Transcription - Le premier ministre Trudeau prononce un discours à l’école secondaire Oskayak, à Saskatoon
Le premier ministre Trudeau prononce un discours à l’école secondaire Oskayak, à Saskatoon
Merci beaucoup de cet accueil chaleureux aujourd’hui. Merci de la belle cérémonie des tambours et de purification par la fumée. C’est un plaisir
d’être ici, sur le territoire du Traité no 6. Merci de m’accueillir ici.
Je suis ravi d’être ici avec tant d’amis, anciens et nouveaux. Je suis évidemment accompagné de Ralph Goodale, notre ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, mais également de beaucoup d’autres amis et chefs. Je tiens à souligner que nous avons reçu un message de Brad Trost, qui n’était pas en mesure d’être ici aujourd’hui, mais qui vous transmet ses sincères salutations. Il participe à une cérémonie de citoyenneté ce matin, mais il vous offre aussi ses meilleurs vœux, en tant que député local.
Le fait de revenir dans une école aussi formidable me rend tout simplement enthousiaste. Pour moi, l’extraordinaire sentiment d’appartenance à l’école et la réussite que l’on constate ici, à Oskayak, sont un exemple du genre de choses auxquelles nous devons travailler non seulement ici, à Saskatoon, mais d’un bout à l’autre du pays. C’est une chose dont tous; enseignants, personnel et élèves, peuvent être extrêmement fiers. Et je suis ravi d’être en mesure de répondre à certaines de vos questions.
Aujourd’hui, je fonctionnerai en commençant par prononcer quelques mots, ensuite je répondrai à des questions – quelques questions seulement – des médias. Ensuite, nous élargirons la conversation à vous tous. J’aimerais que les élèves me posent des questions pour voir ce qui vous passe par la tête, savoir quelles questions vous voulez me poser ou poser au gouvernement fédéral, pour connaître vos préoccupations et vos problèmes. Selon moi, écouter est tout aussi important que parler, sinon plus. Parce que le fait de connaître et de comprendre vos préoccupations m’aide à faire mon travail. Cela ressemble beaucoup à lorsque j’étais enseignant. Tout le monde pense qu’enseigner consiste à donner des réponses et à parler, mais le souci de tout bon enseignant consiste avant tout à écouter et à comprendre ses élèves, et à favoriser leur autonomisation. Et je sais que, dans cette école, il y a de formidables exemples à cet égard. Alors, apprendre à comprendre et à favoriser l’autonomisation est au centre de la profession d’enseignant, mais c’est aussi, pour moi, au centre de ma profession de politicien et de premier ministre.
Sur ce, je veux remercier la directrice Laliberté et tous les enseignants qui m’ont offert une visite aujourd’hui. Nous avons l’occasion de voir un formidable exemple du genre d’initiatives novatrices qui connaissent un si grand succès dans des écoles de partout au pays. Un cours qui combinait à la fois les compétences en menuiserie et en entreprenariat ainsi que les compétences en affaires de façon très, très stimulante. Et je tiens à souligner l’initiative Martin – l’initiative de Paul Martin, l’ancien premier ministre –représentée par Lucy Santoro ici aujourd’hui, pour le travail l’extraordinaire qu’ils accomplissent ici en favorisant la réussite d’élèves autochtones aux quatre coins du pays afin qu’ils puissent non seulement contribuer pleinement à leur communauté et fonder des familles solides au cours des prochaines années, mais qu’ils puissent également contribuer de façon très concrète et réelle à l’ensemble de notre pays, et à la réussite que nous pouvons et devons atteindre dans les années qui viennent. Parce que le fait de donner à des élèves autochtones toutes les chances de réussir est avantageux non seulement pour vos communautés et votre avenir, mais également pour l’avenir du pays, parce que la proportion et le pourcentage d’élèves et de jeunes autochtones sont tellement plus élevés, d’une certaine manière, que ceux des élèves non autochtones. Alors, cela me rend très enthousiaste.
Il est très important que vous établissiez un lien entre ce que vous apprenez ici et ce que vous serez en mesure d’utiliser durant le reste de votre vie. Beaucoup trop souvent, les études sont perçues comme une étape nécessaire qui n’a pas vraiment de répercussions sur le reste de nos vies. Et les écoles comme Oskayak sont très importantes pour changer cette perception.
L’une des choses auxquelles je pensais en entendant les formidables chants de ce matin, en regardant les cérémonies et en constatant la fierté que vous avez ici envers la langue et la culture – et c’est une chose que je ne suis pas prêt de tenir pour acquise, mais que je commence simplement à considérer comme une étape normale de tout cela – quand je vais rencontrer des chefs ou des jeunes, ou quand je visite un centre de guérison ou une école autochtone, il y a une merveilleuse célébration, des tambours, des chants. Nous devons comprendre qu’il y a une ou deux générations, de telles choses étaient non seulement inexistantes; elles étaient interdites. Vous n’étiez pas autorisés à célébrer votre langue et votre culture. Vous n’étiez pas autorisés à être fiers de votre identité et de votre lien avec le territoire, à l’extraordinaire histoire et aux récits qui sont un élément si important de notre pays. Et cette situation était attribuable, en grande partie, au gouvernement fédéral à cette époque. C’était l’héritage des pensionnats.
Alors, lorsque nous en venons presque à commencer de tenir pour acquis les merveilleux chants, les tambours, la culture et les récits dans lesquels baignent nos communautés aujourd’hui, nous devons comprendre qu’il s’agit d’une étape importante du chemin vers l’avenir sur lequel nous sommes engagés ensemble. Il nous faut le reconnaître et le célébrer et ne jamais le tenir pour acquis parce que, comme nous le savons, les aînés qui nous entourent – et c’est merveilleux de vous voir aujourd’hui – se souviennent bien d’un temps où ce n’était tout simplement pas le cas. Et nous devons continuer de travailler fort pour faire en sorte de tabler sur ce sentiment d’attachement à la culture, à l’identité et à la langue et, en fait, à le considérer comme un sentiment ne touchera pas que vous, mais qui imprégnera également la culture et la vie de tous ceux qui vivent sur ce territoire. Tous, autochtones et non autochtones, peuvent profiter de la vigueur du sentiment d’identité et de la célébration dont nous avons été témoins ici aujourd’hui.
Alors, chers enseignants, merci. Merci du travail que vous accomplissez auprès de vos élèves. Merci de votre dévouement. J’ai été enseignant durant un certain nombre d’années, et je connais bien la satisfaction personnelle de travailler avec un extraordinaire groupe de jeunes. Mais je sais aussi à quel point cela peut être incroyablement difficile. Et je suis sûr que je parle au nom de tous les enfants réunis ici lorsque je vous dis merci de votre dévouement envers cette école extraordinaire et ses formidables élèves.
Pendant que nous parlons des enseignants et du personnel et des dirigeants communautaires, il vaut la peine de réfléchir au rôle du gouvernement dans tout cela. Quel rôle pourrait jouer le gouvernement fédéral, en particulier, pour bâtir un avenir plus prometteur pour tous ces élèves et pour nos communautés? Eh bien, évidemment, comme je l’ai dit, le rôle premier d’un gouvernement consiste à écouter.
Personne ne comprend mieux les besoins des communautés autochtones que ceux qui vivent au sein de ces communautés. Et vous, vous savez ce dont les jeunes ont besoin pour réussir. Si on ne vous écoute pas, on va tous être perdants. Je crois aussi que c’est la responsabilité du gouvernement de venir en aide à ceux qui ont été maltraités depuis trop longtemps, surtout lorsqu’il s’agit des populations autochtones.
Nous devons investir dans notre avenir parce que lorsque vous réussirez, lorsque la jeunesse autochtone réussira, le Canada réussira. C’est pourquoi notre gouvernement investit 2,6 milliards de dollars sur cinq ans pour améliorer l’éducation primaire et secondaire dans les réserves. Et c’est pourquoi nous investissons près de 970 millions de dollars supplémentaires pour réparer, construire et entretenir de nouvelles écoles dans les réserves.
Ce que j’ai vu aujourd’hui dans votre école me prouve que c’est un investissement judicieux, et je suis impatient de voir quels sommets atteindra la classe des finissants de cette année.