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Déclaration des dirigeants du G7

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Nous, dirigeants du G7, nous sommes réunis aujourd'hui à Bruxelles à l'invitation de l’Allemagne, présidente du G7, pour renforcer davantage notre coopération face à l'agression injustifiable, non provoquée et illégale de la Russie et à la guerre que le président Poutine a choisi de mener contre l'Ukraine, une nation indépendante et souveraine. Nous resterons aux côtés du gouvernement et du peuple ukrainien.

Nous sommes tous déterminés à rétablir la paix et la stabilité et à faire respecter le droit international. À la suite de la résolution adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 2 mars 2022, nous continuerons de faire front commun avec la très grande majorité de la communauté internationale pour condamner l'agression militaire de la Russie ainsi que les souffrances et les pertes de vies qu'elle continue de causer.

Nous sommes toujours consternés par les attaques dévastatrices menées contre la population ukrainienne et les infrastructures civiles du pays, y compris les hôpitaux et les écoles, et nous les condamnons. Nous saluons les enquêtes menées par les instances internationales, notamment par le procureur de la Cour pénale internationale. Nous travaillerons ensemble pour soutenir la collecte de preuves de crimes de guerre. Le siège de Marioupol et d'autres villes ukrainiennes ainsi que le refus des forces militaires russes d'autoriser l'accès aux organisations humanitaires sont inacceptables. Les forces russes doivent immédiatement assurer un accès sécuritaire aux autres régions de l'Ukraine ainsi que l'acheminement de l'aide humanitaire à Marioupol et aux autres villes assiégées.

Les dirigeants russes sont tenus de se conformer immédiatement à l'ordre de la Cour internationale de justice de suspendre les opérations militaires qu'ils ont commencées le 24 février 2022 sur le territoire de l'Ukraine, sans plus attendre. Nous exhortons également la Russie à retirer ses forces et équipements militaires de l'ensemble du territoire de l'Ukraine.

Nous appelons en outre les autorités du Bélarus à éviter toute nouvelle escalade et à s'abstenir d'utiliser leurs forces militaires contre l'Ukraine. De plus, nous demandons instamment à tous les pays de ne pas fournir de l'aide militaire ou toute autre forme d'aide à la Russie pour lui permettre de poursuivre son agression en Ukraine. Nous surveillerons de près toute aide fournie à cet égard.

Nous ne ménagerons aucun effort pour exiger des comptes du président Poutine ainsi que des architectes et complices de cette agression, y compris le régime Loukatchenko du Bélarus. À cette fin, nous continuerons de travailler ensemble et avec nos alliés et partenaires du monde entier.

Nous soulignons notre détermination à imposer des conséquences sévères à la Russie, y compris par la pleine mise en œuvre des mesures économiques et financières que nous avons déjà imposées. Nous poursuivrons notre étroite collaboration, notamment en incitant d'autres gouvernements à adopter des mesures restrictives similaires à celles déjà imposées par les membres du G7 et à ne pas recourir à des manœuvres d'évasion, de contournement ou de remplacement visant à réduire ou à atténuer les effets de nos sanctions. Nous chargeons les ministres concernés d'une initiative ciblée visant à surveiller la mise en œuvre intégrale des sanctions et à coordonner les réponses liées aux mesures d'évasion, notamment en ce qui concerne les transactions sur l'or effectuées par la Banque centrale russe. Nous sommes prêts à appliquer des mesures supplémentaires, au besoin, tout en continuant à agir ensemble. Nous remercions les partenaires qui se sont ralliés à nous dans le cadre de ces efforts.

L'attaque de la Russie a déjà mis en danger la sûreté et la sécurité d'installations nucléaires en Ukraine. Les activités militaires russes créent des risques extrêmes pour la population et l'environnement et pourraient avoir des conséquences catastrophiques. La Russie doit se conformer à ses obligations internationales et s'abstenir de toute activité mettant en péril les installations nucléaires, afin de permettre un contrôle sans entrave par les autorités ukrainiennes ainsi que l'accès intégral de l'Agence internationale de l'énergie atomique et la coopération avec celle-ci.

Nous mettons en garde contre toute menace d'utilisation d'armes chimiques, biologiques et nucléaires ou de matières connexes. Nous rappelons les obligations de la Russie aux termes des traités internationaux dont elle est signataire et qui nous protègent tous. À cet égard, nous dénonçons catégoriquement la campagne de désinformation malveillante et sans fondement menée par la Russie contre l'Ukraine, un État qui respecte pleinement les accords internationaux de non-prolifération. Nous exprimons notre préoccupation à l'égard des autres pays et acteurs qui ont amplifié la campagne de désinformation de la Russie.

Nous sommes résolus à soutenir le peuple ukrainien dans son opposition héroïque à l'agression injustifiable et illégale de la Russie. Nous renforcerons le soutien que nous apportons à l'Ukraine et aux pays voisins. Nous remercions tous ceux qui fournissent déjà une aide humanitaire à l'Ukraine et demandons à d'autres pays de se joindre à eux. De plus, nous continuerons de travailler ensemble pour renforcer la résilience démocratique et défendre les droits de la personne en Ukraine et dans les pays voisins.

Nous poursuivrons nos efforts pour aider l'Ukraine à défendre ses réseaux contre les cyberincidents. Pour nous préparer à toute intervention cybernétique malveillante que pourrait mener la Russie en réponse aux mesures que nous avons prises, nous prenons des dispositions pour accroître la résilience des infrastructures de nos pays respectifs en renforçant nos cyberdéfenses coordonnées et en améliorant notre compréhension commune des cybermenaces. Nous nous efforcerons également d'exiger des comptes des acteurs qui se livrent à des activités de destruction, de perturbation ou de déstabilisation dans le cyberespace.

Nous félicitons une fois de plus les États voisins de faire preuve de solidarité et d’humanité en accueillant des réfugiés ukrainiens et des ressortissants de pays tiers en provenance de l’Ukraine. Nous insistons sur la nécessité d’accroître encore davantage l’aide internationale offerte aux pays voisins de l’Ukraine et, pour y contribuer concrètement, nous nous engageons à accueillir, à protéger et à soutenir des réfugiés et des personnes déplacées en raison du conflit. Ainsi, nous sommes tous prêts à les accueillir dans nos territoires. Nous prendrons d’autres mesures pour élargir notre appui à l’Ukraine et aux pays voisins.

Nous sommes préoccupés par l’augmentation et le durcissement de la répression exercée contre le peuple russe et par la rhétorique de plus en plus hostile que les autorités russes emploient, surtout envers de simples citoyens. Nous déplorons que les autorités russes aient tenté de priver les citoyens russes de l’accès à de l’information impartiale en ayant recours à la censure. Nous dénonçons également leurs campagnes malveillantes de désinformation, lesquelles ne resteront pas sans conséquences. Nous témoignons notre soutien aux citoyens russes et bélarusses qui s’opposent à cette guerre d’agression contre leur proche voisine, l’Ukraine. Le reste du monde les remarque.

Le peuple russe doit savoir que nous ne lui reprochons rien. C’est le président Poutine ainsi que son gouvernement et ses complices, y compris le régime Loukatchenko du Bélarus, qui imposent cette guerre et ses conséquences aux Russies et qui ont pris une décision entachant l’histoire du peuple russe.

Nous prenons d’autres mesures en vue de réduire notre dépendance à l’énergie russe, et nous travaillerons ensemble en ce sens. En parallèle, nous trouverons d’autres sources d’approvisionnement sûres et durables et agirons en solidarité et en étroite collaboration en cas de rupture d’approvisionnement. Nous nous engageons à soutenir activement les pays disposés à s’affranchir graduellement de leur dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon en provenance de la Russie. Nous appelons les pays producteurs de pétrole et de gaz à agir de manière responsable et à augmenter leurs livraisons sur les marchés internationaux, en soulignant le rôle clé de l'OPEP à cet égard. Nous travaillerons avec eux et avec tous nos partenaires pour assurer un approvisionnement stable et durable en matière d’énergie dans le monde. Cette crise renforce notre détermination à atteindre les cibles de l'Accord de Paris et du Pacte de Glasgow pour le climat et à limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C, en accélérant la réduction de notre dépendance aux combustibles fossiles et notre transition vers des énergies propres.

Nous sommes solidaires de nos partenaires qui subissent le coût toujours plus lourd du choix unilatéral du président Poutine de faire la guerre en Europe. Sa décision met en péril la relance économique mondiale, compromet la résilience des chaînes de valeur mondiales et aura de graves répercussions sur les pays les plus fragiles. Nous appelons la communauté internationale à agir en reconnaissant la pleine responsabilité de la Russie et en protégeant les pays les plus vulnérables, avec le soutien des institutions internationales et régionales.

De manière plus immédiate, la guerre du président Poutine exerce une pression accrue sur la sécurité alimentaire mondiale. Nous souhaitons rappeler que les sanctions que nous avons imposées contre la Russie ont été déterminées en tenant compte de la nécessité d'éviter toute répercussion sur le commerce agricole mondial. Nous restons déterminés à suivre la situation de près et à faire le nécessaire pour répondre à la crise mondiale de la sécurité alimentaire en cours et pour l’empêcher de s’aggraver. Nous utiliserons de façon cohérente tous les instruments et mécanismes de financement pour accroître la sécurité alimentaire et renforcer la résilience du secteur agricole, en allant dans le sens des cibles climatiques et environnementales. Nous ferons face aux perturbations potentielles de la production et du commerce agricoles, en particulier dans les pays vulnérables. Nous nous engageons à assurer un approvisionnement alimentaire durable en Ukraine et à soutenir la poursuite des efforts de production ukrainiens.

Nous travaillerons avec les institutions internationales compétentes, notamment le Programme alimentaire mondial (PAM), et nous augmenterons notre contribution collective à ces institutions, parallèlement aux banques multilatérales de développement et aux institutions financières internationales, afin de fournir un soutien aux pays confrontés à une insécurité alimentaire aiguë. Nous demandons la tenue d'une session extraordinaire du Conseil de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin d'examiner les conséquences de l'agression russe contre l'Ukraine sur la sécurité alimentaire et l'agriculture dans le monde. Nous demandons à tous les participants au Système d'information sur les marchés agricoles (AMIS) de continuer à échanger des renseignements et à étudier les possibilités de maîtriser les prix, notamment en rendant des stocks disponibles et en en mettant à la disposition du PAM, en particulier. Nous éviterons les interdictions d'exportation et les autres mesures de restriction des échanges, maintiendrons les marchés ouverts et transparents et inviterons les autres à faire de même, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), y compris les exigences de notification de l'OMC.

Les organisations internationales et les instances multilatérales ne doivent plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle. Nous travaillerons en étroite collaboration avec nos partenaires pour prendre les mesures qui s’imposent, en fonction d’intérêts communs et selon les règles et règlements propres à chaque institution.