LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Bonjour tout le monde.
Avant d’aller plus loin, j'aimerais d’abord prendre un moment pour remercier Steven Guilbeault – pour son accueil, oui, mais surtout, pour son leadership. Steven, comme beaucoup d'entre vous le savent, a passé une grande partie de sa vie à se battre pour les droits de la personne et pour l’environnement.
C’est un militant incroyable, qui n’hésite jamais à partager ses connaissances avec les Canadiens.
Donc, merci, Steven, pour tout ce que tu fais.
Comme toujours, c'est un plaisir d'être ici à la Réserve naturelle Gault de McGill avec plusieurs membres de notre équipe de la région, comme Brenda Shanahan, Sherry Romanado, Michel Picard et Jean-Claude Poissant, pour partager des bonnes nouvelles avec vous.
Depuis le début de notre mandat, on travaille très fort pour mettre en œuvre des politiques avant-gardistes – des politiques qui vont nous permettre de léguer une planète plus propre aux générations futures.
On a mis en place un Plan de protection des océans. On élimine progressivement le charbon. On investit dans les sources d’énergies renouvelables et on a mis un prix sur la pollution. On investit dans les infrastructures pour améliorer le transport collectif.
Et aujourd'hui, j'annonce la prochaine étape de notre plan pour préserver notre environnement et laisser à nos enfants un pays plus vert.
Lorsqu’on demande à des scientifiques et des environnementalistes quelles sont les plus grandes menaces environnementales présentement, un problème en particulier revient souvent. Je parle bien sûr de la pollution plastique.
Chaque année, les Canadiens recyclent moins de 10 % des déchets plastiques produits au pays. Ça veut dire que 90 % de ces déchets vont directement aux poubelles.
Ces chiffres sont évidemment très inquiétants, mais ce n’est pas un problème unique au Canada.
La pollution plastique est un problème d’envergure mondiale.
Vous avez tous entendu les histoires et vu les photos. Et pour être honnête, c’est difficile comme père d’expliquer ce genre de choses-là à mes enfants.
Comment leur expliquer les baleines mortes qui s’échouent sur les plages du monde, l’estomac rempli de sacs de plastique?
Ou les photos des poussins d’albatros au large d’Hawaï, le corps rempli de plastique qu’ils avaient pris pour de la nourriture?
Comment leur expliquer que, contre toute attente, on trouve du plastique au point le plus profond de l’océan Pacifique, à 36 000 pieds sous le niveau de la mer?
Et comment leur dire qu’on le trouve même dans nos propres corps, puisqu’on ingère des dizaines de milliers de particules de microplastique chaque année?
Je ne suis pas le seul qui a de la difficulté à expliquer cela à ses enfants. Des gens à travers le monde doivent composer avec ça tous les jours.
En tant que parents, on en est arrivés à un point où, lorsqu’on amène nos enfants à la plage, il faut chercher un coin de sable qui n’est pas recouvert de pailles, de styromousse et de bouteilles. C’est un problème – un problème qu’on doit régler.
Et le problème, ce n’est pas juste que le plastique pollue nos rivières et nos lacs, ou se ramasse sur nos plages avec chaque marée. Le plastique salit aussi nos rues et déborde de nos sites d'enfouissement.
Les plastiques font partie de nos vies depuis plus de 100 ans. Et oui, à bien des égards, ça nous facilite la vie.
Mais la réalité, c’est que la pollution plastique est devenue un problème grave.
Les plus grands coupables, ce sont les plastiques à usage unique. Les choses comme les sacs d'épicerie, les couvercles pour le café et les bouteilles. C’est facile à produire et encore plus facile à jeter.
Les Canadiens ont remarqué de cette tendance et se sont prononcés. Les gens en ont assez de voir leurs plages et leurs parcs pleins de déchets en plastique. Assez de voir du plastique dans nos rues et sur nos rives.
Les Canadiens s'attendent à ce qu’on agisse maintenant pour réduire la pollution plastique. Et c'est exactement ce qu’on fait.
Dans le cadre du G7 dans Charlevoix l'an dernier, on a introduit une Charte sur les plastiques dans les océans, qui inclut des mesures concrètes pour lutter contre la pollution plastique. Depuis, la Charte a été approuvée par 21 pays.
Et on donne aussi l'exemple chez nous.
On ne peut plus produire ou importer des produits qui contiennent des microbilles depuis l’été dernier.
Les microbilles, ce sont les petites boules de plastique que l'on trouve des fois dans les gels douche ou les nettoyants pour le visage. C’est rincé dans les égouts et ça se retrouve dans les systèmes d'eau.
À partir du 1er juillet, les microbilles seront interdites partout au Canada.
On a travaillé avec les provinces et les territoires pour élaborer la Stratégie visant l’atteinte de zéro déchet de plastique.
On travaille aussi en étroite collaboration avec le secteur privé, en investissant dans des entreprises canadiennes qui élaborent des solutions innovatrices pour réduire ces déchets.
Prenons par exemple Copol International, à Sydney, en Nouvelle-Écosse. L’un des gagnants du Défi canadien d’innovation sur les plastiques, c’est une entreprise avant‑gardiste qui fabrique des emballages biodégradables pour les aliments.
Ils sont décidément tournés vers l’avenir, et on est fiers d’appuyer leur travail.
Mes amis, le Canada joue un rôle important dans le mouvement international pour réduire la pollution plastique.
Et maintenant, on franchit un autre pas essentiel en adoptant une série de nouvelles mesures. C’est avec plaisir que je vais vous parler de deux d’entre elles.
Aujourd’hui, je suis heureux d’annoncer que dès 2021, le Canada va bannir les plastiques nocifs non réutilisables d’un océan à l’autre.
Notre approche, y compris la façon dont nous allons déterminer quels produits vont être interdits, s’appuiera sur des données probantes. Nos mesures vont être très semblables à celles adoptées par l’Union européenne et d’autres pays qui partagent nos points de vue.
Deuxièmement, on va collaborer avec les provinces, les territoires et l’industrie pour établir des normes pour les programmes de responsabilité élargie des producteurs à travers le Canada. En vertu de ces mesures, les entreprises qui fabriquent des produits faits en plastique ou qui vendent des articles dans des emballages en plastique seront responsables de la collecte et du recyclage de leurs déchets plastiques.
Qu’on parle de bouteilles de plastique ou de téléphones cellulaires, ce sont les entreprises qui vont être responsables des plastiques qu’elles fabriquent et qu’elles acheminent dans le monde.
Ce sera non seulement bon pour la planète, mais ça va également créer des avantages économiques énormes.
À l’heure actuelle, les Canadiens jettent chaque année des matériaux en plastique d’une valeur de 8 milliards de dollars. En les recyclant ou en les réutilisant, on peut réduire la pollution, générer des revenus de plusieurs milliards de dollars et créer environ 42 000 emplois.
Voilà ce que cela veut dire d’innover pour l’avenir, de protéger l’environnement et de faire croître la classe moyenne.
Mes amis, je veux que mes enfants puissent avoir les mêmes expériences que moi lorsque j’avais leur âge. Je veux qu’ils puissent nager dans nos lacs, je veux qu’ils explorent nos parcs et qu’ils respirent l’air frais.
Le Canada possède la plus longue côte du monde. Nous avons le quart des ressources d'eau douce de la planète.
Nous devons absolument réduire la pollution plastique.
Pensez à vos souvenirs les plus précieux. Peut-être que vous êtes en camping ou au chalet, en canot ou à la pêche. Maintenant, imaginez que ces souvenirs vous rappellent un endroit où il y a des oiseaux ou des poissons morts. Ou des piles de couvercles de café et de sacs d’épicerie qui s'entassent par terre ou flottent autour de vous.
C’est la réalité qui attend nos enfants si nous n’agissons pas dès maintenant. Si on veut que nos enfants puissent être des enfants, il faut veiller à ce que l’environnement dans lequel ils s’amusent soit propre et sécuritaire.
Voilà le sens de l’annonce d’aujourd'hui.
En interdisant les plastiques à usage unique néfastes pour l’environnement dès 2021 et en rendant les entreprises responsables du recyclage de leurs déchets plastiques, nous protégeons notre faune et nous offrons à nos enfants et à nos petits-enfants un avenir plus propre et plus sain.
Encore une fois, merci d’être des nôtres. Je suis maintenant heureux de répondre à vos questions.