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Les dirigeants mondiaux se rencontreront au sujet du renforcement des mesures financières afin d’intensifier la lutte contre les effets de la COVID-19

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Appels à des mesures supplémentaires pour réduire le fardeau de la dette et accroître les liquidités dans les pays à revenu faible ou intermédiaire afin d'assurer une relance complète 

Comme de nombreux pays luttent encore pour surmonter les ravages humains et économiques engendrés par la COVID-19, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, réunira les dirigeants mondiaux le lundi 29 mars de 10 h à 13 h 00 (HAE) afin d’exhorter la communauté internationale à prendre d’autres mesures urgentes pour assurer une relance robuste.

Cette rencontre de haut niveau, tenue par le secrétaire général en collaboration avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et le premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, vise à souligner l’urgente nécessité d’adopter des mesures plus ambitieuses et concrètes visant à accroître les liquidités et à atténuer la vulnérabilité liée à l’endettement dans les pays en développement.

La rencontre fera suite à une série de réunions et de tables rondes tenues l’année dernière afin de mobiliser les forces autour de la relance économique suivant la pandémie. Après ces événements, la communauté internationale avait pris tout un ensemble de mesures, qui n’ont toutefois pas suffi à répondre à la crise continue et toujours plus grave à laquelle de nombreux pays font face.   

« Nous sommes au bord d'une crise d'endettement. Six pays sont déjà en situation de défaillance. Un tiers des économies de marché émergentes sont exposées à un risque élevé de crise budgétaire. Et la situation est encore pire pour les pays les moins avancés et les pays à faible revenu, a affirmé le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

Nous devons dès maintenant accorder de nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS) et encourager les pays disposant de solides réserves à réaffecter les DTS inutilisés aux pays qui en ont besoin. Nous devons également prolonger l'Initiative de suspension du service de la dette du G20 jusqu'en 2022 et l'élargir pour qu'elle s'applique à tous les pays à revenu intermédiaire vulnérables et très endettés touchés par la crise. Nous devons aussi élargir la portée du cadre commun pour le traitement de la dette afin d’inclure d'autres pays vulnérables, fournir un allègement supplémentaire et ciblé de la dette et remédier aux faiblesses de longue date de l'architecture internationale de la dette. Sinon, nous risquons de nous enfoncer dans la pire récession depuis la Grande Dépression. »

« Depuis maintenant plus d’un an, la crise sanitaire mondiale de la COVID-19 fait des ravages sur la vie et les moyens de subsistance des gens et sur l'économie mondiale, a déclaré le premier ministre de la Jamaïque, le très honorable Andrew Holness.

La contraction de l'activité économique causée par la COVID-19 a de graves répercussions sur la viabilité de la dette, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En plus de fournir un allègement de la dette et un soutien en liquidités, nous devons établir une nouvelle architecture de la dette internationale qui assure la viabilité et qui encourage le secteur privé à intégrer la viabilité dans ses décisions d'investissement afin de garantir une relance plus rapide, plus forte et plus résiliente.

Grâce aux vaccins, nous sommes désormais en mesure d'entrevoir une voie vers une relance mondiale, même si nous savons que, pour parvenir à une relance inclusive, tous les pays doivent disposer de quantités et de capacités suffisantes pour vacciner leurs populations. Poursuivons notre collaboration et nos efforts de coordination solides afin de prendre des mesures concrètes qui permettront de renverser les effets économiques dévastateurs de la pandémie, alors que nous préparons le terrain pour une croissance et un développement durables. »

« Le monde doit unir ses forces pour protéger les gens, sauver des vies et vaincre la COVID-19, a déclaré le premier ministre Justin Trudeau. Nos progrès sont remarquables, mais nous savons que nous ne pourrons vaincre ce virus et rebâtir en mieux au pays que si tous les autres pays ont les ressources nécessaires pour relever ce défi mondial et se rétablir. Ce n’est qu’en fournissant une réponse mondiale concertée que nous pourrons contrer les effets de la pandémie et créer des emplois, une croissance économique et de nouvelles opportunités pour les gens et les entreprises. »

Nouvelle note de synthèse des Nations Unies sur la crise d’endettement

Dans une nouvelle note de synthèse intitulée Preventing Debt Crises In the Era of COVID-19 and Beyond: The Time to Act is Now (la prévention des crises d’endettement à l’ère de la COVID-19 et au-delà : il est temps d’agir), le secrétaire général affirme que, bien que de nombreuses mesures importantes ont été prises jusqu’à présent, elles n’ont pas suffi à contribuer au rétablissement de la santé économique. Encore aujourd’hui, bien d’autres pays risquent fort de sombrer dans une grave crise d’endettement, surtout si les conséquences engendrées par la COVID-19 durent plus longtemps et sont plus fortes que prévu.

La pandémie de COVID-19, qui a fait plus de 2,7 millions de morts et plus de 125 millions de cas confirmés dans le monde, est devenue plus qu’une crise sanitaire et humanitaire. Elle a aussi donné lieu à une crise mondiale sans précédent en matière de développement.   

Plus d’un an après le début de la pandémie, le secrétaire général affirme que les répercussions financières de la crise ont provoqué un surendettement dans un nombre croissant de pays. Il indique également que ses effets limitent considérablement la capacité de nombreux pays à investir dans la relance et les Objectifs de développement durable (ODD), notamment dans l’action climatique qui s’avère urgente.

Il a affirmé : « À moins de prendre des mesures décisives à l’égard de l’endettement et des liquidités, nous risquons une autre "décennie perdue" pour de nombreux pays en développement, ce qui mettrait définitivement les ODD hors de notre portée. »

La COVID-19 a mis en lumière les inégalités croissantes dans le monde

La situation économique actuelle a mis en évidence les inégalités croissantes entre les pays et au sein de ceux-ci, et ces inégalités menacent grandement les efforts mondiaux qui sont déployés pour rebâtir en mieux.

Les conséquences économiques de la COVID-19 ont déjà poussé les agences de notation de crédit à abaisser la cote de solvabilité de 42 pays depuis le début de la pandémie, soit 6 pays en développement, 27 économies émergentes et 9 pays moins développés et à faible revenu.

Les mesures sanitaires, sociales et économiques sans précédent qui ont été prises au cours de la dernière année ont aidé à contrôler la propagation du virus mortel, à sauver des vies et à atténuer les conséquences socioéconomiques de la pandémie. Ces politiques d’intervention d’urgence ont permis d’aplatir la courbe de contagion et de sauver des vies, mais elles ont également engendré la première augmentation de pauvreté extrême depuis 1998, un déclin de 4,3 % du PIB mondial et la perte de 144 millions d’emplois en 2020 seulement.

De nombreux pays ont réagi en adoptant des mesures de soutien budgétaire extraordinaires, tirant avantage des faibles coûts d’emprunt. Les pays développés sont intervenus de façon particulièrement énergique par la mise en place de mesures s’élevant à environ 18 000 milliards de dollars. La communauté internationale a apporté une réponse solide en mobilisant notamment un financement d’urgence de la part d’institutions financières internationales, de l’aide pour les partenaires humanitaires et un accès aux contre-mesures médicales, comme les vaccins. Un grand nombre de pays en développement, en particulier les pays les moins développés, dont le niveau d’endettement était déjà élevé avant la pandémie et qui ont vu leur situation se détériorer encore davantage en 2020 sur les plans budgétaires et du financement externe, n’ont pas été en mesure de mettre en place les mesures de stimulation nécessaires.

Si certains pays à revenu intermédiaire se sont tournés à nouveau vers les marchés obligataires internationaux depuis avril 2020, seulement deux pays d’Afrique subsaharienne ont pu avoir accès aux marchés. De plus, certains pays, notamment les pays les moins développés dont les besoins de refinancement seront très élevés en 2021, n’auront pas accès aux marchés financiers à des taux abordables. En outre, bon nombre de ces pays ont déjà vu leur accès aux devises étrangères réduit en raison de la fuite des capitaux étrangers et du ralentissement du commerce, du tourisme, des envois de fonds et des investissements directs étrangers.

La croissance rapide des besoins de financement et l'effondrement des revenus et de la croissance du PIB liés à la pandémie ont exacerbé les risques de surendettement dans le monde entier. Plus de la moitié des pays les moins développés et des pays à faible revenu qui utilisent le cadre de viabilité de la dette du FMI et de la Banque mondiale  sont désormais considérés comme présentant un risque élevé de surendettement ou comme étant en situation de surendettement. De plus, selon certaines estimations, plus d'un tiers des économies de marché émergentes sont exposées à un risque élevé de crise budgétaire.

Nécessité d’un allègement de l’endettement

Un allègement de la dette sera nécessaire afin de créer une marge de manœuvre permettant aux pays d’investir dans la relance et de réaliser les ODD, notamment sur le plan des mesures pour le climat. Même en cas d'endettement élevé, les nouveaux emprunts peuvent conduire à une amélioration de la solvabilité s'ils servent à financer des investissements productifs. L'allègement de la dette peut également libérer des ressources, créer les conditions permettant aux pays de réintégrer volontairement le marché et réduire les coûts d'emprunt globaux d'un pays, générant ainsi des répercussions positives sur l'ensemble de l'économie.

Appel à l’action relativement à l’APD, à un nouveau financement et aux liquidités

Le secrétaire général, dans la nouvelle note de synthèse des Nations Unies, appelle les gouvernements à accorder un nouveau financement assorti de conditions libérales aux pays en développement, particulièrement aux pays les moins développés (PMD) et aux petits États insulaires en développement (PEID). Il leur demande également de reconstituer le capital des banques multilatérales de développement et d’accélérer le calendrier de reconstitution de leur fonds, de respecter les engagements liés à l’APD et d’accorder aux pays en développement un financement à long terme destiné aux investissements dans la croissance à long terme et le développement.

Conformément aux récentes décisions du G7, la note de synthèse préconise également une nouvelle allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS), réitérant la nécessité de procéder à une réaffectation volontaire des DTS des pays développés aux pays en développement. 

De plus, la note de synthèse appelle le G20 à prolonger l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) de la Banque mondiale jusqu’en juin 2022 et à inclure les pays à revenu intermédiaire, particulièrement les PEID ayant été durement touchés par la crise.

La note de synthèse appelle également le G20 à élargir les critères d'admissibilité à l'allègement de la dette au titre du cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l'ISSD afin d’inclure d'autres pays vulnérables, au cas par cas. Elle appelle aussi le G20 à envisager d'autres mécanismes qui permettraient aux pays d'accéder au cadre commun sans créer de stigmatisation ou compromettre la cote de crédit des bénéficiaires, notamment des fonds et d’autres instruments au sein des institutions existantes. Enfin, la note de synthèse appelle les pays et les institutions financières internationales à profiter de cette occasion pour remédier aux faiblesses de longue date de l'architecture internationale de la dette.

Participants à la réunion de haut niveau

Animée par la présentatrice de la BBC Laura Trevelyan, la réunion des chefs d’État et de gouvernement sera marquée par les discours d'ouverture du secrétaire général des Nations Unies et des premiers ministres Trudeau et Holness. Y participeront également des chefs d'État et de gouvernement, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, le secrétaire général de l'OCDE, Ángel Gurría et la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.

À propos de la réunion de haut niveau

La réunion de haut niveau sera diffusée sur le Web à l’adresse suivante : http://webtv.un.org/ (en anglais seulement).

La liste complète des conférenciers sera affichée sur le site Web de la réunion de haut niveau, à l’adresse suivante : https://www.un.org/fr/coronavirus/financing-development.

Une copie sous embargo de la note de synthèse du secrétaire général se trouve ici.