Transcription - Allocution au Sommet de l’OTAN en Lituanie
Allocution au Sommet de l’OTAN en Lituanie
Bonjour tout le monde.
C’est un moment important pour l’OTAN, mais aussi pour le monde. Pendant deux jours, les dirigeants se sont concentrés sur le renforcement de la défense de la démocratie par l’OTAN, et l’OTAN ressort encore plus forte parce qu’on a officiellement accueilli la Finlande et qu’on a fait des progrès en ce qui concerne la succession de la Suède.
Le fait d’être ici dans un état balte, si près de la Russie qui mène une guerre illégale contre un autre de ses voisins depuis plus de 500 jours, met en relief la très grande importance de notre défense collective.
Je suis arrivé dans les pays baltes un jour avant le Sommet et j’ai rendu visite aux Forces armées canadiennes en Lettonie. À cette occasion, on a fait une annonce historique. On va renouveler et élargir nos contributions à l’opération REASSURANCE, notamment en augmentant les engagements financiers et militaires qui permettront de faire passer le groupement tactique de l’OTAN, dirigé par le Canada, au rang de brigade d’ici à 2026.
Grâce à cet engagement de 2,6 milliards de dollars, on fait plus que doubler le nombre de femmes et d’hommes courageux des Forces armées canadiennes qui sont déployés dans le cadre de cet effort multinational. Le Canada s’est mobilisé pour diriger cette force sur le flanc est de l’OTAN. On augmente actuellement nos effectifs parce qu’il faut absolument dissuader toute nouvelle agression de la part de la Russie.
Le Canada est intervenu dans cette région de l’Europe et apporte un soutien important à l’Ukraine depuis l’annexion de la Crimée par Poutine. On a formé près de 40 000 militaires et agents de sécurité ukrainiens dans le cadre de l’opération UNIFIER, et je peux annoncer aujourd’hui que, grâce à cette opération, on accueillie des élèves-officiers ukrainiens qui s’entraîneront au Collège militaire royal de Saint-Jean dans le cadre d’un programme de formation intensive créé en partenariat avec l’OTAN. Depuis maintenant plus de 500 jours, l’Ukraine résiste aux brutalités russes. Putin a commis une grave erreur de calcul : il a sous-estimé le courage des Ukrainiens et la force de la solidarité et de la détermination de l’Occident. Aujourd’hui, le G7 s’est réuni pour annoncer son soutien continu à la défense de l’Ukraine et a lancé un processus d’engagements pluriannuels à long terme pour assurer la sécurité du pays. L’Ukraine se bat pour s’assurer que les frontières, qu’elles soient les siennes ou celles des autres pays, signifient que force ne fait pas droit. Cette annonce donne à l’Ukraine la certitude qu’on lui apportera notre soutien pour protéger ses citoyens, sa souveraineté et l’intégrité de son territoire. Dans l’immédiat, on fournira des caméras sur drones, en réponse à une demande formulée par l’Ukraine lors de ma visite à Kyiv il y a quelques semaines, en juin.
On a également signé une entente avec d’autres alliés pour fournir une formation sur les F-16 aux Forces aériennes ukrainiennes. On fournit aussi une aide à la cybersécurité et un financement supplémentaire à l’appui de l’ensemble complet de mesures d’assistance. À ce jour, le Canada a fourni plus de 8 milliards de dollars en soutien militaire, financier et humanitaire à l’Ukraine. On va soutenir le peuple ukrainien aussi longtemps qu’il le faudra, car ils se battent non seulement pour leur liberté et leur démocratie, mais aussi pour les nôtres. Lors de ma rencontre avec le président Zelenskyy aujourd’hui, j’ai réaffirmé encore une fois le soutien indéfectible du Canada à l’Ukraine.
Le monde est confronté à beaucoup de défis de taille, et il faut rester prêt à y répondre, quels qu’ils soient. Les changements climatiques sont l’un de ces défis. Pendant que le Canada doit composer avec ses propres répercussions des changements climatiques, comme les feux de forêt qui font rage aux quatre coins du pays et qui sont particulièrement dévastateurs en ce moment en Colombie-Britannique, nos pensées vont aux gens de la Colombie-Britannique et aux victimes des inondations importantes dans certaines régions du Québec. On voit nos amis aux prises avec des phénomènes météorologiques extrêmes aussi, qu’il s’agisse d’inondations dans certaines régions du Nord-Est des États-Unis, de coulées de boue mortelles au Japon ou de dangereuses vagues de chaleur en Italie. Il nous faudra tous être de plus en plus présents les uns pour les autres, compte tenu des effets des changements climatiques. En tant que pays du Nord, le Canada comprend bien comment le réchauffement de l’Arctique peut modifier le contexte de la sécurité.
On travaille avec l’OTAN pour mettre en place le Centre d’excellence pour le changement climatique et la sécurité. Plus tôt aujourd’hui, la ministre Anand a signé le document fondateur du Centre qui ouvrira ses portes à Montréal, plus tard cette année. En ce moment, on doit être clair sur le fait que la politique climatique est aussi une politique de sécurité, une politique économique et une politique sociale. En effet, lorsque Poutine a tenté de militariser l’énergie, les pays européens ont commencé à réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et à se tourner encore plus rapidement vers les énergies propres. Alors que nos alliés effectuent cette transition, le Canada est prêt à être le fournisseur fiable d’énergies propres dont ils auront besoin.
Les technologies émergentes et de rupture constituent également un risque pour la stabilité mondiale et, à ce titre, le Canada a joué un rôle de premier plan en réunissant des entreprises en démarrage et des innovateurs prometteurs afin d’aider l’OTAN à conserver son avance technologique. Pour ce faire, on contribue à l’accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord, ou DIANA, et nous sommes fiers que Halifax ait été choisie pour accueillir le bureau nord-américain. On investit également dans nos capacités de défense dans notre pays. Aujourd’hui, on a annoncé un investissement de quatre cent cinquante millions de dollars (450 M$) dans notre flotte de petits navires de guerre et de navires auxiliaires, y compris les navires déployés dans le cadre de l’opération Reassurance. Cet investissement fait partie de la Stratégie nationale de construction navale, qui contribuera à créer des emplois dans les chantiers navals de petite et moyenne taille partout au Canada.
Le contexte de sécurité évolue rapidement à l’échelle mondiale et le Canada a réalisé des investissements transformateurs au cours des dernières années. Par exemple, on achète 88 avions de chasse F-35 et on a effectué des investissements majeurs pour améliorer considérablement les capacités canadiennes du NORAD pour soutenir la défense continentale de l’Amérique du Nord.
J’ai eu l’occasion d’avoir des entretiens et des rencontres avec des dirigeants de nombreuses régions dans le cadre de la réunion de l’OTAN pour parler de la sécurité euro-atlantique. On a également rencontré des partenaires de la région indo-pacifique. On défend les mêmes idées, notamment le soutien à l’Ukraine et la défense de l’ordre international fondé sur des règles, quels que soient les océans qui bordent vos frontières. Le travail qu’on a accompli ensemble durant ce sommet, en tant qu’Alliés et partenaires, a fait de l’OTAN une alliance encore plus forte. Nos valeurs communes de démocratie, de liberté, de droits de la personne et de primauté du droit nous lient inextricablement, et c’est un lien à toute épreuve. On unit nos efforts pour soutenir l’Ukraine et on est plus que jamais prêt à se défendre et à lutter contre les menaces qui pèsent sur la paix, la stabilité et la prospérité. En tant que premier ministre, je n’ai pas de plus grande responsabilité que celle qui consiste à protéger la sécurité des Canadiens en collaborant chaque année avec l’OTAN, qui est l’alliance de défense la plus solide de l’histoire. Le Canada protège la liberté et la sécurité dans le monde entier, en particulier chez lui.