoir et de bâtir leur avenir.
Il faut que ça change, et c’est ce que vise notre gouvernement.
Cela dit, vous savez mieux que personne qu’il n’y a pas de solution miracle à la crise du logement. C’est pourquoi, au cours des 5 dernières années, on s’est attaqué à cette question sous tous les angles.
On a créé la Stratégie nationale en matière de logement, grâce à laquelle plus d’un million de personnes profitent maintenant d’un endroit abordable où vivre.
On a lancé la nouvelle Initiative pour la création rapide de logements – que beaucoup d’entre vous réclamaient – pour veiller à ce que les Canadiens aient un endroit sécuritaire où vivre durant et après cette pandémie.
En même temps, on a fait en sorte que les jeunes puissent plus facilement intégrer le marché du logement par le biais de l’Incitatif à l’achat d’une première propriété.
Et encore ce printemps, on a annoncé une taxe sur l’utilisation improductive de logements par des propriétaires étrangers non-résidents. Après tout, une maison est un endroit où l’on vit, pas un endroit où l’on entrepose des richesses étrangères.
Bien sûr, la crise du logement ne concerne pas seulement les personnes qui souhaitent devenir propriétaires. Pour certains, même devenir locataires n’est pas une option.
Dans un pays comme le Canada, et durant une année comme celle qu’on a vécue, personne ne devrait dormir dans la rue.
Et je sais que vous êtes d’accord avec moi.
Le logement est un droit fondamental. On l’a reconnu dans la Loi sur la stratégie nationale sur le logement.
Et avec des investissements dans la Stratégie nationale sur le logement et un soutien accru à des programmes de traitement des dépendances, on est déterminés à mettre fin à l’itinérance chronique au Canada. Et bien sûr, on va le faire en partenariat avec vous.
Mes amis, la barre est haute, mais elle est à notre portée. Souvenons-nous de ce que ça signifie pour les gens.
Pour la personne âgée qui a maintenant un toit au-dessus de sa tête.
Pour les enfants qui ont la maison sécuritaire qu’ils méritent.
Pour les parents qui se bâtissent une belle vie.
Pour eux, et pour tous les Canadiens, on doit continuer d’aller de l’avant.
Les leviers nécessaires pour s’attaquer à la crise du logement sont présents dans tous les ordres de gouvernement – qu’il s’agisse du zonage, des approbations, de la protection du consommateur ou des règles hypothécaires.
On doit s’y attaquer ensemble. Alors je veux que vous sachiez que, comme toujours, notre gouvernement est là pour être votre partenaire.
Dans le cadre de la FCM, vous avez demandé la tenue d’un dialogue plus officiel et plus récurent sur l’accessibilité au logement.
Eh bien, voici l’engagement que je prends envers vous aujourd'hui : le gouvernement fédéral sera toujours à la table. On met nos ressources et nos outils au service de la discussion.
En fait, hier, la vice-première ministre Freeland a rencontré les maires des grandes villes pour parler de moyens de rendre les logements plus abordables pour la classe moyenne. Ce n’est que la première de nombreuses discussions qu’elle et le ministre Hussen vont tenir auront avec vous et avec les dirigeants municipaux de partout au pays.
Ensemble, comme municipalités et comme gouvernement fédéral, on peut accomplir beaucoup de choses. Mais n’oublions pas qu’une véritable approche pancanadienne exige la participation de tous.
C’est pourquoi on va également communiquer avec nos partenaires provinciaux et territoriaux afin de trouver des solutions à la crise du logement.
On a tous un rôle à jouer pour rendre les logements plus abordables pour les Canadiens.
Au cours de la dernière année, on a vu le genre de résultats qu’on peut obtenir en travaillant ensemble. En continuant sur cette lancée, on va rendre nos communautés plus fortes, plus prospères et plus en santé.
Que ce soit pour aider les gens à acheter une maison, assurer la qualité de l’air ou redonner de la vie aux grandes artères commerciales, notre travail se poursuit, maintenant et pour l’avenir.
Évidemment, comme dans tout partenariat, il va y avoir des moments où on ne sera pas toujours exactement d’accord, et des moments où on va voir les choses différemment. C’est normal. C’est sain. Mais ensemble, on va trouver des terrains d’entente et des solutions qui fonctionnent pour chaque ville, chaque municipalité, et chaque région.
Ce qu’on a pu faire ces dernières années, ce qu’on va continuer de faire parce qu’on a tous le même objectif – celui de rebâtir un pays plus fort pour tout le monde.
Et ensemble, je sais qu’on va y arriver.
Merci mes chers amis.