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  1. Nous, chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance de l’Atlantique Nord, sommes réunis à Washington pour souligner le 75e anniversaire de notre Alliance. Forgée pour préserver la paix, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est encore à ce jour l’Alliance la plus forte de l’histoire. En effet, nous sommes unis et solidaires devant une guerre d’agression brutale sur le continent européen et nous nous trouvons à une période cruciale pour notre sécurité. Nous réaffirmons le caractère immuable de notre lien transatlantique. L’OTAN demeure l’instance transatlantique unique, essentielle et indispensable pour les consultations, la coordination et la mobilisation relativement à toutes les questions touchant à notre sécurité individuelle et collective. L’OTAN est une alliance défensive. Nous réaffirmons notre engagement sans faille à nous défendre les uns les autres et à protéger chaque centimètre carré du territoire de l’Alliance, et ce en permanence, conformément à l’article 5 du Traité de Washington. Nous continuerons d’assurer notre défense collective face à toutes les menaces, quelle qu’en soit l’origine, en suivant une approche à 360 degrés pour mener à bien les trois tâches fondamentales de l’OTAN, à savoir la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises, et la sécurité coopérative. Nous sommes liés par des valeurs communes : la liberté individuelle, les droits de la personne, la démocratie et la primauté du droit. Nous adhérons au droit international ainsi qu’aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et sommes déterminés à préserver l’ordre international fondé sur des règles.
  2. Nous accueillons chaleureusement notre trente-deuxième et plus récente Alliée, la Suède. L’adhésion historique de la Finlande et de la Suède les rend plus sûres, et notre Alliance plus forte, notamment dans le Grand Nord et dans la mer Baltique. Chaque pays a le droit de choisir les arrangements de sécurité qu’il souhaite pour lui-même. Nous réaffirmons notre soutien à la politique de la porte ouverte de l’OTAN, conformément à l’article 10 du Traité de Washington.
  3. L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a fait voler en éclats la paix et la stabilité dans la région euro-atlantique  et gravement compromis la sécurité mondiale. La Russie reste la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés. Le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses expressions, est la menace asymétrique la plus directe à la sécurité de nos citoyens ainsi qu’à la paix et à la prospérité internationales. Les menaces avec lesquelles nous devons composer sont non seulement mondiales, mais aussi interdépendantes.
  4. La concurrence stratégique, l’instabilité omniprésente et les perturbations récurrentes définissent notre environnement de sécurité au sens large. Les conflits, la fragilité et l’instabilité en Afrique et au Moyen-Orient ont des répercussions directes sur notre sécurité et celle de nos partenaires. Lorsqu’elles se manifestent, ces tendances ont pour effet, entre autres, d’accroître les déplacements forcés et de contribuer à la traite des personnes et aux migrations irrégulières. Les activités de déstabilisation à grande échelle que mène l’Iran portent atteinte à la sécurité euro-atlantique. Les mesures déstabilisatrices de l’Iran ont des incidences sur la sécurité euro-atlantique. La République populaire de Chine (RPC) affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs. L’approfondissement du partenariat stratégique entre la Russie et la RPC, et leurs tentatives de se renforcer mutuellement pour saper et remodeler l’ordre international fondé sur des règles, est une source de profonde préoccupation. Nous sommes notamment exposés à des menaces hybrides, cybernétiques et spatiales, ainsi qu’à des activités malveillantes de la part d’acteurs étatiques et non étatiques.
  5. À l’occasion de ce 75e anniversaire, nous prenons de nouvelles mesures pour renforcer notre capacité de dissuasion et de défense, consolider notre soutien à long terme à l’Ukraine pour qu’elle puisse mener à bien son combat pour la liberté, et approfondir les partenariats de l’OTAN. Nous accueillons chaleureusement le président Zelenskyy de l’Ukraine et les dirigeants de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée et de l’Union européenne.
  6. Nous nous réjouissons que plus des deux tiers des Alliés aient respecté leur engagement de consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses annuelles de défense, et nous félicitons ceux qui ont dépassé ce seuil. Les Alliés intensifient leurs efforts à cet égard. En effet, les dépenses des Alliés européens et du Canada consacrées à la défense ont augmenté de 18 % en 2024, ce qui représente la plus forte hausse depuis des décennies. Ils investissent également davantage dans des capacités modernes et rehaussent leurs contributions aux opérations, aux missions et aux activités de l’OTAN. Nous réaffirmons notre détermination inébranlable à mettre pleinement en œuvre l’engagement en matière d’investissements de défense tel qu’adopté à Vilnius, et nous reconnaissons qu’il est urgent d’en faire davantage pour honorer de façon durable nos engagements en tant qu’Alliés de l’OTAN. Nous réitérons que, dans de nombreux cas, des dépenses supérieures à 2 % du PIB seront nécessaires afin de combler les lacunes existantes et de répondre aux exigences dans tous les domaines dans le contexte d’un ordre de sécurité de plus en plus contesté.
  7. Nous avons entrepris le plus grand renforcement de notre défense collective depuis une génération. Nous mettons en œuvre les décisions prises aux sommets de Madrid et de Vilnius visant à moderniser l’OTAN en vue d’une nouvelle ère de défense collective. Nous ne pouvons écarter la possibilité d’une attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale des Alliés. Nous avons renforcé notre capacité de dissuasion et de défense afin de prévenir toute possibilité d’agression de la part d’un adversaire potentiel. Nous continuons de renforcer les mesures de dissuasion et de défense de l’OTAN devant toutes les menaces et tous les défis, dans tous les domaines ainsi que dans de multiples orientations stratégiques, notamment dans la région euro-atlantique. Nous avons déployé des forces prêtes au combat sur le flanc oriental de l’OTAN, renforcé les défenses avancées et rehaussé la capacité de l’Alliance à soutenir rapidement tout Allié menacé. Nous avons mis en place une nouvelle génération de plans de défense de l’OTAN qui rendent l’Alliance plus forte et plus à même de dissuader et, si nécessaire, de se défendre contre tout adversaire potentiel, y compris à court ou sans préavis. Nous entendons fournir dans tous les domaines des forces à haut niveau de préparation, notamment aux fins de l’établissement d’une force de réaction alliée à la fois puissante et agile. Par ailleurs, nous accélérons la modernisation de notre défense collective, et à cet égard :
    • nous fournissons les forces, les capacités, les ressources et l’infrastructure nécessaires à nos nouveaux plans de défense afin d’être prêts à une défense collective de haute intensité et multidomaines. À cet égard, nous nous appuierons sur les progrès accomplis pour faire en sorte que l’augmentation des dépenses de défense nationale et du financement commun de l’OTAN soit à la mesure des défis posés par un ordre de sécurité plus contesté;
    • nous menons des entraînements et des exercices plus fréquents et à grande échelle dans le cadre de nos plans afin de démontrer notre capacité à défendre et à soutenir rapidement tout Allié menacé, notamment dans le cadre de l’exercice militaire Steadfast Defender 24, qui a été le plus important de l’OTAN depuis une génération;
    • nous prenons d’urgence des mesures visant à accroître nos capacités dans le cadre du processus OTAN de planification de défense (NDPP), y compris à court terme, en mettant d’abord l’accent sur les munitions décisives au combat et la défense aérienne et antimissile. À ce titre, nous accueillons favorablement les initiatives d’approvisionnement collectif et conjoint fondées sur nos besoins et éclairées par le NDPP. Nous accélérons également la transformation et l’intégration des nouvelles technologies et de l’innovation, notamment grâce à un plan visant à favoriser l’adoption des technologies, et nous modernisons notre capacité de surveillance aérienne;
    • nous renforçons le commandement et le contrôle de l’OTAN et attribuons des rôles clés de leadership dans les quartiers généraux nationaux;
    • nous favorisons le renforcement en consolidant notre capacité à déplacer, à renforcer, à approvisionner et à soutenir nos forces pour répondre aux menaces dans l’ensemble de l’Alliance, notamment par le truchement d’une logistique efficace et résiliente et par la mise en place de couloirs de mobilité;
    • nous lançons des formations et des entraînements à l’intention des forces terrestres avancées de l’OTAN en vue de les intégrer dans les nouveaux plans, notamment en continuant de renforcer nos défenses avancées sur le flanc oriental;
    • nous tirons pleinement parti de l’adhésion de la Finlande et de la Suède et des capacités  qu’elles apportent à l’Alliance, en les intégrant pleinement dans nos plans, nos forces et nos structures de commandement, notamment en établissant une présence de l’OTAN en Finlande;
    • nous accélérons l’intégration de l’espace dans nos activités de planification, d’exercices et d’opérations multidomaines, en particulier en renforçant les capacités du Centre spatial OTAN;
    • nous avons mis sur pied le Centre de cyberdéfense intégré de l’OTAN pour accroître la protection des réseaux et la connaissance de la situation et recourir au cyberespace en tant que domaine opérationnel en temps de paix, de crise et de conflit, et avons élaboré une politique pour améliorer la sécurité au sein des réseaux de l’OTAN;
    • nous avons amélioré la protection des infrastructures sous-marines critiques de même que notre capacité de dissuasion et de détection des menaces et de réaction à celles-ci, en nous employant notamment à établir le Centre maritime pour la sécurité des infrastructures sous-marines critiques;
    • nous investissons dans nos capacités de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire nécessaires pour intervenir efficacement dans tous les environnements;
    • nous avons accéléré la mise en œuvre des normes de l’OTAN et convenu des mesures nécessaires pour accroître et renforcer notre interopérabilité. 
  8. Nous sommes résolus à dissuader les acteurs hostiles et à nous défendre contre toutes les menaces aériennes et celles liées aux missiles en renforçant notre défense aérienne et antimissile intégrée (DAAI), en fonction d’une approche à 360 degrés. Nous avons actualisé la Politique de DAAI et nous continuerons d’accroître notre état de préparation, notre réactivité et notre intégration par l’entremise de diverses initiatives, comme la mise en œuvre du modèle de rotation de la DAAI dans l’ensemble de la région euro-atlantique, en mettant l’accent dans un premier temps sur le flanc oriental. Les Alliés sont déterminés à renforcer l’efficacité de la DAAI et à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’adapter à l’environnement de sécurité. À cet égard, nous sommes heureux d’annoncer que nous avons rehaussé la capacité opérationnelle de la défense antimissile balistique de l’OTAN. En effet, la mise en service du site antimissile AEGIS Ashore à Redzikowo, en Pologne, vient compléter les moyens déjà en place en Roumanie, en Espagne et en Türkiye. Les Alliés restent déterminés à mettre pleinement au point la défense antimissile balistique de l’OTAN, à poursuivre la défense collective de l’Alliance et à assurer une couverture et une protection complètes à l’ensemble des populations, du territoire et des forces des Européens de l’OTAN contre la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques. La défense antimissile peut compléter le rôle des armes nucléaires en matière de dissuasion, mais elle ne peut pas les remplacer. 
  9. La dissuasion nucléaire est la pierre angulaire de la sécurité de l’Alliance. L’objectif fondamental de la capacité nucléaire de l’OTAN est de préserver la paix, de prévenir la coercition et de dissuader l’agression. Tant qu’il y aura des armes nucléaires, l’OTAN restera une alliance nucléaire. L’OTAN réaffirme son adhésion à l’ensemble des décisions, des principes et des engagements quant à la dissuasion nucléaire, à la politique de contrôle des armes et aux objectifs de non-prolifération et de désarmement de l’OTAN, tels que décrits dans le Concept stratégique 2022 et le communiqué du Sommet de Vilnius de 2023. Le contrôle des armes, le désarmement et la non-prolifération apportent une contribution essentielle à la réalisation des objectifs de sécurité de l’Alliance, à la stabilité stratégique ainsi qu’à notre sécurité collective, et cela doit se poursuivre. L’OTAN reste déterminée à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la crédibilité, l’efficacité, la sûreté et la sécurité de sa mission de dissuasion nucléaire, notamment en modernisant ses capacités nucléaires, en renforçant sa capacité de planification et en s’adaptant au contexte, le cas échéant. 
  10. Le régime de dissuasion et de défense de l’OTAN repose sur une combinaison judicieuse d’armes nucléaires et conventionnelles ainsi que de moyens de défense antimissile, auxquels s’ajoutent des capacités spatiales et cybernétiques. Nous aurons recours à des outils militaires et non militaires de manière proportionnée, cohérente et intégrée afin de dissuader toutes les menaces pesant sur notre sécurité et de réagir de la manière, au moment et dans le contexte qui nous conviendront. 
  11. La coopération industrielle transatlantique pour la défense est un élément essentiel du régime de dissuasion et de défense de l’OTAN. Le renforcement de l’industrie de défense en Europe et en Amérique du Nord et la coopération industrielle accrue pour la défense entre les Alliés nous rendent plus aptes et mieux à même de répondre rapidement aux exigences des plans de défense de l’OTAN. Le tout sous-tend le soutien immédiat et durable des Alliés à l’Ukraine. Nous continuerons de réduire et d’éliminer, selon qu’il conviendra, les obstacles au commerce et à l’investissement dans le domaine de la défense entre les Alliés. En faisant fond sur le Plan d’action sur la production pour la défense adopté au Sommet de Vilnius en 2023, nous sommes résolus à en faire plus en tant qu’Alliés, notamment à renforcer l’industrie de défense dans l’ensemble de l’Alliance, à agir d’urgence pour fournir les capacités les plus essentielles et à réitérer notre appui à l’égard des normes de l’OTAN. À cette fin, nous avons convenu aujourd’hui d’un engagement en faveur de l’expansion de la capacité industrielle de l’OTAN. 
  12. La résilience à l’échelle nationale et collective est une base essentielle pour une dissuasion et une défense crédibles et pour l’accomplissement efficace des tâches fondamentales de l’Alliance dans le cadre d’une approche à 360 degrés. La résilience est une responsabilité nationale et un engagement collectif, ancrés dans l’article 3 du Traité de Washington. Le renforcement de l’état de préparation à la dissuasion et à la défense au plan national et à l’échelle de l’Alliance exige une approche pangouvernementale, une coopération entre les secteurs public et privé et des considérations relatives à la résilience de la société. Nous nous engageons à poursuivre les efforts que nous déployons actuellement pour renforcer la résilience nationale en intégrant la planification civile dans la planification de la défense nationale et collective en temps de paix comme en temps de crise et de conflit. Nous continuerons de renforcer notre résilience en améliorant la prise de conscience, l’état de préparation et les capacités collectives de l’Alliance face à tous les risques et dans tous les domaines, afin de répondre aux menaces stratégiques croissantes, y compris contre nos systèmes démocratiques, nos infrastructures critiques et nos chaînes d’approvisionnement. Nous emploierons les capacités nécessaires pour détecter l’ensemble des activités malveillantes, nous en défendre et y répondre. Nous prendrons également des mesures concrètes pour approfondir notre coopération avec nos partenaires engagés dans des efforts similaires, en particulier l’Union européenne. 
  13. Des acteurs étatiques et non étatiques recourent à des actions hybrides de plus en plus agressives contre les Alliés. Nous continuerons à nous préparer à faire face aux menaces et aux défis hybrides, à les décourager, à les contrer et à nous en défendre. Nous rappelons que les opérations hybrides menées contre les Alliés pourraient atteindre le niveau d’une attaque armée et conduire le Conseil à invoquer l’article 5 du Traité de Washington. 
  14. Nous continuerons de développer notre capacité individuelle et collective d’analyser et de contrer les opérations hostiles de désinformation et de mésinformation. L’OTAN travaille en étroite coordination avec les Alliés et les partenaires.  Nous avons renforcé nos mécanismes d’alerte et de partage et renforcé nos réponses communes, en particulier en matière de communication stratégique. 
  15. Nous nous réjouissons à la perspective de nous réunir avec le président Zelenskyy au sein du Conseil OTAN-Ukraine. Nous réaffirmons notre solidarité indéfectible envers le peuple ukrainien dans la défense héroïque de sa nation, de son territoire et de nos valeurs communes. Une Ukraine forte, indépendante et démocratique est vitale pour la sécurité et la stabilité de la région euro-atlantique. La lutte de l’Ukraine pour son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues contribue directement à la sécurité euro-atlantique. Nous saluons les annonces faites par les Alliés de doter l’Ukraine de systèmes de défense aérienne supplémentaires essentiels et d’autres ressources militaires. Pour aider l’Ukraine à se défendre aujourd’hui et à dissuader la Russie de commettre d’autres agressions dans le futur, nous avons :
    • décidé de mettre sur pied le NSATU [programme de formation et d’aide à la sécurité en faveur de l’Ukraine], chargé de coordonner la fourniture du matériel militaire et la formation offerte à l’Ukraine par les Alliés et les partenaires. Son objectif est d’inscrire l’aide à la sécurité à l’Ukraine sur une base durable, en assurant un soutien renforcé, prévisible et cohérent. Le NSATU, qui exercera ses activités dans les États alliés, appuiera l’autodéfense de l’Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies. En vertu du droit international, le NSATU ne fera pas de l’OTAN une partie au conflit. Il appuiera la transformation des forces de défense et de sécurité de l’Ukraine, ce qui ouvrira la voie à une intégration future de l’Ukraine au sein de l’OTAN;
    • annoncé notre engagement à appuyer à long terme la sécurité de l’Ukraine en fournissant à celle-ci de l’équipement militaire, de l’aide et de la formation afin de l’aider à se doter d’une force capable de vaincre l’agression russe. Au moyen de contributions proportionnelles, les Alliés ont l’intention de fournir un financement de base d’au moins 40 milliards d’euros au cours de l’année prochaine et de fournir à l’Ukraine un niveau durable d’aide à la sécurité pour lui permettre de l’emporter;
    • poursuivi la mise en place du JATEC [centre conjoint OTAN-Ukraine d’analyse, d’entraînement et de formation], un pilier important de la coopération pratique, afin de recenser et d’appliquer les enseignements de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine et d’accroître l’interopérabilité entre l’Ukraine et l’OTAN;
    • salué la décision du secrétaire général de nommer un haut représentant de l’OTAN en Ukraine. 
  16. Nous soutenons pleinement le droit de l’Ukraine de choisir ses propres dispositions de sécurité et de décider de son propre avenir, sans ingérence extérieure. L’avenir de l’Ukraine se trouve au sein de l’OTAN. L’Ukraine a amélioré son interopérabilité et son intégration politique par rapport à l’Alliance. Nous saluons les progrès concrets accomplis par l’Ukraine depuis le Sommet de Vilnius au chapitre des réformes démocratiques, économiques et sécuritaires qui s’imposent. Tandis que l’Ukraine poursuit ce travail vital, nous continuerons de l’appuyer sur la voie irréversible de l’adhésion à l’OTAN et de l’intégration euro-atlantique complète. Nous réaffirmons que nous serons en mesure d’inviter l’Ukraine à adhérer à l’Alliance lorsque les Alliés auront donné leur accord et que les conditions seront remplies. Conjuguées aux travaux en cours des Alliés, les décisions prises au sommet par l’OTAN et le Conseil OTAN-Ukraine constituent un pont vers l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Les Alliés continueront de soutenir les progrès accomplis par l’Ukraine en matière d’interopérabilité ainsi que les réformes supplémentaires dans les domaines de la démocratie et de la sécurité, que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN continueront d’évaluer dans le cadre du Programme national annuel adapté. 
  17. La Russie est la seule responsable de sa guerre d’agression contre l’Ukraine, une violation flagrante du droit international, y compris de la Charte des Nations Unies. Il ne peut y avoir d’impunité pour les exactions et les violations des droits de la personne commises par les forces et les autorités russes, les crimes de guerre et les autres violations du droit international. La Russie est responsable de la mort de milliers de civils et a causé des dommages considérables aux infrastructures civiles. Nous condamnons avec la plus grande fermeté les horribles attaques perpétrées par la Russie contre le peuple ukrainien, y compris contre des hôpitaux, le 8 juillet. La Russie doit immédiatement mettre fin à cette guerre et retirer complètement et sans condition toutes ses forces d’Ukraine, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Nous ne reconnaîtrons jamais l’annexion illégale par la Russie du territoire ukrainien, dont la Crimée. Nous exhortons également la Russie à retirer toutes ses troupes de la République de Moldavie et de la Géorgie, qui y sont déployées sans le consentement de ces deux pays. 
  18. La Russie cherche à redéfinir fondamentalement l’architecture de sécurité euro-atlantique.  La menace que la Russie fait peser sur l’OTAN dans tous les domaines perdurera à long terme. La Russie reconstitue et intensifie ses capacités militaires, et poursuit ses violations de l’espace aérien et ses activités de provocation. Nous sommes solidaires de tous les Alliés touchés par ces agissements. L’OTAN ne cherche pas la confrontation et ne constitue pas une menace pour la Russie. Nous restons disposés à maintenir des canaux de communication avec Moscou afin d’atténuer les risques et de prévenir une escalade. 
  19. Nous condamnons la rhétorique nucléaire irresponsable et les messages coercitifs connexes de la Russie, comme l’annonce du positionnement d’armes nucléaires au Bélarus, qui témoignent d’une attitude d’intimidation stratégique. La Russie a accru sa dépendance à l’égard des systèmes d’armes nucléaires et a continué de diversifier son arsenal, notamment en mettant au point de nouveaux systèmes nucléaires et en déployant des capacités de frappe à double capacité à courte et moyenne portée, autant d’éléments qui constituent une menace croissante pour l’Alliance. La Russie a violé, mis en œuvre de manière sélective et délaissé des obligations et des engagements de longue date en matière de contrôle des armes, compromettant ainsi l’architecture mondiale de contrôle, de désarmement et de non-prolifération. Nous nous opposons à toute mise en place d’armes nucléaires en orbite autour de la Terre, ce qui irait à l’encontre de l’article IV du Traité sur l’espace extra-atmosphérique et menacerait gravement la sécurité mondiale. Par ailleurs, nous sommes profondément préoccupés par des renseignements faisant état de l’utilisation d’armes chimiques par la Russie contre les forces ukrainiennes. 
  20. La Russie a également intensifié ses actions hybrides agressives contre les Alliés, y compris par le biais d’intermédiaires, dans le cadre d’une campagne menée dans toute la zone euro-atlantique.  Il s’agit notamment d’actes de sabotage, de violence et de provocations aux frontières des pays alliés, de l’instrumentalisation des migrations irrégulières, de cyberactivités malveillantes, d’interférences électroniques, de campagnes de désinformation et d’influences politiques malveillantes, ainsi que de coercition économique. Ces actions constituent une menace pour la sécurité des Alliés. C’est pourquoi nous avons décidé de prendre de nouvelles mesures pour contrer les menaces ou les actions hybrides de la Russie, individuellement et collectivement, et nous continuerons à coordonner étroitement nos efforts. Le comportement de la Russie ne dissuadera pas les Alliés de faire preuve de détermination et de soutenir l’Ukraine. Nous continuerons également à soutenir nos partenaires les plus exposés aux tentatives de déstabilisation de la Russie, afin qu’ils renforcent leur capacité de résistance face aux défis hybrides qui se posent également dans notre région du monde. 
  21. Nous sommes déterminés à faire obstacle aux actions agressives de la Russie et à nous y opposer, ainsi qu’à contrer sa capacité à mener des activités déstabilisatrices vis-à-vis de l’OTAN et de ses Alliés. Pour notre prochain sommet, nous élaborerons des recommandations sur l’approche stratégique de l’OTAN à l’égard de la Russie, en tenant compte de l’évolution de l’environnement de sécurité. 
  22. La lutte contre le terrorisme demeure essentielle à notre défense collective. Le rôle de l’OTAN dans la lutte contre le terrorisme contribue aux trois tâches fondamentales de l’Alliance et fait partie intégrante de l’approche à 360 degrés de l’Alliance en matière de dissuasion et de défense. Nous continuerons à nous défendre contre les menaces et défis posés par les terroristes et les organisations terroristes, à les contrer, à les décourager et à y répondre, en nous appuyant sur une combinaison de mesures de prévention, de protection et de neutralisation, avec détermination et fermeté, et dans un esprit de solidarité. Afin de renforcer encore le rôle de l’OTAN dans la lutte contre le terrorisme, nous avons entériné aujourd’hui les lignes directrices actualisées de l’OTAN sur la lutte contre le terrorisme et notre plan d’action actualisé sur le renforcement du rôle de l’OTAN dans la lutte de la communauté internationale contre le terrorisme. Ces documents guideront les travaux de l’Alliance en matière de lutte contre le terrorisme et recenseront les domaines clés dans lesquels nous devrons déployer des efforts à long terme. Nous nous félicitons du rôle joué à cet égard par le coordonnateur spécial du Secrétaire général pour la lutte contre le terrorisme. 
  23. Nous demandons instamment à tous les pays de ne fournir aucune forme d’aide à l’agression de la Russie. Nous condamnons tous ceux qui facilitent et prolongent ainsi la guerre de la Russie en Ukraine. 
  24. Le Bélarus continue de faciliter cette guerre en mettant à disposition son territoire et ses infrastructures. L’approfondissement de l’intégration politique et militaire du Bélarus par la Russie, y compris le déploiement de capacités et de personnels militaires russes avancés, a des incidences négatives sur la stabilité régionale et sur la défense de l’Alliance. 
  25. La République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) et l’Iran alimentent la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine en fournissant un soutien militaire direct à la Russie, sous forme notamment de munitions et de véhicules aériens sans équipage (VASE), ce qui a de graves incidences sur la sécurité euro-atlantique et compromet le régime mondial de non-prolifération. Nous condamnons fermement les exportations d’obus d’artillerie et de missiles balistiques de la Corée du Nord, qui constituent une violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, et nous notons avec une grande inquiétude le resserrement des liens entre la Corée du Nord et la Russie. Tout transfert de missiles balistiques et de technologies connexes par l’Iran à la Russie représenterait une escalade substantielle. 
  26. La Chine est quant à elle devenue un instrument décisif de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine grâce à son partenariat dit « sans limites » et à son soutien à grande échelle à la base industrielle de défense de la Russie. Ce soutien accroît la menace que la Russie fait peser sur ses voisins et sur la sécurité euro-atlantique.  Nous appelons la Chine, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies ayant la responsabilité particulière de défendre les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies, à cesser tout soutien matériel et politique à l’effort de guerre de la Russie. Cela inclut le transfert de matériaux à double usage, tels que les composants d’armes, les équipements et les matières premières qui servent d’intrants au secteur de la défense russe. La Chine ne peut pas permettre que soit menée la plus grande guerre de l’histoire récente en Europe sans que cela ait un effet négatif sur ses intérêts et sa réputation. 
  27. La Chine continue de poser des défis systémiques à la sécurité euro-atlantique.  Nous avons constaté des activités cybernétiques et hybrides malveillantes soutenues, y compris des activités de désinformation, émanant de ce pays. Nous appelons la Chine à respecter l’engagement qu’elle a pris d’agir de manière responsable dans le cyberespace. Nous sommes préoccupés par les développements dans les activités et les capacités de la Chine dans l’espace. Nous appelons la Chine à soutenir les efforts internationaux pour encourager des comportements responsables dans l’espace. La Chine continue d’étendre et de diversifier rapidement son arsenal nucléaire, avec davantage d’ogives et un plus grand nombre de vecteurs sophistiqués. Nous demandons instamment à la Chine d’entamer des discussions sur la réduction des risques stratégiques et de promouvoir la stabilité par la transparence. Nous restons ouverts à un engagement constructif avec elle, notamment pour instaurer une transparence réciproque en vue de sauvegarder les intérêts de sécurité de l’Alliance. Dans le même temps, nous renforçons notre conscience commune, nous améliorons notre résilience et notre état de préparation, et nous nous protégeons contre les tactiques coercitives de la Chine et les efforts visant à diviser l’Alliance. 
  28. Les partenariats de l’OTAN restent essentiels pour renforcer la stabilité, avoir une influence positive sur le contexte de sécurité mondial et faire respecter le droit international. Ils jouent un rôle important à l’appui des trois tâches fondamentales de l’OTAN et de son approche à 360 degrés en matière de sécurité. Nous continuerons de renforcer le dialogue politique et la coopération pratique avec nos partenaires dans le respect mutuel et en fonction des avantages et des intérêts mutuels des Alliés et des partenaires. Nous nous réunissons avec nos partenaires à l’occasion de ce sommet anniversaire, notamment pour marquer les 30 ans du Partenariat pour la paix (PPP) et du Dialogue méditerranéen (DM), ainsi que les 20 ans de l’Initiative de coopération d’Istanbul (ICI). Nous remercions nos partenaires d’avoir apporté une importante contribution aux opérations et missions de l’OTAN. Nous saluons les efforts déployés par la Moldavie pour poursuivre ses réformes démocratiques, tout comme ceux de la Bosnie-Herzégovine dans le cadre de son intégration européenne; nous sommes déterminés à soutenir leurs capacités de sécurité et de défense et à renforcer leur capacité à contrer les menaces hybrides. Nous renforçons également nos engagements avec nos interlocuteurs existants et potentiels au-delà de la zone euro-atlantique lorsque cela pourrait renforcer notre sécurité mutuelle. 
  29. L’Union européenne reste un partenaire unique et essentiel pour l’OTAN. La coopération entre l’OTAN et l’UE a atteint des niveaux sans précédent. La coopération pratique a été renforcée et élargie, notamment dans le cadre de quatre nouveaux dialogues structurés sur l’espace, le cyberespace, le climat et la défense, ainsi que sur les technologies émergentes et perturbatrices. Dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, la coopération entre l’OTAN et l’UE a gagné en importance. L’OTAN reconnaît l’importance pour l’Europe de se doter d’une défense plus forte et plus performante, qui, en étant complémentaire de l’OTAN et interopérable avec elle, contribuera positivement à la sécurité transatlantique et mondiale. La mise en place de capacités de défense cohérentes, complémentaires et interopérables, afin d’éviter les doubles emplois inutiles, est essentielle dans le cadre de nos efforts conjoints visant à rendre la zone euro-atlantique  plus sûre. Pour le partenariat stratégique entre l’OTAN et l’UE, il est essentiel que les Alliés non-membres de l’UE participent pleinement aux efforts de défense de l’UE. Nous continuerons de renforcer notre partenariat stratégique dans un esprit d’ouverture mutuelle, de transparence, de complémentarité et de respect des différents mandats, de l’autonomie décisionnelle et de l’intégrité institutionnelle des deux organisations, comme convenu par les deux organisations. Nous avons hâte de collaborer étroitement avec les nouveaux dirigeants de l’UE sur la base de notre coopération de longue date. 
  30. Nous rencontrerons les dirigeants de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la République de Corée et de l’Union européenne pour discuter des difficultés communes en matière de sécurité et des domaines de coopération. La région indopacifique est importante pour l’OTAN, étant donné que les développements dans cette région ont une incidence directe sur la sécurité euro-atlantique. Nous nous réjouissons de la contribution continue de nos partenaires de l’Asie-Pacifique à la sécurité euro-atlantique. Nous renforçons le dialogue pour surmonter les obstacles interrégionaux et notre coopération pratique, y compris au moyen de projets phares dans les domaines du soutien à l’Ukraine, de la cyberdéfense, de la lutte contre la désinformation et de la technologie. Ces projets amélioreront notre capacité de travailler ensemble à des intérêts communs en matière de sécurité. 
  31. Les régions des Balkans occidentaux et de la mer Noire revêtent une importance stratégique pour l’Alliance. Nous demeurons fermement déterminés à assurer leur sécurité et leur stabilité. Nous continuerons de renforcer notre dialogue stratégique et notre coopération pratique avec les Balkans occidentaux afin d’appuyer les réformes, la paix et la sécurité régionales et de contrer l’influence malveillante, y compris la désinformation, les menaces hybrides et les cybermenaces que posent les acteurs étatiques et non étatiques. Les valeurs démocratiques, la primauté du droit, les réformes nationales et les bonnes relations entre voisins sont essentielles à la coopération régionale et à l’intégration euro-atlantique , et nous espérons que les progrès se poursuivront à cet égard. Nous demeurons déterminés à poursuivre l’engagement de l’OTAN dans les Balkans occidentaux, y compris par l’entremise de la Force pour le Kosovo dirigée par l’OTAN. Nous réaffirmons notre soutien continu aux efforts régionaux des Alliés en vue de maintenir la sécurité, la sûreté, la stabilité et la liberté de navigation dans la région de la mer Noire, y compris, le cas échéant, dans le cadre de la Convention de Montreux de 1936. Nous accueillons favorablement la mise en place, par les trois Alliés du littoral, du groupe de travail sur les mesures de lutte contre les mines de la mer Noire. Nous continuerons à surveiller et à évaluer l’évolution de la situation dans la région et nous améliorerons notre connaissance de la situation, en mettant particulièrement l’accent sur les menaces à notre sécurité et les possibilités de collaboration étroite avec nos partenaires dans la région, le cas échéant. L’OTAN appuie les aspirations euro-atlantique s des pays intéressés dans cette région. 
  32. La région au sud de l’OTAN offre des possibilités de coopération sur des questions d’intérêt mutuel. Grâce à nos partenariats, nous cherchons à accroître la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient et en Afrique et ainsi à contribuer à la paix et à la prospérité dans la région. À Vilnius, nous avons lancé une réflexion approfondie sur les menaces, les difficultés et les possibilités dans le Sud. Nous avons donc adopté aujourd’hui un plan d’action à l’égard d’une approche solide, stratégique et axée sur les résultats en ce qui concerne notre région du Sud, qui sera mis à jour régulièrement. Nous avons invité le secrétaire général à désigner un représentant spécial pour la région du Sud qui servira de personne-ressource de l’OTAN pour la région et coordonnera les efforts de l’OTAN. Nous renforcerons notre dialogue, notre sensibilisation, notre visibilité et nos instruments de coopération existants, comme l’initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité se rapportant à la défense, le pôle pour le Sud et le Centre régional OTAN – Initiative de coopération d’Istanbul, établi au Koweït. De concert avec le Royaume hachémite de Jordanie, nous avons convenu d’ouvrir un bureau de liaison de l’OTAN à Amman. En nous appuyant sur le succès de la mission OTAN en Iraq et sur la demande des autorités irakiennes, nous avons élargi la portée de notre soutien aux institutions de sécurité irakiennes et nous poursuivrons nos engagements dans le cadre de la mission. 
  33. Nous avons accéléré la transformation de l’OTAN pour faire face aux menaces actuelles et futures et pour conserver notre avance technologique, y compris par l’expérimentation et l’adoption plus rapide des technologies émergentes, et par la transformation numérique. À cette fin, nous mettrons en œuvre notre stratégie révisée sur l’intelligence artificielle et nos nouvelles stratégies sur les technologies quantiques et les biotechnologies, et nous continuerons de promouvoir les principes d’utilisation responsable qui sous-tendent nos travaux. Nous nous appuierons également sur le succès de l’accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord (DIANA) et du Fonds OTAN pour l’innovation pour continuer à investir dans nos écosystèmes d’innovation. Nous suivons de près les avancées technologiques sur le champ de bataille en Ukraine et nous lançons de nouvelles initiatives en matière d’innovation avec nos partenaires ukrainiens. 
  34. Nous continuerons d’intégrer les questions relatives aux changements climatiques dans tous nos travaux fondamentaux et nous intensifierons nos efforts en matière de sécurité énergétique. Les changements climatiques constituent un défi majeur qui a de profondes répercussions sur notre sécurité. L’OTAN reste déterminée à devenir une organisation internationale d’avant-garde dans la compréhension et l’atténuation des effets des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes sur la sécurité. L’énergie est un catalyseur important dans les travaux fondamentaux et les opérations militaires de l’OTAN. Nous sommes déterminés à fournir à nos forces militaires un approvisionnement en énergie durable, sûr et résilient, notamment en carburant. L’OTAN et ses Alliés s’adaptent à la transition énergétique de manière cohérente et coordonnée. En adaptant l’Alliance à la transition énergétique en cours, nous garantirons la capacité, l’efficacité et l’interopérabilité militaires. 
  35. Nous sommes déterminés à intégrer les ambitieux programmes de l’OTAN sur les femmes, la paix et la sécurité ainsi que sur la sécurité humaine dans toutes les tâches essentielles. Aujourd’hui, nous avons approuvé une politique mise à jour sur les femmes, la paix et la sécurité, qui améliorera l’intégration des points de vue tenant compte des différences entre les sexes dans l’ensemble des activités et des structures de l’OTAN et fera progresser l’égalité des sexes au sein de l’Alliance, ce qui permettra à l’OTAN de renforcer les interventions face aux grands problèmes en matière de sécurité. Nous poursuivrons également le renforcement de notre approche en matière de sécurité humaine en ce qui concerne la protection des civils et des biens culturels. À une époque où le droit international et les normes fondamentales sont contestés, nous demeurons pleinement engagés à l’égard du droit humanitaire international. 
  36. Nous rendons hommage à toutes les personnes qui travaillent sans relâche pour garantir notre sécurité collective et à celles qui ont sacrifié leur vie ou qui ont été blessées pour assurer notre sécurité et celle de leur famille. 
  37. Il y a 75 ans, l’OTAN a été fondée pour préserver la paix et promouvoir la stabilité dans la zone euro-atlantique.  Nous demeurons déterminés à protéger notre milliard de citoyens, notre liberté et notre démocratie et à défendre notre territoire. Notre alliance a résisté à l’épreuve du temps. Les décisions que nous avons prises feront en sorte que l’OTAN demeure la pierre angulaire de notre sécurité commune. Nous tenons à remercier le secrétaire général Jens Stoltenberg du leadership extraordinaire dont il a fait preuve pendant une décennie à la tête de notre Alliance, pendant des périodes difficiles. Nous nous engageons à appuyer pleinement son successeur, Mark Rutte. 
  38. Nous exprimons notre reconnaissance aux États-Unis d’Amérique pour la généreuse hospitalité qu’ils nous ont offerte. Nous avons hâte de nous rencontrer de nouveau lors de notre prochain sommet à La Haye, aux Pays-Bas, en juin 2025, suivi d’une réunion en Türkiye.

Engagement à l’égard d’une assistance à la sécurité à long terme pour l’Ukraine

  1. Aujourd’hui, nous affirmons notre engagement indéfectible envers l’Ukraine en tant qu’État souverain, démocratique et indépendant. Pour y arriver, l’Ukraine a besoin de notre soutien à long terme. Depuis le début de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, les Alliés ont fourni un soutien politique, économique, militaire, financier et humanitaire sans précédent, y compris une aide militaire d’environ 40 milliards d’euros par année. Les Alliés ont également mis leur capacité industrielle de défense à la disposition de l’Ukraine pour répondre à ses besoins. Tout cela a un effet considérable et permet à la population ukrainienne de se défendre efficacement et de causer des dommages réels et graves à la Russie. 
  2. Nous affirmons notre détermination à soutenir l’Ukraine dans la mise sur pied d’une force capable de vaincre l’agression russe aujourd’hui et de la décourager à l’avenir. À cette fin, en tenant compte des besoins de l’Ukraine, de nos procédures budgétaires nationales respectives et des accords de sécurité bilatéraux que les Alliés ont conclus avec l’Ukraine, nous avons l’intention de fournir un financement de base d’au moins 40 milliards d’euros au cours de la prochaine année et d’apporter à l’Ukraine des niveaux durables d’assistance à la sécurité pour qu’elle triomphe. Les chefs d’État et de gouvernement réévalueront les contributions des Alliés lors des prochains sommets de l’OTAN, à compter du sommet de l’OTAN de 2025 à La Haye. 
  3. Notre engagement englobe les coûts liés à la fourniture d’équipement militaire, à l’assistance et à la formation à l’intention de l’Ukraine, y compris ce qui suit :
    • achat d’équipement militaire pour l’Ukraine;
    • soutien en nature donné à l’Ukraine;
    • coûts liés à l’entretien et au transport de l’équipement militaire pour l’Ukraine et à la logistique connexe;
    • coûts de la formation militaire à l’intention de l’Ukraine;
    • coûts opérationnels associés à la fourniture d’un soutien militaire à l’Ukraine;
    • investissements et soutien dans l’infrastructure de défense et l’industrie de la défense de l’Ukraine;
    • ensemble des contributions aux fonds de fiducie de l’OTAN pour l’Ukraine, y compris l’aide non létale. 
  4. Tout le soutien des Alliés à l’Ukraine selon les critères susmentionnés compterait, qu’il soit fourni par l’entremise de l’OTAN, d’un moyen bilatéral, multilatéral ou par tout autre moyen. Pour favoriser un partage équitable du fardeau, les Alliés chercheront à respecter cet engagement au moyen de contributions proportionnelles, y compris en tenant compte de leur part du produit intérieur brut au sein de l’Alliance. 
  5. Deux fois par année, les Alliés présenteront à l’OTAN un rapport sur le soutien fourni dans le cadre de cet engagement; le premier rapport comprendra les contributions versées après le 1er janvier 2024. En fonction de ces rapports, le secrétaire général donnera un aperçu aux Alliés de toutes les contributions déclarées. 
  6. En plus du soutien militaire couvert par cet engagement, les Alliés ont l’intention de continuer à fournir un soutien politique, économique, financier et humanitaire à l’Ukraine.