Transcription - Allocution sur les découvertes faites aux anciens pensionnats autochtones et la pandémie de COVID-19
Allocution sur les découvertes faites aux anciens pensionnats autochtones et la pandémie de COVID-19
Bonjour à tous.
J’aimerais d’abord parler de la nouvelle selon laquelle des centaines de tombes anonymes ont été découvertes près de l’ancien pensionnat autochtone dans la Première Nation de Cowessess.
Cette politique gouvernementale, qui a été une réalité au Canada pendant de nombreuses décennies, a fait d’énormes ravages. Aujourd’hui, les Canadiens apprennent avec horreur comment notre pays s’est comporté et ils en ont honte.
En raison de cette politique, des enfants ont été privés de leur famille, de leur communauté, de leur culture et de leur langue et ont subi une assimilation forcée.
C’est une partie de notre passé qui encore aujourd’hui résonne et est une réalité pour bien des gens.
Alors, j’aimerais présenter nos excuses tout particulièrement aux membres de la communauté de Cowessess et aux communautés du territoire du Traité 4. On ne peut pas effacer ce chapitre de notre passé, mais on peut vous promettre que, chaque jour et à l’avenir, on essaiera de réparer nos torts.
Pour ce faire, on doit reconnaître les dommages, les conséquences, le traumatisme intergénérationnel et les cycles de difficultés que beaucoup trop d’Autochtones vivent dans ce pays en raison de gestes que le gouvernement fédéral et d’autres partenaires ont posés volontairement.
Hier, j’ai discuté avec le chef Cadmus Delorme de la Première Nation de Cowessess et je lui ai offert le soutien constant et le partenariat du gouvernement fédéral. Non seulement pour soutenir les communautés qui pleurent sur ces tombes, mais aussi pour faire ce qu’il faut afin de les aider à guérir et créer des occasions d’améliorer les choses, notamment au sujet des services à l’enfance et à la famille.
On sait que, même après la fermeture des pensionnats autochtones au pays, les services à l’enfance et à la famille ont continué d’arracher les enfants à leur communauté, de les priver de leur langue et de leur culture et de les placer dans des familles d’accueil et des communautés non autochtones partout au pays, et ce, dans le but avoué de protéger leur bien-être.
C’est pourquoi l’un des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation est de remettre entre les mains des communautés le bien-être des enfants à risque.
Et, lors de notre conversation, le chef Cadmus Delorme et moi avons parlé précisément des mesures à prendre pour accélérer encore plus le travail extraordinaire que la Première Nation de Cowessess fait déjà pour améliorer les services à l’enfance et à la famille. C’est là un exemple de ce qui est fait un peu partout au pays.
Cette nouvelle de la Saskatchewan suit de près la nouvelle terrible qu’on a eue de Kamloops. Depuis, bien des Canadiens réfléchissent au passé de notre pays et à ses effets sur notre présent. Depuis, bien des Canadiens ont aussi des conversations délicates avec leurs proches, leurs enfants, au sujet de l’histoire et de la situation actuelle du Canada.
Pour parvenir à la vérité et à la réconciliation, on doit d’abord reconnaître les terribles, terribles erreurs qu’on a faites délibérément par le passé, soit de priver des enfants de leur foyer et de leur communauté et de les rendre vulnérables à d’énormes difficultés en essayant de leur arracher leurs langues et leurs cultures.
La semaine prochaine, ce sera la fête du Canada, et bien des gens voudront réfléchir à différentes choses.
À l’année très difficile qu’on vient de passer avec la COVID-19.
À tout ce qu’on a perdu, ce qu’on a appris, ce qu’on a fait pour rester là, les uns pour les autres, pendant ces moments difficiles.
Mais, en même temps, bien des Canadiens réfléchiront à la réconciliation, à notre relation avec les peuples autochtones, à son évolution et à la nécessité de l’améliorer encore, et ce, rapidement.
Il y a tant de choses à faire ensemble, et je pense que cette année, la fête du Canada sera l’occasion de penser aux réalisations de notre pays et à ce qu’il reste à faire.
Alors, quand on va se réunir en famille et entre amis – toujours avec prudence – et qu’on va réfléchir à notre passé, on devra comprendre et se rappeler que le Canada n’est pas devenu le pays qu’il est par hasard et qu’il ne va pas rester ce qu'il est sans effort.
Et, à la fête du Canada, je pense qu’on doit tous promettre de faire ce qu’on peut et de poursuivre nos efforts pour faire du Canada un endroit meilleur, tout en respectant et en écoutant les personnes pour qui il ne s’agit pas d’une journée de célébration.
Je pense qu’on doit tous aspirer à ce moment où les gens de partout au pays pourront célébrer pleinement notre grand pays dans tout ce qu’il est et tout ce qu’il pourrait devenir au cours des prochaines années, et je pense qu’on doit travailler fort pour y arriver.
Et on sait que pour y arriver, on doit tous en faire plus. Parce que c’est ça, l’histoire du Canada : toujours prendre l’initiative d’en faire plus.
Hier, j’ai aussi discuté avec le chef national Bellegarde. C’est tragique d’y penser, mais Cowessess n’est pas le seul endroit au pays où des enfants sont morts dans le régime de pensionnats autochtones.
Ce n’est pas le seul endroit où des enfants ont vécu de la maltraitance, de la solitude, des maladies et de la négligence.
J’aimerais donc dire à toutes les familles et aux survivants d’un bout à l’autre du pays : je sais qu’aucune parole ne pourra réparer ces terribles erreurs.
C'est par nos gestes qu’on continuera de reconnaître la vérité et de faire tout le nécessaire pour vous venir en aide.
Après la découverte à l’ancien pensionnat de Kamloops, plus tôt ce mois-ci, on a immédiatement mis à la disposition des communautés autochtones 27 millions de dollars pour qu’elles puissent trouver les enfants morts dans ces établissements et honorer leur mémoire.
Pour certaines communautés en Saskatchewan, comme celle de Cowessess, on a conclu une entente avec la Fédération des nations autochtones souveraines qui prévoit l’octroi de près de 4,9 millions de dollars en vue de trouver des lieux d’inhumation.
Et on offre tout le soutien en santé mentale dont les survivants, les familles et les communautés d’un peu partout au pays auront besoin pour guérir.
Le système de pensionnats a été conçu pour effacer les langues et les cultures autochtones.
Quand je discute avec des dirigeants et des membres des communautés, on parle souvent de l'importance de prendre des mesures concrètes pour réparer ces torts.
C’est exactement la raison pour laquelle on a fait adopter la Loi sur les langues autochtones, qui est une étape essentielle sur le chemin de la réconciliation.
Et on continue d’aller de l’avant.
Lundi, j’ai eu une rencontre avec le commissaire et les directeurs du tout premier Bureau du commissaire aux langues autochtones.
Notre travail en partenariat se poursuit afin de permettre aux cultures et aux langues autochtones de s'épanouir et de se développer.
Il en reste beaucoup à faire pour rectifier les erreurs du passé et éliminer les écarts qui existent encore aujourd'hui.
En tant que gouvernement, on va toujours être là pour accomplir le travail nécessaire, mais nous nous devons tous de continuer à faire partie de ce progrès, de ces avancées sur le chemin de la réconciliation.
La semaine prochaine c’est la fête du Canada. Et ça nous donne l’occasion de réfléchir non seulement à l’année extrêmement difficile par laquelle on vient juste de passer, mais aussi à l’histoire du Canada et son impact sur le présent, particulièrement pour les communautés autochtones.
Il y a des gens qui ne voudront pas et ne pourront pas célébrer la fête du Canada cette année et nous devons les écouter, les respecter et nous engager à en faire encore plus.
À réfléchir au pays que nous sommes et au pays qu’on veut être et savoir que chacun d’entre nous a son rôle à jouer pour avancer, pour continuer de devenir et d’être le meilleur pays au monde.
Ce matin, j’aimerais aussi faire le point sur le combat contre la pandémie.
D’abord, j’ai de bonnes nouvelles concernant la livraison de vaccins.
On s’était engagés à recevoir 9,1 millions de doses du vaccin de Pfizer au Canada au mois de juillet pour nous aider à augmenter notre cadence pendant l’été.
On a maintenant reçu la confirmation du calendrier de livraisons de Pfizer pour le mois de juillet, et cela nous montre clairement comment on atteindra notre but.
Autrement dit, on tient notre promesse.
Bien entendu, on a donné cette information concernant les livraisons aux provinces et aux territoires pour qu’ils puissent procéder à la vaccination dès qu’ils les recevront.
Le Canada est un exemple pour le reste du monde pour ce qui est de la vaccination.
Plus de 76 % des Canadiens admissibles ont reçu au moins une première dose, et plus de 26 % ont eu leur deuxième.
Mais gardons cette cadence.
N’oubliez pas que vous avez besoin d’une deuxième dose pour être en sécurité.
Vous ne pouvez pas faire ça à moitié.
Par exemple, maintenant, tout le monde sait que le masque doit couvrir le nez et la bouche. C’est la même chose pour les vaccins : on doit obtenir une deuxième dose après en avoir reçu une première.
En ce qui concerne les vaccins, on va avoir reçu un total de plus de 68 millions de doses d’ici la fin juillet.
Ça fait beaucoup de vaccins.
Et c’est la voie à suivre pour vaincre cette pandémie au Canada.
À ce sujet, plus tard aujourd'hui, la Dre Tam va présenter un modèle à jour des prédictions du nombre de cas pour les prochaines semaines.
Au cours des 15 derniers mois, ces modèles n’ont pas toujours donné lieu à de bonnes nouvelles.
Mais parce que les gens se sont font vacciner, parce que les gens sont restés à la maison et ont suivi les règles de santé publique, la situation actuelle est plutôt encourageante.
Si on reste sur cette lancée, en faisant attention et en se faisant vacciner, le nombre de cas va continuer à diminuer.
Et ça veut dire qu’on va pouvoir continuer à aller de l’avant, prudemment, avec la réouverture.
Alors, faites-vous vacciner quand ça sera votre tour.
Ça va vous protéger et protéger votre famille, votre communauté.
Et ça va tous nous permettre de nous rapprocher de la fin de cette crise
Avant de conclure, aujourd’hui, j’aimerais prendre un instant pour parler à tous les enfants qui commencent leurs vacances d’été.
L’année a été difficile. Je le sais. J’ai passé beaucoup de temps à regarder mon fils, Hadrien, essayer de se concentrer à l’ordinateur, à côté de ses Legos, pour finir sa première année.
Personne n’aurait voulu passer toute l’année scolaire comme ça, mais vous êtes nombreux à l’avoir fait. Vous avez eu une force incroyable. Vous avez su contribuer dans la maison, aider vos parents pendant cette période difficile, rester investis dans vos études même si la situation était complètement différente. Vous vous êtes ennuyés de vos amis et vous avez trouvé des façons de jouer avec eux de manière virtuelle.
On a tous fait d’incroyables sacrifices cette année, mais vous, les enfants, en avez vraiment fait une tonne. Alors, j’aimerais vous dire merci. On est fiers de vous. Vos parents sont fiers de vous. Vos enseignants sont fiers de vous.
Et le Canada est fier de tout ce que vous avez fait pour nous aider à traverser cette année et, on l’espère, en finir bientôt avec cette pandémie.
Vous méritez un meilleur été. Oui, on va devoir rester prudents et ce ne sera pas un été tout à fait normal, mais il sera vraiment fantastique. On a tous hâte de sortir de la maison et d’aller s’amuser entre amis. Et on va pouvoir le faire vraiment souvent cet été parce que vous n’avez pas arrêté de nous aider, vous êtes restés là pour nous et vous nous avez aidés à traverser cette épreuve.
J’aimerais aussi dire merci aux parents et aux enseignants.
Je sais que ça a vraiment été difficile pour vous aussi. Et je sais que, si encore là vous êtes comme nous, vous vous demandez comment vous allez bien pouvoir éloigner vos enfants de ces écrans qui ont rempli leur quotidien au cours des nombreux derniers mois, comment les amener à jouer ensemble, à jouer dehors et à abandonner les habitudes créées par les écrans. Mais on a passé à travers. On n’a pas tout à fait terminé et on devra rester prudents et vigilants pendant un certain temps.
Mais on est dans une meilleure situation parce que les Canadiens se sont montrés solidaires. Merci pour tout ce que vous avez fait pour vos enfants, vos élèves et votre communauté.
Merci d’être là pour eux pendant qu’on restera là pour vous.
Notre gouvernement a investi des milliards de dollars pour apporter aux élèves, aux enseignants et au personnel l’aide dont ils avaient besoin.
Par exemple, pour le conseil scolaire du district d’Algoma en Ontario, ce financement a permis de faire une série de mises à niveau pour améliorer la ventilation et l’éclairage.
À la rentrée, les élèves vont donc pouvoir retrouver des classes plus sécuritaires et mieux adaptées à leurs besoins.
L’année a été difficile, difficile pour tout le monde.
Mais on va continuer d’investir pour être certains que les enfants, les parents, les travailleurs – et tout le monde – puissent revenir en force.
Merci beaucoup.