Transcription - Enquête en cours sur les activités criminelles violentes liées au gouvernement de l’Inde
Enquête en cours sur les activités criminelles violentes liées au gouvernement de l’Inde
Le Canada est un pays fondé sur la primauté du droit, et la protection de ses citoyens est cruciale. Voilà pourquoi nous avons réagi lorsque nos responsables de l’application de la loi et des services de renseignement ont à nouveau fait état d’allégations crédibles selon lesquelles des agents du gouvernement de l’Inde étaient directement impliqués dans l’assassinat d’un citoyen canadien, Hardeep Singh Nijjar, au Canada.
Nous avons partagé nos inquiétudes avec le gouvernement de l’Inde et lui avons demandé de travailler avec nous pour faire la lumière sur cet important enjeu. En même temps, les services de police et les organismes de sécurité ont utilisé tous leurs outils pour assurer la sécurité des Canadiens.
Aujourd’hui, étant donné les nouvelles preuves présentées par la GRC, nous prenons des mesures additionnelles pour protéger les Canadiens.
Comme l’a indiqué le commissaire de la GRC, il existe des preuves irréfutables que des agents du gouvernement de l’Inde se livrent à des activités qui constituent une menace réelle pour la sécurité publique. Il s’agit entre autres du recours à des techniques clandestines de collecte de renseignements, de comportements coercitifs visant des Canadiens d’origine sud-asiatique et de la perpétration de plus d’une dizaine d’actes menaçants et violents, dont un meurtre. Cela est inacceptable.
Bien que la GRC et nos responsables de la sécurité nationale aient tenté de collaborer sur cette question avec le gouvernement de l’Inde et leurs homologues chargés de l’application de la loi, ils se sont heurtés à des refus successifs. C’est pourquoi, cette fin de semaine, les autorités canadiennes ont pris une mesure extraordinaire. Ils ont rencontré des responsables indiens pour leur faire part des éléments de preuve de la GRC selon lesquels six agents du gouvernement de l’Inde sont des personnes d’intérêt dans le cadre d’activités criminelles. Malgré des demandes répétées auprès du gouvernement de l’Inde, ce dernier a décidé de ne pas collaborer.
Étant donné le fait que le gouvernement de l’Inde refuse toujours de coopérer, ma collègue, la ministre Joly, n’avait qu’un seul choix. Aujourd’hui, elle a émis un avis d’expulsion pour ces individus. Ils doivent quitter le Canada. Ils ne seront plus en mesure d’agir à titre de diplomates au Canada, ni d’entrer à nouveau au Canada, peu importe la raison.
Soyons clairs. Les preuves présentées par la GRC ne peuvent être ignorées. Elles conduisent à une seule conclusion. Il faut mettre un terme aux activités criminelles qui continuent de menacer la sécurité publique au Canada. C’est pourquoi nous avons agi, parce que nous défendrons toujours et avant tout le droit des Canadiens à se sentir en sécurité dans leur propre pays. Nous ne tolérerons jamais qu’un gouvernement étranger menace et tue des citoyens canadiens sur notre territoire, ce qui constitue une violation fondamentalement inacceptable de la souveraineté du Canada et du droit international.
À nouveau, nous demandons au gouvernement de l’Inde de coopérer avec nous sur cette enquête, de mettre fin à son inaction et à la rhétorique trompeuse, de reconnaître la crédibilité et la sévérité des preuves et des informations que nous avons partagées jusqu’à maintenant et de réitérer de façon claire que sa position sur les positions extrajudiciaires à l’étranger sera désormais sans équivoque alignée avec le droit international.
Le Canada va toujours défendre l’État de droit et les principes fondamentaux sur lesquels s’appuient les sociétés libres et démocratiques. Nous incitons le gouvernement de l’Inde à en faire de même.
Je sais que les événements de l’année dernière et les révélations d’aujourd’hui secouent de nombreux Canadiens, en particulier ceux de la communauté indo-canadienne et sikhe. Beaucoup d’entre vous sont en colère, bouleversés et effrayés. Je vous comprends tout à fait. Par contre, il ne devrait pas en être ainsi. Le Canada et l’Inde ont une longue et riche tradition de relations interpersonnelles, d’affaires et de commerce. Mais nous ne pouvons pas accepter ce que nous voyons en ce moment. Le Canada respecte pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Inde. Nous attendons du gouvernement de l’Inde qu’il en fasse de même pour le Canada.
En tant que premier ministre, il est de mon devoir de rassurer ceux qui estiment que leur sécurité a été compromise, mais surtout, de prendre les mesures qui s’imposent et de ne jamais hésiter à faire le nécessaire pour protéger les Canadiens. Et c’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui.