Transcription - Le PM Trudeau à la Commission de vérité et de réconciliation du Canada à Ottawa
Le PM Trudeau à la Commission de vérité et de réconciliation du Canada à Ottawa
Merci. Thank you. Gaylakasna. Masicho. Qujannamiik. Marci. Welaliog. Meegwetch. Merci. Merci d’être ici aujourd’hui.
Merci aux commissaires qui ont accompli un travail extraordinaire. Merci à Eugene, Madeleine et John pour votre force et vos témoignages.
Vous savez, John m’a aidé à me rendre compte de quelque chose. J’ai fréquenté de très bonnes écoles lorsque j’étais enfant et, à travers cette expérience, je ne peux que me sentir coupable, mais au moins très conscient du contraste entre mes études et les expériences que d’autres ont traversées, que les survivants ont traversées, que les familles des survivants ont traversées, ainsi que ceux qui n’ont pas survécu. Et durant ces années passées dans de bonnes écoles, je me souviens d’un moment, durant un cours d’histoire du Canada, où un chapitre du manuel portait sur les Canadiens autochtones. C’était une bonne école, une bonne enseignante, un bon manuel, je suppose. Et l’enseignante a haussé les épaules en disant que ce chapitre n’était pas très intéressant ni très important, alors nous allions passer par-dessus. Puis, nous nous sommes remis à parler du rapport Durham et d’autres choses du genre.
Eh bien, permettez-moi de vous dire que le travail que vous avez accompli ici aujourd’hui, le travail auquel vous avez tous participé, fera en sorte que plus jamais, dans l’avenir du Canada, les élèves ne se feront dire que cela ne fait pas partie intégrante de tout ce que nous sommes en tant que pays et en tant que Canadiens. C’est une promesse que nous faisons ici même, chacun de nous, ensemble.
(Applaudissements)
Je tiens à vous remercier de m’accueillir en territoire algonquin traditionnel. Et je souhaite remercier les anciens, les chefs, les représentants de l’église et tous les partis de la Chambre des communes, ainsi que toutes les personnes qui ont joué un rôle la dans Convention de règlement relative aux pensionnats indiens et qui sont réunies aujourd’hui.
Merci de m’avoir invité.
Pour certains de ceux qui sont ici aujourd’hui, notre dernière rencontre remonte au mois de juin à Rideau Hall lors de la cérémonie qui a marqué la fin des nombreuses années de travail acharné de la Commission de vérité et réconciliation. Comme tous ceux qui étaient présents ce jour-là, je n’oublierai jamais cet événement. Ce souvenir restera marqué dans mon cœur et influencera aussi les gestes que posera mon gouvernement, le gouvernement du Canada, sur la voie de la réconciliation.
Aux nombreux anciens élèves de pensionnats indiens qui sont parmi nous aujourd’hui ou qui nous regardent à la maison, je dis merci de votre courage extraordinaire. Merci d’avoir accepté de partager vos témoignages. L’ancien gouvernement a choisi les bons mots lorsqu’il a déclaré, dans ses excuses officielles, que votre courage est un gage de votre résilience en tant que personnes et de la vigueur de vos cultures. Les excuses soulignaient également le fait que le fardeau de cette expérience pesait sur vos épaules depuis beaucoup trop longtemps. Ce fardeau nous revient directement, en tant que gouvernement et en tant que pays.
Notre objectif, au moment où nous allons de l’avant ensemble, est clair. Il consiste à enlever ce fardeau de vos épaules, et de celles de vos familles et de vos communautés. Il consiste à accepter pleinement notre responsabilité et nos échecs comme gouvernement et comme pays.
(Applaudissements)
Sept années plus tard, les excuses demeurent tout aussi vraies et tout aussi opportunes. Le gouvernement du Canada s’excuse sincèrement et demande le pardon des populations autochtones de ce pays pour avoir si profondément manqué à son devoir envers eux. En même temps, aujourd’hui, il y a une raison d’espérer. Aujourd’hui, nous voici engagés ensemble sur un nouveau chemin pour établir une relation de nation à nation fondée sur la reconnaissance, les droits, le respect, la collaboration et le partenariat.
Comme je l’ai dit aux chefs de l’Assemblée des Premières Nations la semaine dernière, et comme il était souligné dans notre discours du Trône, il nous faut renouveler entièrement la relation entre le Canada et les peuples autochtones.
(Applaudissements)
C’est un engagement que je prends, que nous prenons, très au sérieux. Dans la lettre de mandat des ministres, je leur ai écrit qu’aucune relation n’est plus importante pour moi et pour le Canada que celles que nous entretenons avec les Premières Nations, la nation métisse et les peuples inuits. Permettez-moi de le répéter : Nous renouvellerons et nous respecterons cette relation, je vous en donne ma parole.
(Applaudissements et acclamations)
Demain, je vais rencontrer des organisations autochtones nationales. Nous allons entreprendre une conversation importante et nécessaire sur la manière d’aller de l’avant en vue de la réconciliation. Aujourd’hui, j’ai l’honneur d’accepter au nom du gouvernement du Canada le rapport final de la Commission. Ce résultat est le… Ce rapport est le résultat de plus de six ans de travail acharné, assidu et souvent très émouvant.
Le juge Murray Sinclair, président de la commission, ainsi que le chef Wilton Littlechild et madame Marie Wilson, commissaires, ont travaillé d’arrache-pied et payé un coût émotionnel considérable pour eux-mêmes également, avec courage et bravoure, afin de mettre en lumière la vérité au sujet des pensionnats indiens au Canada. Ils ont contribué à créer un lieu sûr pour les personnes qui ont souffert, afin que ces dernières puissent confier leur histoire et se sentir soutenues et écoutées. Avec soin et compassion, ils ont su trouver un équilibre entre la nécessité de rouvrir de vieilles blessures et celle de donner aux survivants la chance de guérir. Et ils ont déposé un rapport final qui rend hommage au courage de chaque ancien élève et de chaque famille ayant témoigné.
Le rapport final trace une voie à suivre pour tous les Canadiens, en tablant sur les excuses officielles faites il y a sept ans. Il nous place directement sur la voie de la vraie réconciliation. Le gouvernement du Canada est résolu à emprunter cette voie avec les peuples autochtones dans le partenariat et l’amitié. En fait, le travail est déjà commencé. Une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues est maintenant lancée.
(Applaudissements et acclamations)
Des ministres rencontrent des survivantes, des familles et des proches pour leur demander leur avis quant à la meilleure manière d’aller de l’avant.
Nous avons réitéré nos engagements à faire d’importants investissements en éducation pour les Premières Nations et à supprimer le plafonnement à deux pour cent du financement des programmes qui leur sont destinés.
(Applaudissements)
En partenariat avec les communautés autochtones, les provinces, les territoires, et d’autres partenaires importants, nous mettrons intégralement en œuvre les actions recommandées par la Commission de vérité et de réconciliation. Nous commencerons par donner suite à la Déclaration des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones.
(Applaudissements)
Et nous reconnaissons que la vraie réconciliation va au-delà de la portée des appels à l’action lancés par la commission. Par conséquent, j’annonce que je travaillerai avec les dirigeants des Premières Nations, la nation métisse, les Inuits, les provinces et territoires, les parties à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, et d’autres partenaires clés afin de concevoir une stratégie nationale… une stratégie de mobilisation pour élaborer et mettre en œuvre un cadre national de réconciliation, y compris une réponse officielle aux appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation.
(Applaudissements et acclamations)
Sur le chemin de la vérité à la réconciliation que nous parcourons ensemble, nous continuerons à rendre hommage à la vie et aux expériences des personnes disparues ainsi qu’à celle des personnes qui sont encore ici avec nous aujourd’hui. Nous nous rappellerons que notre obligation les uns envers les autres transcende nos accords officiels. Cette obligation dicte également notre façon de nous traiter les uns et les autres avec respect et dignité.
Nous nous souviendrons toujours que la réconciliation n’est pas un enjeu autochtone; c’est un enjeu canadien.
(Applaudissements)
Merci de m’avoir donné la chance de participer à cet important travail. Je suis honoré d’être votre partenaire et votre ami.
Merci.
(Applaudissements et acclamations)