Transcription - Allocution à la suite de la réunion des premiers ministres sur les relations canado-américaines
Allocution à la suite de la réunion des premiers ministres sur les relations canado-américaines
Je veux remercier le premier ministre Doug Ford et tous les premiers ministres qui se sont joints à moi aujourd’hui pour aborder cet enjeu crucial qu’est l’importance d’être unis pour défendre le Canada, défendre notre souveraineté alors qu’on fait face à la menace de tarifs de la part de l’administration qui prendra bientôt le pouvoir à Washington.
Au terme d’une rencontre très productive, on a des objectifs communs, une même compréhension de la situation et une volonté d’unir nos forces pour affronter la suite. Parce qu’on ne se le cachera pas : les droits de douane que propose la prochaine administration pour nuire au Canada nuiraient aussi aux Américains. Ils mettraient des emplois américains en danger. Tout comme notre sécurité collective. Ils feraient augmenter les coûts, à un moment où les gens ont tout simplement besoin d’une pause bien méritée. Et – et c’est probablement le plus important – ils ne sont d’aucune utilité. Notre relation commerciale fait l’envie du monde entier, et ce qu’il y a de mieux à faire est de la renforcer.
Pendant le premier mandat de l’administration Trump, on a négocié ensemble un nouvel accord commercial, plus d’emplois, plus de richesses, plus d’occasions des deux côtés de la frontière. Il est évident que cet accord est grandement avantageux pour toutes les parties. Aujourd’hui, l’électricité canadienne alimente des millions d’entreprises et de foyers américains chaque année. Plus de 4 millions de barils de pétrole sont expédiés chaque jour à des raffineries spécialement conçues pour accueillir le pétrole brut canadien, ce qui crée de bons emplois autant pour les Canadiens que pour les Américains.
Surtout, si des droits de douane étaient appliqués sur le pétrole canadien, le prix de l’essence pourrait augmenter de 0,75 $ le gallon, aux États-Unis. En plus de cela, on fournit aux États-Unis l’équivalent de 84 milliards de dollars de minéraux par année pour leurs industries de la défense, de l’automobile et de l’agriculture. Sans cela, il faudrait qu’ils s’approvisionnent dans des pays comme la Russie ou la Chine. Ce qu’on veut, c’est de miser sur ces atouts. On veut de l’entraide entre nos pays dans les périodes difficiles, comme le font nos courageux pompiers en Californie en ce moment et comme les Américains l’ont fait dans le passé, lors de catastrophes naturelles chez nous.
On est tous d’accord : il faut travailler ensemble pour défendre les relations entre le Canada et les États-Unis qui ont été la source de tant de prospérité pour nos deux pays.
J’ai parlé au président élu plusieurs fois depuis l’été dernier. J’ai été le premier dirigeant du G7 à m’asseoir avec M. Trump après son élection pour discuter de certaines préoccupations qu’il avait soulevées. Pour y donner suite, on a consacré plus de 1 milliard de dollars afin d’améliorer encore plus la sécurité à notre frontière commune et de sévir contre le commerce de drogues illicites et la traite de personnes. Tout cela étant dit, si l’administration américaine décidait d’instaurer ses droits de douane malgré tout, on y répondrait avec force et détermination.
On ne va pas rester les bras croisés, on va démontrer ce que les entrepreneurs, les travailleurs et les économistes des deux côtés de la frontière savent très bien : que dans une guerre commerciale, il n’y a pas de gagnants.
Les Canadiens ne méritent pas ces droits de douane, et je crois que les Américains ne devraient pas les envisager non plus. Nous aimons ce pays. Les Canadiens aiment ce pays. Et je ne vais jamais arrêter, on ne va jamais arrêter, nous les premiers ministres canadiens, de défendre le Canada contre quiconque lui voudrait du mal. Le Canada est un pays accueillant, inclusif, innovateur et ambitieux. On a une abondance de ressources, des paysages d’une beauté à couper le souffle et une population formée de gens venus du monde entier pour bâtir un pays dont l’identité sans égale vaut la peine d’être aimée, célébrée et défendue.
On a notre propre identité, notre propre histoire et nos propres valeurs. On est d’ailleurs le seul membre de la francophonie sur un continent où habitent des centaines de millions d’anglophones, et avec ça vient toute une histoire et une culture distinctes qu’on va toujours protéger.
S’il est vrai qu’aucun pays n’est parfait, je crois que le Canada est le meilleur pays sur Terre et que ni moi ni la grande majorité de notre grande famille de 41 millions de personnes ne voudrions vivre ailleurs. Et c’est pourquoi j’ai tenu à ce qu’on se réunisse ici aujourd’hui – le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires – pour, de concert avec les entreprises, le milieu syndical et la société civile, défendre les intérêts du Canada.
Merci à tous d’être ici. Et tout particulièrement aux premiers ministres.