Transcription - Allocution pour le dîner annuel de la Tribune de la presse parlementaire
Allocution pour le dîner annuel de la Tribune de la presse parlementaire
Bonjour à tous.
Je suis très heureux de me joindre à vous en compagnie de mon ami, le président Zelenskyy, ce soir.
Quand je me suis rendu compte que j’allais rater le dîner de la Tribune de la presse de cette année, je tenais à m’assurer de pouvoir vous parler quand même.
Parce que le travail que vous faites est extrêmement important.
Et parce que c’est une époque effrayante pour les journalistes et pour les démocraties.
En ce moment, les médias sont la cible d’attaques et la démocratie est en recul.
Des journalistes se font harceler, censurer, menacer et même tuer.
Des leaders dénigrent votre travail.
Et les gens ont de moins en moins confiance en nos démocraties et nos institutions.
Le quatrième pouvoir est l’une de nos institutions démocratiques les plus importantes.
On ne peut pas le laisser être affaibli par des politiciens cyniques ou par de grandes sociétés qui veulent esquiver leur responsabilité de payer leur juste part.
Que vous soyez un correspondant à l’étranger qui nous aide à voir à travers le brouillard de la guerre ou un journaliste local qui couvre l’hôtel de ville, votre travail est important.
Les reportages et les faits que vous exposez fournissent aux gens l’information dont ils ont besoin pour faire les choix qui les touchent profondément.
Pour que la démocratie fonctionne, on doit tous se fier aux mêmes faits vérifiés.
C’est de cette façon que les gens vont pouvoir comprendre ce qui se passe vraiment et avoir de vrais débats sur la meilleure façon d’avancer.
Ça ne pourrait pas être plus vrai ou plus important qu’à ce moment-ci de notre histoire.
L’Ukraine et les Ukrainiens le comprennent mieux que quiconque.
Cette soirée nous donne l’occasion d’exprimer notre gratitude envers tous ceux qui jettent la lumière sur la guerre brutale de Poutine –
Envers les femmes et les hommes courageux qui continuent de braver le danger pour que nous puissions connaître la véritable ampleur des crimes de la Russie.
Ce soir, nous vous saluons.
La presse libre est essentielle à la démocratie, c’est sans équivoque. Et vice-versa.
Vous parlez franchement au pouvoir, et vous donnez une voix aux gens qui n’en ont pas.
Mes amis, vous rendez notre démocratie plus forte.
Et c’est un formidable privilège pour nous de pouvoir vivre et travailler dans une démocratie.
Partout dans le monde, les populations font d’énormes sacrifices pour avoir ce privilège.
Alors, ne tenons jamais pour acquises les libertés que nous offre notre démocratie.
Et continuons de travailler ensemble pour défendre et protéger ces libertés.
En terminant, je tiens simplement à vous remercier.
Merci de tout ce que vous faites pour notre pays, sa population et le monde.
Vous savez, il nous arrive souvent de parler de lutter pour la démocratie.
Eh bien, j’aimerais maintenant céder la parole à quelqu'un qui s’y connaît en matière de lutte pour la démocratie.
Volodymyr.
LE PRÉSIDENT ZELENSKYY : Merci beaucoup, Justin.
Je vous envoie mes salutations de l’Ukraine.
Merci d’être à nos côtés, aux côtés de l’Ukraine.
C’est souvent le cas, particulièrement pour les journalistes et les correspondants.
Quand la vie vous met au défi de devenir un héros, c’est parfois beaucoup plus facile de refuser ce rôle et de rester quelque part dans la zone grise entre le bien et le mal, simplement pour faire semblant d’être neutre.
Mais ceux qui ne le refusent pas, qui affrontent le mal et qui nomment les réalités telles qu’elles sont, peuvent devenir des héros, et pas seulement le héros du jour.
Nous vivons à une époque où nos libertés dépendent de chacun de nous. Où le monde entier devrait connaître toute la vérité concernant chaque crime contre la liberté commis n’importe où dans le monde pour protéger leur liberté partout ailleurs.
Le mal réclame non seulement un pays, mais aussi des valeurs, nos valeurs.
Il les réclame pour les détruire.
Et je vous remercie de ne pas négocier avec le mal. Merci de dire la vérité au sujet des crimes de guerre de la Russie.
Merci d’utiliser votre pouvoir – qui est probablement le plus puissant de notre monde moderne, à savoir le pouvoir de décider ce qui retient l’attention des gens et ce que les gens savent.
Merci d’utiliser votre pouvoir pour guider les gens et l’humanité.
Merci.
Merci au Canada et à toi, Justin, mon ami, l’ami de l’Ukraine, Monsieur le Premier Ministre.
Merci. Slava Ukraini.
LE PREMIER MINISTRE TRUDEAU : Heroyam Slava (Gloire aux héros).
LE PRÉSIDENT ZELENSKYY : Dyakuyu (Merci).