Introduction
- Les chefs de gouvernement du Commonwealth, ci-après nommés « chefs de gouvernement », se sont réunis au Rwanda les 24 et 25 juin 2022 sous le thème « Vers un avenir commun fondé sur les liens, l’innovation et la transformation », à une époque de relance inégale après la pandémie de COVID-19, de nouvelles menaces à la sécurité économique et à la stabilité politique dans le système international, et alors que de nombreuses personnes dans le Commonwealth subissent directement, avec une intensité accrue, les conséquences des changements climatiques. Les chefs ont reconnu l’importance de la coopération multilatérale dans un système international fondé sur des règles et réaffirmé leur volonté commune de continuer de travailler avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), d’autres organismes internationaux et régionaux et les institutions financières internationales (IFI) dans leurs réponses à ces défis.
- Les chefs de gouvernement ont souligné l’importance d’établir des liens, d’innover et de transformer afin de favoriser une relance complète après la pandémie de COVID-19 et de répondre aux conflits et aux crises de manière à accroître la résilience et à progresser vers la réalisation d’un avenir commun marqué par la durabilité, la paix et la prospérité, afin d’améliorer la vie de toute la population du Commonwealth.
- Exprimant leur tristesse pour les énormes pertes en vies humaines et en qualité de vie résultant de la pandémie de COVID-19, les chefs de gouvernement ont affirmé que le caractère universel, rapide, juste et équitable de l’accès et de la distribution des vaccins, des médicaments et de matériels diagnostics sûrs, efficaces et abordables pour lutter contre la COVID-19, ainsi que la capacité de les administrer, sont essentiels à la reprise à l’échelle du globe. Les chefs de gouvernement se sont engagés à travailler ensemble et à œuvrer en étroite collaboration avec d’autres partenaires de la communauté internationale pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, notamment en soutenant le Mécanisme d’accès mondial aux vaccins contre la COVID-19 (COVAX) grâce à un financement adéquat, à l’approvisionnement en vaccins, à la collaboration en recherche et développement (R-D), à la fabrication locale et à d’autres mesures, et à intégrer efficacement ces services dans les systèmes de santé internationaux.
- Les chefs de gouvernement ont souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Programme 2030), qui comprend aussi le Programme d’action d’Addis-Abeba, constituait un plan directeur mondial pour la relance après la pandémie de COVID‑19 et une occasion de construire pour tous un monde plus résilient, pacifique, prospère et inclusif et d’accélérer les progrès durant la Décennie d’action. En outre, ils ont discuté de la manière dont le Commonwealth moderne pourrait s’appuyer sur ses réalisations et tirer parti de son avantage comparatif et de son réseau d’organisations pour apporter des solutions viables. Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leur attachement aux principes de la Charte du Commonwealth et du Programme 2030.
- Les chefs de gouvernement ont discuté des conflits en cours dans le monde ainsi que des pertes de vies humaines, de la destruction d’infrastructures et du déplacement de population qu’ils engendrent. Ils ont également parlé de l’Ukraine. À cet égard, les chefs de gouvernement ont mis l’accent sur l’engagement qui figure dans la Charte du Commonwealth envers la paix et la sécurité à l’échelle internationale et un système multilatéral efficace qui repose sur le droit international. Ils ont pris note des résolutions pertinentes à l’ONU sur ces questions et ont réaffirmé leur soutien à la Charte des Nations Unies et aux efforts de paix internationaux. Ils ont en outre souligné la nécessité de respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de tous les États. Les chefs ont également insisté sur le fait que tous les pays doivent s’efforcer de parvenir à une résolution pacifique de leurs conflits dans le respect du droit international.
- Les chefs de gouvernement se sont dits profondément préoccupés par le fait que la nutrition, l’alimentation et la sécurité énergétique des membres les plus vulnérables du Commonwealth soient à nouveau bouleversées par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les hausses de prix attribuables à l’instabilité mondiale, à la pandémie de COVID-19, aux conflits et aux crises qui entravent les exportations de l’un des plus importants fournisseurs de produits agricoles du monde, et aux répercussions des changements climatiques. Ils ont observé que les perturbations ébranlant la sécurité alimentaire, la nutrition ainsi que la fluidité des échanges et des exportations compromettent la relance des pays membres après la pandémie et nuisent au développement durable et aux progrès réalisés dans le cadre du Programme 2030.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu que les conflits en cours dans le monde, y compris la guerre en Ukraine, accentuent les répercussions des affrontements sur la sécurité alimentaire et énergétique mondiale et exacerbent les hausses de prix et les problèmes de chaîne d’approvisionnement attribuables à la pandémie de COVID-19. Les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité de transformer durablement les systèmes alimentaires actuels pour remédier aux faiblesses du secteur agroalimentaire, augmenter la productivité et renforcer la résilience aux chocs économiques, sociaux et environnementaux dans le domaine agricole et dans les chaînes d’approvisionnement. Ils ont réaffirmé l’importance de maintenir la transparence, l’inclusion, l’équité et l’ouverture des marchés agricoles et du commerce agricole pour assurer la circulation ininterrompue des aliments, des produits et des intrants essentiels à la production agricole et alimentaire.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu que les conflits et les crises influent sur les schémas migratoires. Ils ont également admis que les femmes et les enfants constituent la grande majorité des réfugiés et qu’ils sont confrontés à des risques importants de violence fondée sur le sexe, d’exploitation et d’agressions sexuelles ainsi qu’à un manque d’accès à des services de santé sexuelle et reproductive vitaux. En outre, ils ont convenu qu’une migration sûre, ordonnée et régulière peut apporter des avantages sociaux et économiques, renforcer la résilience et la croissance et contribuer au développement durable; mais que la migration irrégulière, y compris lorsqu’elle est motivée par un conflit, génère des problèmes importants. Les chefs de gouvernement ont convenu qu’une approche des partenariats migratoires axée sur les capacités servirait le mieux les objectifs communs. Ils ont remarqué que les pays du Commonwealth sont touchés différemment par les changements démographiques, économiques, sociaux et environnementaux qui peuvent résulter de la migration ou avoir des répercussions sur la migration. Les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité d’une coopération internationale pour faciliter des migrations sûres, ordonnées et régulières, notamment par la mise en œuvre de cadres internationaux pertinents.
- Les chefs de gouvernement sont profondément préoccupés par l’actuelle crise climatique et reconnaissent qu’elle touche en particulier les plus vulnérables, y compris les pays en développement, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement (PEID). Les chefs ont salué les progrès substantiels réalisés par la 26e Conférence des Parties (COP26) de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) et le Pacte de Glasgow pour le climat de la COP26 qui en a résulté, et se sont, entre autres, félicités de leur engagement collectif à concrétiser les aspirations convenues sur le plan du financement, de l’adaptation et de l’atténuation.
Gouvernance, droits de la personne et primauté du droit
- Les chefs de gouvernement ont renouvelé leur attachement aux valeurs politiques fondamentales du Commonwealth que sont la démocratie, l’égalité des sexes et le développement inclusif, telles qu’elles sont énoncées dans la Charte du Commonwealth. Ils ont en outre réaffirmé leur attachement aux droits de la personne et aux libertés fondamentales consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’homme et d’autres instruments internationaux pertinents. Conscients que les droits de la personne s’appliquent dans les médias en ligne comme hors ligne, ils ont souligné le rôle vital d’une société civile dynamique, y compris celui des défenseurs des droits de la personne, dans l’exercice concret de la bonne gouvernance et de la démocratie. Ils ont mis de l’avant l’importance d’une bonne coopération entre les pays membres et leurs institutions nationales respectives chargées des droits de la personne ou leurs mécanismes équivalents.
- Les chefs de gouvernement ont souligné l’importance du droit à la liberté d’expression au moyen d’un dialogue pacifique et ouvert et de la libre circulation de l’information, y compris par la voie de médias libres, indépendants, responsables et pluralistes, et se sont engagés à renforcer les traditions démocratiques et à renforcer les processus de la démocratie. Les dirigeants ont pris note de l’important travail en cours mené par le Groupe de travail d’experts des pays membres sur les principes du Commonwealth relatifs à la liberté d’expression et au rôle des médias dans la bonne gouvernance, et attendent avec intérêt d’autres mises à jour. En outre, les chefs d’État ont noté que la liberté de religion ou de conviction est la pierre angulaire des sociétés démocratiques.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leur appui aux bons offices du secrétaire général en tant que mécanisme de protection et de promotion des valeurs et principes fondamentaux du Commonwealth.
- Les chefs de gouvernement ont également félicité les membres sortants du Groupe d’action ministériel du Commonwealth (GAMC) d’avoir mobilisé les pays membres lorsque ces valeurs et principes étaient menacés. Ils ont pris acte du rapport du GAMC à leur intention et ont affirmé que le GAMC reconstitué devrait favoriser un équilibre régional, une continuité et la mémoire institutionnelle.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leur attachement aux lignes directrices révisées du Commonwealth sur la conduite de missions d’observation électorale, adoptées lors de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth de 2018, et ont appelé à des efforts accrus tout au long des cycles électoraux pour aider les pays membres à améliorer leurs processus et institutions démocratiques, y compris par la mise en place de mécanismes nationaux pour examiner les recommandations des observateurs et assurer leur application.
Primauté du droit et droits de la personne
- Les chefs de gouvernement ont pris note des travaux du Secrétariat du Commonwealth (le Secrétariat) pour faciliter la promotion et la protection des droits de la personne avec les pays membres, en particulier par la mise en œuvre de l’Examen périodique universel et des textes issus des organes conventionnels. Les chefs ont exprimé leur soutien à la création et au renforcement des institutions nationales responsables des droits de la personne ou de mécanismes équivalents. Ils ont manifesté leur reconnaissance à l’égard du Bureau du Commonwealth pour les petits États, situé à Genève, pour son savoir-faire et son aide dans les dossiers liés aux droits de la personne. Les chefs de gouvernement ont encouragé les efforts visant à renforcer le respect des droits de la personne et réitéré l’importance de poursuivre l’échange de pratiques exemplaires et de savoir-faire en matière de droits de la personne dans l’ensemble du Commonwealth.
- Les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité de mettre en place des mesures efficaces pour éradiquer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des personnes et garantir l’interdiction et l’élimination de toutes les formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, d’ici à 2025. Dans ce contexte, les chefs de gouvernement ont approuvé la Déclaration de Kigali sur la réforme de la protection de l’enfance. Ils ont également encouragé les pays membres à ratifier et à mettre en œuvre les accords internationaux sur les droits de la personne et les conventions de l’Organisation internationale du Travail.
- Les chefs de gouvernement ont souligné que les mesures adoptées pour faire face à la pandémie de COVID-19 devraient être ciblées, nécessaires, transparentes, non discriminatoires, limitées dans le temps et proportionnées. Ils ont également souligné que ces mesures devraient être conformes aux obligations des pays membres prévues par les lois internationales applicables en matière de droits de la personne.
- Les chefs de gouvernement ont approuvé la Déclaration des ministres de la Justice du Commonwealth sur l’égalité d’accès à la justice publiée à Colombo, faite en novembre 2019, et le Plan d’action ultérieur approuvé en février 2021 par les hauts fonctionnaires des ministères de Justice. En particulier, les chefs de gouvernement ont renouvelé leur engagement à respecter la primauté du droit, l’égalité d’accès à la justice et l’indépendance des systèmes judiciaires.
- Dans la poursuite des Objectifs de développement durable (ODD) 10 (réduction des inégalités) et 16 (paix, justice et institutions fortes), les chefs de gouvernement se sont engagés à mettre pleinement en œuvre des lois qui favorisent et protègent l’inclusion, à éliminer les lois, les politiques et les pratiques discriminatoires et à promouvoir des mesures législatives, des politiques et des actions adéquates.
- Les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité de protéger chaque personne contre toutes les formes de violence et de discrimination. Ils se sont félicités de la déclaration des ministres des Affaires étrangères du Commonwealth sur le racisme et se sont engagés à éliminer le fléau de la discrimination et des inégalités raciales.
- Les chefs de gouvernement ont renouvelé leur engagement à mettre pleinement en œuvre les principes du Commonwealth (adoptés à Latimer House) sur les trois branches du gouvernement et ont pris note des repères actualisés pour les législatures démocratiques préparés par l’Association parlementaire du Commonwealth.
- Les chefs de gouvernement ont appelé à mettre davantage l’accent sur la promotion et la réalisation du droit de chacun à jouir du plus haut degré possible de santé mentale et de bien-être. Ils ont souligné l’urgente nécessité d’examiner les politiques de guérison mentale et de soutien psychosocial dans l’ensemble du Commonwealth ainsi que de promouvoir des services communautaires fondés sur les droits et axés sur la personne pour les personnes ayant des troubles de santé mentale et des problèmes psychosociaux. En outre, ils ont encouragé les pays membres à s’attaquer de manière pacifique à la stigmatisation sociale et à la discrimination auxquelles les personnes ayant des problèmes de santé mentale sous toutes leurs formes peuvent être confrontées.
- Les chefs de gouvernement ont noté que les personnes en situation de handicap sont plus vulnérables que les autres aux répercussions de la pandémie COVID-19 sur les plans sanitaire, économique et social et ont appelé les pays membres à veiller à ce que leur réponse à la COVID-19 et leurs mesures de relance après la pandémie, y compris les programmes de vaccination, soient inclusives. Ils ont également appelé les pays membres à mettre en œuvre la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies et à promouvoir l’harmonisation de toute politique pertinente avec ce texte.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé que la radicalisation conduisant à la violence, à l’extrémisme violent et au terrorisme sous toutes ses formes constitue une grave menace mondiale, ils ont exprimé leur préoccupation pour les victimes et ont condamné les auteurs d’actes de cette nature. Ils ont convenu que ces menaces nécessitent une approche multidimensionnelle et pansociétale, qui repose, entre autres, sur la collaboration avec tous les intervenants concernés pour s’attaquer aux causes profondes et aux catalyseurs, en encourageant la participation significative des femmes et des jeunes et en mettant l’accent sur la construction de sociétés résilientes et inclusives.
- Les chefs de gouvernement ont pris note des résultats de la réunion des ministres de l’Éducation du Commonwealth de 2022, notamment du rôle que l’éducation peut jouer dans la prévention de l’extrémisme violent. Les chefs de gouvernement ont appelé les ministres de l’Éducation à accélérer la mise en œuvre de l’éducation à la citoyenneté mondiale en vue d’éliminer toutes les formes de violence.
- Les chefs de gouvernement ont par ailleurs réaffirmé la pertinence et l’importance continues de la recherche de solutions viables et encouragé les pays membres à partager activement leur savoir-faire et leurs pratiques exemplaires avec les pays membres aux prises avec l’extrémisme violent et le terrorisme. Ils ont encouragé les pays membres à soutenir les efforts déployés par le Secrétariat pour fournir une assistance efficace favorisant l’égalité des genres pour prévenir et combattre l’extrémisme violent, notamment pour prévenir l’utilisation d’Internet à des fins de radicalisation menant à la violence et le recrutement de citoyens du Commonwealth par des groupes extrémistes violents. Les chefs de gouvernement ont aussi noté le rôle vital que jouent les réseaux internationaux dans la lutte contre les activités terroristes en prévenant le blanchiment d’argent et en luttant contre le financement du terrorisme.
Égalité des sexes
- Les chefs de gouvernement ont adopté une Déclaration du Commonwealth sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Ils ont pris acte de l’examen par ONU Femmes des progrès accomplis depuis l’adoption de la Déclaration et Programme d’action de Beijing en 1995 et se sont déclarés préoccupés par toutes les formes de discrimination auxquelles sont confrontées les femmes et les filles. Ils ont reconnu que les femmes et les filles sont encore sous-représentées dans les processus décisionnels, y compris dans les situations de conflit et de crise, les catastrophes liées à l’environnement et les contextes humanitaires. De plus, les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la pauvreté et la discrimination, et elles assurent la majorité des soins et des travaux domestiques non rémunérés. En fin, elles sont exposées à la violence sexuelle et fondée sur le sexe, sont visées de manière disproportionnée par la violence sexuelle liée aux conflits, et constituent la majorité des victimes de la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle et des pratiques préjudiciables, en ligne et hors ligne.
- Les chefs de gouvernement ont souligné que les femmes se heurtent encore à de plus grands obstacles que les autres citoyens. De plus, la pandémie de COVID-19 est venue exacerber ces obstacles, en particulier les soins et les tâches domestiques non rémunérés, qui les empêchent de participer pleinement au commerce et d’en bénéficier. Ils ont par ailleurs reconnu que les instruments, politiques, programmes et accords économiques et commerciaux pourraient éliminer ces obstacles. Les chefs de gouvernement se sont engagés à surmonter ces obstacles, à promouvoir l’autonomisation économique des femmes et à accroître les débouchés commerciaux pour les entreprises appartenant à des femmes. Ils ont souligné l’importance de la complémentarité entre les politiques commerciales et intérieures pour garantir que les femmes, comme travailleuses, propriétaires d’entreprises et consommatrices, peuvent participer au commerce et en bénéficier. Ainsi, les chefs de gouvernement rehausseront encore leurs efforts pour promouvoir l’égalité des sexes et l’équité dans les contextes bilatéraux et multilatéraux.
Assurer une bonne gouvernance
- Les chefs de gouvernement ont réfléchi au lien entre la bonne gouvernance et le leadership transformationnel responsable, transparent, inclusif et non discriminatoire. Ils se sont engagés à fournir des biens publics de manière efficace et équitable et ont convenu d’évaluer leurs systèmes de gouvernance sur une base continue et de les améliorer s’il y a lieu, notamment en plaçant la participation des citoyens (en particulier des jeunes, des femmes et d’autres personnes confrontées à des inégalités) au cœur de l’élaboration des politiques. Les chefs de gouvernement ont demandé au Secrétariat de fournir une assistance technique accrue, en particulier pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, pour la formulation et l’élaboration des politiques.
- Les chefs de gouvernement ont en outre souligné l’importance de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies et des résolutions ultérieures sur les femmes, la paix et la sécurité; et l’importance d’assurer la participation et la protection entières, égales et significatives des femmes au moment de prévenir les conflits et d’y mettre fin et de reconstruire après un conflit, y compris dans les postes de leadership et décisionnels. Les chefs de gouvernement ont reconnu le travail précieux des femmes médiatrices et œuvrant pour la paix et la consolidation de la paix au sein du Commonwealth et au-delà, y compris les femmes médiatrices dans tout le réseau du Commonwealth.
- Les chefs de gouvernement ont salué la participation accrue des citoyens dans les institutions et les programmes du Commonwealth et ont noté, avec satisfaction, la collaboration renforcée entre le Secrétariat et la Fondation du Commonwealth.
- Les chefs de gouvernement ont accueilli favorablement les principes des critères de lutte contre la corruption du Commonwealth, qui ne sont pas contraignants. Ils ont réaffirmé leur engagement à réduire considérablement la corruption et les pots-de-vin sous toutes leurs formes, à établir des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux, et à assurer une prise de décision réactive, inclusive, participative et représentative à tous les niveaux, conformément à l’ODD 16.
Durabilité
Économie
- Les chefs de gouvernement se sont dits profondément préoccupés par les répercussions soutenues de la pandémie de COVID-19 sur l’économie mondiale. Ils ont reconnu que les pays en développement ont été touchés de manière disproportionnée par la pandémie en termes d’impact sur leurs économies, de possibilités d’emploi, de moyens de subsistance des populations et de sécurité alimentaire. Ils ont salué les mesures prises par les pays membres pour protéger tous les citoyens, en particulier ceux des groupes les plus vulnérables, et pour atténuer les effets de la pandémie; tout en notant que la relance économique mondiale inclusive nécessitera l’adhésion à un système économique durable axé sur les personnes et l’environnement. En conséquence, les chefs de gouvernement ont accueilli favorablement le resserrement de la collaboration entre les ministres des Finances du Commonwealth, qui se sont réunis le 7 octobre 2020 et le 12 octobre 2021.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu que les répercussions économiques soutenues de la pandémie de COVID-19 ont particulièrement frappé le tourisme, l’industrie manufacturière et la pêche, entraînant d’importantes pertes d’emplois et la fermeture de nombreuses petites et moyennes entreprises, dont beaucoup appartiennent à des femmes. Les chefs de gouvernement ont souligné que le tourisme est la principale source de revenus de nombreux pays du Commonwealth, en particulier les PEID. Ils ont soulevé les défis liés à l’atténuation des risques et la perte de relations avec des correspondants bancaires pour les PEID, pourraient entraîner l’exclusion de nombreux pays du système financier mondial, augmenter les coûts et abaisser le niveau des envois de fonds. Les chefs de gouvernement encouragent les membres à intensifier les relations commerciales qu’ils entretiennent entre eux ainsi qu’à diversifier ce secteur afin d’accroître la résilience économique.
- Constatant que les réponses à la COVID-19 ont exercé une pression supplémentaire sur les économies dont la marge de manœuvre budgétaire est limitée, ce qui a entraîné une augmentation des niveaux d’endettement, en particulier pour les petits États et les économies en développement, les chefs de gouvernement ont reconnu la nécessité pour les institutions financières internationales d’élaborer des mécanismes adaptés à leurs besoins. Ils ont reconnu la nécessité d’adopter une vision à long terme de la viabilité de la dette et de solutions innovantes aux problèmes de règlement de la dette souveraine, comme les clauses liées aux catastrophes naturelles dans les émissions d’obligations. Les chefs de gouvernement ont appelé le G20 à travailler avec le Club de Paris des créanciers officiels pour rendre le processus du Cadre commun pour le traitement de la dette (Cadre commun) plus clair et mieux coordonné entre les intervenants concernés, et pour soutenir les pays ayant des vulnérabilités découlant de l’endettement.
- Les chefs de gouvernement ont appelé le G20 à travailler avec le Club de Paris pour assurer la mise en œuvre efficace du Cadre commun afin d’accorder un allégement de dette aux pays ayant des vulnérabilités découlant de l’endettement, notamment pour que les créanciers privés prévoient un traitement comparable dans tout éventuel nouveau cadre commun et pour que les initiatives existantes de réduction de la dette soient bonifiées s’il y a lieu, y compris sous forme d’obligations perpétuelles à faible taux d’intérêt pour le développement durable et l’action pour le climat. Les chefs de gouvernement ont convenu de travailler ensemble et avec d’autres pour lutter contre l’impact des catastrophes naturelles et contre la menace de pandémies qui peuvent être exacerbées par les catastrophes naturelles et les répercussions climatiques connexes.
- Les chefs de gouvernement ont demandé que des efforts concertés et coordonnés soient déployés pour rebâtir des économies résilientes et accroître la préparation en vue de faire face aux catastrophes naturelles, compte tenu des besoins particuliers des pays en développement, des pays les moins avancés et des PEID.
- Par ailleurs, les chefs de gouvernement ont encouragé les pays membres à accélérer la transition vers des marchés durables dans l’optique de renforcer les efforts mondiaux visant à atteindre les objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris, qui comprennent des responsabilités communes, mais distinctes et des capacités respectives en fonction de la situation des différents pays, au moyen de lois et de politiques qui encouragent un développement économique durable et inclusif, notamment l’autonomisation économique des femmes et la promotion de résultats égaux pour les femmes sur le marché du travail. Les chefs de gouvernement ont aussi noté que la transition vers des économies à faibles émissions de carbone et résilientes aux changements climatiques doit se faire de manière juste et qu’il faudra accorder un financement prévisible et suffisant pour le climat, élaborer et transférer des technologies et renforcer nos capacités. Ils ont exhorté les pays membres à accroître la résilience par la diversification des chaînes d’approvisionnement nationales, la création d’emplois verts, la construction d’infrastructures résilientes, la promotion des économies océaniques durables, l’encouragement de la consommation nationale, l’adoption de solutions numériques et la promotion de la sécurité alimentaire au moyen de systèmes alimentaires résilients aux changements climatiques.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu l’importance cruciale de l’investissement dans la transformation des économies et la création d’une croissance économique inclusive et de la prospérité à long terme. Ils ont souligné que les investissements et des infrastructures de haute qualité, à la fois numériques et physiques, notamment les investissements dans des infrastructures propres et vertes, sont la pierre angulaire d’une croissance économique durable. Les chefs de gouvernement ont fait remarquer les possibilités découlant de partenariats d’investissement entre les membres du Commonwealth, qui sont avantageux pour toutes les parties en cause.
Petits États
- Les chefs de gouvernement ont reconnu les vulnérabilités propres aux petits États, dont les PEID, particulièrement en ce qui concerne les bouleversements naturels, environnementaux, économiques et sociopolitiques. Ils ont également noté que ces États affichent des vulnérabilités et sont touchés de manière disproportionnée par la crise climatique, notamment par la dégradation accrue des terres, les sécheresses, les crues soudaines et l’élévation du niveau de la mer. À cet égard, les chefs de gouvernement ont salué le travail entrepris dans la région du Pacifique ainsi que l’adoption de la Déclaration du Forum des îles du Pacifique sur la préservation des zones maritimes devant l’élévation du niveau de la mer associée aux changements climatiques pour faire en sorte que les zones maritimes ne soient pas réduites en raison de l’élévation du niveau de la mer. Les chefs de gouvernement ont souligné la perte potentielle de territoire terrestre et les conséquences possibles sur le statut d’État pour certains PEID en raison des changements climatiques et de l’élévation du niveau de la mer.
- Les chefs de gouvernement ont pris note de l’énoncé des résultats de la réunion ministérielle du Commonwealth de 2022 sur les petits États et soulignent qu’il est urgent de tenir compte des petits États, y compris des vulnérabilités des PEID. Ils ont rappelé le Pacte de Glasgow pour le climat de la COP26, qui encourage les fournisseurs d’aide financière concernés à examiner comment la vulnérabilité face aux conséquences dévastatrices des changements climatiques pourrait se refléter dans la fourniture et la mobilisation de ressources financières concessionnelles et comment ils pourraient simplifier et améliorer l’accès au financement. À cette fin, les chefs de gouvernement ont souligné la création de l’indice de vulnérabilité universel du Commonwealth, qui pourrait s’ajouter à d’autres indicateurs, comme l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle. Ils demandent la tenue d’un débat mondial urgent sur une définition de la notion de vulnérabilité climatique aux fins d’accès au financement concessionnel. Ils ont accueilli favorablement la stratégie conjointe de promotion ONU-Commonwealth pour atteindre les ODD et remédier aux vulnérabilités des petits États, laquelle appelle au lancement d’une Décennie d’action ONU-Commonwealth, axée spécifiquement sur la résolution des problèmes touchant les petits États, notamment la vulnérabilité climatique et environnementale, l’éloignement, les changements climatiques, le fardeau élevé de la dette, la dépendance au tourisme et l’accès au financement concessionnel.
- Les chefs de gouvernement ont pris acte du travail des bureaux des petits États du Commonwealth, du Centre d’excellence des petits États du Commonwealth et du mécanisme de financement du commerce des petits États du Commonwealth. Ils encouragent la collaboration avec d’autres mécanismes des Nations Unies. Les chefs ont également salué la création du Centre virtuel du Commonwealth pour les petits États, qui vise à faciliter le partage des connaissances, à renforcer les capacités des petits États et à améliorer les travaux des structures institutionnelles existantes.
Commerce
- Les chefs de gouvernement ont accueilli favorablement la revitalisation de la collaboration entre les ministres du Commerce du Commonwealth, qui se sont réunis en octobre 2019 et reçoivent leurs déclarations de résultats. Ils ont convenu de convoquer une nouvelle réunion des ministres du Commerce du Commonwealth d’ici le mois de juin 2023 pour discuter des étapes à suivre dans la foulée de la 12e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Tenant compte des conclusions de l’Examen du commerce du Commonwealth de 2021, de la nécessité de prendre des mesures plus ambitieuses pour porter le commerce intra-Commonwealth à 2 billions de dollars américains d’ici à 2030 et de l’impact que le commerce peut avoir sur la lutte contre la pauvreté, les chefs de gouvernement ont réaffirmé l’importance du commerce des biens et services et de l’investissement dans la création d’une croissance économique et d’une prospérité inclusives et durables. Pour ce faire, il faut prendre en compte les dispositions liées au développement dans les nouveaux accords commerciaux, qui renforcent la nature interdépendante du commerce et des objectifs de développement.
- Les chefs de gouvernement ont salué la mise en œuvre du Programme de connectivité du Commonwealth pour le commerce et l’investissement et des progrès accomplis dans l’instauration d’une compréhension mutuelle et la transmission de l’expérience. Les dirigeants ont souligné les progrès réalisés dans le cadre du Programme de connectivité du Commonwealth depuis la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth de 2018, le travail effectué par les cinq groupes de connectivité et les pays chefs de file en vue de générer des échanges commerciaux et des investissements inter-Commonwealth participatifs et inclusifs, et ont appelé les ministres du Commerce du Commonwealth à prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que les groupes puissent accomplir un travail optimal. Ils ont pris note du Plan d’action du Programme de connectivité du Commonwealth et s’engagent à intensifier les efforts pour obtenir des résultats percutants.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé la nécessité d’utiliser les outils et les politiques nécessaires pour permettre aux pays en développement de développer leur économie de manière durable.
- Les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité de mettre en place un programme de transformation et prennent note des résultats exprimés dans le Pacte de Bridgetown, en particulier ceux liés aux pays les plus vulnérables, y compris les PEID. Ils saluent également la Déclaration ministérielle du groupe des petits États insulaires en développement à l’occasion de la CNUCED 15. Les chefs de gouvernement ont félicité le gouvernement de la Barbade d’avoir été le premier petit État insulaire en développement à accueillir cette conférence. Ils ont reconnu la nécessité de collaborer pour assurer le suivi des actions liées à la mise en œuvre du Pacte de Bridgetown, en particulier dans les domaines importants pour les PEID, et ont demandé au Secrétariat de travailler avec la CNUCED et l’ensemble du système des Nations Unies à cette fin.
- Les chefs de gouvernement ont réfléchi aux défis et aux opportunités liés au système commercial multilatéral et réaffirmé leur attachement au libre-échange. Compte tenu de la situation particulière des pays les moins avancés et des économies de petite taille et vulnérables, y compris les PEID et les pays en développement sans littoral, ils ont reconnu l’importance d’accorder un traitement spécial et différencié ciblé pour aider les pays les moins avancés et les pays en développement, le cas échéant, à appliquer pleinement les accords de l’OMC dans un système commercial multilatéral transparent, inclusif, équitable, ouvert et fondé sur des règles, avec l’OMC en son centre. Les dirigeants ont réitéré leur appui à la réforme de l’OMC pour que cette organisation puisse continuer à répondre aux besoins de ces pays. Ils ont souligné l’importance et l’urgence de lancer le processus de sélection des membres de l’Organe d’appel afin de rétablir le mécanisme contraignant de règlement des différends à deux niveaux. Les chefs de gouvernement se sont dits particulièrement préoccupés par les risques associés aux mesures protectionnistes et aux pratiques commerciales déloyales qui menacent le système commercial fondé sur des règles. Ils ont en outre reconnu l’importance de renforcer et de réformer l’OMC afin d’améliorer son fonctionnement et de veiller à ce que tous ses membres respectent et maintiennent le système international fondé sur des règles. Les chefs de gouvernement ont pris note des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé l’importance d’adopter une approche holistique à l’égard du commerce et de la durabilité au sein du Commonwealth, en reconnaissance des circonstances et des capacités propres à chaque pays, une approche qui met l’accent sur les produits d’origine durable et qui tient compte des priorités et des besoins des pays en développement et des petits États vulnérables. Les dirigeants ont également souligné l’importance de favoriser la création de débouchés dans le commerce pour les femmes et les jeunes, et demandent la proposition de solutions et la création de partenariats novateurs concrets pour s’attaquer aux causes profondes de la participation limitée des femmes à l’économie numérique, y compris au moyen d’initiatives visant à renforcer les compétences et à améliorer l’accès aux économies numériques.
L’urgence de la menace liée aux changements climatiques
- Les chefs de gouvernement ont souligné l’urgence de la menace des changements climatiques, qui touche particulièrement les pays en développement du Commonwealth, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, ce qui exacerbe encore les vulnérabilités existantes et représente une menace importante pour les efforts de relance et de développement durable après la pandémie de COVID-19, et qui risque d’effacer et d’inverser les gains réalisés en matière de développement.
- Les chefs de gouvernement ont salué les réalisations des groupes de travail I, II et III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de 2022 et leurs contributions au 6e rapport d’évaluation, qui ont su exprimer l’urgence des conclusions qu’ils ont tirées sur les plans de la science, de l’adaptation et de l’atténuation des changements climatiques.
- Les chefs de gouvernement ont renouvelé leur engagement de l’Accord de Paris consistant à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Les dirigeants reconnaissent également que les impacts des changements climatiques seront beaucoup plus faibles si l’augmentation de la température est de 1,5 degré plutôt que 2 degrés Celsius, et conviennent de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius, comme le prévoit le Pacte de Glasgow pour le climat de la COP26.
- Les chefs de gouvernement ont souligné l’urgence de renforcer l’ambition et les mesures en vue d’atténuer, d’adapter et de financer les effets au cours de cette décennie cruciale afin de combler les lacunes dans la mise en œuvre des cibles de l’Accord de Paris. Les dirigeants se sont félicités des importants progrès réalisés à la COP26, le Pacte de Glasgow pour le climat.
- Les chefs de gouvernement ont pris note de la demande faite aux Parties de revoir et de rehausser les cibles de leurs contributions déterminées à l’échelle nationale pour 2030, le cas échéant, pour les harmoniser à l’objectif de température prévu dans l’Accord de Paris d’ici la fin de 2022, en tenant compte du contexte des différents pays. Les chefs de gouvernement ont également exhorté les Parties qui ne l’ont pas encore fait à communiquer d’ici à la quatrième session de la Conférence des Parties, qui donnera lieu à la réunion des Parties à l’Accord de Paris, des stratégies de développement à long terme axées sur de faibles émissions qui suscitent une transition équitable vers la carboneutralité d’ici le milieu du siècle ou autour de cette date, et ce, en tenant compte des différentes circonstances nationales. Les chefs de gouvernement sont conscients que le fait de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius nécessite une réduction rapide, importante et soutenue des émissions mondiales de gaz à effet de serre, y compris une réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) de l’ordre de 45 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010 et l’atteinte de la carboneutralité d’ici le milieu du siècle, ainsi que d’importantes réductions d’autres gaz à effet de serre. Les chefs de gouvernement ont reconnu que cela nécessiterait l’adoption rapide de mesures au cours de cette décennie cruciale en fonction des meilleures connaissances scientifiques et des capitaux disponibles, reflétant ainsi les principes convenus des responsabilités communes, mais différenciées et des capacités de chacun, à la lumière des circonstances propres aux pays et dans le contexte du développement durable et des efforts visant à éradiquer la pauvreté. Les dirigeants ont en outre reconnu qu’un soutien accru aux Parties qui sont des pays en développement permettra à ces derniers de prendre des mesures plus ambitieuses. Les chefs appellent les Parties à accélérer l’élaboration, le déploiement et la diffusion de technologies, ainsi que l’adoption de politiques visant à assurer la transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions de carbone, en intensifiant rapidement le déploiement de la production d’énergie propre et la prise de mesures efficaces, y compris l’accélération des efforts en vue d’éliminer progressivement les centrales au charbon et les subventions inefficaces aux combustibles fossiles, tout en offrant un soutien ciblé aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables, en fonction de la situation du pays et en étant conscient de la nécessité d’aider les pays pour assurer une transition équitable. Les chefs de gouvernement réitèrent l’urgence d’intensifier l’action et le soutien, selon les circonstances, au chapitre des finances, du transfert des technologies et du renforcement des capacités, afin de mettre en œuvre des façons de prévenir, de minimiser et de traiter les pertes et les préjudices liés aux effets néfastes des changements climatiques pour les Parties qui sont des pays en développement particulièrement vulnérables à ces effets. Ils exhortent donc les Parties qui sont des pays en développement, les entités opérationnelles du Mécanisme financier, les entités des Nations Unies, les organisations intergouvernementales et d’autres institutions bilatérales et multilatérales, dont les organisations non gouvernementales et les entités privées, à offrir un soutien accru supplémentaire pour des activités permettant de contrer les pertes et les préjudices associés aux effets néfastes des changements climatiques.
- Les chefs de gouvernement ont constaté avec un profond regret que l’objectif des pays développés consistant à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars américains par an d’ici 2020 pour mettre en place d’importantes mesures d’atténuation et assurer la transparence de leur mise en œuvre n’est pas encore atteint. Toutefois, les dirigeants saluent les engagements plus ambitieux pris par de nombreux pays développés et du plan de mise en œuvre du financement de la lutte contre les changements climatiques et l’atteinte de l’objectif de 100 milliards de dollars américains et les actions collectives qui s’y rattachent. Ils exhortent les pays développés à contribuer à l’atteinte de l’objectif de 100 milliards de dollars par année, de toute urgence, et jusqu’en 2025, et souligne l’importance de la transparence dans la réalisation de leurs engagements. Les chefs de gouvernement ont en outre appelé les pays développés à atteindre l’objectif qui consiste à doubler, au moins, les fonds versés collectivement pour lutter contre les changements climatiques pour favoriser l’adaptation des pays en développement, d’ici 2025, par rapport aux niveaux de 2019, comme convenu dans le Pacte de Glasgow pour le climat de la COP26.
- Les chefs de gouvernement ont souligné les efforts soutenus du Centre de financement pour la lutte contre les changements climatiques du Commonwealth pour aider les pays en développement membres dotés de capacités humaines et institutionnelles à mobiliser des fonds climatiques pour la mise en œuvre des CDN, y compris l’élaboration de projets bancables et le soutien aux politiques climatiques.
- Les chefs de gouvernement ont affirmé l’importance d’assurer la mise en œuvre complète de l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal sur l’élimination progressive des hydrofluorocarbones.
- Les chefs de gouvernement ont exprimé leur appréciation pour le rôle de premier plan que jouent les femmes et les jeunes dans la galvanisation du soutien à l’action climatique dans l’ensemble du Commonwealth et se sont engagés à assurer une mise en œuvre favorisant l’égalité entre les sexes. Les chefs ont salué la Déclaration des jeunes du Commonwealth sur le changement climatique, avec son appel à soutenir les communautés et à protéger les plus vulnérables, y compris les jeunes, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées. Cela devrait être fait en assurant un financement prévisible à l’échelle locale pour favoriser le plus possible la prise de mesures locales.
- En ce qui concerne les peuples autochtones, les chefs de gouvernement ont reconnu leur leadership dans la lutte contre les changements climatiques même s’ils ont été touchés de façon disproportionnée par leurs répercussions. Ils ont également reconnu que les peuples autochtones et leurs connaissances et pratiques locales et traditionnelles, développées au cours d’un millénaire de protection de l’environnement, sont essentielles à la lutte contre les changements climatiques. Ils se sont engagés à favoriser le leadership climatique des peuples autochtones, dans le respect de leurs droits et de leurs connaissances traditionnelles.
- Les chefs de gouvernement ont fait valoir l’ambition des pays membres du Forum sur la vulnérabilité aux changements climatiques d’intensifier leurs engagements en faveur de la protection des plus vulnérables contre les répercussions des changements climatiques, tout en favorisant leur prospérité et leur résilience grâce à des investissements dans des technologies et des infrastructures à faibles émissions de carbone qui sont résistantes aux changements climatiques.
- Les chefs de gouvernement ont adopté la Charte des terres vivantes du Commonwealth : un appel à l’action du Commonwealth sur les terres vivantes.
- Conscients que les systèmes alimentaires sont une source de problèmes complexes, tels que la faim et la malnutrition, les changements climatiques et les inégalités entre les sexes, tout en apportant des solutions à ces problèmes, les chefs de gouvernement ont rappelé l’importance de tenir compte des effets combinés de la perte de biodiversité, de la dégradation des terres et des changements climatiques.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu qu’il restait du travail à faire, alors que les pays membres s’affairent à organiser la COP27, à Charm el-Cheikh. Ils se sont réjouis à la perspective de travailler avec la communauté mondiale pour que de véritables progrès soient réalisés de toute urgence en matière d’action climatique dans ce domaine critique.
Protection des océans, économies bleues durables, énergie et ressources naturelles
- Les chefs de gouvernement ont souligné le rôle essentiel des océans dans l’adaptation aux changements climatiques et leur atténuation, ainsi que le soutien aux économies bleues durables pour une relance économique résiliente, en particulier pour les petits États insulaires. Ils ont réaffirmé leur attachement à la Charte bleue du Commonwealth, se sont félicités des progrès réalisés par les dix groupes d’action, dirigés par seize pays champions. Les chefs de gouvernement ont noté, entre autres, les mesures prises par les pays pour lutter contre la pollution des milieux marins par les plastiques, étendre les observations océaniques, prendre des mesures contre les changements climatiques axées sur les océans, protéger les milieux marins, restaurer des écosystèmes, promouvoir l’utilisation durable des océans et avoir recours à des stratégies favorables à l’économie bleue.
- Les chefs de gouvernement ont indiqué que les actions prises dans le cadre de la Charte bleue ont permis de faire des progrès vers l’ODD 14 (vie sous l’eau). Ils ont salué le leadership des pays dans l’avancement de la recherche et de l’éducation sur les milieux océaniques, notamment dans le cadre des projets suivants : la création par Antigua-et-Barbuda du Centre d’excellence en océanographie et en économie bleue sur le campus de Five Islands de l’Université des Indes occidentales; et la création par Chypre du Centre d’excellence de la Charte bleue qui sera axé sur la gouvernance pour une économie bleue durable, l’aquaculture durable, la recherche sur les milieux marins ainsi que le perfectionnement et l’innovation connexes. Les chefs de gouvernement se sont volontiers engagés à participer activement à la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans qui aura lieu à Lisbonne en 2022.
- Les chefs de gouvernement ont en outre reconnu que, bien que les pays en développement aient plus que jamais besoin d’un soutien mondial pour enrayer et inverser la perte de la biodiversité dans les océans et sur la terre, le financement reste insuffisant. Ils ont signalé la nécessité de mobiliser des fonds supplémentaires pour l’adoption d’une approche intégrée et inclusive du financement lié aux milieux océaniques, au climat et à la nature, en vue de maximiser les avantages communs et de tirer profit d’approches écosystémiques rentables. Ils ont réclamé des investissements supplémentaires aux communautés philanthropiques et au secteur privé et chargé le Secrétariat d’élaborer des solutions solides et durables pour l’affectation des ressources, à l’appui des activités de coopération des pays membres dans le cadre de la Charte bleue. Les chefs de gouvernement ont encouragé le Secrétariat à continuer d’envisager la création d’un Fonds d’action pour la Charte bleue. Les chefs de gouvernement ont reconnu la nécessité de la conservation et de l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines et ont convenu de travailler à une déclaration conforme à l’ODD 14 et au Pacte climatique de Glasgow de la COP26.
- Les chefs de gouvernement ont accueilli favorablement les efforts déployés pour protéger la planète et les nouveaux engagements mondiaux qui en découlent en faveur de la conservation de la biodiversité, mais ont reconnu qu’il était nécessaire de prendre d’autres mesures en ce sens. Les chefs de gouvernement ont tout particulièrement convenu d’un dialogue annuel sur les océans et les changements climatiques dans le Pacte climatique de Glasgow de la COP26, de la Vision 2050 de « Vivre en harmonie avec la nature » dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, et de la nécessité d’adopter, en 2022, un cadre ambitieux pour la biodiversité mondiale après 2020. Les chefs de gouvernement étaient heureux des efforts visant à protéger la terre et les océans et à gérer durablement les océans et les mers de compétence nationale.
- Prenant acte de la résolution historique adoptée à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement 5.2 intitulée « Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument international juridiquement contraignant », les chefs de gouvernement ont salué les efforts déployés pour convoquer un comité de négociation intergouvernemental chargé d’élaborer un instrument juridiquement contraignant international sur la pollution plastique, avec l’ambition d’achever ses travaux d’ici la fin de 2024, et ont convenu de continuer à prendre des mesures contre la pollution plastique pendant que les négociations sont en cours.
- Les chefs de gouvernement ont également réclamé des résultats ambitieux dans les négociations en vue de l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit à la mer en vue de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones situées au-delà des limites de compétence nationale.
- Les chefs de gouvernement ont souligné que la majorité des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la production et de l’utilisation de l’énergie et, à cet égard, ont renouvelé leur engagement à respecter l’ODD 7 (énergie propre et abordable). Ils se sont félicités de la création du Forum du Commonwealth sur l’énergie durable, qui prévoit un programme d’action et la formation de groupes d’action. Ils ont également réaffirmé leur attachement au développement durable des ressources énergétiques et naturelles, les trouvant essentielles à une relance économique inclusive et résiliente.
- Les chefs de gouvernement ont accueilli favorablement le partenariat entre le Secrétariat et l’Alliance solaire internationale en vue du déploiement de systèmes à énergie solaire dans les pays membres du Commonwealth. Ils ont aussi salué le partenariat entre le Secrétariat et Énergie durable pour tous pour attirer du financement et des investissements dans l’énergie propre et le développement à faibles émissions de carbone dans les petits États, y compris les petits États insulaires en développement. À ce titre, les chefs de gouvernement ont encouragé l’établissement de nouveaux partenariats pour soutenir la transition vers une énergie durable et propre et des infrastructures d’approvisionnement en énergie alternatives appropriées.
- Les chefs de gouvernement ont salué l’achèvement de la canopée du Commonwealth de la Reine, lancée en 2015, créant un réseau pan-Commonwealth d’initiatives de conservation des forêts.
Santé
Renforcement des systèmes de santé et des capacités d’intervention rapide
- Rappelant leur déclaration précédente sur la pandémie de COVID-19, les chefs de gouvernement ont reconnu que la lutte contre la pandémie a recentré l’attention sur l’importance d’avoir des systèmes de santé solides, résilients et inclusifs, comprenant des fonctions de santé publique intégrées, afin que les pays membres soient mieux préparés pour prévenir et détecter des urgences sanitaires, y compris les pandémies, les catastrophes naturelles et les répercussions des changements climatiques sur la santé, y réagir, puis s’en remettre. Les chefs de gouvernement ont appelé à une action mondiale coordonnée, par exemple en améliorant les systèmes nationaux de santé publique afin de renforcer les capacités de prévention, de préparation et d’intervention en cas d’urgence sanitaire, conformément au Règlement sanitaire international de 2005, selon l’approche « Une seule santé ».
- Les chefs de gouvernement ont reconnu la nécessité de lutter contre la résistance aux antimicrobiens et ont appelé à une action mondiale coordonnée, selon une approche « Une seule santé », pour faire face à la grave menace que la résistance aux antimicrobiens représente pour la santé humaine, animale, végétale et environnementale ainsi que la salubrité et la sécurité alimentaires, et qui pourrait nuire aux moyens de subsistance et mettre des millions de personnes en danger de pauvreté, en particulier dans les pays du Commonwealth.
- Les chefs de gouvernement ont salué l’engagement pris lors de la session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la Santé de 2021, soit d’examiner les avantages de l’élaboration d’une convention, d’un accord ou d’un autre instrument international de l’OMS sur la prévention, la préparation et la réaction aux pandémies en vue de son adoption en vertu de l’article 19 ou d’autres dispositions de la Constitution de l’OMS.
- Ils ont décidé de continuer à collaborer avec des partenaires nationaux, régionaux et internationaux pour surmonter la pandémie de COVID-19 et faire la transition vers un contrôle à long terme de la COVID-19, en favorisant l’accessibilité universelle, juste, opportune, équitable et non discriminatoire et la distribution des vaccins, des traitements et des diagnostics sûrs, efficaces et abordables pour lutter contre la COVID-19. Les chefs de gouvernement ont souligné le partenariat entre le Secrétariat et l’OMS pour élaborer des programmes de collaboration visant à résoudre des problèmes de santé mondiale, y compris la réponse à la pandémie de COVID-19. Les chefs de gouvernement ont reconnu le rôle essentiel des travailleurs de première ligne en santé, surtout des femmes, qui ont sauvé des milliers de vies dans les circonstances les plus difficiles, et ils se sont engagés à les motiver, à les protéger et à investir en eux.
- Les chefs de gouvernement ont noté que les pays dotés de systèmes de santé solides, de fonctions de santé publique intégrées de manière efficace et d’une couverture sanitaire universelle (CSU) ont fait preuve de résilience pendant la pandémie de COVID‑19. Les chefs de gouvernement ont décidé d’allouer des ressources suffisantes pour mettre en place des systèmes de santé durables, inclusifs et résilients et de mettre l’accent sur les soins de santé primaires et la prise en charge des personnes vulnérables ou en situation de vulnérabilité, afin d’accélérer les progrès vers l’objectif de la CSU et de renforcer la préparation aux urgences sanitaires, notamment pour permettre une réponse efficace aux urgences tout en maintenant l’accès aux services de santé essentiels.
- Les chefs de gouvernement se sont engagés à poursuivre la mise en œuvre du Code de pratique mondial de l’OMS pour le recrutement international des personnels de santé et les recommandations du groupe consultatif d’experts de l’OMS 2020 sur la pertinence et l’efficacité du code susmentionné, afin de renforcer équitablement les systèmes de santé dans le monde.
- Des technologies et des outils scientifiques importants ont été mis au point pendant la pandémie de COVID‑19, et les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité de renforcer la recherche et l’innovation dans le domaine des technologies de la santé, puisqu’elles sont essentielles pour mettre en place des systèmes de santé solides, y compris des infrastructures de soins de santé primaires. À cette fin, les chefs de gouvernement se sont engagés à renforcer la collaboration et la coopération afin de mettre en commun l’expertise et les outils et de forger des partenariats au sein de la famille du Commonwealth.
- Rappelant que la campagne de vaccination contre la COVID‑19 dépend de la disponibilité des vaccins, de la logistique de stockage et de transport des vaccins et de la capacité à administrer les vaccins, ce qui nécessite la participation de plusieurs organisations et intervenants, les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité pour les pays du Commonwealth de continuer à renforcer la collaboration entre les instituts de recherche et développement, d’améliorer la recherche sur l’écosystème des essais cliniques et les organismes de réglementation, de soutenir les instituts de formation des travailleurs de la santé et d’explorer les possibilités de coopération régionale et mondiale en matière de renforcement des capacités pour la production locale et régionale de vaccins. Ils ont également encouragé la collaboration en matière de recherche et développement cliniques et le soutien aux fabricants locaux afin d’accroître la durabilité de l’approvisionnement en produits thérapeutiques et en vaccins sûrs, efficaces et abordables, et de réduire les inégalités d’accès. À cette fin, les chefs de gouvernement ont insisté sur l’importance de mettre en place des chaînes d’approvisionnement mondiales transparentes et sans contraintes pour les vaccins et les matières premières pharmaceutiques.
- Les chefs de gouvernement se sont engagés à redoubler d’efforts pour favoriser un accès abordable, rapide et équitable à des services de santé de qualité, y compris des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à des médicaments, des produits diagnostiques et thérapeutiques et des vaccins sûrs, efficaces et abordables. Ces produits comprennent les vaccins, les produits thérapeutiques et diagnostiques contre la COVID‑19 ainsi que d’autres contre-mesures médicales, technologies et produits de santé liés à la COVID‑19, en particulier pour les populations à haut risque ou vulnérables, y compris les personnes en situation de handicap. Les chefs de gouvernement ont reconnu les efforts des pays membres pour se soutenir mutuellement dans la fourniture de vaccins et d’autres fournitures liées à la COVID‑19. Ils ont également salué les efforts volontaires des pays membres pour partager et distribuer équitablement les fournitures liées à la COVID‑19 en fonction des besoins des pays et conformément aux efforts mondiaux déjà déployés.
- Prenant en compte les résultats obtenus par plusieurs pays membres en ce qui concerne la vaccination de leur population contre la COVID‑19, les chefs de gouvernement ont souligné la nécessité d’atteindre des taux de vaccination élevés dans tous les pays membres, conformément aux objectifs nationaux et aux directives de l’OMS. À cette fin, les chefs de gouvernement ont encouragé tous les intervenants à soutenir les efforts déployés par les gouvernements pour améliorer la confiance dans les vaccins et lutter contre les réticences à l’égard des vaccins grâce à des messages clairs, cohérents et transparents, et à diffuser des renseignements exacts et accessibles en temps opportun sur les vaccins, les produits thérapeutiques et les produits diagnostiques contre la COVID‑19, notamment auprès des groupes marginalisés et vulnérables.
Réduction de l’incidence des maladies non transmissibles et transmissibles
- Les chefs de gouvernement ont renouvelé leur engagement à promouvoir une bonne nutrition et à lutter contre la malnutrition et sont résolus à prendre des mesures audacieuses, multisectorielles et coordonnées pour réduire l’incidence des maladies non transmissibles (MNT).
- Conformément aux lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité et à son plan d’action mondial pour l’activité physique ainsi qu’au plan d’action mondial de l’OMS pour la lutte contre les MNT, les chefs de gouvernement ont rappelé la nécessité d’instaurer des mesures intersectorielles et multisectorielles pour lutter contre les principaux facteurs de risque, à savoir le tabagisme, la consommation nocive d’alcool, les régimes alimentaires malsains, la sédentarité et la pollution atmosphérique, notamment en améliorant la santé physique et mentale et le bien-être des citoyens, tout en réduisant les inégalités entre les populations en ce qui concerne la prévalence de ces facteurs de risque.
- Les chefs de gouvernement ont souligné des risques que les changements climatiques représentent pour la santé et les systèmes de santé, du fait qu’ils alourdissent directement et indirectement la charge mondiale de morbidité due aux maladies transmissibles et non transmissibles, notamment le paludisme, les maladies tropicales négligées et d’autres maladies à transmission vectorielle. Ils ont également relevé la nécessité de veiller à ce que les systèmes de santé soient résilients face au climat afin de prévenir les maladies et les urgences liées au climat et d’intervenir efficacement.
- Les chefs de gouvernement ont salué les efforts déployés pour réduire de moitié le paludisme dans les pays du Commonwealth d’ici 2023 et se sont engagés à œuvrer pour mettre fin à l’épidémie de paludisme d’ici 2030, conformément aux engagements mondiaux, régionaux et nationaux. Compte tenu de la pression considérable exercée sur les systèmes de santé du Commonwealth, les chefs de gouvernement ont félicité les pays pour leurs efforts visant à maintenir les programmes essentiels de lutte contre le paludisme face à la pandémie de COVID‑19. Ils ont reconnu que, dans l’ensemble, la pandémie a contribué à l’augmentation de la mortalité due au paludisme dans le Commonwealth et a donc retardé les progrès dans la mesure où le Commonwealth n’est pas actuellement en voie de réduire de moitié les cas de paludisme ou les décès d’ici la fin de 2023. Les chefs de gouvernement se sont également engagés à mettre en œuvre le document de l’OMS intitulé « Lutter contre les maladies tropicales négligées pour atteindre les objectifs de développement durable : feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021‑2030 » de l’OMS, notamment en approuvant la Déclaration de Kigali sur les maladies tropicales négligées, lancée lors de la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth le 23 juin 2022.
- Les chefs de gouvernement ont en outre décidé de poursuivre la lutte contre d’autres graves problèmes de santé publique tels que le VIH et le sida, la polio et la tuberculose. Les chefs de gouvernement espèrent que la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial, en 2022, sera fructueuse, avec 18 milliards de dollars américains, ce qui permettra d’accélérer les progrès vers l’élimination du sida, de la tuberculose et du paludisme d’ici 2030, et de renforcer les systèmes de santé pour faire face aux pandémies actuelles et futures.
- Les chefs de gouvernement ont noté avec inquiétude que le cancer du col de l’utérus reste le cancer le plus fréquent chez les femmes dans de nombreux pays du Commonwealth et, rappelant la déclaration ministérielle de la 33e réunion des ministres de la Santé du Commonwealth en 2021, ils ont décidé d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, conformément à la stratégie mondiale de l’OMS visant à accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique. Ils ont également décidé de continuer à prendre des mesures pour que, d’ici 2025, les filles du Commonwealth aient accès à la vaccination contre l’infection par le virus du papillome humain avant l’âge de 13 ans, conformément aux contextes nationaux. Les chefs de gouvernement ont en outre insisté sur l’importance d’un accès équitable à des services de qualité en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs.
- Prenant acte des progrès réalisés dans l’amélioration de l’accès à des soins oculaires de qualité, y compris l’élimination du trachome cécitant et la détection précoce du glaucome, les chefs de gouvernement ont recommandé une approche multidimensionnelle pour l’accès aux dépistages et aux traitements oculaires abordables, en particulier pour les enfants.
Jeunes
Participation des jeunes
- Les chefs de gouvernement ont pris note du fait que les jeunes du Commonwealth se mobilisent pour faire entendre leur voix dans toutes les affaires publiques, pour demander des changements systémiques et une plus grande transparence de la part des gouvernements. Trois citoyens du Commonwealth sur cinq ayant moins de 30 ans, les jeunes jouent un rôle essentiel dans la réalisation du Programme 2030. À cet égard, les chefs de gouvernement se sont engagés à accroître la représentation significative des jeunes dans les processus et les mécanismes de prise de décision, y compris dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix.
- Les chefs de gouvernement ont salué la déclaration et le plan d’action du 12e Forum jeunesse du Commonwealth et se sont engagés à poursuivre l’intégration des priorités de la jeunesse dans les politiques et les plans de développement nationaux, en particulier dans le contexte de la relance après la pandémie de COVID‑19.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu la contribution significative du Programme du Commonwealth pour la jeunesse (PCJ) à la promotion du développement de la jeunesse et du travail des jeunes à l’échelle mondiale. Dans le but d’honorer l’engagement pris par les chefs d’État de créer le PCJ en 1973, les chefs de gouvernement ont déclaré que 2023 serait une année consacrée à l’action menée par les jeunes pour un développement durable et inclusif et ont appelé tous les intervenants à tous les niveaux à renouveler et à renforcer leur engagement en faveur de la mobilisation et de l’autonomisation des jeunes. Les chefs de gouvernement encouragent les jeunes des pays membres à promouvoir une vision renouvelée du Commonwealth, fondée sur les principes et les valeurs de la Charte du Commonwealth, et à travailler avec tous les partenaires et intervenants pour bâtir un avenir équitable, durable, sûr et prospère. Les chefs de gouvernement ont en outre salué l’annonce faite par le Pakistan d’accueillir la prochaine réunion ministérielle des jeunes du Commonwealth à Islamabad en janvier 2023.
Jeunesse et emploi
- Les chefs de gouvernement ont reconnu le rôle et la contribution importante de l’éducation informelle ainsi que son rôle dans le développement des connaissances, des aptitudes et des compétences des jeunes pour le marché du travail. À cette fin, ils ont souligné le lancement de l’Alliance informelle du Commonwealth en éducation pour de jeunes leaders de qualité, qui fait la promotion de l’éducation et de l’apprentissage informels, afin de soutenir la formation et le renforcement des capacités des jeunes dans l’ensemble du Commonwealth.
- Conformément à l’ODD 8 (travail décent et croissance économique), les chefs de gouvernement ont demandé instamment une action mieux coordonnée en partenariat avec les jeunes pour lutter contre le chômage de ceux qui ont été touchés de manière disproportionnée par la pandémie de COVID‑19. En conséquence, ils ont mentionné l’initiative de l’engagement des employeurs du Commonwealth qui vise à faire participer pleinement le secteur privé à cette priorité. Par ailleurs, reconnaissant l’importance d’un environnement favorable au développement de la jeunesse dans le Commonwealth, les chefs de gouvernement ont accueilli favorablement l’indice mondial sur le développement des jeunes et le rapport connexe de 2020.
Éducation
- Les chefs de gouvernement ont insisté sur le droit à l’éducation et ont réaffirmé le rôle des gouvernements qui doivent offrir 12 ans d’éducation inclusive et de qualité et veiller à ce que les enfants puissent rattraper les apprentissages perdus. Ils ont également noté la nécessité de renforcer davantage les systèmes d’éducation pendant la crise sanitaire actuelle, d’éliminer les inégalités dans le secteur de l’éducation, de garantir un apprentissage de base pour tous et de promouvoir l’inclusion des communautés marginalisées qui ont été les plus touchées par la pandémie de COVID‑19. Ils ont également reconnu l’importance d’un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants accessible, abordable et de haute qualité. Afin de contribuer à l’économie mondiale de la connaissance et de rendre les établissements d’enseignement supérieur pertinents et durables, les chefs de gouvernement ont affirmé leur soutien à l’enseignement supérieur et à la recherche.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu l’importance du capital humain pour le développement durable et ont accueilli favorablement les résultats de la récente 21e Conférence des ministres de l’Éducation du Commonwealth, qui portait principalement sur la résilience et la durabilité, les technologies d’apprentissage, le leadership dans l’éducation, les transitions au sein et en dehors du système d’éducation, la lutte contre les disparités et le financement de l’éducation. Les chefs de gouvernement ont également manifesté leur appui à l’appel à l’action de Kenyatta sur le financement de l’éducation, adopté lors du sommet du Partenariat mondial pour l’éducation qui s’est tenu à Londres en 2021, et se sont engagés à assurer un financement efficace et novateur de l’éducation en fonction des contextes des différents pays.
- Les chefs de gouvernement se sont dits préoccupés par le fait que les jeunes et leur avenir ont été gravement touchés par la pandémie de COVID‑19 en ce qui concerne leur éducation, leurs interactions sociales et leurs perspectives économiques, ce qui a des répercussions sur leur santé mentale et leur bien-être. De plus, la pandémie a eu des conséquences disproportionnées sur les plus pauvres et les plus vulnérables, les enfants, les personnes en situation de handicap et les adolescentes, qui courent parfois un risque accru de violence sexuelle et sexiste et d’autres pratiques néfastes en raison de la fermeture des écoles.
- Les chefs de gouvernement ont reconnu les répercussions transformatrices des technologies sur l’éducation et se sont engagés à s’attaquer à la fracture numérique et au déficit de compétences numériques, en accordant une attention particulière au soutien des groupes défavorisés et vulnérables, grâce à un accès approprié aux technologies et au renforcement des capacités des enseignants. Les chefs de gouvernement ont également souligné la valeur des compétences numériques, des compétences professionnelles et commerciales, de l’éducation informelle et de l’apprentissage tout au long de la vie, en insistant sur le rôle clé que jouent l’éducation et les compétences dans la mise en œuvre du Programme 2030.
- Ils ont salué l’engagement renouvelé du Secrétariat, de l’Association des universités du Commonwealth et du Commonwealth of Learning à travailler ensemble pour aider les pays membres à réaliser le Programme 2030 par le biais du Partenariat pour l’éducation du Commonwealth. Les chefs de gouvernement ont également reconnu les réalisations du Plan de bourses d’études et de perfectionnement du Commonwealth, qui a célébré son 60e anniversaire en 2019.
Sécurité des transports
- Les chefs de gouvernement ont exprimé leur préoccupation concernant les blessures dues aux accidents de la route, désormais considérées comme la principale cause de décès chez les enfants et les jeunes dans le monde. Ils ont déclaré soutenir une action conforme à la Résolution 74/299 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’amélioration de la sécurité routière mondiale et ont résolu d’atteindre la cible 3.6 des ODD, qui consiste à réduire d’au moins 50 % le nombre de décès dus aux accidents de la route d’ici à 2030 par rapport aux chiffres de 2020.
- Les chefs de gouvernement ont fait état de préoccupations quant aux nombreux décès en mer et sur les voies navigables intérieures et ont encouragé les pays membres à mettre en œuvre des règlements appropriés en matière de sécurité maritime pour les marins et les pêcheurs au niveau national, conformément aux règlements pertinents de l’Organisation maritime internationale. En outre, les chefs de gouvernement ont appelé les pays membres à évaluer et à combler toute lacune dans la formation et les compétences des marins en ce qui concerne l’affectation sécuritaire des équipages et l’exploitation sécuritaire des navires. Les chefs de gouvernement ont reconnu les graves répercussions que la pandémie de COVID-19 a eues sur les marins et ont souligné l’importance de ces derniers, dont le rôle est essentiel pour le commerce mondial.
Le sport au service du développement et de la paix
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leur engagement en faveur du sport et de l’activité physique en tant que catalyseurs d’un développement durable. Les chefs de gouvernement ont salué l’adoption de la Déclaration de consensus du Commonwealth sur la promotion des droits de l’homme dans et par le sport et ont condamné toutes les formes de racisme et de discrimination dans et par le sport. Les chefs de gouvernement ont en outre réaffirmé que, pour maximiser l’impact positif, il faut d’abord protéger l’intégrité du sport et des droits de l’homme dans le sport, y compris l’égalité des sexes. Ils ont reconnu la nécessité de renforcer les cadres juridiques, stratégiques et institutionnels pour prévenir les diverses formes de corruption et de criminalité dans le sport, à tous les niveaux, et intervenir quand elles se manifestent. Les chefs de gouvernement ont reconnu le sport comme un moyen de promouvoir une coexistence pacifique, de générer des revenus et de favoriser le développement social, et ils ont appelé à l’adoption d’une approche commune pour mesurer la contribution du sport au Programme 2030 dans les pays du Commonwealth.
Technologie et innovation
Cyberespace
- Les chefs de gouvernement ont reconnu que les gouvernements du Commonwealth doivent travailler de manière proactive pour veiller à ce que les avancées technologiques favorisent l’élimination des inégalités sociales et économiques. Pour faire progresser l’ODD 9 (industrie, innovation et infrastructure), ils ont exhorté les pays membres à faire de l’accès sûr, inclusif et abordable aux technologies de l’information et des communications (TIC), y compris offrir à tous un accès à la bande passante à prix abordable, une priorité. Les chefs de gouvernement ont également souligné la nécessité pour les gouvernements d’investir dans les infrastructures essentielles pour l’accès numérique.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leur engagement envers le développement chez les citoyens, en particulier les femmes, les filles, les jeunes et d’autres personnes confrontées à des inégalités, des compétences nécessaires pour tirer pleinement parti des innovations et des possibilités qu’offre le cyberespace. Ils se sont engagés à garantir un accès inclusif pour tous, à éliminer la discrimination dans le cyberespace et à adopter des politiques pour assurer la sécurité en ligne de tous les utilisateurs, en particulier les enfants, tout en respectant les droits de la personne.
- Les chefs de gouvernement ont renouvelé leur engagement pris dans le cadre de la déclaration du Commonwealth de 2018 sur le cyberespace en faveur d’un cyberespace libre, ouvert, inclusif et sécuritaire. Ils ont exhorté les pays membres à respecter pleinement les droits de la personne en ligne, ainsi que hors ligne, et à promouvoir des pratiques qui renforcent la confiance dans les systèmes numériques avec des mesures telles que : le partage d’information entre les équipes nationales d’intervention en cas d’urgence informatique; le renforcement des cybercapacités; la mise en place de lois efficaces sur la protection des données et de la vie privée; la lutte en ligne contre la désinformation et la mésinformation, l’abus ou la promotion de la haine, qui constituent une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence. Ils exhortent également les pays membres à déployer davantage d’efforts envers l’élaboration, l’harmonisation et l’application de lois sur la cybercriminalité dépourvues d’incitation à la haine raciale et à la haine en ligne et hors ligne, grâce à une meilleure coopération internationale pour lutter contre la cybercriminalité existante et émergente. À cet égard, les chefs de gouvernement ont appuyé les efforts déployés par l’ONU pour élaborer une convention internationale globale sur la cybercriminalité.
Urbanisation durable : des villes et des communautés durables intelligentes et résilientes
- Les chefs de gouvernement ont souligné que la population du Commonwealth représente un tiers de la population mondiale et que près de 50 % de l’augmentation prévue de la population urbaine mondiale d’ici le milieu du siècle aura lieu dans les pays du Commonwealth. Ils ont réitéré leur engagement, au titre de l’ODD 11 (villes et communautés durables), à rendre les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs et résilients. À cette fin, les chefs de gouvernement ont adopté la Déclaration sur l’urbanisation durable.
- Les chefs de gouvernement ont souligné le rôle intrinsèque que joue l’urbanisation durable dans la consolidation de la transformation structurelle des populations urbaines du monde, en particulier celles des pays du Commonwealth. Les chefs de gouvernement ont noté que si la pandémie de COVID-19 a annulé certains progrès réalisés en matière de développement urbain et mis en évidence les inégalités systémiques, créant de nouvelles vulnérabilités, elle a également donné de nouvelles occasions d’aborder la question de l’inclusion sociale et mis en évidence l’aspect essentiel et l’importance du droit à un niveau de vie adéquat, notamment en ce qui a trait au logement. Par conséquent, les chefs de gouvernement se sont engagés à faire de la disponibilité de logements sociaux et abordables une priorité afin de réduire le nombre d’agglomérations informelles, de promouvoir l’inclusion sociale et d’amortir l’effet des chocs socioculturels et économiques sur les pauvres en milieu urbain.
Bâtir un écosystème d’innovation du Commonwealth
- Les chefs de gouvernement ont souligné la mise en place et le lancement du Commonwealth Innovation Hub (carrefour de l’innovation du Commonwealth), une plateforme numérique de partage de connaissances. Les chefs de gouvernement ont souligné l’urgence et la nécessité d’intensifier les initiatives liées à l’innovation, à la science des données et à la transformation numérique. Ils ont exhorté les pays membres à combler le fossé numérique au sein des pays et entre eux.
Renouvellement du Commonwealth
- Les chefs de gouvernement ont approuvé les recommandations de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Commonwealth du 26 septembre 2019. Ils ont en outre approuvé les révisions correspondantes du mémorandum convenu révisé de 2005, conformément à l’accord donné par le conseil des gouverneurs le 4 décembre 2019. Ces deux éléments entrent maintenant en vigueur. Les chefs de gouvernement se sont engagés à poursuivre l’examen des réformes et du renouvellement du Commonwealth.
Adhésion
- Les chefs de gouvernement ont chaleureusement salué le retour des Maldives à titre de membre du Commonwealth.
Situation des pays
- Les chefs de gouvernement ont indiqué qu’ils appuient pleinement et durablement la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité de la République de Chypre. Ils ont réaffirmé leur soutien à la reprise des négociations, sous les auspices de la Mission de bons offices du Secrétaire général des Nations Unies, en vue d’un règlement global du problème chypriote sur la base de la Charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur Chypre, conformément aux souhaits du peuple chypriote et sur la base d’une fédération composée de deux communautés politiquement égales telles qu’elles sont décrites dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Les chefs de gouvernement ont appelé à la mise en œuvre des résolutions pertinentes, en particulier les résolutions 365 (1974), 541 (1983), 550 (1984) et 1251 (1999) du Conseil de sécurité des Nations Unies. Rappelant également les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et les déclarations de son président sur Varosha où l’annonce par les dirigeants turcs et chypriotes turcs de la réouverture d’une partie de la zone clôturée était dénoncée, les chefs de gouvernement ont indiqué déplorer profondément les actions unilatérales qui vont à l’encontre de ces résolutions et déclarations et ont réitéré les appels lancés en faveur de leur renversement immédiat et du plein respect et de la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les chefs de gouvernement ont à nouveau indiqué être en faveur du plein respect des droits de l’homme de tous les Chypriotes, y compris le droit à la propriété, et de la comptabilisation de toutes les personnes disparues. Les chefs de gouvernement ont souligné l’importance des mesures visant à instaurer la confiance et ont exhorté les parties à travailler ensemble pour les mettre rapidement en œuvre, ainsi que pour redynamiser les efforts visant à fournir l’appui nécessaire aux travaux des comités techniques. Les chefs de gouvernement ont exprimé leur solidarité envers l’exercice des droits souverains de la République de Chypre dans sa zone économique exclusive en vertu du droit international, y compris de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et ont appelé à éviter les actions et les déclarations qui portent atteinte à ces droits et menacent la stabilité dans l’Est de la Méditerranée. Les chefs de gouvernement ont également souligné les nombreux avantages importants, y compris les avantages économiques pour tous les Chypriotes, qui découleraient d’une solution globale et durable, ce qui constituerait une importante source de motivation pour toutes les parties.
- Les chefs de gouvernement ont réaffirmé leur entière solidarité avec le gouvernement et le peuple du Bangladesh, profondément touchés par la migration de plus d’un million de Rohingyas déplacés de force depuis l’État de Rakhine au Myanmar. Les chefs de gouvernement se sont montrés très préoccupés par les graves violations des droits humains et les atrocités perpétrées par les forces armées et de sécurité du Myanmar contre les Rohingyas et d’autres groupes de minorités ethniques et religieuses. Prenant acte de la résolution 76/180 de l’Assemblée générale des Nations Unies qui autorisait la tenue d’enquêtes sur les crimes présumés liés à la situation au Myanmar, les chefs de gouvernement ont souligné le rôle de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a statué, le cas échéant, sur les violations du droit international. Les chefs de gouvernement ont salué les efforts et l’engagement sur le plan humanitaire du gouvernement bangladais, qui a coopéré avec des organismes des Nations Unies et la communauté internationale, pour fournir une aide soutenue et un abri temporaire aux Rohingyas persécutés. Les chefs de gouvernement ont reconnu les investissements considérables que le Bangladesh a faits dans son projet Bhasan Char, y compris dans les installations et les infrastructures. Les chefs de gouvernement ont souligné l’importance de mettre en œuvre rapidement l’accord général et les ententes conclues entre les gouvernements du Bangladesh et du Myanmar. Les chefs de gouvernement ont également demandé que des mesures soient prises pour s’attaquer aux causes profondes de la crise actuelle, notamment par la mise en œuvre immédiate des recommandations de la Commission consultative sur l’État de Rakhine (Kofi Annan). Applaudissant les travaux et les rapports du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, de l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le Myanmar et de l’envoyé spécial du président de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est pour le Myanmar, exhortant les autorités militaires du Myanmar à leur accorder le plein accès au Myanmar, les chefs de gouvernement ont demandé la création des conditions nécessaires pour que les réfugiés rohingyas au Bangladesh puissent retourner dans leurs foyers légitimes au Myanmar de façon volontaire et durable et en toute sécurité.
- Les chefs de gouvernement ont pris note de la décision prise par la CIJ le 18 décembre 2020, selon laquelle elle est compétente pour traiter la demande déposée par le Guyana le 29 mars 2018, ce qui a ouvert la voie à l’examen par la CIJ du fond de l’affaire concernant la décision arbitrale du 3 octobre 1899 (Guyana c. Venezuela). Ils ont également souligné que le Guyana avait déposé son mémoire le 8 mars 2022, conformément au calendrier fixé par la CIJ pour l’examen de l’affaire, concernant la validité de la décision arbitrale de 1899 et la question connexe liée au règlement définitif de la frontière terrestre entre les deux pays. Les chefs de gouvernement ont réitéré leur plein appui au processus judiciaire en cours qui vise à mettre un terme à la controverse de longue date entre les deux pays, et ce, de façon pacifique et définitive. Les chefs de gouvernement ont exprimé leur appui ferme et indéfectible au maintien et à la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Guyana.
- Les chefs de gouvernement ont exprimé leur soutien au processus en cours à la CIJ en ce qui concerne les revendications territoriales, insulaires et maritimes du Guatemala sur le territoire du Belize. Ils ont condamné l’établissement de colonies illégales et les empiètements illégaux qui se poursuivent sur le territoire du Belize et ont exhorté le Guatemala à respecter et à mettre en œuvre les mesures susceptibles d’améliorer la confiance, qui sont valides et en vigueur. Ils ont également réitéré leur appel aux deux pays et à l’Organisation des États américains (OEA) pour qu’ils respectent enfin leur engagement de concevoir un mécanisme de coopération pour le fleuve Sarstoon. Ils ont félicité l’OEA de son travail visant à maintenir la paix et la sécurité le long de la frontière et à soutenir les efforts visant à régler le différend de manière pacifique et définitive. Les chefs de gouvernement ont réaffirmé avec force le soutien ferme et de longue date du Commonwealth à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Belize.
Collaboration au sein du Commonwealth
- Les chefs de gouvernement ont exprimé leur reconnaissance à l’égard du travail et des rapports du Secrétariat, du Commonwealth of Learning (COL), de la Fondation du Commonwealth, des organisations accréditées, des réunions ministérielles du Commonwealth et du rapport des forums de la RCGC. Les chefs de gouvernement ont également reconnu la collaboration efficace entre le Commonwealth et l’ONU ainsi qu’avec d’autres partenaires et organismes régionaux.
- Les chefs de gouvernement ont félicité le COL d’avoir fourni une expertise et des ressources en matière d’apprentissage à distance et en ligne aux ministères et aux établissements alors qu’ils faisaient face aux fermetures causées par la pandémie de COVID-19. Il a permis de renforcer les capacités des enseignants et de recommander des solutions technologiques pour atteindre les personnes qui n’obtiennent pas de services. Le COL est encouragé à intensifier ses activités pour aider les pays membres à accélérer les progrès vers la réalisation de l’ODD 4 (éducation de qualité) en promouvant une éducation équitable et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous, en particulier les femmes et les filles. Les chefs de gouvernement ont exprimé leur reconnaissance à l’égard du soutien apporté par le COL au rétablissement de la main-d’œuvre pour des milliers de jeunes du Commonwealth, ce qui a leur a permis d’acquérir des compétences ou de la perfectionner pour gagner leur vie.
- Reconnaissant que le Commonwealth est autant une association de peuples que de gouvernements, les chefs de gouvernement ont félicité la Fondation du Commonwealth de son engagement à favoriser la croissance de sociétés dynamiques et libres dans l’ensemble du Commonwealth et du travail qu’elle accomplit pour promouvoir la participation active et constructive des peuples à tous les aspects de la gouvernance. En particulier les chefs de gouvernement ont salué la nouvelle approche thématique de la Fondation, qui consiste à donner la priorité à la santé, au climat et à la liberté d’expression, en mettant l’accent sur les petits États vulnérables. Les chefs de gouvernement ont convenu de poursuivre, s’il y a lieu, leur soutien et leur engagement actif dans les travaux importants de la Fondation.
Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth
- Les chefs de gouvernement ont exprimé leur profonde gratitude à l’égard du gouvernement et du peuple de la République du Rwanda pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé. Ils ont félicité le président Paul Kagame du leadership dont il a fait preuve dans son rôle de président de la réunion. Ils ont également exprimé leur chaleureuse reconnaissance à Son Altesse Royale le prince de Galles pour sa présence à leur réunion, représentant Sa Majesté la reine Elizabeth II, chef du Commonwealth, l’année de son jubilé de platine. Les chefs de gouvernement ont accueilli et accepté l’offre du Samoa d’accueillir la prochaine Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth.
République du Rwanda
Le 25 juin 2022