Transcription - Le PM Trudeau prononce un discours et répond aux questions au terme du Sommet du G7 à Charlevoix
Le PM Trudeau prononce un discours et répond aux questions au terme du Sommet du G7 à Charlevoix
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Bonjour à tous, hello. Merci d’être des nôtres. Avant d’aller plus loin, je tiens à remercier tout spécialement les gens de la région qui ont contribué à la réussite de ce sommet. J’avais déjà dit que nous avions choisi Charlevoix en raison de ceux qui y vivent. Je voulais que les dirigeants et leur équipe fassent l’expérience de l’accueil légendaire des gens de la région et c’est exactement ce dont j’ai été témoin au cours des derniers jours.
Merci à tous les membres de la communauté, aux intervenants locaux, à l’équipe du Manoir Richelieu, aux représentants gouvernementaux ainsi qu’à tous les Canadiens qui ont assuré le bon déroulement de ce sommet.
Et finalement, merci aux communautés autochtones avec qui nous avons travaillé étroitement tout au long du processus.
Nous sommes sur le point de conclure un sommet du G7 très fructueux ici, dans Charlevoix. Ce sommet avait pour objectif premier de relever des défis réels et universels et de trouver des solutions durables qui permettront d’apporter des changements concrets dans la vie des gens. Je suis heureux d’annoncer que nos sept pays ont diffusé un communiqué conjoint.
(Applaudissements)
Les discussions que nous avons tenues avaient pour toile de fond l’évolution rapide de l’économie et l’anxiété grandissante de la classe moyenne à l’égard de la hausse de l’inégalité, de l’automatisation et de l’égalité des chances – une anxiété qui a érodé la confiance de nos citoyens dans la capacité de nos institutions de venir en aide aux travailleurs.
En prévision du Sommet, le Canada a établi cinq thèmes généraux pour nous aider à nous attaquer aux causes fondamentales de ce défi économique central auquel nous sommes tous confrontés. Nous avons parlé d’investir dans une croissance qui profite à tout le monde et de préparer les gens aux emplois de l’avenir. Nous avons réitéré notre engagement à promouvoir l’égalité des sexes et à travailler ensemble à l’égard des changements climatiques, des océans et de l’énergie propre. Nous avons aussi parlé de la nécessité de défendre nos démocraties contre les menaces étrangères et de bâtir un monde plus pacifique et sûr. Nous sommes déterminés à prendre des mesures concrètes pour défendre nos systèmes démocratiques contre les menaces étrangères ainsi que des mesures concertées pour identifier ceux qui nous veulent du tort et leur demander de rendre des comptes.
Nous avons, bien évidemment, des opinions différentes quant à la façon de procéder. En effet, chaque dirigeant présente un point de vue différent, et parfois divergent, concernant la voie à suivre. Toutefois, les dirigeants sont arrivés dans Charlevoix prêts à se retrousser les manches et à mettre la main à la pâte, et c’est exactement ce que nous avons fait.
Je sais que vous avez entendu parler des discussions fermes que nous avons tenues sur le commerce et, plus précisément, les droits de douane américains. J’ai réitéré au président Trump que ces droits risquent de nuire à l’industrie et aux travailleurs des deux côtés de la frontière. Je suis prêt à collaborer étroitement avec le président pour régler ce différend rapidement, mais, comme je l’ai dit constamment, je protégerai toujours les travailleurs canadiens et les intérêts du Canada.
Nous avons réalisé de véritables progrès dans un vaste éventail de dossiers au cours des derniers jours. J’en ai beaucoup à dire sur ce sujet, mais je vais me limiter à quelques réalisations clés.
Nous avons d’abord mis sur pied le Conseil consultatif sur l’égalité des sexes, qui avait pour mandat d’intégrer l’égalité des sexes aux thèmes, aux activités et aux résultats de ce sommet. Nous espérons que le G7 de Charlevoix marquera le début d’une nouvelle tradition qui fait de l’égalité des sexes l’une de ses grandes priorités, et la France, qui nous succédera à la présidence l’année prochaine, nous a confirmé qu’elle allait poursuivre cette approche et ce combat.
Au Canada, comme partout dans le monde, la croissance de l’économie qui a été observée au cours des dernières décennies est en grande partie attribuable aux femmes qui sont entrées sur le marché du travail et qui l’ont transformé. Alors, si nous voulons réellement contrer la faible croissance économique chronique, l’écart des revenus et les inégalités sociales, atteindre la véritable égalité des sexes doit faire partie de nos objectifs au même titre que l’économie ou l’environnement, et c’est exactement ce que nous avons fait lors de ce sommet.
Aujourd’hui, je suis ravi d’annoncer que le Canada, l’Union européenne, l’Allemagne, le Japon, le Royaume‑Uni, la France et la Banque mondiale investiront près de 4 milliards de dollars pour veiller à ce que les femmes et les filles dans les pays touchés par une crise ou un conflit ou dans les États fragiles aient accès à une éducation de qualité. Il s’agit du plus important investissement unique en son genre. L’éducation est un élément essentiel de la lutte pour l’égalité des sexes. Elle donne aux filles les outils dont elles ont besoin pour prendre leurs propres décisions au sujet de leur avenir et vivre la vie qu’elles désirent. Lorsque les femmes et les filles ont des chances égales d’apprendre, de se perfectionner et de réussir, c’est leur communauté en entier qui en profite. Et je crois que cet investissement historique dans l’éducation des filles témoigne de notre détermination commune de faire de l’égalité des sexes une grande priorité, pas seulement cette année, mais tous les ans.
En outre, nous avons accueilli favorablement l’annonce faite par les institutions de financement du développement de tous les États du G7 selon laquelle elles effectueront des investissements considérables pour accroître la participation économique et l’autonomisation des femmes dans les pays en développement. Voilà un exemple de ce que nous pouvons accomplir ensemble.
Déterminés à éradiquer la pollution par le plastique, cinq d’entre nous ont convenu d’établir une charte sur le plastique. Cette charte constitue une étape importante vers l’adoption d’un cycle de vie économique dans le cadre duquel tous les plastiques seraient recyclés et réutilisés. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour l’environnement, mais aussi pour les entreprises qui bénéficieraient d’une réduction des coûts associés à l’utilisation du plastique.
Le Canada investira également 100 millions de dollars pour éliminer la pollution par le plastique dans nos océans à l’échelle mondiale. Pour protéger nos océans, nous avons convenu d’adopter le Plan d’action du G7 pour des mers et des océans sains et des communautés côtières résilientes. Les pays en développement, y compris les petits États insulaires, sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques. Les pays du G7 ont un rôle à jouer pour aider ces pays à lutter contre les changements climatiques et à en atténuer les effets; ces efforts vont de pair avec ceux qui sont déployés pour assurer la santé de nos littoraux et de nos océans. Dans le cadre de cette initiative, le Canada investira 162 millions de dollars pour aider à bâtir des communautés et des littoraux solides et résilients. Cela comprendra les efforts déployés pour reconstruire en mieux les régions touchées par des événements météorologiques extrêmes et aider à développer l’infrastructure d’énergie renouvelable.
Enfin, nous avons tenu une discussion approfondie sur l’avenir de l’économie. L’innovation change la façon dont nous vivons et travaillons et présente de nouveaux défis et de nouvelles possibilités pour les travailleurs. L’une des leçons importantes que nous avons tirées lors du Sommet de cette année est la nécessité de favoriser une culture d’apprentissage continu pour faire en sorte que le prochain emploi soit aussi un meilleur emploi.
Nous reconnaissons en outre la nécessité d’adopter de nouveaux moyens de mesurer la croissance économique. Si nous voulons bâtir des économies qui profitent à tout le monde, il est essentiel que nous nous dotions des bons outils pour suivre les progrès et corriger certaines des lacunes de notre approche actuelle.
Mes chers amis, le Sommet des dirigeants tire à sa fin et la présidence du Canada se poursuit jusqu’à la fin de l’année. Au cours des derniers jours, les dirigeants ont pris sept engagements, appelés les Engagements de Charlevoix, qui s’ajoutent au communiqué portant sur une foule de sujets. Nous avons l’intention de poursuivre l’élan donné au cours des derniers jours ainsi que les progrès réalisés jusqu’à présent.
À une époque définie par l’incertitude entourant les changements auxquels notre monde est confronté, les tribunes comme celles-ci revêtent une importance encore plus grande. Elles nous donnent l’occasion d’unir nos forces et, parfois, de régler nos différends. Face aux grands défis d’aujourd’hui, les pays qui ont connu jusqu’ici des réussites importantes sur le plan économique, se doivent de faire front commun et de promouvoir les valeurs qui sont à la base de notre succès.
Je quitte ce sommet inspiré par les discussions auxquelles j’ai participé et toujours aussi convaincu de la nécessité de travailler ensemble pour relever nos défis communs. Encore une fois, merci d’avoir été des nôtres ici, dans Charlevoix.
Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
QUESTION : Bonjour, Monsieur le Premier Ministre. Je me demandais si vous pouviez répondre à cette question en anglais et en français. Le communiqué n’a pas encore été diffusé, mais des sources crédibles, notamment la chancelière Merkel, nous disent que vous êtes parvenus à un compromis en ce qui concerne le commerce et les droits de douane. Je voulais savoir si vous pouviez faire le lien entre ces propos et les commentaires formulés par le président Trump au moment de son départ, qui commencent comme suit « Les États-Unis sont dupés depuis des décennies. Nous sommes la tirelire de laquelle tout le monde tente de soutirer de l’argent » et qui se terminent comme suit « il y a deux menaces précises et il faut que ça arrête, sinon nous allons cesser nos échanges avec eux », le terme « eux » renvoyant aux personnes qui n’alignent pas leurs pratiques commerciales sur les intérêts des États-Unis; il a conclu en disant que si vous prenez des mesures de rétorsion contre les droits sur l’acier et l’aluminium, vous commettriez une erreur.
Alors, ma question est la suivante : quelle importance revêt ce consensus si le président choisit de proférer de telles menaces au moment de quitter la ville?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Le président continuera de dire ce qu’il veut à différentes occasions. Cette fin de semaine nous avons uni nos forces et nous nous sommes retroussés les manches pour parvenir à un consensus dans un vaste éventail de dossiers, notamment la création d’une économie profitable à tout le monde, l’inclusion des femmes et des filles, la prise de mesures audacieuses pour protéger notre environnement, et la préparation de nos citoyens aux emplois de l’avenir. Il s’agit de défis que partagent nos pays et le reste du monde. Ces défis contribuent à l’anxiété que ressentent nos citoyens au sujet de leurs perspectives économiques et, surtout, celles de leurs enfants; cette anxiété, à son tour, favorise l’imprévisibilité et, parfois, l’incertitude politique.
Nous nous sommes réunis pour trouver un terrain d’entente, et mettre en lumière la nécessité de poursuivre notre collaboration en vue de servir les citoyens qui nous ont élus. Je suis très heureux du communiqué conjoint ambitieux que nous avons diffusé à la fin du Sommet de Charlevoix.
QUESTION : En français.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Évidemment, le président va continuer de dire les choses qu’il dit, mais ce qu’on a fait cette fin de semaine, tous ensemble, les sept, ça a été de se rassembler autour d’un communiqué ambitieux qui parle des défis partagés que nous avons pour investir dans la classe moyenne, pour appuyer les citoyens et contrer l’incertitude et l’anxiété qui viennent souvent avec la peur pour leur propre retraite, pour l’avenir de leurs enfants.
Alors, notre capacité de se rassembler autour d’un communiqué qui parle des emplois de l’avenir, des préoccupations au niveau de la sécurité mondiale, de la croissance économique qui fonctionne pour tous, les femmes, l’environnement, démontre réellement à quel point une valeur qu’on travaille ensemble, qu’on s’aligne, qu’on coordonne et qu’on continue à défendre ce système qui a contribué à une grande réussite pour beaucoup de gens tout en cherchant toujours des façons d’inclure plus de gens dans la réussite économique.
QUESTION : Monsieur le Premier Ministre, j’ai une question de suivi concernant les deux menaces précises mentionnées par le président aujourd’hui, qui a aussi précisé que les États-Unis allaient cesser tout échange avec les pays qui ne font pas ce que les Américains veulent qu’ils fassent, et que si vous ripostiez contre les droits sur l’acier, comme vous prévoyez le faire le 1er juillet, vous alliez commettre une erreur. Alors, dans quelle mesure prenez-vous cette menace au sérieux, et est-ce que cette menace vous fera changer d’idée en ce qui concerne les mesures de rétorsion prévues?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : J’ai mentionné au président que les Canadiens n’ont pas pris à la légère la décision des États-Unis d’aller de l’avant avec des droits considérables sur notre acier et notre aluminium, et encore moins le fait qu’ils ont dit imposer ces droits pour des raisons de sécurité nationale, et enfin que cela est particulièrement insultant pour les Canadiens, leurs parents ou les membres de leurs communautés qui ont combattu aux côtés des soldats américains dans des régions éloignées lors de divers conflits depuis la Première Guerre mondiale. J’ai aussi indiqué au président que cette décision nuisait à notre renégociation de l’ALENA et que ce serait avec regret, mais aussi avec certitude et sans équivoque, que nous prendrons des mesures de rétorsion le 1er juillet, et que nous appliquerons des droits équivalents à ceux que les Américains nous ont injustement imposés.
J’ai indiqué très clairement au président que ce n’est pas quelque chose que nous voulons faire, mais quelque chose que nous allons absolument faire. Les Canadiens sont polis et raisonnables, mais nous ne laisserons personne nous bousculer.
QUESTION : En français.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : J’ai souligné au président à quel point pour les Canadiens à travers ce pays, c’est un peu une insulte qu’il applique des tarifs sur l’acier, sur l’aluminium en invoquant un prétexte de sécurité nationale surtout que dans notre histoire, il y a tellement eu d’occasions où les Canadiens se sont tenus côte à côte à nos amis américains pour défendre les mêmes valeurs et principes que nous chérissons tous. J’ai souligné que c’était avec regret que nous devions prendre cette décision, mais que si le président continuait d’imposer des barrières tarifaires injustes sur notre acier et notre aluminium, sur nos travailleurs et nos industries de l’acier et de l’aluminium, nous allions répondre fermement et sans équivoque avec une réponse tarifaire équivalente à partir du 1er juillet. Nous sommes fermes, nous sommes polis, mais nous n’allons pas nous laisser bousculer par d’autres en tant que Canadiens.
QUESTION : Bonjour Monsieur Trudeau. Philippe-Vincent Foisy, de Radio-Canada. Est-ce que Donald Trump n’a pas éclipsé votre sommet? Parce que au fond, le sommet du G7, c’est quoi si ce n’est pas : « Fiou, on a survécu à Donald Trump encore une fois? »
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Je comprends que c’était un petit peu l’approche que vous aviez dans les jours qui ont menés à ce sommet, mais, quand on arrive à sortir avec un communiqué unanime, avec des engagements forts, spécifiques sur des actions que nous allons prendre, sur de grands enjeux qui ne préoccupent pas juste les Canadiens et les citoyens du G7, mais les citoyens du monde, et qu’en plus, on a livrés presque 4 milliards de dollars pour les femmes et les filles en situation de crise autour du monde… Et je souligne d’ailleurs que la société civile au Canada nous demandait d’aller chercher 1,3 milliard de dollars, et qu’on est allés chercher un 3,8 milliards de dollars. On a livré par ce sommet, pas seulement pour démontrer qu’il y a un consensus sur lequel nous pouvons continuer de travailler en tant qu’économies développées du monde, mais qu’on peut livrer de façon concrète pour protéger nos océans, pour aider nos femmes et nos filles, pour avancer une croissance économique qui nous aide tous. Je dirais que c’est tout à fait un succès.
Par où est-ce que j’avais commencé?... Je pense qu’on a vraiment pu remarquer, à l’approche de ce sommet, une énorme vague de spéculations de la part de nombreuses personnes selon lesquelles ce sommet allait être marqué par les conflits et ne mènerait pas à grand‑chose. Eh bien, au contraire, non seulement en sommes-nous repartis avec un document de consensus appuyé par chacun des sept pays du G7, non seulement avons-nous progressé relativement à d’importants engagements sur un large éventail d’enjeux importants pour les Canadiens, les citoyens du G7 et les gens du monde entier, mais nous avons en fait réuni près de quatre milliards de dollars pour les femmes et les filles se trouvant dans des zones de crises et de conflits pour contribuer à améliorer leur éducation, leur santé et leur sécurité, ce qui était, bien franchement, la principale recommandation du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes que nous avons mis sur pied et qui a accompli un travail extraordinaire, en plus de la société civile qui, au cours des derniers jours, m’a demandé directement d’accorder 1,3 milliard de dollars pour les filles se trouvant en zone de crise et de conflit. Mais nous avons fait mieux que cela. Nous avons réuni 3,8 milliards de dollars. Et grâce à cette fin de semaine, grâce aux actions concertées pour lesquelles nous nous sommes mobilisés, des millions de filles et de communautés dans le monde verront leur situation s’améliorer, parce que c’est à cela qu’un G7 est censé servir; permettre à tous d’unir leurs forces et d’accomplir des gestes qui comptent pour nos citoyens et pour le monde. Et, à cet égard, nous avons certainement réussi.
QUESTION : Mais en même temps, sur des choses importantes, par exemple le commerce, vous avez beaucoup parlé du plastique; les États-Unis n’ont pas signé, le Japon n’a pas signé. Sur les tarifs, on se dirige toujours vers une guerre commerciale. Il n’y a toujours pas de progrès dans le dossier de l’ALENA, je veux dire, de façon réaliste, là, il reste que vous n’avez pas réussi cela, et ç’a été monsieur Trump qui est venu faire dérailler ce qui aurait pu bien fonctionner?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Encore une fois, y a toujours d’autres choses sur lesquelles nous pouvons travailler. C’est vrai qu’on n’a pas réglé tous les problèmes de la planète cette fin de semaine à Charlevoix, mais on s’est avancés de façon significative à bâtir un consensus autour de plusieurs grands enjeux qu’on avait été appelés à adresser ensemble. Alors, certainement, on peut dire que oui, on n’a pas pu complètement transformer l’approche du président Trump en matière de commerce et il continue de dire les choses qu’il dit, je veux bien, mais ceux qui pensaient qu’une visite à Charlevoix, bien que ce soit magnifique ici et que les gens soient très aimables, allait complètement changer l’approche philosophique et idéologique du premier ministre avaient peut-être des attentes un petit peu trop hautes. Mais ce qu’on a réussi à faire a été de démontrer que quand les économies les plus développées du monde se rassemblent pour s’attaquer à de grands problèmes, pour résoudre des enjeux communs et démonter du leadership sur des préoccupations partagées à travers le monde, on a réussi à le faire! Et comme vous voyez dans le communiqué, et comme vous voyez dans les engagements qu’on a faits, on avoue qu’il y a beaucoup de travail encore à faire, mais je pense qu’on a su rassurer les gens qui doutaient de notre capacité de travailler ensemble, mais surtout on a démontré notre capacité de livrer. Et cela, c’est parce qu’on comprend les responsabilités partagées que nous avons tous envers nos citoyens et envers les générations futures.
QUESTION : En anglais s’il vous plaît.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Mon dieu, j’oublie le début de mes phrases. Évidemment, si les attentes étaient qu’une fin de semaine passée dans la belle région de Charlevoix, entourés par toutes sortes de gens charmants, allait transformer le point de vue du président au sujet du commerce et du monde, nous n’avons peut‑être pas tout à fait atteint cet objectif. Mais si, de façon beaucoup plus responsable, les attentes étaient de voir si le monde pouvait se rassembler, si les pays les plus développés du monde pouvaient unir leurs forces et faire d’importants investissements dans des choses importantes aux yeux des gens, qu’il s’agisse de l’éducation des femmes et des filles, d’adopter des mesures concrètes et de prendre de vrais engagements pour protéger nos océans, pour inclure les femmes dans la croissance dont nous avons besoin pour nos communautés et nos sociétés, pour progresser d’une manière acceptée par tous dans un large éventail de dossiers, eh bien nous y sommes absolument parvenus. Et nous soulignons, dans toutes nos approches, que nous reconnaissons qu’il reste beaucoup de travail à faire dans énormément de dossiers. Cependant, ce que nous avons réussi à faire durant la fin de semaine est d’unir nos forces et d’accomplir de grandes choses, et c’est certainement ce à quoi les gens s’attendaient de nous cette fin de semaine.
QUESTION : Monsieur le Premier Ministre, au sujet de l’ALENA, le président a parlé ce matin durant sa conférence de presse. Il a dit croire que vous êtes proches d’une entente, mais qu’une clause crépusculaire est inévitable. Il a dit qu’il y avait deux possibilités entourant la clause crépusculaire, mais qu’il allait y en avoir une. Êtes-vous d’accord sur le fait qu’il y aura une clause crépusculaire? Y consentez‑vous, et croyez‑vous être proche d’une entente?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Il n’y aura pas de clause crépusculaire. Le Canada a dit sans équivoque que nous ne signerons pas, que nous ne pouvons pas signer, un accord commercial qui expire automatiquement tous les cinq ans. Un accord commercial, ce n’est pas cela. Alors, cela n’est pas sur la table. Je pense qu’il y a eu différentes discussions entourant des solutions autres que celle-là qui ne viendraient pas déstabiliser complètement un accord commercial, et je pense que nous sommes ouverts à la créativité, mais il n’y aura pas de clause crépusculaire.
QUESTION : En français.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Nous avons dit qu’il n’y aurait pas de clause crépusculaire dans l’ALENA. Nous n’allons pas signer un accord de libre-échange qui se dissout automatiquement après cinq ans. Ce n’est pas un accord de libre-échange, ça. Alors, nous nous sommes démontrés à être ouverts, à continuer à discuter sur d’autres mesures que le président pourrait amener, mais non, il n’y aura pas de clause crépusculaire dans l’ALENA.
QUESTION : Si le président dit qu’il y aura absolument une clause crépusculaire et que vous dites qu’il n’y en aura absolument pas, est‑ce que c’est la mort de l’ALENA sur ce terrain?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Non. Je pense que c’est l’exemple d’un aspect sur lequel nous continuerons de travailler de façon significative, responsable et sérieuse pour refermer les écarts dans nos positions parce que, comme nous le savons, un ALENA renégocié est bon pour le Canada, les États‑Unis et le Mexique. Et, comme le président, le vice-président et de nombreuses personnes l’ont dit, il est possible d’en arriver à une situation profitable pour tous, et c’est exactement ce vers quoi nous continuerons de travailler. Nous savons que nous pouvons conclure un accord commercial, un ALENA renouvelé, qui sera avantageux pour les citoyens de nos pays, et c’est sur cela que nous resterons concentrés.
QUESTION : En français s’il vous plaît.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Évidemment, s’il y a des différences d’opinions autour de la table, cela veut dire, tout simplement, que nous allons continuer de travailler ensemble de façon sérieuse, de façon bien intentionnée. Nous allons chercher à livrer un accord de l’ALENA amélioré, modernisé, et nous savons que c’est tout à fait possible. C’est tout à fait possible d’arriver à un accord qui va être bon pour les travailleurs américains, bon pour les travailleurs canadiens, bon pour les travailleurs mexicains, les citoyens de nos trois pays. Et donc, nous allons continuer de faire le travail nécessaire pour y arriver.
QUESTION : Bonjour, monsieur Trudeau. Mélanie Marquis, de la Presse Canadienne. Quand vous avez dit à monsieur Trump que vous mainteniez votre intention d’imposer des tarifs à compter du premier juillet, vous a-t-il répondu en vous menaçant d’en appliquer ou de vous imposer des tarifs encore plus sévères?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Non. Il a dit qu’il ne pensait pas que c’était une bonne idée qu’on fasse cela, et je comprends. Nous aussi, on ne veut pas nécessairement faire cela, parce que cela va faire mal à des travailleurs américains. Et nous, on ne veut pas faire mal à des travailleurs américains, mais moi, ma préoccupation principale et fondamentale doit être de défendre les travailleurs et les intérêts canadiens. Et les tarifs injustes et inacceptables que le président est en train d’imposer sur nous exigent une réponse claire et ferme, et c’est exactement ce que j’ai dit au président, et c’est exactement ce que je vais continuer à dire et exactement ce que je vais faire le premier juillet.
QUESTION : En anglais s’il vous plaît.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : J’ai dit au président que nous allions mettre en place les surtaxes de rétorsion équivalentes à compter du 1er juillet, et il m’a dit qu’il pensait que c’était une erreur. Et je conviens certainement que ce n’est pas une chose que nous voulons faire. Nous ne voulons pas faire de tort aux travailleurs américains. Nous ne voulons pas nuire au commerce entre le Canada et les États‑Unis. Mais le choix de l’administration d’imposer des droits de douane illégitimes et inacceptables aux travailleurs de l’acier et de l’automobile canadiens et à l’économie canadienne exige une réponse équivalente. Je ne veux pas faire souffrir les travailleurs américains. Ils sont nos voisins. Ils sont nos amis. Mais ma tâche est de défendre les travailleurs canadiens, les intérêts canadiens, et je le ferai sans hésitation. C’est ce que j’ai expliqué au président.
QUESTION : Le président, par contre, à la veille de son arrivée ici, au G7 avait tweeté, il avait tweeté cette menace-là. Est-ce que cela veut dire qu’il écrit beaucoup de choses en majuscules sur Twitter et qu’une fois qu’il se retrouve dans une salle avec vous, l’attitude est complètement différente?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Écoutez, cela fait plus qu’un an que j’entretiens une relation constructive avec ce président. On travaille ensemble, on a des approches peut-être dissemblables quand vient le temps de communiquer, mais nous sommes là tous les deux pour défendre les intérêts de nos travailleurs, de nos citoyens, et c’est ce que nous faisons. Moi, je passe un peu plus de temps à démontrer que les intérêts de nos citoyens, de nos travailleurs sont liés de proche aux intérêts et aux avantages des travailleurs américains, parce que nos économies sont si bien intégrées. Je vais continuer d’avoir cette approche qui cherche, oui, à défendre et à obtenir des avantages pour les Canadiens, mais pas au dépit des Américains, mais de bien savoir que quand on travaille ensemble de façon positive, on peut créer des bénéfices qui sont plus que ce que nous ferions tout seuls.
QUESTION : Bonjour. Dave Kidd, CIHO, Charlevoix. Votre ami le maire de La Malbaie parle, lui, d’un sommet historique tellement ç’a été calme en ville. On évalue les coûts de la présidence canadienne à 600 millions. Est-ce qu’il faut comprendre que pour que ce soit tranquille, pour que les citoyens aient la paix, cela va toujours coûter 600 millions?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Je pense qu’évidemment, à regarder la réaction, il y a eu évidemment des gens qui se sont exprimés clairement en désaccord avec différents éléments, un petit peu, un peu plus à Québec, mais je pense que cela s’est passé dans l’ordre, dans la sécurité, et on peut en être fiers. Je pense que c’est important, dans une démocratie, que les gens sentent la capacité de s’exprimer, de manifester. Je pense qu’en même temps, nous nous basons toujours sur ce qui est le plus important, c’est-à-dire d’assurer la sécurité des participants, des citoyens et des manifestants. Si on est pour nous reprocher qu’on a peut-être fait un peu plus que ce dont on allait avoir besoin de faire, je pense que c’est le moindre des malheurs. Si on était plutôt dans une situation où on nous reprochait de ne pas avoir fait assez parce qu’il y avait eu des excès, je pense qu’on aurait une bien différente conversation. Certainement, chaque fois qu’on tient un événement, on regarde qu’est-ce qui s’est passé, qu’est-ce qu’on a bien fait, qu’est-ce qu’on aurait pu faire de différent la prochaine fois, et cela informe si ça va bien, si ça va mal. Cela informe nos prochaines étapes, les prochains apprentissages qu’on va faire pour les prochaines fois, mais je pense que c’est difficile de dire que ce qu’on a fait n’a pas été un succès pour ce qu’on voulait. D’abord et avant tout, c’est assurer un G7 réussi, assurer la tranquillité et la sécurité pour les citoyens qui faisaient cet accueil et, aussi, la capacité que les gens puissent s’exprimer quand ils sont en désaccord.
QUESTION : En anglais s’il vous plaît.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Je pense qu’il ne fait aucun doute qu’à la fin d’un sommet ou d’un événement comme celui-ci, on regarde ce qui a fonctionné, ce qu’on aurait pu faire différemment et les leçons à retenir pour la prochaine fois. Mais, bien honnêtement, si nous sommes en train de dire que nous avons peut-être fait un trop bon travail pour assurer la sécurité de nos citoyens, des participants, de ceux qui voulaient manifester ou s’exprimer, c’est une critique que je suis prêt à accepter.
Je pense évidemment que si les choses avaient tourné autrement et que nous n’avions pas réussi à assurer la sécurité des gens, nous aurions une conversation complètement différente. Mais, comme je l’ai dit, lorsqu’on organise des événements importants comme celui-là, il vaut beaucoup mieux commettre l’erreur d’être trop prudents, parce que ce n’est pas la peine de voir quelqu’un se faire blesser pour épargner un peu d’argent.
Il est donc clair que, au fil du temps, nous tirerons des enseignements et, peut-être, nous serons meilleurs la prochaine fois. Mais je crois que nous pouvons tous être fiers de ce que nous avons pu accomplir au Sommet, de même que d’avoir pu montrer au reste du monde notre capacité à maintenir l’équilibre entre, d’une part, le fait d’encourager, de permettre et de célébrer la liberté d’expression et, d’autre part, la protection de tous.
QUESTION : Donc, ce que je comprends, ce que vous dites, c’est que sur le plan de la sécurité, il y a des leçons qui ont été tirées des événements passés, puis aujourd’hui, pour vous là, il n’y avait pas trop de police dans les rues d’ici, de Québec, c’était correct là.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : J’avoue, j’étais ici à Charlevoix en train de travailler, je ne voyais pas… Je n’étais pas à Québec pour voir, mais certainement, n’importe quand il y a un événement de cette envergure, bien sûr, mais aussi de plus petits événements, il y a des mesures mises en place. Il y a toujours des réflexions, ok, qu’est-ce qu’on a appris là cette fois-ci? Qu’est-ce qu’on pourrait faire différent la prochaine fois? C’est ce à quoi on s’attend de nos corps policiers, de nos experts en sécurité et, si on n’apprend pas chaque fois, certainement, on aurait du mal à s’expliquer si ça s’est mal passé. On se souvient tous de ce qui s’était passé il y a quelques années à Québec lors du Sommet des Amériques, et c’est certainement quelque chose qui a influencé notre positionnement cette fois-ci.
Une prochaine fois, on aura peut-être un positionnement qui sera influencé par comment ça s’est passé cette fois-ci, mais je peux certainement vous assurer que d’avoir la sécurité des citoyens au cœur de ce qu’on est en train de faire, je ne pense pas que ça ait été une erreur.
QUESTION : Merci!
MODÉRATRICE : Maintenant, Québec pour cinq questions sans suivi. En raison du temps qui nous est alloué, nous allons passer aux cinq questions de Québec sans suivi. Merci.
QUESTION : D’accord, à cause du temps qui nous est imparti, je vais regrouper mes questions en une ou deux questions, sur de vraiment bons sujets. M. Trudeau, quel était le raisonnement de M. Trump derrière son refus de signer l’initiative sur l’éducation des filles de 3,8 milliards de dollars, et pourriez-vous nous dire si le président Trump a répété sa menace d’instaurer des tarifs sur le secteur de l’automobile et, le cas échant, que lui avez-vous répondu?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Pour ce qui est de l’accord, nous avons en fait adopté l’Engagement de Charlevoix sur l’éducation des femmes et des filles. Les sept dirigeants y ont souscrit. En plus de cela, le Canada a prévu dans son budget d’aide environ 400 millions de dollars en nouveaux fonds directs pour l’éducation des femmes et des filles en situation de crise et de conflit, et nous avons invité tous nos partenaires du G7 à en faire autant, c’est-à-dire à consacrer de nouveaux fonds à cette cause.
Seulement certains d’entre eux ont choisi de le faire, mais nous avons tous signé l’accord menant à notre action collective à l’égard des femmes et des filles en situation de crise. La différence, c’est que certains ont été en mesure d’affecter des fonds directs. Il est important de souligner que beaucoup d’ONG et de fondations injectent aussi des fonds dans cette enveloppe, et que ces fonds proviennent en partie des États-Unis.
Pour répondre à l’autre question : nous avons fait valoir au président que l’imposition de tarifs dans le secteur de l’automobile en vertu de l’article 232 serait très dommageable et, bien entendu, nous allons poursuivre cette conversation.
Évidemment, j’ai eu l’occasion de parler directement au président pour souligner à quel point des barrières tarifaires 232 sur les automobiles au Canada seraient extrêmement dommageables pour notre économie, et on s’est engagé à continuer d’en parler comme on parle régulièrement sur bien des choses.
MODÉRATRICE : Tonda.
QUESTION : Bonjour, Monsieur le Premier Ministre. J’aimerais que vous précisiez votre position à l’égard de la clause crépusculaire. Vous avez affirmé qu’une telle clause d’une durée de cinq ans n’est pas envisagée. Trump a indiqué qu’il y a une deuxième proposition sur la table, soit une clause crépusculaire de plus longue durée qui tient compte du cycle d’investissement des entreprises. Êtes-vous contre toute clause crépusculaire, peu importe sa durée?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Oui. Nous nous opposons à toute clause crépusculaire, quelle que soit sa durée. Quand on attribue une date de péremption à un accord commercial, on ne parle plus d’un accord commercial. C’est notre position et elle est bien arrêtée. J’ai parlé de diverses propositions et, si l’on souhaite que l’accord offre des possibilités de vérification et de renouvellement, sachant qu’il s’agit d’un accord commercial comme la plupart des accords commerciaux, et que l’une des parties peut s’en retirer avec un préavis de six mois, nous voyons rarement cela. Cela existe actuellement dans l’ALENA, et je suis convaincu que cela existera aussi dans la version modernisée de l’ALENA, alors voilà l’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas besoin d’une clause crépusculaire. Quand on peut se retirer d’un accord avec un préavis de six mois, comme le président a menacé de le faire un bon nombre de fois, on n’a pas vraiment besoin d’une clause crépusculaire. Nous sommes toujours prêts à regarder et à entendre les propositions qui pourraient fonctionner, mais je vais être on ne peut plus clair : un accord commercial comportant une clause crépusculaire n’est pas un accord et, par conséquent, nous n’accepterons aucune clause crépusculaire que le président pourrait proposer, qu’elle soit de cinq ans, de dix ans ou d’un autre nombre d’années.
QUESTION : Et la séquence des événements, dans ce cas? Étant donné que vous avez dit que vous aviez présenté vos arguments, et qu’il a dit que vous ne lui aviez presque pas présenté d’arguments en faveur de la sécurité nationale, comment voyez-vous la suite des choses? Quelles sont les prochaines étapes? Quelle est la séquence des actions jusqu’à l’ALENA?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Nous allons continuer de travailler ensemble aux questions sur lesquelles nous nous entendons. Nous allons continuer de discuter des questions sur lesquelles nous ne nous entendons pas, nous allons continuer de tenter de renouveler l’ALENA et nous allons poursuivre nos démarches pour éliminer les tarifs sur l’acier et l’aluminium que les États-Unis nous ont imposés en vertu de l’article 232. Nous ne ménageons aucun effort pour entretenir cette relation, nous y travaillons régulièrement, et nous allons continuer de le faire.
MODÉRATRICE : Prochaine question.
QUESTION : Bonjour, Monsieur le Premier Ministre. Est-ce que le communiqué va indiquer que les représentants des pays du G7 sont tous d’accord avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Non, comme nous le savons, le gouvernement américain s’est retiré de l’Accord de Paris et donc ne voulait pas être associé à un appui à l’Accord de Paris. Nous, comme les autres pays du G7, sommes tous d’accord avec l’Accord de Paris, nous sommes en train de prendre des mesures dans nos pays pour remplir nos obligations. C’est une grande priorité pour moi, comme vous savez, mais on a accepté qu’à l’intérieur du communiqué les Américains expliquent qu’eux, ils n’appuyaient pas l’Accord de Paris.
MODÉRATRICE : Prochaine question.
QUESTION : Monsieur le Premier Ministre, qu’avez-vous dit au président Trump quant à son souhait de réintégrer la Russie au sein du G7, et qu’en pensez-vous?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : J’ai tout simplement dit que nous étions loin d’être intéressés, en ce moment, au retour de la Russie dans le G7.
QUESTION : En français, s’il vous plaît.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : J’ai dit très clairement au président et à d’autres que ce n’était pas quelque chose qui nous intéressait du tout de voir la Russie retourner au sein du G7.
MODÉRATRICE : Dernière question. Merci.
QUESTION : Bonjour Monsieur le Premier Ministre. Au début du sommet, Donald Tusk a affirmé que, selon lui, les actions des États-Unis menacent l’ordre mondial – l’ordre mondial fondé sur des règles. Êtes-vous du même avis?
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : Je pense que, partout dans le monde, les citoyens du monde entier s’inquiètent de leur avenir, de l’avenir de leurs enfants, et cela ouvre différentes avenues : une incertitude politique, un virage vers l’autoritarisme dans certains pays qui ne font pas partie du G7, certaines conséquences troublantes pour nous tous. Et, quand on pense à certaines économies en essor, que ce soit la Chine, la Russie ou d’autres, qui ne se sont pas donné les mêmes règles et qui n’ont pas les mêmes valeurs et les mêmes approches que les pays du G7, il est important de mentionner que nous devons travailler tous ensemble pour montrer que notre façon de faire, c’est-à-dire respecter les droits et libertés et encourager la réussite individuelle tout en étant collectivement responsables les uns des autres, que cette façon de faire fonctionne et qu’il vaut la peine de la défendre.
Cela dit, nous sommes toujours prêts à améliorer certains mécanismes que nous avons en place pour le bien de nos citoyens, mais je crois que nous avons été solidaires par rapport à cette façon de faire, autant dans le communiqué du G7 que dans nos mesures concertées des derniers mois.
QUESTION : Merci.
LE PREMIER MINISTRE JUSTIN TRUDEAU : En français? Je pense que c’est clair qu’il y a beaucoup d’anxiété dans le monde. Quand les gens voient l’avenir incertain pour eux-mêmes, pour leurs enfants, on voit des imprévisibilités dans le système politique, la montée de l’autoritarianisme, du totalitarianisme, de l’autoritarisme…
(Rires)
Je suis fatigué un peu, excusez-moi… dans certains pays autour du monde, ailleurs que le G7, et donc je pense que c’est important de souligner que nous reconnaissons que les règles que nous suivons en tant que pays peuvent toujours être améliorées, mais que nous nous devons de continuer à travailler pour rassurer nos citoyens, démontrer que nous sommes là pour créer de la stabilité tout en permettant les libertés, les droits humains, la capacité de réussir, la capacité d’être là les uns pour les autres. Ce sont des valeurs qui nous unissent en tant que pays du G7, et nous nous devons de défendre le système dans lequel nous jouons selon les règles, étant toujours prêts à vouloir les améliorer ou les arranger pour le mieux, nos institutions, mais en reconnaissant que y a des économies et des pays importants autour du monde qui ne jouent pas selon les mêmes règles, les mêmes valeurs – la Chine et la Russie viennent certainement en tête à ce niveau-là –, et que c’est important que nous continuions de travailler ensemble pour démontrer que notre approche est la bonne, pas juste pour nous en tant que gouvernement, mais pour les citoyens qu’on est en train d’aider tous les jours.
Merci beaucoup tout le monde.