Transcription - Le PM Trudeau prononce un discours après l’assermentation du 29e Conseil des ministres
Le PM Trudeau prononce un discours après l’assermentation du 29e Conseil des ministres
TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU (premier ministre du Canada) : Merci d’être ici aujourd’hui tout le monde. C’est un grand plaisir pour moi de présenter un Conseil des ministres qui ressemble énormément au Canada. Nous avons…
(Applaudissements)
Nous avons énormément de travail à faire au cours des prochaines semaines, des prochains mois et des prochaines années, mais je sais que les Canadiens s’attendaient à ce que nous unissions nos forces et à ce que nous mettions de l’avant une équipe capable de réaliser le changement, le plan ambitieux pour ce pays que le Parti libéral a présenté durant la campagne, et c’est exactement ce que nous allons faire.
Les Canadiens ont eu de grandes attentes pour nous et je suis très content de démontrer que nous avons l’équipe extraordinaire pour livrer sur les valeurs et le plan auxquels les Canadiens s’attendent de la part de ce gouvernement.
JULIE VAN DUSEN (CBC) : Bonjour. Julie Van Dusen, CBC. Nous avons vu… Tout d’abord, félicitations. Nous avons constaté certains changements visibles dans votre approche, mais pourriez-vous simplement nous expliquer, si vous aviez un message à transmettre aux Canadiens, quel genre de gouvernement vous espérez leur offrir? En quoi sera-t-il différent?
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Eh bien, à mon avis, l’une des premières choses est que nous avons un gouvernement qui veut gagner la confiance des Canadiens en démontrant que nous faisons confiance aux Canadiens. L’ouverture et la transparence ne se limitent pas seulement à la confiance, cependant, elles reposent énormément également sur l’élaboration de meilleures politiques, une meilleure prise de décisions, lorsque les médias peuvent faire leur travail en nous demandant des comptes et en nous posant des questions difficiles, lorsque la divulgation de renseignements et l’accès à l’information sont la norme pour le gouvernement, lorsque les données ouvertes et les politiques fondées sur les données probantes sont au cœur des décisions en matière d’élaboration de politiques et de gouvernance, vous obtenez le genre de gouvernement que les Canadiens méritent et auquel ils s’attendent. Et c’est ce que nous travaillons très, très fort à leur donner.
VAN DUSEN : Et une deuxième question rapide. Vous écrivez une page d’histoire aujourd’hui en, parmi les premiers ministres du Canada, vous êtes le premier dont le père a également été premier ministre. Et de nombreuses personnes dans la foule ont évoqué votre père. Je me demandais simplement si vous aimeriez partager certaines pensées avec nous aujourd’hui à ce sujet…
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Il est évident que je pense à mon père et à quel point il doit être heureux que le Canada se soit rassemblé avec tant d’enthousiasme autour de l’ambitieuse vision du pays que nous avons proposée. Cependant, mes pensées aujourd’hui, désolé papa, ne sont pas surtout dirigées vers lui; elles sont dirigées vers mes propres enfants, et vers les enfants de partout au pays, et nous travaillerons très, très fort pour veiller à ce qu’ils aient un avenir meilleur. Mes yeux sont tournés vers l’avenir, et c’est ce que nous ferons.
(Acclamations, applaudissements)
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : (inaudible) …nouvelles. Tout d’abord, vous avez dit que votre Cabinet ressemble beaucoup au Canada. Et je comprends que c’était une priorité pour vous de former un Cabinet paritaire. Pourquoi était-ce si important à vos yeux?
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Parce que nous sommes en 2015.
(Rires, applaudissements)
Les Canadiens ont élu des députés extraordinaires de partout au pays, et je suis heureux d’avoir été en mesure de mettre certains d’entre eux en valeur au sein de ce Cabinet ici avec moi aujourd’hui. Cependant, il y a de très nombreux Canadiens qui ne se trouvent pas dans ce Conseil des ministres derrière moi et qui donneront également une voix forte à leur communauté et à leur pays, parce que l’une des choses qui me tiennent à cœur est de veiller à ce que tous les parlementaires, chacun des 307 parlementaires qui ne sont pas ici avec nous aujourd’hui, aient l’occasion d’être une voix forte pour leur communauté, de faire avancer leurs dossiers et de veiller à ce que la diversité qui rend ce Canada, ce pays, si fort soit la diversité de points de vue qui nous fait aller de l’avant.
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : La semaine dernière, on vous a demandé de faire le point sur la réinstallation des 25 000 réfugiés syriens que vous avez promise. Vous avez répondu, la semaine dernière, que vous en diriez plus long après votre assermentation. Eh bien, vous voilà assermenté… (rires). Pouvez-vous nous présenter une mise à jour sur ce que vous faites en vue d’amener 25 000 réfugiés ici, au Canada?
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Eh bien, je viens de franchir une étape importante en ce sens en nommant le genre de Cabinet qui saura faire avancer les choses. La période qui commence demandera à un certain nombre de personnes du milieu politique au Canada à s’ajuster légèrement, parce que le pays est de nouveau gouverné par le Conseil des ministres. Nous nous assoirons autour de la table du Cabinet et discuterons des solutions qui doivent être mises en place dans l’intérêt supérieur des Canadiens, et de la façon dont nous tiendrons les promesses que les Canadiens s’attendent, à très juste titre, à ce que nous tenions. Nous le ferons de façon responsable et adéquate, mais nous tiendrons les promesses que nous avons faites aux Canadiens afin de leur offrir le genre de pays que nous savons qu’ils méritent.
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : (Inaudible) …télé. M. Trudeau, vous êtes sur le point de vous rendre à la réunion de l’APEC, où vous rencontrerez des dirigeants asiatiques, y compris des dirigeants chinois. Le Canada est un partenaire commercial de la Chine, mais nous savons aussi que ce pays suscite de graves préoccupations en matière de droits de la personne. Par exemple, les récentes arrestations des avocats spécialisés en droits de la personne, la torture et l’exécution d’adeptes du falun gong, et la liste continue. Je veux vous demander si vous comptez défendre les valeurs canadiennes en abordant la question des droits de la personne avec votre homologue chinois et montrer aux Canadiens que nous n’allons pas sacrifier leurs droits dans le cadre de nos échanges commerciaux.
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Les Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement s’engage à protéger les intérêts nationaux du Canada de façon positive et constructive sur la scène mondiale. Et oui, cela signifie qu’il faut promouvoir nos valeurs et défendre les droits de la personne. Et cela signifie aussi qu’il faut pouvoir être une voix productive dans le monde afin d’améliorer les relations, d’améliorer la croissance économique et les possibilités pour tous. Mais nous devons aussi tenir des conversations franches et ouvertes avec nos amis et partenaires commerciaux. Et le Canada continuera toujours d’être une voix forte et positive sur la scène mondiale, et de bâtir le genre d’avenir auquel les gens s’attendent, non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour les gens du monde entier.
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : Pensez-vous qu’en matière de politique étrangère du Canada à l’égard de la Chine, le Canada est en mesure de promouvoir un programme relatif aux droits de la personne afin d’aider ce pays?
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Absolument. Je pense que le Canada a énormément à offrir à de nombreux pays du monde, que ce soit sur le plan d’une meilleure gouvernance ou de l’idée selon laquelle la diversité est une source de force, et non de faiblesse. Il existe un type de dialogue positif, solidement ancré dans nos valeurs – des valeurs qui, nous le savons, ne sont pas exclusivement canadiennes, mais plutôt, dans la plupart des cas, sont des valeurs universelles communes au monde entier, nous savons que nous avons du travail à faire et nous le ferons.
DANIEL THIBEAULT (journaliste, Radio-Canada) : Daniel Thibeault de Radio-Canada. Monsieur Trudeau, avec vos ministres derrière vous, avec cette cérémonie ce matin qui fait de vous maintenant un nouveau gouvernement, quel genre de message vous voulez envoyer aux Canadiens? Qu’est-ce que vous voudriez qu’ils retiennent de ce qui est derrière vous aujourd’hui ?
TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Bien d’abord, que l’on forme un gouvernement qui met la confiance au centre de ses actions. Nous voulons mériter la confiance des Canadiens et, pour cela, nous allons démontrer que nous avons confiance en les Canadiens. D’être ouvert et transparent dans nos actions, de faire des politiques basées sur les données, sur les faits, de comprendre qu’on se doit d’être redevable devant les médias, devant les Canadiens à tout bout de champ. C’est une priorité pour moi et je pense que c’est le changement que les Canadiens ont demandé dans ces élections.
DANIEL THIBEAULT : Maintenant, vous allez avoir votre première rencontre du Conseil des ministres cet après-midi. Vous allez établir, je présume, une série de priorités. Qu’est-ce vous voulez ? Quelles sont vos priorités et qu’est-ce que vous voulez accomplir d’ici le 31 décembre 2015?
TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : En bien, l’une des premières discussions qu’on va avoir va porter sur le retour du Parlement. J’aimerais bien qu’on convoque le Parlement dans les premières journées du mois de décembre, mais ce sera une discussion que nous allons avoir en Cabinet pour confirmer la date. Mais, comme j’ai dit tout au long de la campagne, une de nos premières priorités, notre première priorité, va être de baisser les impôts pour la classe moyenne en demandant aux mieux nantis, au un pour cent des plus riches, d’en fait un petit peu plus, et c’est ce que nous allons présenter comme premier projet de loi.
BRIAN FRASER (CKDJ 107.9) : M. Trudeau, Brian Fraser, pour CKDJ 107.9. Chacun sait que beaucoup d’étudiants, aux quatre coins du pays, ont accumulé de très lourdes dettes lorsqu’ils terminent leurs études postsecondaires. Je me demandais, maintenant que vous avez été assermenté, si vous prévoyez peut-être réduire, d’une façon ou d’une autre, le fardeau que les étudiants doivent porter?
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Nous savons que l’avenir de notre pays est intimement lié à un avenir positif pour nos jeunes. L’accès à des études postsecondaires sera essentiel à la croissance économique de ce pays. Et c’est pourquoi nous avons mis de l’avant un solide plan visant à améliorer le régime de bourses d’études et de prêts d’études du Canada pour veiller à ce que les jeunes aient plus facilement accès aux études postsecondaires, y compris les jeunes Autochtones, qui doivent surmonter d’incroyables obstacles. Mais nous nous sommes également engagés à ce que les étudiants n’aient pas à rembourser leurs prêts jusqu’à ce qu’ils touchent un revenu salarial de 25 000 dollars par année. Voilà le genre de mesures permettant d’atténuer les dettes qui accablent nos jeunes.
FRASER : Merci, et félicitations.
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Merci.
MÉLANIE MARQUIS (journaliste, Presse Canadienne) : Bonjour Monsieur Trudeau. Mélanie Marquis de la Presse Canadienne. Est-ce que ça vous étonne d’entendre des gens reprocher que vous ayez en quelque sorte écarté des hommes pour atteindre la parité au… au Cabinet ?
TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Vous savez, on est en 2015 aujourd’hui, et je crois que d’avoir un Cabinet qui est le reflet du Canada dans toute sa magnifique diversité a été une priorité pour moi. Mais, comme vous savez aussi, les Canadiens m’ont envoyé à la Chambre des communes pour le Parti libéral, et nous reconnaissons que tous les parlementaires vont avoir un rôle important à jouer pour s’assurer que les vues, les préoccupations, les priorités des Canadiens soient bien entendues dans ce Parlement, soient bien écoutées par ce gouvernement et qu’on livre le gouvernement auquel les Canadiens s’attendent.
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : Merci. M. Trudeau, dans quelques semaines, vous vous rendrez à Paris, où on vous demandera de vous engager à atteindre des objectifs ambitieux en vue de réduire les émissions de carbone ici, au Canada. Mais, au niveau fédéral, vous n’avez avancé aucune espèce de plan à cet égard. Vous avez dit que vous alliez mettre les provinces dans le coup. En étant optimiste, pensez-vous qu’il est même possible de convaincre les provinces d’adopter un plan qui ira suffisamment loin pour atteindre les objectifs considérables auxquelles on vous demandera de vous engager?
TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Les Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement soit responsable en ce qui a trait aux changements climatiques et à l’atténuation des conséquences environnementales auxquelles le monde fait face à l’heure actuelle. Le Canada sera un acteur solide et positif sur la scène mondiale, y compris à la conférence COP21 de Paris. C’est pourquoi nous avons une ministre très compétente, qui ne se contente pas d’être ministre de l’Environnement, mais qui est plutôt ministre de l’Environnement et du Changement climatique, et qui sera au cœur de ces discussions. Et il s’agit, bien sûr, d’une fille d’Ottawa. On peut constater les appuis à son endroit ici. Mais le fait est que nous avons une formidable équipe formée de députés solides qui travailleront en fonction de ce genre d’engagement avec les provinces et les municipalités, et avec les pays du monde entier, pour montrer que le Canada fait sa part en vue d’atténuer les conséquences des changements climatiques.
TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci beaucoup tout le monde.