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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour tout le monde! 

Merci, Sharleen [Stewart].

Merci, April [Verrett]. Et je vous félicite d’avoir été élue à la présidence internationale de ce fantastique syndicat. C’est historique pour les syndicalistes de voir une jeune femme noire à la tête de cette nouvelle ère où les travailleurs sont en position de pouvoir. 

Chers délégués, chers membres : merci pour cette invitation, mais surtout pour tous vos efforts et votre militantisme acharné.

J’aimerais aussi lever mon chapeau à la présidente internationale sortante de l’Union internationale des employés de service (UIES), Mary Kay Henry.

Y a-t-il des Canadiens dans la salle aujourd’hui?

Je salue aussi les dirigeants locaux du Canada :

Sharleen Stewart, bien entendu

Sylvie Nelson

Cristina Cabral

Dave Bridger

Barb Cape

Je tiens à vous remercier tous et toutes, dirigeants réunis dans cette pièce aujourd’hui. 

Chaque jour, vous défendez vos membres et, ce faisant, vous élevez les normes pour l’ensemble du pays.

On sait que ce syndicat soutient des millions de familles qui travaillent fort. Je suis ici aujourd’hui pour vous dire qu’on sera là pour vous, nous aussi.  

À tous les délégués et les représentants :

Merci pour le travail que vous faites pour défendre vos membres. 

Chaque jour vous vous battez pour de meilleures conditions. 

Je tiens à vous dire que vos efforts comptent vraiment. 

Vous l’apprendrez peut-être, mais, au Canada, le terme anglais pour travail, « labour », s’écrit L-A-B-O-U-R.

On pourrait penser que le mot a été influencé par la langue française, mais non. On pourrait aussi penser que c’est parce que notre orthographe anglaise se rapproche de celle des Britanniques, et on ne serait pas loin de la vérité.

En fait, je me plais à dire qu’au Canada, on ne peut pas épeler « labour » sans le « u », parce qu’il renvoie au mot « union », ou « syndicat » en français.

Je suis tellement heureux d’être ici, à Philadelphie – une ville ayant une importance capitale sur le plan historique.

Comme vous le savez, c’est ici où la Déclaration d’indépendance a été adoptée, le 4 juillet 1776.

On y trouve la Liberty Bell, la cloche qui a sonné le début d’une nouvelle nation, à cette époque.

Mais que ce soit aux États-Unis ou au Canada, on a réalisé de grands progrès depuis le fondement de nos démocraties.  

Des progrès concernant la liberté pour tous, des économies inclusives, les droits civils et les droits des travailleurs. 

En 1835, la première grève générale en Amérique du Nord a eu lieu ici même, à Philadelphie.

À l’époque, les travailleurs s’étaient mobilisés pour que la durée de leurs journées de travail soit fixe au lieu de suivre l’horaire du soleil. 

Ils se sont battus et ont réussi à obtenir des journées de travail de 10 heures. 

En passant, pour ceux qui ne le sauraient pas : j’ai été enseignant, alors mon discours est parsemé de faits.   

Ce que je veux dire, c’est que la lutte en faveur du progrès dure depuis très longtemps, mais elle ne doit jamais s’arrêter.

C’est comme remonter une rivière en canot : il faut constamment être en mouvement, s’entêter et bien s’orienter, sinon le courant vous ramène en arrière. 

Le monde connaît de grandes difficultés en ce moment et il est compréhensible que les gens souhaitent que les choses changent.

Mais comme dans tout moment de l’histoire, on ne peut pas seulement se demander si les gens veulent des changements ou pas. Il faut plutôt se demander le type de changement qu’ils souhaitent. 

Mon travail, au Canada, en tant que dirigeant progressiste, consiste à démontrer comment on va surmonter cette période géopolitique complexe et faire face à cette tempête que l’on vit tous, et ce, d’une façon qui nous permettra vraiment d’aider les travailleurs, les familles et les gens vulnérables. 

Alors, à quoi cela ressemble-t-il? 

Je vais commencer par les droits des travailleurs.

Pour surmonter les défis qui se trouvent devant nous en ce moment, on doit travailler tous ensemble. 

Et l’une des choses qu’on a réalisées ensemble, au Canada, a été de veiller à ce que les gens puissent prendre leur retraite et obtenir leur pension à 65 ans au lieu de 67 ans. 

Pour les travailleurs sous réglementation fédérale, on a implanté dix jours de congés de maladie payés.

Et, l’automne dernier, on a proposé un projet de loi contre les briseurs de grève afin d’interdire le recours aux travailleurs de remplacement!

En interdisant le recours aux travailleurs de remplacement, on s’assure que les négociations demeurent libres et équitables.

Parce qu’on ne peut pas avoir les mains liées au moment d’arriver à la table de négociations.

Avec des syndicats forts, on a de bons chèques de paie et des communautés fortes. On sera toujours d’accord là-dessus. 

Je vous donne un autre exemple de notre travail en partenariat avec les syndicats : l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (l’ACEUM), le nouvel ALÉNA.

Quand on a renégocié l’accord avec les États-Unis et le Mexique, on a fermement défendu la main-d’œuvre, ce qui a fait en sorte que toutes les parties ont convenu de renforcer les mesures de protection syndicales des travailleurs.

Je dois vous dire que, quand le Canada a proposé ces mesures pour la première fois, certains se sont moqués de nous. 

Ils disaient que des négociations commerciales n’étaient pas la bonne tribune où discuter de syndicats et de travailleurs. 

Eh bien, on s’est battus et cela fait maintenant partie de l’entente.

On a inclus des engagements pour garantir le droit à la liberté d’association et à la négociation collective.  

Et on a inclus l’élimination du travail des enfants et de nouvelles dispositions interdisant l’importation de biens issus du travail forcé. 

Tout cela est pour le mieux. 

Mais on doit continuer de se battre. 

Non seulement pour protéger nos acquis, mais pour aller encore plus loin. 

L’Union internationale des employés de service souhaite que les travailleurs aient leur juste part. 

Que vous soyez employé de service, agent de sécurité, éducatrice ou concierge, vous travaillez fort et méritez votre juste part.

Qui ici est un travailleur ou une travailleuse de la santé? 

Je sais que les gens n’aiment plus trop parler de la pandémie, mais sachez qu’on n’a pas oublié vos sacrifices. 

La société vous en doit une. 

Tout à l’heure, vous avez entendu des bribes de ma conversation avec Sophia, une aide-diététicienne de la région du Grand Toronto. 

Sophia est une mère monoparentale et a deux emplois pour essayer de joindre les deux bouts.

Pendant la pandémie, elle a travaillé pendant plusieurs mois d’affilée sans prendre de journées de congé parce qu’il manquait d’employés. 

Elle dit que l’une des raisons qui l’ont fait persévérer, c’est le soutien de son syndicat, le soutien de l’Union internationale.  

Elle m’a demandé de rester solidaire des syndicats.

Alors, Sophia et vous tous dans cette salle : sachez que vous n’êtes pas seuls au combat. On est avec vous!

Car on sait que de meilleures conditions de travail mènent à de meilleurs soins. 

Il ne suffit pas de vous dire que vous êtes des héros; on doit vous traiter avec tout le respect qu’on vous doit, chaque jour. 

Cela veut dire d’augmenter les salaires horaires, de garantir des conditions de travail dignes et, surtout, de veiller à ce que vous ayez les ressources, le soutien et la capacité d’aider les gens en leur offrant les soins de la plus haute qualité possible. Parce que c’est sans doute pour cela que vous avez choisi de travailler dans le domaine de la santé.

Au Canada, on a réalisé des investissements sans précédent dans le salaire de subsistance et la retraite dans la dignité, et on ne s’arrêtera pas là. 

En collaboration avec les provinces et les territoires, notre objectif est le suivant : que les préposés aux services de soutien à la personne gagnent 25 $ dollars l’heure pour commencer et aient les moyens d’épargner en vue de la retraite. 

C’est le chemin qu’on doit suivre ensemble. 

L’une de nos nombreuses luttes pour le progrès consiste à améliorer les conditions de travail des personnes comme Sophia.

En plus, on doit continuer de proposer des mesures pour soutenir la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. 

Le mois dernier, le gouvernement fédéral a fait paraître un budget fédéral visant à offrir une chance équitable à chaque génération. 

En ce moment, les jeunes générations, comme les millénariaux et la génération Z, se demandent si elles pourront mener une vie semblable à celle qu’elles ont connue plus jeunes, celle que leurs parents et leurs grands-parents ont eue.

Les jeunes adultes doivent vivre chez leurs parents ou avec des colocataires plus longtemps qu’auparavant parce que les loyers sont trop chers. 

Il faut que cela change. 

Et c’est exactement ce qu’on fait au Canada en réalisant des investissements sans précédent dans le logement.

On s’est dotés d’un plan pour construire près de 4 millions de logements au cours des prochaines années, en mettant l’accent sur le logement sans but lucratif et abordable et les logements locatifs.

Dans notre système universel de soins de santé financé par l’État, l’équité est aussi le principe qui guide les investissements.

Au Canada, on a fait le choix il y a longtemps d’éviter que les gens aient à remplir leurs cartes de crédit pour obtenir une opération essentielle.

On travaille fort pour que notre système de santé soit véritablement au service des gens. 

On embauche plus de médecins et d’infirmières.

On collabore avec les communautés autochtones pour répondre à leurs besoins particuliers. 

On améliore l’accès de tous aux services de santé mentale et de traitement des dépendances.

On améliore l’accès aux médicaments contre le diabète. 

Parce que, même au Canada, l’insuline coûte plus cher que ce que les gens peuvent se permettre.

Si vous connaissez une personne diabétique, vous connaissez les dangers qu’elle pourrait subir si elle n’a pas les moyens de se procurer l’insuline dont elle a besoin. 

On va donc assurer la gratuité de l’insuline pour les Canadiens qui en ont besoin.  

On a fait un autre choix pour aider les familles, soit la création d’un programme national d’alimentation scolaire qui va permettre d’augmenter de 40 % le nombre d’élèves au pays ayant accès à des collations saines et nutritives. 

Et, bien entendu, les progrès que l’on réalise sur le plan des garderies nous emballent beaucoup.  

On est en train de mettre en place un système pancanadien qui a permis de réduire les frais de garderie de moitié pour le moment et permettra de les fixer à 10 $ par jour d’ici deux ans.

Des centaines de milliers d’enfants bénéficient déjà de services de garde abordables. Certaines familles économisent même plus de 14 000 $ par enfant, par année.

En effet, depuis qu’on a lancé le programme de garderies, on a entendu des milliers d’histoires de mères qui ont maintenant la liberté de choisir la solution qui convient le mieux à leur famille pour ce qui est de la garde d’enfants. 

Parce que, quand on a des choix, on peut opter pour une excellente solution parmi d'autres et ne pas se sentir obligé de prendre des décisions en fonction des frais élevés, d’un manque d’accès ou de la piètre qualité des services.

La participation des femmes au sein du marché du travail canadien a maintenant atteint un sommet. 

Ce qui prouve que les garderies ne relèvent pas juste d’une politique sociale, mais bien d’une politique économique! 

Je dois dire cependant que, sous prétexte de favoriser le changement, certains veulent profiter de cette période d’incertitude pour renverser les progrès qu’on a réalisés. 

Les droits des travailleurs sont menacés, les droits des personnes 2ELGBTQI+ sont menacés et les droits des femmes sont menacés.

Pour le Gouvernement du Canada, c’est sans équivoque : les droits des femmes, les droits liés à la reproduction et l’égalité sont non négociables!

Être pro-choix, c’est de croire que les femmes sont libres de décider si, quand et comment elles souhaitent fonder une famille. 

C’est pour cette raison qu’on protège les services d’avortement partout au pays.

Et c’est pourquoi on vient de présenter un plan qui met la liberté, le choix et les droits au cœur même de nos actions, puisqu’on va s’assurer que toutes les femmes ont accès à des contraceptifs sur ordonnance gratuits, y compris des contraceptifs d’urgence.

C’est tout sauf le statu quo, mes amis.

C’est à cela que ressemblent les vrais changements durables. 

On est dans une période d’incertitude comme on n’en a jamais vu de notre vivant. 

La hausse du coût de la vie exerce de grandes pressions sur les familles.

Beaucoup d’indicateurs montrent que l’économie va bien, mais ces chiffres ne sont pas importants pour les gens s’ils n’ont pas les moyens de se loger ou de se nourrir. 

Les changements climatiques changent la vie des gens de manière concrète et effrayante. Au Canada, avec la saison des feux de forêt qui approche, on est bien placés pour le constater. 

De nombreux conflits sévissent dans le monde. 

L’autoritarisme est en recrudescence partout, tout comme la polarisation.

Chaque jour au travail, cette tension nous est rappelée quand on voit des affiches qui indiquent que les comportements irrespectueux et violents ne seront pas tolérés.

Pendant ces moments de turbulence, c’est important de renforcer et d’approfondir nos relations avec nos amis et alliés aux vues similaires. 

C’est ça que votre organisation fait chaque jour.

Les membres canadiens et américains de l’Union internationale travaillent ensemble pour renforcer notre communauté des deux côtés de la frontière. 

Les relations que vous entretenez dans cette salle sont comme les relations entre nos deux pays.

Le Canada et les États-Unis entretiennent l’une des relations les plus proches et vastes du monde, comme on le démontre aujourd’hui en étant tous réunis ici. 

L’Union internationale est l’un des 25 syndicats binationaux et plus que nos pays partagent, et on a ce genre d’entente avec aucun autre pays du monde. 

Notre partenariat repose sur un territoire partagé, des valeurs et intérêts communs, de forts liens entre nos peuples ainsi que des relations économiques puissantes et multidimensionnelles.

En cette période de crises mondiales et de profonde incertitude, le Canada et les États-Unis savent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre.

Aujourd’hui, plus que jamais, on doit se rappeler à quel point les partenariats comme le nôtre sont inestimables. On ne doit jamais tenir pour acquises la paix, la stabilité et l’amitié de longue date qui caractérisent la relation canado-américaine.

En 2023, les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis se sont élevés à plus de 1,3 mille milliards de dollars. 

Cela veut dire que plus de 3,5 milliards de dollars de biens et services ont traversé notre frontière chaque jour.

L’ALÉNA (maintenant l’ACEUM) a créé la plus vaste région de libre-échange au monde et aide à améliorer les conditions de vie dans nos trois pays membres.

Environ 80 % des biens canadiens exportés aux États-Unis sont directement intégrés dans les chaînes d’approvisionnement américaines.

Ici même, l’État de la Pennsylvanie exporte plus au Canada que dans ses quatre autres plus grands marchés étrangers réunis. 

Ces liens soutiennent des millions d’emplois dans les deux pays. 

Et quand l’économie est forte dans nos deux pays, cela avantage les 2 millions de membres de l’Union internationale. 

Alors, continuons de travailler ensemble, gouvernements, entreprises et syndicats. 

Créons des emplois tout en luttant contre les changements climatiques.

Veillons à ce que nos économies offrent des chances équitables à tout le monde et à chaque génération. 

Concentrons-nous sur les solutions qui aideront la classe moyenne et les gens qui travaillent fort pour en faire partie.

Travaillons ensemble pour favoriser des changements positifs et progressistes.

Depuis le début de nos démocraties, les progrès ne sont pas arrivés par hasard, et ils ne se poursuivront pas sans effort.

On doit donc se montrer à la hauteur de la situation – et on le fera.

Et on le fera ensemble.

Merci.