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Le premier ministre Justin Trudeau

Allocution prononcée par le très honorable Justin Trudeau, premier ministre du Canada

LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Je suis content de représenter les Canadiens dans le cadre de cette rencontre historique.

Mon message est simple : le Canada peut faire davantage pour s’attaquer au problème mondial que représentent les changements climatiques. Et nous le ferons.

Nous le ferons parce que la science est incontestable et qu’elle nous dit que les changements qui ont commencé à toucher notre planète auront de profondes répercussions sur notre avenir.

Nous le ferons également parce que c’est la bonne chose à faire pour notre environnement et notre économie, et en tant que membre de la communauté mondiale.

Les changements climatiques sont une priorité pour notre gouvernement, et les mesures que nous prendrons s’appuieront sur cinq principes.

Premièrement, nous agirons en nous fondant sur les meilleurs avis et données scientifiques.

Deuxièmement, nous appuierons et mettrons en œuvre des politiques contribuant au développement d’une économie à faibles émissions de carbone, notamment en appliquant une tarification du carbone.

Troisièmement, nous collaborerons avec nos provinces, territoires, villes et leaders autochtones qui exercent un leadership en ce qui a trait aux changements climatiques. 

Les peuples autochtones savent depuis des milliers d’années comment prendre soin de notre planète. 

Les autres, nous, nous avons beaucoup à apprendre. Et pas de temps à perdre.

Mais ils ne sont pas les seuls. Les villes canadiennes sont aussi, depuis longtemps, des leaders dans la lutte pour la croissance verte et contre les changements climatiques. 

Il y a beaucoup de chose que nous, les autres niveaux de gouvernement, pouvons apprendre de nos villes.

Quatrièmement, nous aiderons les pays en développement à relever les défis associés aux changements climatiques.

Nombre de pays figurant parmi les plus vulnérables ont peu contribué à ce problème, mais sont confrontés aux conséquences les plus importantes.

Et chaque pays a le droit de se développer, et ce développement peut et doit reposer sur l’accès aux technologies d’énergie propre.

Finalement, nous considérons les changements climatiques non seulement comme un défi, mais également comme une occasion historique.

Une occasion de bâtir une économie durable, fondée sur des technologies propres, une infrastructure verte et des emplois écologiques.

Nous ne sacrifierons pas la croissance; nous lui donnerons un élan.

Permettez-moi de souligner la participation à la COP 21 de plusieurs premiers ministres provinciaux et territoriaux du Canada.

Nos provinces exercent un leadeship au Canada en matière de changements climatiques, et au cours des mois à venir, nous élaborerons un cadre pancanadien pour nous aider à mettre en œuvre l’accord de Paris.

Ce cadre comprendra des cibles nationales de réduction des émissions et, plus important encore, un plan concret pour les atteindre.

Les meilleures données économiques et scientifiques serviront de base aux options stratégiques, lesquelles comprennent la tarification du carbone, l’appui aux initiatives d’efficacité énergétique, l’électricité et les technologies de transport propres, ainsi que les bâtiments et les infrastructures durables.

Nos efforts seront principalement axés sur l’adaptation.

Ce plan tiendra également compte de la situation des provinces et des territoires et de leurs approches stratégiques, qu’il s’agisse d’un système de plafonnement et d’échange, de l’interdiction de la production d’électricité à partir du charbon, d’innovation de calibre mondial en matière de capture et de stockage du carbone ou d’une taxe sur le carbone sans incidence sur les recettes.

Nous pouvons tirer des leçons de ces modèles et prendre appui sur ceux‑ci.

Nous ferons également une large place à l’innovation.

Nous appuierons différents secteurs, notamment les secteurs énergétique, forestier et agricole, pour les aider à concevoir des technologies leur permettant de réduire les émissions, de créer des emplois de grande qualité et de contribuer à la croissance économique durable à long terme.

Notre plan s’appuiera sur les efforts des administrations locales, des organisations autochtones, des entreprises, des jeunes, du milieu universitaire et des organisations non gouvernementales.

D’ailleurs, un nombre de ces groupes seront représentés pour le Canada au cours des prochains jours.

Le Canada assumera un nouveau rôle de leadership à l’échelle internationale.

Nous participerons à des projets de collaboration, comme Mission Innovation et la Coalition pour le leadership en matière de tarification du carbone, et nous chercherons des occasions de collaborer de manière bilatérale et multilatérale, en commençant avec nos partenaires nord-américains.

Nous croyons que le financement des activités liées aux changements climatiques est essentiel.

Notre engagement à consacrer 2,65 milliards de dollars sur cinq ans à certaines initiatives aidera les pays en développement à réduire leurs émissions et à s’adapter aux changements climatiques.

Ces efforts peuvent entraîner un changement transformateur en facilitant l’accès à l’énergie et en réduisant la pauvreté.

L’accord de Paris doit refléter une nouvelle réalité.

Le monde a changé pour le mieux.

Le développement à l’échelle internationale a augmenté rapidement, mais cela signifie que nous aurons besoin de la collaboration des pays qui sont maintenant en mesure d’aider les autres à réduire leurs émissions et à s’adapter aux changements climatiques.

L’accord doit également accorder un rôle de premier plan au secteur privé et aux institutions multilatérales afin de mobiliser le financement.

Ceux qui peuvent agir doivent le faire.

La COP 21 représente une occasion pour les dirigeants de surmonter les anciennes divergences pour conclure un accord ambitieux et significatif et tracer la voie la plus efficace pour l’avenir.

Collectivement, nous nous sommes déjà montrés à la hauteur de la tâche.

Plus de 160 pays représentant plus de 90 pour 100 des émissions à l’échelle mondiale se sont engagés à agir.

Cette mobilisation est sans précédent.

Mais les plus récentes données scientifiques nous disent qu’il faut faire davantage.

Le Canada se réjouit à l’idée de jouer un rôle constructif à la COP 21.

Nos délégués concentrent leurs efforts à trouver un terrain d’entente pour parvenir à un accord ambitieux comportant des engagements fermes, un engagement que toutes les parties pourront adopter et mettre en œuvre.

Nous avons la possibilité de passer à l’histoire à Paris en concluant un accord qui appuie la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, laquelle est nécessaire pour notre santé, notre sécurité et notre prospérité collectives.

Chers amis, le Canada est de retour.

Nous sommes là pour vous aider, pour construire un accord dont nos enfants et nos petits-enfants pourront être fiers.

Merci.