Transcription - Discours à la réception d’accueil du Sommet national sur la culture
Discours à la réception d’accueil du Sommet national sur la culture
Je suis heureux de vous voir en personne. C’est une bonne nouvelle, Pablo, que le CNA accueille la pièce Come From Away et ses artistes canadiens. Ce sera super. On a tous très hâte.
Mais vraiment là, ce que Pablo a dit, c’est tellement le fun de voir tout le monde rassemblé ici au Centre national des arts durant cet important Sommet de la culture.
Je pense qu’on est tous très heureux de se réunir en personne. C’était aussi plaisant de se rencontrer sur Zoom, et je pense qu’on va continuer d’avancer en tirant des leçons de ces deux années difficiles, qu’on pourra faire des choses en personne et quelques autres à distance et que, de cette façon, on réussira à faire tout ce qu’on veut. Je dois dire qu’il y a à peine une heure, j’étais en direct sur Instagram, donc en mode virtuel, pour donner le coup d’envoi au Mois du patrimoine asiatique ici, au Canada, avec un Canadien qui vient d’entrer dans l’univers cinématographique de Marvel, Simu Liu, et il est extraordinaire.
(Applaudissements)
Il fait des merveilles non seulement en tant qu’acteur, mais aussi en tant que scénariste et producteur de contenu. Cette communauté a toujours si bien raconté ce pays et le reste du monde dans toutes leurs particularités, mais il a rarement été aussi important de le faire qu’aujourd’hui, au moment où l’on essaie tous d’unir nos forces, d’apprendre les uns des autres et de trouver la bonne voie à suivre à la suite de cette pandémie.
On dit souvent que la culture est au cœur de notre identité.
Je vois la culture comme un cœur. C’est une belle image parce qu’elle est vraie à bien des égards.
Quand un artiste raconte une histoire avec son art, il insuffle la vie partout au pays, d’un océan à l’autre. Il nous fait nous émouvoir, réfléchir, ressentir. Vos œuvres sont au cœur de notre identité, parce que vous créez des expériences que vous partagez avec nous et qui sont essentielles pour bâtir une société plus forte et unie.
Notre pays est très fier de sa diversité, fier de ses différences, incroyablement riche grâce à toutes ces différences. Mais il ne suffit pas d’avoir de la diversité pour être fort. La diversité nous aide à apprendre les uns des autres, à nous remettre en question par rapport aux différences, à partager ces perspectives et ces expériences, à bâtir quelque chose de plus grand que la somme des parties. Le Canada a été très bon à cet égard dans la dernière décennie, tout comme la communauté artistique au Canada, et on doit célébrer cela non seulement en racontant les histoires de chacun, mais aussi en montrant avec détermination et fierté ce qui se passe quand on a une communauté artistique dynamique, investie, soutenue et diversifiée.
Le monde regorge de conflits et de différences, d’obstacles, et le grand défi du 21e siècle sera de s’épauler, de recueillir ces récits et de tisser une extraordinaire trame narrative qui va nous ressembler. Et on ne relèvera ce défi que si vous tous pouvez avoir les meilleures conditions qui soient.
C’est pourquoi j’aimerais tout d’abord vous dire merci. Merci aux personnes sur la scène et en coulisse. Merci aux techniciens qui travaillent de longues heures, aux agents qui prennent des risques, aux employés de musées qui se font un devoir de préserver notre histoire.
Vous faites un travail extraordinaire, mais aussi un travail essentiel dans notre vie.
(Applaudissements)
Les deux dernières années ont été extrêmement difficiles.
Comme Pablo vient juste de le dire, dès le début de la pandémie on a mis sur pied le Fonds d’urgence pour soutenir les organismes chargés de la culture. Ce fonds a permis à des milliers d’organismes de rester opérationnels. Récemment, j’ai rencontré un couple de musiciens classiques à Kitchener, Ian est contrebassiste, et Allan était violoniste. Ils ont deux jeunes enfants. Leur orchestre n’a pas pu donner de concerts pendant une partie de la pandémie, mais au moins ils ont pu garder leurs emplois grâce aux différents programmes de soutien comme la subvention salariale. Puis, je ne veux pas réfléchir à comment on serait plus pauvre en tant que pays si on avait perdu pendant cette pandémie de nombreux contrebassistes et violonistes.
Il fallait qu’on tienne bon, et parce qu’on a tenu bon ensemble, ces deux sont contents de pouvoir recommencer à jouer leurs instruments pour gagner leur vie, mais aussi pour reconnecter avec le public. Ils restent optimistes, mais ils vivent encore avec beaucoup d’incertitude. Alors, cette semaine, le Sommet national sur la culture est l’occasion de continuer à travailler ensemble pour s’assurer que la relance est forte et durable pour des gens comme Ian et Allan.
Les arts, la culture et le patrimoine sont également des moteurs importants de notre économie.
Et, comme vous le savez, je ne parle pas uniquement de ventes de billets et de recettes de spectacles. Quand les gens vont voir une pièce de théâtre, un concert ou un spectacle de danse, ils vont parfois souper au restaurant ou se promener dans les boutiques d’à côté. De plus, vos œuvres attirent des touristes de partout au pays et dans le monde. Tout le monde en bénéficie, alors c’est important qu’on reste là pour vous soutenir. On sait que bien des travailleurs culturels sont indépendants et autonomes, alors au mois de février on a lancé le Fonds pour la résilience des travailleurs du secteur des spectacles sur scène du Canada pour aider ceux qui en avaient besoin.
Aujourd’hui, j’annonce que quatre organismes indépendants verseront 50 millions de dollars directement aux personnes touchées de ce secteur.
(Applaudissements)
La Fondation des artistes, le Fonds du Canada pour les acteurs, l’Assemblée canadienne de la danse et le Fonds de bienfaisance Unison nous aideront à soutenir une diversité d’artistes et de techniciens de partout au pays.
(Acclamations et applaudissements)
On en aura plus à vous dire bientôt… Je veux dire : Plablo vous en dira plus bientôt sur le soutien qu’on offrira en matière de perfectionnement professionnel et de mentorat, aussi par l’intermédiaire du Fonds pour la résilience.
Les artistes sont autant des moteurs économiques importants que des éveilleurs de conscience. Il y a un peu plus d’une semaine, j’étais à Winnipeg pour assister à une cérémonie à l’occasion du transfert de l’édifice patrimonial de la Compagnie de la Baie d’Hudson à l’Organisation des chefs du Sud.
(Acclamations et applaudissements)
L’édifice sera rénové et changera de fonction, mais en ce moment il est vacant. Alors, l’an passé, des partenaires dans la communauté ont décidé de se servir des fenêtres pour présenter des œuvres des artistes autochtones Peter Thomas et Glenn Gear. De tels projets nous aident à voir le monde à travers les yeux des autres. À nous comprendre les uns les autres.
Que ce soit des pièces de théâtre documentaires qui parlent d’environnement ou des spectacles de spoken word qui traitent d’expériences vécues de discrimination, la culture nous fait réfléchir et elle nous fait évoluer. Maintenant, suite à la pandémie, avec les nouvelles technologies vos secteurs changent rapidement, pas seulement ici, mais partout dans le monde.
Le sommet de cette semaine est important parce qu’on doit continuer de travailler tous ensemble pour la croissance et la compétitivité de vos secteurs à long terme. On veut que vous ayez les outils dont vous avez besoin pour retrouver votre public, vous adapter aux nouvelles plateformes numériques et faire partie de la conversation en vue de créer une société plus ouverte et inclusive.
Alors, merci de votre participation, notre gouvernement va continuer de travailler en partenariat avec vous. Parce qu’on comprend… je pense… vous savez, Pablo et moi allons jouer la carte québécoise et…
(Rires)
Mais il y a un éveil d’identité de culture que nous les Québécois avons toujours compris, mais qu’on voit à travers le pays de plus en plus fort.
Dans un monde globalisé, dans un monde numérique, dans un monde diversifié, il est devenu tellement important de raconter nos histoires, de les partager. Et ces nouvelles plateformes qui nous permettent de le faire devant un aussi vaste public du monde entier offrent la chance incroyable aux artistes canadiens de faire résonner leur message dans le monde, mais aussi elles nous permettent d’expliquer ce qu’on a réussi à accomplir ici, au pays, grâce à notre ouverture sur l’autre, en accueillant toutes les cultures pour éviter qu’elles se fondent dans une même masse – car on sait que cela ne fonctionne jamais. Et d’expliquer que notre pays a une identité et est fier de ses nuances, de ses textures et de ses histoires qui s’accumulent et coexistent. Il est important de célébrer nos victoires, comme c’est le cas avec Come From Away, mais tout aussi important de porter un regard critique sur nos échecs ou sur les moments où notre pays n’a pas été à la hauteur de l’idée que l’on s’en fait. L’histoire des pensionnats et la nécessité de favoriser la réconciliation en sont les meilleurs exemples.
Mais il y a tant de pages d’histoires à raconter. Des histoires typiquement canadiennes, mais qui ont un caractère universel. Il faut raconter comment on veille à ce que vous et tout le monde, à ce que chacun de vous ici présent puisse s’exprimer de diverses façons, sous diverses formes, que chacun puisse trouver sa voix dominante, puisse faire jaillir de la lumière d’une manière ou d’une autre à cette époque de grand cynisme, scepticisme et polarisation, que chacun puisse tendre la main et saisir cette humanité qui nous rassemble, ces expériences qui nous unissent et qui, oui, nous définissent dans toutes nos différences.
Le rôle des arts est de nous faire réfléchir, de nous faire rêver, de nous remettre en question, mais aussi de définir notre identité au moyen de chansons, de récits et de tous les autres modes de transmission et de remise en question. Et cela devient de plus en plus important dans un monde en difficulté, un monde en crise. Et j’ai…
(Applaudissements)
Permettez-moi de conclure là-dessus, dans ce cas, parce que vous semblez aimer ça : j’ai le privilège absolument incroyable d’être le premier ministre des Canadiens à une époque où vous vous investissez – pas seulement ici, mais partout au pays, d’un océan à l’autre – pour bâtir des communautés plus fortes, un pays meilleur, un monde meilleur.
Merci, mes amis.