Transcription - Le PM Trudeau s'adresse aux médias après avoir convoqué le Groupe d'intervention en cas d'incident
Le PM Trudeau s'adresse aux médias après avoir convoqué le Groupe d'intervention en cas d'incident
Bonjour à tous.
Merci d’être des nôtres aujourd’hui.
Notre pays est confronté à des défis considérables depuis le début de l’année.
D’abord, la tragédie du vol 752 qui a été abattu près de Téhéran. Ensuite, l’épidémie du coronavirus et les Canadiens touchés. Et dernièrement, la crise ferroviaire.
Plus tôt ce matin, nous avons réuni les membres du Groupe d’intervention en cas d’urgence pour faire le point sur ces enjeux.
Je vais d’abord faire une mise à jour sur la tragédie du vol 752 et le coronavirus, avant de passer aux barrages qui paralysent le transport ferroviaire.
En ce qui concerne le vol 752, l’équipe du ministre des Affaires étrangères a fait le point sur l’aide consulaire offerte aux familles touchées.
Le ministre Champagne a tenu une autre rencontre avec le Groupe international de coordination et d’intervention la semaine dernière à Munich. J’ai également annoncé que le Canada travaille avec ses partenaires internationaux sur une initiative en matière de sécurité aérienne qui veillera à ce qu’une telle tragédie ne se reproduise plus.
Le ministre des Transports a aussi parlé de l’évolution de l’enquête en cours et a réitéré la nécessité d’une analyse transparente des enregistrements de la boîte noire.
Nous continuons à travailler de près avec les familles en deuil pour nous assurer qu’elles ont tout le soutien dont elles ont besoin durant cette épreuve difficile.
Notre gouvernement continuera d’agir jusqu’à ce que justice soit faite et que des comptes soient rendus.
Pour ce qui est du coronavirus, les 129 Canadiens qui se trouvaient à bord du bateau de croisière Diamond Princess et qui ne présentaient pas de symptôme sont arrivés au Canada plus tôt ce matin.
Les passagers qui ont été hospitalisés à Tokyo reçoivent l’appui du personnel canadien.
De plus, 218 Canadiens qui avaient été placés en quarantaine à Trenton ont pu quitter la base militaire.
J’en profite pour remercier les autorités locales, provinciales et territoriales de santé publique pour leur travail dans ce dossier.
Le gouvernement et les autorités canadiennes continuent de travailler de près avec nos partenaires ici et à l’étranger pour assurer la protection des Canadiens et freiner la propagation du coronavirus.
Sur les barrages qui paralysent les infrastructures clés.
Soyons clairs : tous les Canadiens en paient le prix.
Des gens qui ne peuvent pas se rendre au travail. D’autres ont perdu leur emploi.
Des biens essentiels – non seulement à notre économie, mais à nos communautés – ne peuvent pas être acheminés.
La situation actuelle est inacceptable et intenable.
Toutes les personnes concernées sont inquiètes.
Les Canadiens ont fait preuve de patience. Notre gouvernement a fait preuve de patience.
Mais ça fait deux semaines qu’on attend. Les barrages doivent tomber maintenant.
La situation à laquelle nous faisons face aujourd’hui a commencé par un désaccord concernant un oléoduc de gaz naturel provincial en Colombie-Britannique.
Ce qui était au début une question de compétence provinciale est devenu un enjeu plus vaste au sujet de la nature et de la portée des droits autochtones, ce qui a mené aux barrages à travers le pays.
C’est pourquoi le gouvernement fédéral a dû intervenir directement, il y a une semaine et demie, pour aborder ces enjeux et rétablir le service.
Depuis le premier jour, nos ministres s’entretiennent directement avec les dirigeants autochtones et les premiers ministres des provinces et des territoires.
Notre priorité a toujours été de trouver une solution pacifique et durable pour renforcer la confiance et le respect entre les parties concernées.
Cette priorité n’a pas changé.
Il s’agit d’un enjeu complexe, et la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement est délicate.
L'histoire nous a appris que les gouvernements peuvent empirer les choses s'ils ne considèrent pas tous les moyens possibles.
Lorsque certains nous ont demandé de recourir immédiatement à la force, nous avons choisi le dialogue et le respect mutuel.
Lorsque d'autres nous ont demandé d’abandonner, nous avons tendu la main en toute bonne foi.
La vice première ministre, la ministre des Relations Couronne-Autochtones, le leader parlementaire et le ministre des Services aux Autochtones ont pris contact avec les parties concernées, notamment les représentants des Nations Mohawk et Wet'suwet'en et d'autres nations.
Au même moment, le ministre des Transports et le ministre des Finances sont pleinement conscients des conséquences économiques des barrages pour les travailleurs, les entreprises, les agriculteurs, les voyageurs et les familles du pays.
Nous avons demandé aux transporteurs ferroviaires de recourir à des solutions de rechange temporaires pour prévenir les pénuries et les conséquences économiques les plus graves.
Le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile a également travaillé avec ses homologues provinciaux et assuré la liaison avec les organismes qui appliquent la loi dans tout le pays.
Je suis en contact étroit avec les premiers ministres des provinces et des territoires, y compris le premier ministre Horgan, depuis le tout début, pour coordonner nos efforts et trouver une solution pacifique.
Je tiens à assurer aux Canadiens que nous nous engageons à tous les niveaux pour résoudre rapidement ce problème et atténuer les conséquences très réelles de ces barrages pour la population.
Lorsque j’ai pris la parole à la Chambre des communes mardi dernier, j'ai envoyé un message clair aux Nations Wet'suwet'en et Mohawk ainsi qu'aux dirigeants autochtones de tout le pays.
Je leur ai dit que notre gouvernement est à l'écoute.
J'ai réitéré notre engagement à trouver une solution pacifique.
J'ai exprimé notre désir de travailler en partenariat avec toutes les parties concernées.
Quatre jours se sont écoulés depuis.
Entre-temps, notre gouvernement a poursuivi son travail à tous les niveaux. Nous avons répété nos appels à la collaboration. Nous avons fait preuve de respect. Et, en parallèle, la GRC a accepté de se retirer de son poste de commandement, qui se trouve à 29 km le long du chemin forestier de Morice Ouest, pour répondre à une demande précise des Wet'suwet'en.
Mais les Canadiens qui ressentent les effets très réels de ces barrages sont à bout de patience.
J'ai trouvé utile de réfléchir aux deux différents types de manifestations en cours.
Le premier est fondé sur des relations négatives qui sont profondes et durables, des torts historiques, une marginalisation historique, des griefs légitimes, en ce sens qu'ils ont été ignorés, qu'ils n'ont pas été pris en compte et qu'ils n'ont pas été respectés pendant des décennies, voire des siècles. Ce sont des choses que nous devons aborder en tant que pays, et nous avons travaillé très fort au cours des dernières années pour les aborder, pour faire preuve de respect et travailler en partenariat pour donner une voix aux Autochtones dont les droits fondamentaux n’ont pas été respectés par les structures de gouvernance de ce pays.
Et puis il y a d'autres manifestations qui se joignent aux manifestations autochtones, ou qui en profitent, pour dénoncer un projet en particulier avec lequel ils ne sont pas d’accord, pour faire avancer un point de vue précis qui est souvent profondément ressenti et important, mais qui n'est pas ancré dans les torts historiques qui ont été faits aux dirigeants et aux peuples autochtones qui ont été ignorés et marginalisés dans ce pays.
Plus tôt aujourd'hui, j'ai de nouveau convoqué une réunion avec le Groupe d'intervention en cas d'incident pour aborder la question des barrages.
Et voici la réalité.
Tous les moyens possibles pour avoir un dialogue ont été mis en œuvre, mais les discussions n'ont pas été productives.
Nous ne pouvons pas avoir un dialogue lorsqu'une seule partie se présente à la table.
Pour cette raison, nous n'avons pas d'autre choix que de cesser d’entreprendre les mêmes démarches.
Bien sûr, nous ne fermerons jamais la porte au dialogue, et nous sommes toujours prêts à rencontrer ceux et celles qui désirent nous parler.
En fait, les ministres Miller et Bennett viennent de terminer un appel avec un chef héréditaire Wet'suwet'en il y a quelques minutes.
Il n’en demeure pas moins que les barrages doivent tomber maintenant.
Les injonctions doivent être respectées.
Et la loi doit être respectée.
Permettez-moi d'être clair : notre détermination à poursuivre la réconciliation avec les peuples autochtones est plus forte que jamais.
Il y a des torts historiques à réparer. Des écarts à combler.
Nous devons renouveler notre relation et en bâtir de nouvelles.
Le Canada est prêt à le faire. C'est ce que veulent les Canadiens.
Mais nuire aux familles canadiennes d'un océan à l'autre ne fait rien pour faire avancer la cause de la réconciliation.