- Nous, dirigeants mondiaux représentant l’Australie, le Canada, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, la République de Corée, la République de Singapour, le Royaume-Uni et les États‑Unis d’Amérique, réunis le 21 mai 2024 à l’occasion du sommet sur l’intelligence artificielle (IA) de Séoul, affirmons notre volonté commune de promouvoir la coopération et le dialogue à l’échelle internationale sur l’IA compte tenu de ses progrès fulgurants et de son incidence sur nos économies et nos sociétés.
- En nous appuyant sur le travail accompli lors du sommet sur la sécurité de l’IA qui s’est tenu à Bletchley Park, au Royaume-Uni, en novembre 2023, nous reconnaissons que la sécurité, l’innovation et l’inclusion dans le domaine de l’IA sont des objectifs interdépendants et qu’il est important de tenir compte de ces priorités dans les discussions internationales sur la gouvernance de l’IA afin d’aborder le large éventail de possibilités et de défis que présentent et pourraient présenter la conception, le développement, le déploiement et l’utilisation de l’IA.
- Nous reconnaissons l’importance de l’interopérabilité des cadres de gouvernance de l’IA, conformément à une approche fondée sur les risques, pour maximiser les avantages de l’IA et tenir compte des nombreux risques qu’elle présente, de façon à en assurer une conception, un développement, un déploiement et une utilisation sûrs, sécuritaires et fiables. Nous continuons à nous concentrer sur la mise en œuvre du code de conduite international du processus d’Hiroshima pour les organisations qui développent des systèmes d’IA avancés. Nous reconnaissons la responsabilité particulière des organisations qui développent et déploient des systèmes d’IA d’avant-garde et, à cet égard, nous prenons note des engagements en matière de sécurité de l’IA d’avant-garde.
- Nous appuyons les efforts en cours des participants à la présente déclaration en vue de créer ou de développer des instituts de sécurité de l’IA, des programmes de recherche ou d’autres institutions pertinentes, y compris des organes de contrôle, et nous nous efforçons de promouvoir la coopération en matière de recherche sur la sécurité et de mettre en commun les pratiques exemplaires en encourageant la constitution de réseaux entre ces organisations. À cet égard, nous accueillons favorablement la déclaration d’intention de Séoul en vue d’une coopération internationale dans le domaine de la science de la sécurité de l’IA, qui est annexée à la présente déclaration.
- Nous appelons à une coopération internationale accrue pour faire progresser la sécurité, l’innovation et l’inclusion dans le domaine de l’IA afin d’exploiter l’lA centrée sur l’humain pour relever les plus grands défis mondiaux, protéger et promouvoir les valeurs démocratiques, l’État de droit et les droits de la personne, les libertés fondamentales et le respect de la vie privée, combler les fossés numériques et en matière d’IA entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci, contribuant ainsi à l’amélioration du bien-être humain, et appuyer les applications pratiques de l’IA, notamment pour permettre les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU.
- Nous plaidons en faveur de cadres stratégiques et de gouvernance, y compris des approches fondées sur les risques, qui favorisent des écosystèmes d’IA sûrs, novateurs et inclusifs. Ces cadres devraient faciliter un cycle vertueux entre la créativité humaine et le développement et l’utilisation de l’IA, promouvoir la diversité socioculturelle, linguistique et de genre, ainsi que le développement et l’utilisation écologiquement durables de la technologie et de l’infrastructure tout au long du cycle de vie des systèmes d’IA à usage commercial et public.
- Nous affirmons l’importance d’une collaboration active entre les différents intervenants, notamment les gouvernements, le secteur privé, le milieu universitaire et la société civile, pour promouvoir des écosystèmes d’IA sûrs, novateurs et inclusifs, ainsi que l’importance d’une collaboration transfrontalière et interdisciplinaire. Reconnaissant que tous les États seront concernés par les avantages et les risques de l’IA, nous ferons participer activement un large éventail d’intervenants internationaux aux discussions sur la gouvernance de l’IA.
- Nous souhaitons renforcer la coopération internationale en matière de gouvernance de l’IA en participant à d’autres initiatives internationales des Nations unies et de ses institutions, du G7, du G20, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du Conseil de l’Europe et du Partenariat mondial sur l’IA (PMIA). Dans cette optique, nous saluons la création du groupe d’amis du processus d’Hiroshima sur l’IA, les principes de l’OCDE sur l’IA récemment mis à jour et l’adoption récente par consensus de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur la promotion de systèmes d’intelligence artificielle sûrs, sécurisés et dignes de confiance qui bénéficieront au développement durable. Cette résolution a permis de consolider la compréhension à l’échelle mondiale de la nécessité de mettre en place des mesures pour protéger les systèmes d’IA et de l’importance de développer, de déployer et d’utiliser l’IA à bon escient, dans le respect des droits de la personne et de la dignité humaine. Nous saluons également les discussions sur le Pacte numérique mondial tenues en vue du Sommet du futur qui aura lieu en septembre 2024 et attendons avec impatience le rapport final du comité consultatif de haut niveau des Nations Unies sur l’IA.
- Reconnaissant la valeur des dialogues lors du sommet sur l’IA comme forum de haut niveau pour faire avancer la discussion sur la gouvernance de l’IA qui facilite la sécurité, l’innovation et l’inclusion dans le domaine de l’IA, nous sommes impatients de nous réunir pour une troisième fois au prochain sommet sur l’IA en France.