Transcription - Discours sur les relations entre le Canada et le Mexique et la compétitivité nord-américaine
Discours sur les relations entre le Canada et le Mexique et la compétitivité nord-américaine
Buenos dias!
Bonjour !
Il y a une trentaine d’années, le Canada, le Mexique et les États-Unis ont écrit une page d’histoire. Avec l’ALENA, nous, les trois amigos, avons mis en place la plus grande zone de libre-échange au monde. On a créé des millions d’emplois. On a fait naître une expansion économique extraordinaire et on a montré que, en abattant des obstacles, on peut offrir des possibilités aux gens. L’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney, qui a négocié cet accord, a réfléchi à l’importance de l’ALENA pour le Canada.
Les retombées se sont étendues dans toute notre économie. Cet accord a aidé à moderniser notre économie et a amené les Canadiens à se tourner vers le monde et à croire qu’ils pouvaient faire du commerce avec les meilleurs au monde et en ressortir gagnants. Voilà ce que les échanges commerciaux libres et justes donnent. Ils ouvrent des portes. Ils élargissent les horizons. Ils créent les meilleures retombées possible pour les gens et les entreprises.
Et soyons clairs : le Canada n’est pas le seul gagnant. L’ALENA n’a pas fait de perdants. Il a toujours été avantageux pour les trois parties. Grâce à cet accord, on a pu faire circuler librement des biens et des services entre nos économies, et ce, comme jamais auparavant. On a multiplié par quatre les échanges commerciaux sur ce continent, du Pacifique à l’Atlantique, de l’océan Arctique au golfe du Mexique. Pendant les trois dernières décennies, notre économie a beaucoup changé.
On est passés des télécopieurs à des téléphones cellulaires dans presque toutes les poches. De nouveaux secteurs ont alors été créés et nos façons de faire des affaires se sont transformées. On a traversé des crises, on a eu des hauts et des bas et, plus récemment, on a fait face à une pandémie mondiale qui a ébranlé l’économie d’une manière qu’on n’avait pas vue depuis la crise des années 1930. Des secteurs entiers ont cessé leurs activités pratiquement du jour au lendemain. Le tourisme, l’accueil, la culture... L’économie s’est réorientée pour que les gens puissent demeurer en sécurité.
Les gens se sont mis à travailler à domicile. Les entreprises ont fait d’immenses changements. Notre secteur de la santé a subi – et subit encore aujourd’hui – une pression incroyable et ses travailleurs restent des héros, tous les jours. Ce fut toute une épreuve. Pour les étudiants, les travailleurs, les propriétaires d’entreprise, les parents. Cette année-là, 2020, nous a tous fait vieillir un peu.
Mais quand les gens se sont serré les coudes, on a vu le meilleur en eux. Et, depuis, nos trois pays ont connu une relance vigoureuse, grâce en partie à nos fortes relations commerciales. Nos échanges commerciaux libres et justes ont renforcé notre résilience et continuent de favoriser une croissance extraordinaire sur le continent. Je vous donne quelques chiffres à l’appui. Sur notre territoire commun de 22 millions de kilomètres carrés et de près d’un demi-milliard d’habitants, la valeur de nos échanges commerciaux s’élève à plus de 1 000 000 000 000 $ entre nous chaque année. En tout, les pays de l’ALENA ont un plus grand PIB que toute l’Union européenne. Notre économie continentale intégrée est un avantage incomparable. On ne doit jamais la tenir pour acquise. Vous vous souviendrez qu’il y a quelques années, certains ont tenté de déstabiliser notre relation commerciale, motivés par des politiques protectionnistes, isolationnistes et nativistes.
Ils étaient prêts à mettre des millions d’emplois en danger dans chacun de nos pays. Notre accord commercial historique était en péril. Alors, on l’a rouvert pour le défendre. Lors des négociations, les États-Unis ont sans cesse essayé de monter le Canada et le Mexique l’un contre l’autre. Mais le Canada a toujours su que la force se trouvait dans l’union des trois parties lors des négociations.
On comprenait que le libre-échange nord-américain consistait en une intégration efficace et équitable dans tout le continent. Les chefs d’entreprise, les investisseurs, les groupes syndicaux et les travailleurs l’avaient compris également. On a tous continué de croire que, face à l’incertitude économique, la croissance ne vient pas en s’isolant et en érigeant des murs. Elle se produit quand on accueille de nouvelles possibilités, on s’ouvre aux travailleurs et aux investisseurs et on facilite l’activité économique au lieu de la compliquer.
Alors, on s’est mis au travail. On a protégé l’ALENA et on l’a même amélioré. Plus de protection pour l’environnement. De nouveaux débouchés pour les petites entreprises. Des normes plus rigoureuses pour les travailleurs. Parce que, au bout du compte, ce sont les gens qui doivent être au cœur du commerce. C’est le mineur de nickel de Sudbury, le métallurgiste de Pittsburgh, le fabricant de pièces d’automobile de Chihuahua, qui ont tous de bons emplois parce que nos chaînes d’approvisionnement du secteur de l’automobile fonctionnent bien.
C’est l’agriculteur du Mexique qui a facilement accès aux consommateurs canadiens, et l’inverse. Vu la hausse du prix des aliments à l’échelle planétaire, il faut dire que l’ALENA a aidé à faire baisser les prix. Sans notre accord de libre-échange, les consommateurs auraient à payer des milliards de dollars de frais d’importation. En intégrant nos économies, on les rend plus dynamiques, on appuie les travailleurs, on crée des emplois et on aide à lutter contre la hausse du coût de la vie.
L'objectif du libre-échange nord-américain était de bâtir une économie équitable et bien intégrée à l'échelle du continent. Face à l'incertitude économique, le Canada a toujours cru que la croissance ne s'obtient pas en se repliant sur soi et en érigeant des murs. La croissance vient en accueillant de nouvelles possibilités, en s'ouvrant aux travailleurs et aux investisseurs et en rendant l'activité économique plus facile, et non plus difficile. On a protégé l'ALENA et on l'a amélioré, avec de nouvelles opportunités pour les petites entreprises, de meilleures normes pour les travailleurs, de meilleures protections pour notre environnement. Ces temps-ci, on voit la hausse des prix des aliments dans le monde et on sait que, sans l'ALENA, la situation serait encore pire. Sans notre libre-échange, des milliards de dollars en frais d'importations seraient relayés aux consommateurs. En intégrant nos économies, on les rend plus dynamiques. On soutient les travailleurs, on crée des emplois et on contribue à réduire le coût de la vie.
Une grande incertitude plane en ce moment et pour l’avenir. On voit que l’invasion illégale et brutale du président Poutine en Ukraine aggrave la crise alimentaire et énergétique mondiale. Des gens du monde entier souffrent de la faim et du froid en ce moment à cause de cela. On voit la dévastation causée par les changements climatiques et l’augmentation des coûts associés aux catastrophes naturelles. On voit la démocratie reculer partout dans le monde et la montée des leaders autoritaristes. On voit que les peurs sont exploitées et que les jeunes, comme ceux qui fréquentent cette université, se demandent quel monde on leur léguera. Ces difficultés historiques nous attendent, et les choix que l’on fait aujourd’hui auront des conséquences pendant des générations. Alors, mettons-nous dans la peau des gens qui ont signé l’ALENA original. Ils ne pouvaient pas connaître les changements et les difficultés qui surviendraient, mais ils savaient qu’en faisant croître nos économies et en resserrant nos liens, on aurait la stabilité et la certitude nécessaires pour affronter toutes les intempéries.
De plus, ils savaient qu’une économie intégrée nous mettrait dans la meilleure position possible pour saisir toute opportunité qui se présenterait à nous, et même celles qu’ils ne pouvaient même pas encore s’imaginer. Voyons simplement ce qui se passe en ce moment. Le travail réalisé à l’échelle mondiale pour lutter contre les changements climatiques engendre la plus grande transformation économique depuis la Révolution industrielle. On voit donc de nouveaux secteurs en plein essor et la modernisation des secteurs traditionnels. Et cela se produit à une vitesse et à une échelle incroyables sur tout le continent. Cette situation est favorable aux bons emplois et en crée de nouveaux. Je vais vous donner quelques exemples canadiens. Au cours des deux dernières années, on a fait des investissements stratégiques avec des partenaires comme ArcelorMittal et Rio Tinto et, grâce à ces investissements, le Canada produira encore plus d’acier et d’aluminium, qui sont parmi les plus propres au monde.
Nos travailleurs – et les prochaines générations de travailleurs – auront ainsi un avenir plus lumineux. On investit dans les technologies éoliennes, solaires, liées à l’hydrogène et de captage de carbone pour produire une énergie plus verte. L’an passé, on a attiré des investissements du monde entier pour les minéraux critiques et la fabrication de véhicules électriques qui ont permis de garantir près de 17 000 emplois. Pas plus tard que le mois dernier, GM a ouvert la première usine de fabrication à grande échelle de véhicules électriques au Canada, ce qui a revigoré une communauté et donné à nos travailleurs de l’automobile encore plus de confiance en leur avenir et celui de leurs enfants.
Et on a lancé une stratégie sur les minéraux critiques, car le Canada a en abondance les ressources qui sont essentielles aux véhicules électriques, à l’énergie propre et aux technologies numériques. Les travailleurs canadiens du domaine des ressources, les meilleurs de leur catégorie, font partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement pour la fabrication de véhicules électriques ici, en Amérique du Nord.
Nos travailleurs en ressources naturelles, les meilleurs au monde, sont essentiels. Et les minéraux critiques, ce n'est pas seulement pour les véhicules électriques. Les ordinateurs portables et les téléphones intelligents, ils ont aussi besoin de batteries. Les sources d'énergie propre comme l'hydroélectricité, les panneaux solaires et les éoliennes ont besoin de minéraux critiques.
Une chose est sûre : le Canada est prêt à devenir le fournisseur fiable d’énergie et de technologies propres dont le monde carboneutre aura besoin, et on y arrivera avec nos partenaires nord-américains – autant les entreprises que les gouvernements.
L’économie de demain sera aussi façonnée par de nouvelles innovations et technologies. Et je sais que les étudiants et les professeurs de Centro sont au cœur de cette démarche. Ils influencent l’économie de l’innovation et l’économie créative, et je suis convaincu qu’ils prendront la tête de nouveaux secteurs que l’on n’imagine même pas encore. On doit continuer de bâtir une économie centrée sur le bien-être de tous les Nord-Américains, qui permet de créer de bons emplois de tous les types pour la classe moyenne et dans laquelle les jeunes peuvent espérer avoir un avenir prometteur.
La collaboration est primordiale. Elle donne à nos créateurs, à nos entrepreneurs, à nos agriculteurs et à nos fabricants un accès à de nouveaux marchés. Elle favorise la concurrence. Elle profite aux gens, qui se trouvent devant de meilleurs prix et un plus grand choix. Elle permet d’établir des chaînes d’approvisionnement efficaces et résilientes. Elle assure le dynamisme de nos économies et une coopération économique stable entre amis. Des amis qui croient tous en l’égalité, en la démocratie et au commerce fondé sur des règles.
Comme l’a déclaré l’ancien président mexicain Ernesto Zedillo, qui a mis en œuvre l’ALENA, étant donné que les échanges commerciaux sont mutuellement avantageux, chacune des parties a à cœur le bien-être des autres parties. On ne doit jamais sous-estimer l’importance cruciale de nos relations commerciales fiables et stables. Elles donnent confiance aux investisseurs, aux travailleurs et aux gens qui souhaitent réaliser de grandes choses sur ce continent.
Bien entendu, comme tous les amis, on a parfois des désaccords. Mais, dans l’ensemble, cela se passe bien, et les Canadiens le constatent. La raison en est que l’on a travaillé fort pour que les retombées de la croissance économique soient répandues dans toute l’économie. Et c’est vraiment important.
En période de croissance économique, on doit veiller à ce que chacun profite des avantages de cette croissance. Bien sûr, certains secteurs bénéficieront du commerce plus que d'autres. C'est pourquoi on doit réinvestir les bénéfices de cette croissance dans les gens. On doit investir dans l'éducation, dans les soins de santé, dans les programmes sociaux qui aident les personnes vulnérables. On doit orienter notre prospérité vers les industries émergentes afin de créer de nouveaux emplois et des opportunités. On doit faire croître notre classe moyenne afin de rendre notre économie plus résiliente et plus stable.
On doit faire croître notre classe moyenne pour que l’économie devienne plus résiliente et plus stable. Ce ne sont pas que les gens qui en bénéficieront. Les entreprises aussi. Quand nos communautés et les citoyens qui votent pour l’orientation de leur pays ressentent de manière tangible les retombées de la croissance, les entreprises réussissent mieux. Dans une société plus stable, les gens qui ont un bon emploi savent qu’ils pourront le conserver longtemps. En retour, les entreprises bénéficient des générations de travailleurs qui exercent leur emploi avec toutes leurs connaissances et avec dévouement et fierté.
Les entreprises sont implantées dans les communautés et, quand les gens sentent cette loyauté et profitent eux aussi des retombées de la croissance, leur loyauté s’accroît. Une société plus égalitaire et porteuse d’espoir, c’est une société où les bénéfices sont plus forts. Cela dit, quand l’incertitude plane dans le monde, l’humain a tendance à vouloir se replier sur lui-même, céder aux tentations protectionnistes, se terrer et attendre que la tempête passe. En tant que gouvernements et dirigeants, cependant, on doit avoir le bon sens de reconnaître qu’on ne peut pas surmonter nos difficultés en cédant à ces tentations. Quand on érige des obstacles au commerce, on nuit à la croissance et cela n’aide en rien. Nos trois pays ont les ingrédients nécessaires pour réussir et, en travaillant ensemble, on peut continuer de libérer l’énorme potentiel de nos peuples et de nos ressources.
Le Canada est une nation commerçante. C’est une évidence qui remonte à des centaines d’années, aux premières interactions entre les peuples autochtones et les Européens, lorsque les trappeurs échangeaient des fourrures contre des vivres et d’autres marchandises. C’est encore le cas aujourd’hui. On a mis en place des accords commerciaux avec 51 pays, et le Canada est le seul pays du G7 à détenir un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7.
On a conclu des traités en matière d’investissement avec les 28 pays membres de l’Union européenne. Autrement dit, les entreprises canadiennes ont un accès privilégié aux deux tiers de l’économie mondiale. Il est facile de comprendre pourquoi tant de pays veulent accroître leurs échanges commerciaux avec le Canada. Notre main-d’œuvre est la plus instruite des pays de l’OCDE, on a un système financier en bonne santé, des taux de taxation favorables, des universités de calibre mondial et un milieu de la recherche et du développement des plus compétitif.
De plus, le Canada a un système de soins de santé universel, des garderies abordables, des villes dynamiques, de plus en plus d’aires naturelles protégées et, surtout, des institutions démocratiques fortes. Le Canada est un partenaire fiable et on y retrouve une abondance de talents, un climat d’investissement très attrayant et une excellente qualité de vie. De plus, depuis 1993, les échanges commerciaux entre le Canada et le Mexique se sont multipliés par plus de neuf.
Des statistiques récentes indiquent que, dans les trois premiers trimestres de l’année dernière, le Canada était la deuxième source de nouveaux investissements directs étrangers au Mexique, précédant même l’Espagne. Il existe un immense potentiel de croissance entre nos pays. Poursuivons donc sur cet élan. Poursuivons dans la foulée des dirigeants de la génération qui nous précède et croyons fermement dans le libre-échange et la collaboration.
Comme j’ai cité un premier ministre canadien et un président mexicain, je reprendrai maintenant les mots que Bill Clinton a prononcés en 1993, quand les mesures législatives liées à l’ALENA ont été adoptées aux États-Unis. Nous étions à l’aube d’une expansion économique mondiale déclenchée par le fait que les États-Unis, dans ce moment charnière, avaient décidé de soutenir la concurrence au lieu de se replier. Continuons sur cette lancée et favorisons la croissance de nos économies. Une croissance inclusive. Une croissance qui crée de bons emplois et renforce la classe moyenne. Une croissance qui protège la qualité de l’air et de l’eau. Une croissance partagée entre amis. Qui fait toute la force des Mexicains, des Américains et des Canadiens et leur insuffle une bouffée d’optimisme pour l’extraordinaire avenir qui les attend.
Merci à tous d’être des nôtres aujourd’hui.
Gracias!
Merci !