Transcription - Allocution sur l’attentat de London, en Ontario, et l’héritage tragique des pensionnats autochtones
Allocution sur l’attentat de London, en Ontario, et l’héritage tragique des pensionnats autochtones
Bonjour à tous.
Ce qui s’est produit dimanche à London – cet acte de terrorisme et d’islamophobie – est répugnant.
C’est à briser le cœur.
C’est difficile de trouver des mots assez puissants.
Qu’est-ce qu’on peut dire quand une autre famille a vu ses proches lui être enlevés?
Quand un enfant est à l’hôpital?
Quand une communauté est en deuil?
Alors, tout ce que je peux dire, c’est ceci :
À tous ceux qui sont en deuil, qui sont en colère, qui ont peur – vos voisins sont à vos côtés.
Votre communauté est à vos côtés.
On ne laissera pas la haine nous diviser.
Ce soir, je serai à London, en Ontario, pour me joindre à la communauté dans le cadre d’une vigile.
Dans tout le pays, les Canadiens sont unis dans la douleur et le deuil.
Quand les gens déposent des fleurs, quand ils allument des chandelles, quand ils prennent des nouvelles de leurs voisins et de leurs amis, ils nous rappellent que la haine d’une personne ne peut pas, et ne va pas se mettre entre nous.
Hier soir, j’ai parlé avec le maire de London, Ed Holder, et avec Nawaz Tahir, un représentant de la communauté musulmane de London.
J’ai offert mes condoléances et on a discuté de ce qu’on peut faire de plus pour assurer la sécurité de nos communautés.
L’islamophobie existe.
La haine a des conséquences.
Et il faut que ça cesse.
Que ce soit par le biais du Programme de financement des projets d'infrastructure de sécurité, en luttant contre l’extrémisme en ligne ou en démantelant des groupes haineux d’extrême droite, on va continuer à faire tout ce qu’on peut pour combattre la violence sous toutes ses formes.
Les conséquences d’en faire moins que cela sont tout simplement trop graves.
On va continuer de se battre pour enrayer l’islamophobie.
Et on va continuer de tout faire pour que tout le monde puisse se promener dans les rues en sécurité.
La haine n’a pas sa place dans notre pays.
Ni à London ni ailleurs.
La famille Afzaal à London a été ciblée à cause de sa foi musulmane.
Les fidèles à Sainte-Foy ont été tués durant la prière.
Mohammed Aslam Zafis a été tué à une mosquée de Toronto.
Des femmes noires musulmanes à Edmonton ont subi une violente attaque.
Et partout au pays, des gens ont fait l’objet d’insultes, de menaces et de violence.
La liste doit cesser de s’allonger.
L’islamophobie et l’horrible violence qui l’accompagne doivent cesser.
Aujourd'hui, des Canadiens non musulmans découvrent, souvent pour la toute première fois, l’insécurité et la peur que ressentent de nombreux musulmans canadiens quand ils sortent en public.
Et les Canadiens se demandent ce qu’ils peuvent faire pour les aider.
Comment ils peuvent empêcher notre pays d’aller plus loin sur ce sombre chemin.
Eh bien, la prochaine fois que vous voyez une femme qui porte le hijab ou une famille qui fait une promenade, offrez-leur un sourire.
Montrez-leur qu’ils sont respectés; montrez-leur qu’ils sont aimés.
Et que partout au pays, ils ont des amis et des alliés prêts à se tenir à leurs côtés et à se battre pour eux.
Ensemble, on peut vaincre cette obscurité et cette intolérance.
Ensemble, on va le faire.
Les dernières semaines ont été douloureuses pour beaucoup de gens, pour bien des raisons.
Comme je l’ai dit la semaine passée, je suis de tout cœur avec les personnes en deuil après la découverte tragique à Kamloops.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de notre cheminement commun vers la réconciliation.
Tout au long de la fin de semaine, des vigiles et des cérémonies ont été organisées d’un océan à l’autre pour rendre hommage aux victimes du terrible système de pensionnats autochtones.
Notre gouvernement est en train d’accélérer le travail concernant la vérité et la réconciliation.
Par exemple, on veut aider les familles et les communautés à retrouver les enfants disparus dans ces pensionnats, et on veut les aider à leur rendre hommage.
Je sais que beaucoup de gens ont entendu les commentaires que le pape a faits il y a quelques jours au sujet du système de pensionnats autochtones au Canada.
Et on a tous entendu ce que veulent les communautés et les familles – des excuses.
Hier, j’ai discuté avec l’archevêque Richard Gagnon de Winnipeg, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, ainsi qu’avec l'évêque Joseph Nguyen, du diocèse catholique romain de Kamloops.
On a parlé de l’importance de voir l’Église travailler avec les communautés autochtones pour apaiser la douleur et les traumatismes intergénérationnels causés par les pensionnats autochtones au Canada.
Des milliers de catholiques s’expriment pour dire que l’Église doit s’excuser.
Les Canadiens vous entendent.
L’Église, le gouvernement fédéral et toutes les institutions doivent faire ce qu’il se doit et collaborer avec les communautés autochtones afin de favoriser la vérité et la réconciliation, pour que les familles puissent vivre leur deuil et guérir.
Notre gouvernement va continuer de reconnaître la vérité.
On va toujours être là pour les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
On s’efforce de réparer les torts causés par ces pensionnats et, pendant ce temps, on continue d’intensifier nos efforts pour parvenir à la réconciliation et combler les lacunes qui existent encore.
Aujourd'hui, des dizaines de milliers d’enfants autochtones ont de bonnes salles de classe où ils peuvent apprendre.
Mais il reste encore du travail à faire pour d’autres enfants qui n’ont pas les mêmes possibilités.
Au cours des 5 dernières années, on a soutenu des centaines de milliers de demandes en vertu du principe de Jordan.
Mais on a encore du travail devant nous pour faire en sorte que chaque enfant reçoive les soins dont il a besoin.
Depuis 2015, on a levé plus de 100 avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme.
Mais il reste des avis à lever et des infrastructures à bâtir.
Autrement dit, on a encore beaucoup de chemin à faire sur la voie de la réconciliation.
Et, en partenariat, on ne reculera jamais devant ce travail.
Merci.