Transcription - Allocution concernant la Loi sur les mesures d’urgence
Allocution concernant la Loi sur les mesures d’urgence
Bonjour tout le monde.
Je suis accompagné aujourd’hui de la vice-première ministre Freeland et des ministres Lametti, Mendicino et Blair.
Ces dernières semaines ont été vraiment très difficiles pour les gens de notre capitale et elles ont été stressantes et bouleversantes pour l’ensemble des Canadiens. Personne ne voulait d’une telle situation et, pour être bien franc, personne ne voudrait la revivre.
Lundi dernier, après avoir consulté les provinces et les territoires, le gouvernement fédéral a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence. Mardi, le poste frontalier de Coutts en Alberta a été rouvert et, mercredi, le barrage à Emerson au Manitoba a été levé. Aujourd’hui, les familles et les travailleurs d’Ottawa sont en voie de retrouver leur quartier et leur liberté.
Je veux prendre le temps de remercier les forces de l’ordre qui sont venues de partout au pays pour prendre part aux opérations et les remercier aussi parce qu’elles s’assurent entre autres que les postes frontaliers du Canada restent ouverts, y compris à Windsor, et que toutes les communautés sont en sécurité.
Nous ne voulions pas avoir recours à la Loi sur les mesures d’urgence. Ce n’est jamais à prendre à la légère. Mais, après des semaines d’activités dangereuses et illégales, après des semaines où des gens se sont fait harceler dans leur quartier et des entreprises ont été forcées de fermer leurs portes, après la stagnation de milliards de dollars d’échanges commerciaux qui a compromis l’emploi et le gagne-pain de travailleurs, après la profanation du Monument commémoratif de guerre du Canada, après une hausse évidente partout au pays des activités extrémistes violentes motivées par des considérations idéologiques, après une vague de mésinformation et de désinformation sur le Canada, notamment de sources étrangères, après le financement – avec des sommes inquiétantes – de ces occupations et barrages illégaux par des sources étrangères pour déstabiliser la démocratie canadienne, on a bien compris que les autorités locales et provinciales avaient besoin d’autres outils pour rétablir l’ordre et assurer la sécurité de la population.
Depuis quelques jours, les parlementaires débattent de la Loi sur les mesures d’urgence et, ce soir, ils passeront au vote. Je demande à tous les députés d’agir contre ces barrages illégaux et de défendre la sécurité publique et la liberté des Canadiens.
Il s’est avéré nécessaire d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence. Les forces de l’ordre s’en sont servi pour aménager des zones protégées au centre-ville d’Ottawa et aux postes frontaliers. La Loi a permis d’éviter que des fonds étrangers continuent de financer des barrages illégaux et a permis de garder nos frontières ouvertes. Pour agir de manière responsable, c’est ce qu’il fallait faire.
On a maintenant un choix de société à faire : on peut choisir de revivre ces scènes qui mettent à mal les valeurs unissant les Canadiens ou on peut choisir de se rappeler qui on est et d’avoir une meilleure vision pour le Canada. Les événements des dernières semaines ne reflètent pas la pandémie. La pandémie a plutôt été source d’unité et de solidarité.
La pandémie, c’est l’histoire des travailleurs de la santé qui se présentent chaque jour au travail, peu importe leur fatigue et les difficultés qui les attendent. C’est l’histoire des camionneurs et des travailleurs de première ligne qui font tourner notre économie. C’est l’histoire des enfants et des aînés qui sont restés forts et résilients. On a vu les gens partout au pays travailler ensemble et s’adapter collectivement pour sauver des vies. On a les taux de vaccination parmi les plus élevés au monde. On a tous fait des sacrifices et, oui, ça a été difficile : 36 000 Canadiens ont été emportés par la COVID-19. C’était des grands-parents, des parents, des enfants, des amis et des voisins. Mais à travers tout ça, on a été là les uns pour les autres.
Au milieu de cette souffrance et ce désespoir, les Canadiens ont répondu à l’appel parce que c’est un peuple plein de bonté. Dans le monde, nos taux de vaccination et nos résultats en matière de santé sont parmi les meilleurs, tout comme la relance économique et la création d’emplois dans notre pays. Il nous a fallu du courage, il nous a fallu de la résilience, mais on y est arrivé ensemble. Et, malgré les nombreux obstacles devant nous, nos institutions démocratiques sont demeurées fortes.
On n’est pas toujours d’accord, et c’est bien ainsi. En fait, ce n’est pas seulement sain de tenir des débats dans une démocratie; c’est nécessaire. Notre gouvernement défendra toujours la liberté d’expression et de réunion pacifique. Ces valeurs sont au cœur de notre Charte des droits et libertés. Elles sont au cœur de notre identité canadienne. Dans une démocratie, on peut manifester, on peut exprimer nos opinions haut et fort. On peut être en désaccord avec nos élus. Vous pouvez certainement être en désaccord avec moi.
Toutefois, on ne peut pas harceler des concitoyens qui s’opposent à nos idées. On ne peut pas tenir une ville en otage. Ou entraver un corridor commercial névralgique et priver les gens de leur emploi. On ne peut pas non plus attaquer des journalistes parce qu’ils rapportent des faits, ce qui est essentiel à notre démocratie. Ce qu’on peut faire, c’est voter. C’est tenter de se faire élire. C’est ainsi que le changement se produit au sein d’une démocratie.
On est tous fatigués de la pandémie, mais ça ne donne pas le droit de participer à des occupations et à des barrages illégaux, ou de mettre les autres en danger; et c’est inacceptable d’attaquer un journaliste parce qu’il fait son travail, ou de faire de l’intimidation et de brimer la liberté de presse. Il n’y a pas de doute que les dernières semaines ont été éprouvantes, que les dernières années ont été douloureuses, et qu’il reste encore des défis à relever devant nous. Mais on ne peut pas laisser la colère nous diviser.
Il est maintenant temps plus que jamais de travailler ensemble. Il est aussi temps de réfléchir à l’avenir qu’on veut pour notre pays. Tout le monde peut tirer une leçon des événements de ce mois-ci. On ne sait pas quand cette pandémie va se terminer, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas placer notre pays sur la voie de la guérison. Et ça commence par nous tous. Si vous passez beaucoup de temps en ligne, essayez d’aller voir ce qui se passe à l’extérieur de votre petite bulle de réseaux sociaux de temps en temps. Si vous avez un cousin que vous n’avez pas vu depuis longtemps parce qu’il n’est pas vacciné ou parce qu’il est vacciné, téléphonez-lui. Si une conversation de nature politique s’est enflammée au cours d’une rencontre que vous avez eue récemment, et un ami ou un proche est parti plus tôt que prévu, appelez-le. Non pas pour essayer de le convaincre ou relancer le débat, mais simplement pour lui demander comment il va.
Écoutez, dans le feu de l’action, on peut tous s’emporter pour avoir raison, mais il ne faut pas avoir raison dans toutes les conversations. Des fois, c’est plus important de simplement être là l’un pour l’autre. Dans l’ensemble du pays, essayons de tenir des débats publics plus acceptables moralement, et pas moins. Prenons bien soin de notre démocratie et renouvelons chaque jour notre engagement à l’améliorer tous ensemble.
Merci.