Transcription - Le PM Trudeau fait un discours au sommet international Most Powerful Women à Montréal
Le PM Trudeau fait un discours au sommet international Most Powerful Women à Montréal
Comme c’est formidable d’être dans cette salle. Vous représentez des pays et des entreprises du monde entier. Je vous remercie d’être ici, au Sommet international Most Powerful Women de Fortune, et bienvenue à Montréal. Oui, je suis dans ma ville, alors, tout au long du discours, je vais mettre à l’épreuve le français que vous avez appris à l’école secondaire, mais une traduction est disponible pour ceux qui en ont besoin.
Le mois dernier, beaucoup d’entre vous étaient des nôtres à Toronto, une autre grande ville canadienne, pour le forum Fortune Global de 2018. Je suis heureux de voir que vous avez été si impressionnés que vous avez décidé de revenir immédiatement au Canada. Parce que le fait de réunir ici des chefs d’entreprise du monde entier va de soi. Après tout, nous profitons d’un contexte plutôt propice à l’investissement en ce moment. En fait, j’oserais dire que l’avantage canadien pour les entreprises et les travailleurs est plus marqué que jamais auparavant.
Nous avons l’une des économies les plus performantes des pays du G7. Le taux de chômage est à son niveau le plus bas en quarante ans. Et aujourd’hui, six cent mille Canadiens de plus ont un emploi par rapport à seulement il y a deux ans. Les exportations ont atteint des niveaux record.
Et il est important de souligner que nous sommes le seul pays du G7 qui profite d’un accès préférentiel aux marchés de l’Europe, de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique du Nord. Pour le dire simplement, nous sommes le seul pays du G7 à avoir signé un accord de libre‑échange avec tous les autres pays du G7. Par conséquent, le Canada profite maintenant d’un accès privilégié à des marchés représentant les deux tiers de l’économie mondiale.
Inutile de vous dire que c’est un excellent moment pour faire des affaires au Canada, qu’il s’agisse de s’étendre à de nouveaux marchés ou de chercher un endroit pour établir une nouvelle usine de fabrication ou un nouveau siège social.
J’ai vraiment hâte de discuter avec Nina, mais, avant d’y arriver, je veux vous parler brièvement de deux nouvelles politiques emballantes que notre gouvernement a mises en place. Ce sont des politiques qui nous permettront de nous positionner pour l’avenir, de faire croître notre économie et d’offrir des emplois et de la stabilité à notre population. Je parle de la tarification de la pollution et de l’équité salariale.
Pour parler d’abord de notre planète, vous avez peut-être vu le plus récent rapport de l’ONU. En gros, on y lit que nous avons douze ans pour lutter contre les changements climatiques, sinon les conséquences seront dévastatrices. Eh bien ici, au Canada, nous avons mis en œuvre toute une série d’initiatives au cours des dernières années en vue de protéger nos océans, d’éliminer progressivement le charbon, d’investir dans le transport en commun et de conserver nos parcs nationaux. Et comme pierre angulaire de ce plan global, j’ai annoncé il y a quelques semaines que nous allons mettre un prix sur la pollution qui cause les changements climatiques. Le problème auquel nous faisons face en tant que pays et, en fait, en tant que monde, est celui‑ci : polluer ne coûte rien et, par conséquent, il y a trop de pollution.
William Nordhaus a consacré sa vie à étudier les impacts économiques des changements climatiques. Il a conclu que le meilleur moyen de réduire les émissions était de mettre un prix sur la pollution et d’encourager les gens à moins polluer. C’est une approche qui contribuerait également à faire croître l’économie, parce qu’elle motive les entreprises à innover, à créer de nouvelles technologies et à imaginer les emplois de l’avenir. Et bien, monsieur Nordhaus a reçu le prix Nobel d’économie récemment pour ses efforts et son travail dans le domaine.
Au Canada, nous savons que l’inaction n’est plus une option. Les changements climatiques constituent une énorme menace à l’échelle mondiale, mais les possibilités sont immenses pour les entreprises et les pays qui choisissent d’être les chefs de file de cette nouvelle économie. Je suis connu pour avoir dit, une fois ou deux, que l’environnement et l’économie peuvent, et doivent, aller de pair. En cette nouvelle ère, ce qui est bon pour l’économie correspond souvent à ce qui est bon pour l’environnement. Pour les entreprises qui souhaitent réduire leur empreinte de carbone et se positionner en tant que leaders économiques d’avant-garde pour notre génération et la suivante, le Canada est un partenaire naturel et enthousiaste. Demandez‑le simplement à Shell, à Petronas, à Petro‑Canada, à Petro China, à Mitsubishi et à COGAS qui, le mois dernier, ont annoncé un projet de gaz naturel liquéfié d’une valeur de 40 milliards de dollars au Canada, ce qui constitue le plus vaste investissement du secteur privé de l’histoire de notre pays.
Mes amis, le leadership exercé dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques est profitable, crée des emplois et devient rapidement essentiel dans notre monde.
Cela dit, un autre domaine exige du leadership de la part des gens présents dans cette salle et des gouvernements du monde entier, et il s’agit de l’équité salariale. Un salaire égal pour un travail de valeur égale. C’est un concept avec lequel on peut difficilement être en désaccord. Vous le savez autant que moi; des gestes concrets pour assurer l’équité salariale auraient dû être accomplis depuis très, très longtemps. Lorsque je suis allé à Davos en janvier dernier à l’occasion du Forum économique mondial, j’ai parlé de l’équité salariale en tant qu’élément fondamental de l’autonomisation économique des femmes. Non seulement parce que c’est la bonne chose à faire, mais parce que c’est la chose intelligente à faire. Au Canada, une plus grande égalité des sexes dans le marché du travail pourrait ajouter 150 milliards de dollars à notre économie au cours de la prochaine décennie. C’est une occasion énorme que nous ne laisserons pas passer. Et je suis fier de dire que la semaine dernière, afin d’agir concrètement pour éliminer l’écart salarial entre les sexes, notre gouvernement a déposé un projet de loi fédéral sans précédent sur l’équité salariale.
Jumelée à d’autres importants investissements dans des domaines comme les services de garde et les congés parentaux, ainsi qu’à la stratégie pour les femmes en entrepreneuriat que nous avons lancée récemment, cette mesure modifiera profondément la situation. Non seulement pour les femmes sur le marché du travail, mais aussi pour notre réussite économique.
Maintenant, l’inégalité dans le marché du travail n’est pas une réalité nouvelle. Je suis certain qu’au cours de vos impressionnantes carrières, beaucoup d’entre vous ont dû lutter pour avoir droit au salaire, à l’environnement de travail et à la reconnaissance que vous méritiez. Vous le savez aujourd’hui et vous le saviez à l’époque : voir son travail être sous-valorisé, être sous-rémunéré simplement parce qu’on est une femme est inacceptable. Apporter de véritables changements est difficile. Accomplir de grandes choses demande du courage et du leadership, mais je sais que les gens dans cette salle sont capables de relever le défi. Beaucoup d’entre vous ont déjà éliminé l’écart salarial entre les sexes grâce au travail de sensibilisation et aux politiques de vos entreprises. Je vous en remercie, et je vous promets de travailler avec vous au cours des mois et des années qui viennent afin d’obtenir de meilleurs résultats pour les femmes de partout.
Le Sommet des femmes les plus influentes organisé par Fortune contribue grandement à encourager les progrès dans ce domaine et à établir un plan de travail, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les milieux de travail et les communautés au complet. Encore une fois, merci d’être des nôtres ici à Montréal. Je sais que bon nombre d’entre vous ont dû faire un long voyage pour être ici, et on est heureux de vous compter parmi nous aujourd’hui.
Merci à tous d’avoir parcouru une si longue distance, pour beaucoup d’entre vous, afin d’être ici ce soir dans ma ville, Montréal. Je suis impatient d’entreprendre la discussion avec Nina alors, pour l’instant, nous passerons au prochain segment. Merci beaucoup.