Transcription - Discours du PM Trudeau lors du Forum Canada-PN autonomes et signataires de traités modernes
Discours du PM Trudeau lors du Forum Canada-PN autonomes et signataires de traités modernes
Nous sommes sur le point d’entreprendre une conversation très significative et importante sur le plan historique. Je crois qu’il est important de prendre un moment pour réfléchir à tout ce qui nous a amenés au point où nous en sommes aujourd’hui, et aussi pour penser à la relation que nous souhaitons entretenir, non seulement aujourd’hui, mais durant de nombreuses années et de nombreuses générations. Alors, je remercie l’aîné, de sa prière et de nous avoir donné l’occasion de constater à la fois tout le chemin que nous avons parcouru et également de réfléchir à celui qui nous reste à parcourir.
Merci.
Je tiens tout d’abord à reconnaître que nous sommes présentement rassemblés sur le territoire traditionnel algonquin. Je tiens également à vous souhaiter la bienvenue, et à remercier les Premières Nations qui sont parties des traités modernes et à des accords sur l’autonomie gouvernementale, mes collègues du cabinet, et les autres invités d’être ici aujourd’hui.
Il s’agit d’un moment véritablement historique. J’ai depuis longtemps la ferme conviction, m’avez entendu l’affirmer à maintes reprises, y compris dans les lettres de mandat qui guident tous les membres de notre Cabinet, – qu’aucune relation n’est plus importante pour le Canada que celle que nous entretenons avec les peuples autochtones. Cependant, dans tout ce que nous avons dit au sujet du renouvellement de la relation de nation à nation, entre la Couronne et les Inuits et de gouvernement à gouvernement, une pièce manquait; Cette pièce manquante… c’était vous.
Vous, les communautés qui avez déjà pris des mesures audacieuses et courageuses et qui avez conclu, pour vous-mêmes et pour vos peuples, des traités modernes et des accords sur l’autonomie gouvernementale. À de nombreux égards, vous êtes les exemples de ce à quoi des relations de nation à nation nouvelles, modernes, progressistes et respectueuses peuvent ressembler. Ensemble, vous êtes la preuve qu’avec du temps, des efforts et un esprit de collaboration, nous pouvons commencer à renouveler toutes les relations avec les peuples autochtones.
Tout commence par l’écoute. Vous nous avez dit que pour que vos communautés puissent réussir, vous deviez être en mesure de développer des sources de revenus, et de faire en sorte que ces revenus restent dans la communauté. Je suis d’accord. C’est pourquoi nous avons imposé un moratoire de trois ans concernant la politique sur les revenus autonomes; pour nous donner le temps de travailler avec vous afin de développer conjointement une nouvelle politique fiscale qui fonctionne pour vos communautés.
Vous avez aussi clairement indiqué que différents chemins mènent à l’autodétermination, qu’il y a différentes façons de faire la transition vers l’autonomie gouvernementale et différents moyens de rebâtir les nations. Nous respectons ces différences, et c’est pourquoi nous avons travaillé avec des communautés de partout au pays afin de conclure des ententes d’autonomie gouvernementale sectorielles. C’est pourquoi nous avons accepté de dresser 50 Tableaux d’autodétermination et de reconnaissance des droits autochtones en collaboration avec des communautés autochtones, dans le cadre de notre engagement à nous éloigner des règles rigides et paternalistes et d’avancer vers des processus élaborés de façon conjointe qui tiennent compte des droits, des intérêts et des besoins.
C’est pourquoi nous avons mis sur pied un groupe de travail composé de ministres chargés de revoir les lois, les politiques, et les pratiques opérationnelles fédérales. Pour que nous fassions notre part en respectant nos obligations constitutionnelles à l’égard des droits des Autochtones, et des droits découlant des traités, en étant à la hauteur des obligations énoncées dans la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
En même temps, beaucoup de travail reste encore à faire. Comme vous le savez, nous avons récemment décidé de restructurer des ministères et de créer un nouveau ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, ainsi qu’un ministère des Services aux Autochtones. À notre avis, ce changement d’orientation permet autant de faire progresser l’autodétermination, et notamment de mettre en œuvre plus efficacement les accords actuels et les nouveaux accords, que d’améliorer la prestation de services. Parce que nous savons que, trop souvent, les traités modernes, les ententes sur les revendications territoriales et celles sur l’autonomie gouvernementale ne sont pas pleinement mis en œuvre d’une manière qui respecte l’esprit et l’intention de ces mêmes ententes.
Nous savons aussi que dans les efforts que vous déployez en vue de conclure un traité moderne et d’adopter l’autonomie gouvernementale, beaucoup d’entre vous ont d[u négocier durant des années, accumuler des dettes considérables et faire des choix difficiles à cause de politiques et de procédures gouvernementales rigides qui ne s’appuyaient pas sur une approche de reconnaissance des droits. Nous travaillons en vue de résoudre ces problèmes, en partenariat avec vous. Nous voulons travailler avec vous, pour faire en sorte d’atteindre un résultat qui en vaut la peine. Nous tiendrons les promesses que nous avons faites parce que c’est la chose juste et honorable à faire, et parce que nous voulons faire mieux pour toutes les communautés qui constatent votre réussite et qui veulent suivre votre exemple.
L’année dernière, devant l’Instance permanente sur les questions autochtones des Nations Unies, la ministre Bennett a enfin rectifié la position du Canada concernant la Déclaration et a annoncé que, dorénavant, nous l’appuyons pleinement et sans réserve. J’ai réitéré cet engagement lors de mon discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre.
J’ai discuté de l’importance de nouer de nouvelles relations basées sur la reconnaissance des droits, notamment en ce qui concerne la reconnaissance et la mise en œuvre de l’autonomie gouvernementale comme expression de l’autodétermination.
J’ai relaté les échecs du Canada attribuables au fait que les anciennes façons de faire, les anciennes relations coloniales, ne fonctionnaient tout simplement pas. Les peuples autochtones existaient longtemps avant que les Européens arrivent dans ce que nous appelons maintenant le Canada, et ces communautés distinctes continuent d’exister aujourd’hui. Nous devons reconnaître ces communautés. Reconnaître leur droit inhérent à l’autodétermination ainsi que leur droit de définir leurs propres statuts économique, social, culturel et politique. Et nous devons également reconnaître ce que prouve votre propre expérience : lorsque nous faisons cela, lorsque nous établissons des relations fondées sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat, nous obtenons de meilleurs résultats; des communautés plus fortes, des citoyens en meilleure santé, des cultures florissantes et un plus grand succès économique.
Nous sommes déterminés à faire tout ce que nous pouvons pour aider plus de communautés autochtones à réaliser leurs ambitions et nous savons, comme vous le savez aussi, que les traités modernes et les accords sur l’autonomie gouvernementale sont parmi les meilleurs moyens d’y parvenir.
Nous avons un ordre du jour chargé aujourd’hui, allant des mécanismes qui nous permettront de renouveler nos relations fiscales jusqu’aux moyens de veiller à ce que vos préoccupations soient entendues et à ce que vos droits soient respectés. La bonne nouvelle est que la conversation d’aujourd’hui n’est qu’un début. J’ai hâte de vous rencontrer chaque année, vous, les Premières Nations autonomes et signataires de traités modernes, dans le cadre de la relation que nous devons établir pour continuer de tabler sur les formidables progrès que vous avez déjà réalisés et sur la réussite, plus grande encore, que nous pourrons atteindre, j’en suis certain, en travaillant ensemble, de nation à nation.
Je suis ici en compagnie de quatre ministres que j’aimerais vous présenter rapidement : Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique qui, bien sûr, gère des enjeux très importants et préoccupants pour vous; la ministre Jody Wilson-Raybould, notre ministre de la Justice, qui est également extrêmement active dans le renouvellement du cadre entourant nos lois et nos politiques ainsi que notre approche, en tant que gouvernement, quant à la bonne façon d’établir cette relation, et le travail qu’elle accomplit ainsi que l’expérience qu’elle apporte dans ce dossier sont extraordinairement importants pour moi et, en fait, pour nous tous; la docteure Jane Philpott, ministre des Services aux Autochtones, qui n’est pas ici parce qu’elle exerce une responsabilité directe sur vous, mais plutôt parce qu’elle peut en fait travailler avec vous afin de mieux comprendre les résultats finaux pour beaucoup de communautés autochtones et de personnes qui ne sont pas autour de cette table.
Comme vous le savez tous, l’objectif de créer les Services aux Autochtones était d’en faire une entité distincte des Relations avec les Autochtones, parce qu’éventuellement, les Services aux Autochtones devraient être dirigés par et pour les peuples autochtones. Au profit des peuples autochtones et, un jour, il n’y aura plus de ministère des Services aux Autochtones, ce qui constitue un objectif les gens autour de cette table peuvent sans nul doute comprendre et apprécier.
Enfin, je suis fier d’avoir à mes côtés la docteure Carolyn Bennett, que vous connaissez tous très bien et qui est ministre des Relations Couronne-Autochtones. Elle continuera d’être la personne avec laquelle vous collaborerez le plus pour veiller à ce que nous respections l’esprit et l’intention des ententes que vous avez conclues. À veiller à ce que nous tirions profit des progrès que vous avez réalisés et à ce que vous soyez des exemples et des modèles dont peuvent s’inspirer d’autres communautés autochtones pour trouver leurs propres solutions.
Je reconnais le fait que chaque groupe et que chaque communauté représentés autour de cette table privilégie différentes approches, fait face à différents défis et dispose de différentes possibilités, mais je sais également que la façon dont nous comparons nos réussites, tirons des leçons de nos difficultés communes et travaillons ensemble pour répondre aux besoins particuliers de chacun est la bonne voie à suivre non seulement pour nous, ici, dans cette pièce, mais pour tout le Canada.
Ainsi, je me sens profondément privilégié d’être avec vous aujourd’hui, et j’ai très hâte d’entreprendre notre conversation.