Lors du Sommet de Carbis Bay au mois de juin 2021, nous, dirigeants du Groupe des Sept, nous sommes engagés à mettre en œuvre un programme ambitieux afin de rebâtir en mieux pour le bien du monde entier et de combler immédiatement les écarts constatés dans les investissements en matière d’infrastructure dans les pays en développement. Pour ce faire, nous voulons modifier notre approche de financement de manière à financer une infrastructure de qualité et durable qui favorise une relance forte à la suite de la pandémie et des progrès rapides à l’égard des Objectifs de développement durable et de nos engagements internationaux en matière de climat et d’environnement, notamment ceux que nous avons pris récemment à la COP26.
Les pays à revenu faible et intermédiaire devraient augmenter les investissements dans l’infrastructure pour contrer les changements climatiques et financer leur transition vers la carboneutralité[1]. Cette somme s’ajoute aux investissements essentiels qui devraient être faits dans l’infrastructure de santé et de sécurité sanitaire; la connectivité dans le domaine du numérique, des transports et de l’énergie; l’infrastructure pour l’éducation; et l’avancement de l’égalité des sexes et du combat contre les inégalités. Pour surmonter ce défi mondial, nous intensifierons nos efforts collectifs visant à mobiliser les capitaux et l’expertise du secteur privé et à renforcer nos partenariats avec les pays en développement, et nous le ferons au moyen de tout l’éventail d’outils dont nous disposons en matière de développement et de finance.
Nous partageons la même ambition de favoriser la prospérité mondiale, le développement durable, la connectivité et la transition vers la carboneutralité en mettant mieux à profit nos économies, les marchés de capitaux, l’expertise, la technologie et les capacités en matière d’innovation.
Grâce à une grande diversité de programmes et d’initiatives, se reporter à l’annexe de la présente déclaration (en anglais seulement), nous finançons déjà une infrastructure durable, résiliente et de qualité dans les pays en développement, et nous miserons sur ces programmes et initiatives pour réaliser nos ambitions. Nous avons investi des ressources considérables de manière collective. En effet, si l’on combine nos investissements de 2019 et de 2020, les pays du G7 et les institutions de l’Union européenne ont versé plus de 265 milliards de dollars américains en aide publique au développement[2], y compris pour l’infrastructure. De plus, les pays membres du G7 réalisent d’autres investissements substantiels dans l’infrastructure des pays en développement par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement et de leurs institutions de financement du développement.
Toutefois, pour combler les écarts sur le plan de la connectivité et des investissements dans les infrastructures, il faut changer de façon considérable la collaboration au sein du système international. Pour ce faire, nous élaborerons un programme à long terme, dans le cadre duquel nous adopterons une approche stratégique commune, étayée par les cinq principes suivants :
- Faire évoluer nos ambitions – travailler en partenariat avec les pays en développement sur leurs plans d'investissement dans les infrastructures et en faire une priorité permanente, et renforcer la coopération, la coordination et la collaboration entre nous pour nous assurer d’être plus grands que la somme de nos parties.
- Renforcer les partenariats dirigés par les régions et les pays – tirer parti des initiatives existantes, lesquelles sont prises en charge par les pays, fondées sur les besoins des pays partenaires et renforcées par la coordination du G7 relativement aux engagements internationaux, par l'intermédiaire du G20, des organisations multilatérales et d'autres instances.
- Adopter une approche fondée sur les valeurs et étayée par des normes rigoureuses – encourager une course au sommet qui est fondée sur des valeurs communes et qui profite aux pays en développement partenaires, en demandant à tous les acteurs d'adhérer à des règles et à des normes reconnues au niveau international, y compris en ce qui concerne les prêts et les investissements.
- Accroître le financement – mobiliser des fonds et l'expertise des secteurs public et privé, notamment en utilisant les fonds publics pour susciter et stimuler la participation du secteur privé et en favorisant l'accès au financement durable sur les marchés des capitaux du G7.
- Veiller à ce que les fonds parviennent là où ils sont nécessaires et soutenir un système plus cohérent dans l'ensemble – promouvoir les plateformes régionales et nationales en tant que mécanismes favorisant la cohérence, aider les économies de marché en développement et émergentes à élaborer et à mettre en œuvre leurs plans de relance après la pandémie, de développement durable et de lutte contre les changements climatiques, accorder les fonds nécessaires à la réalisation de ces plans et apporter un soutien coordonné.
Nous attachons une très grande importance à ce programme et nous sommes résolus à le mettre en œuvre avec nos partenaires. Pour donner suite à ces principes et réaliser les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés, nous allons d'abord prendre les mesures suivantes :
Afin de maintenir le cap, nous allons :
- Tirer parti du groupe de travail que nous avons créé à Carbis Bay par le biais d'un engagement permanent du G7, afin de surveiller notre coopération, d'orienter nos efforts de coordination à l’échelle internationale et de cerner des possibilités de collaboration.
Afin d’atteindre l’excellence en matière de normes, nous allons :
- Déployer des efforts au sein du G20 pour soutenir la mise en œuvre des normes et principes internationaux actuels, en nous appuyant sur les cadres en place et les travaux des banques multilatérales de développement et d'autres institutions financières internationales, notamment les Principes du G20 pour l’investissement dans des infrastructures de qualité, et accroître la transparence de la dette et la responsabilité mutuelle.
- Promouvoir un ensemble commun de normes exemplaires déjà en place, y compris des normes sociales, environnementales, de distinction entre les sexes, de résilience, de transparence et d’ouverture, y compris des normes d’efficacité économique et financière, et aider les pays à les mettre en œuvre.
- Participer aux efforts visant à favoriser l'adhésion éventuelle de tous les pays du G20 à la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption.
- Travailler de concert avec les banques multilatérales de développement et par l'intermédiaire de nos institutions de financement du développement pour élargir l'adhésion aux normes en renforçant la capacité de les mettre en œuvre, que ce soit par les pays ou dans le cadre de projets, notamment en suscitant la confiance à l'égard de la responsabilité publique et du financement privé.
Afin de réaliser notre ambition d’accroître le financement en provenance de nos économies, pour le faire passer de milliards de dollars à des milliers de milliards de dollars, nous allons :
- Collaborer avec les banques multilatérales de développement et d'autres institutions financières internationales afin d'évaluer et de définir les meilleures conditions pour mobiliser des fonds du secteur privé conformément aux objectifs de l’Accord de Paris.
- Coordonner les efforts déployés au sein du G7, avec d'autres intervenants et avec les banques multilatérales de développement en ce qui concerne les mesures visant à accroître leur capacité à mobiliser des fonds du secteur privé, notamment en soutenant la mise en œuvre de la feuille de route du G20 sur la finance durable.
- Collaborer avec d’autres partenaires pour concrétiser les ambitions mondiales convenues par les dirigeants à Carbis Bay, et appuyées par les dirigeants du G20 à Rome, de mobiliser 100 milliards de dollars américains au moyen de la réaffectation volontaire des droits de tirage spéciaux, y compris dans le cadre de l'appel à la création d'un fonds fiduciaire pour la résilience et la viabilité au sein du FMI.
- Revoir et moderniser davantage nos trousses d’outils pour stimuler les innovations en vue d’aider les pays en développement à obtenir un financement durable auprès des marchés des capitaux et des institutions publiques, et déterminer les plans, programmes et projets régionaux et nationaux précis auxquels le G7 peut collaborer.
Afin de renforcer notre approche de partenariat dirigée par les régions et les pays et de favoriser la cohérence, nous allons :
- Travailler au sein du G20 afin de rendre les plateformes nationales opérationnelles, notamment en augmentant notre soutien au cadre et aux principes existants et à leur mise en œuvre, et en nous appuyant sur des initiatives existantes comme le Pacte du G20 avec l’Afrique et le Mécanisme mondial de financement des infrastructures afin de renforcer et de coordonner les partenariats, la planification et les programmes.
- Participer à des projets pilotes de plateformes afin de mettre au point et d’améliorer des pratiques exemplaires.
- Améliorer le soutien technique et le renforcement des capacités en collaboration avec les Banques multilatérales de développement et le secteur privé, afin d’aider les pays à élaborer leurs plans et leurs listes de projets durables de grande qualité.
Ces engagements ne sont que les premières étapes d’un partenariat à long terme. Nous saluons les autres pays et les invitons à se joindre à nous et à collaborer avec nous afin de coordonner plus efficacement les efforts déployés dans le monde pour réduire les écarts en matière de financement de l’infrastructure, d’améliorer la qualité, la durabilité et la résilience des infrastructures, de lutter contre les changements climatiques, de protéger la biodiversité et d’encourager la transition vers la carboneutralité. Nous saluons les travaux du Groupe de travail du G7 sur le financement du développement, qui ont orienté ces principes, et nous réjouissons des discussions que les ministres des Affaires étrangères et du Développement du G7 tiendront prochainement sur ces enjeux. Nous sommes impatients de réfléchir aux progrès de cette initiative sous la présidence de l’Allemagne.
[1] Rapport de l’Agence internationale de l’énergie, de la Banque mondiale et du Forum économique mondial (en anglais seulement) :
https://iea.blob.core.windows.net/assets/6756ccd2-0772-4ffd-85e4-b73428ff9c72/FinancingCleanEnergyTransitionsinEMDEs_WorldEnergyInvestment2021SpecialReport.pdf
[2] OCDE, données sur l’aide publique au développement, 2019 et 2020 (préliminaires)