Transcription - Le PM Trudeau discute le développement responsable des ressources lors d’une assemblée à Calgary
Le PM Trudeau discute le développement responsable des ressources lors d’une assemblée à Calgary
QUESTION : J’ai suivi les événements de Standing Rock en ce qui concerne l’oléoduc de Dakota Access, et je sais que l’amélioration des relations avec les populations autochtones est un dossier très important pour votre gouvernement. Alors, ma question est la suivante : si une telle situation se produisait ici, au Canada, que feriez-vous de différent, et à quoi cette différence ressemblerait‑elle?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : C’est une question formidable et très importante.
Tout d’abord, la situation au Canada est très, très différente de celle qui prévaut aux États-Unis en ce qui a trait aux systèmes de réglementation, aux consultations et discussions avec les communautés, aux relations avec les Autochtones et aux analyses scientifiques. Nous nous sommes engagés à approfondir nos discussions avec les communautés locales et à discuter beaucoup plus intensément avec les Autochtones que ne le prévoit le processus américain, ainsi qu’à consulter et à écouter les préoccupations des gens, et c’est exactement ce que nous avons fait.
Au sujet de l’oléoduc TMX, par exemple, les communautés autochtones situées le long du tracé ont exprimé d’importantes préoccupations, particulièrement en Colombie‑Britannique. Les Canadiens se sont dits très inquiets de la circulation accrue de navires-citernes, des déversements et de la façon dont nous allons protéger nos océans, notamment nos mammifères marins. Ce sont des points que les gens ont signalé comme étant de véritables préoccupations sur lesquelles nous devions nous pencher avant de mettre en branle un projet comme celui-là. Les gens ont soulevé des inquiétudes au sujet des changements climatiques. Ils se demandaient comment nous pouvions à la fois prétendre être capables d’atteindre nos cibles de Paris, tout en approuvant des oléoducs.
Alors, ce sont toutes des questions que les gens ont posées; des questions légitimes et sérieuses. En même temps, depuis mes débuts comme politicien, j’insiste sur le fait que l’une des responsabilités fondamentales de tout premier ministre du Canada est d’acheminer nos ressources vers les marchés, qu’il s’agisse de poissons et de fourrures il y a des centaines d’années, de transport de céréales par voie ferrée il y a cent ans ou, aujourd’hui, de moyens d’acheminer notre combustible fossile et nos autres ressources vers les marchés.
Cependant, au 21e siècle, nous devons le faire de façon responsable et réfléchie. Cela veut dire qu’il faut agir intelligemment sur les plans de l’environnement, des emplois, des risques sous-jacents et des partenariats avec les Autochtones. Et c’est exactement ce sur quoi nous sommes restés concentrés.
Nous avons mis en place un cadre pancanadien pour démontrer notre intention de travailler avec toutes les provinces afin d’atteindre nos cibles de réduction d’émissions. Nous avons travaillé avec la Garde côtière et d’autres partenaires en vue de faire des investissements sans précédent dans le Plan de protection des océans, afin de fournir à la Garde côtière et aux intervenants les moyens de réagir face à tout éventuel accident. Nous avons travaillé avec les communautés autochtones vivant sur le tracé de l’oléoduc pour prouver que cela pouvait être fait de façon responsable, et 39 communautés autochtones ont signé des accords de partage des avantages d’une valeur totalisant plus de 300 millions de dollars. Oui, certaines communautés ont encore des inquiétudes, mais beaucoup d’autres sont d’accord avec le projet. Et il ne faut jamais s’attendre à ce qu’un grand projet fasse l’unanimité.
Mais ce que j’ai fait et que je continuerai à faire, c’est d’aller vers les gens qui sont en désaccord avec cette décision pour leur expliquer pourquoi elle s’inscrit dans l’intérêt supérieur du Canada et de quelle façon nous devons et comptons faire notre possible pour atténuer les éventuels impacts négatifs, parce que les emplois, la croissance et les possibilités qui accompagnent le fait d’acheminer nos ressources vers de nouveaux marchés en Asie en valent la peine. La façon dont nous éliminons le transport du pétrole par voie ferrée pour nous tourner vers les oléoducs, plus sécuritaires, est également beaucoup plus intelligente. Et nous accomplissons tout cela de façon réfléchie pour aller de l’avant en veillant tout à la fois à avoir de bons emplois, une économie croissante et un environnement protégé. Voilà l’engagement que nous avons pris, et il s’agit d’une situation très différente de celle qui s’est produite à Standing Rock, aux États-Unis. Merci beaucoup de votre question.