Nous, dirigeants du Groupe des Sept (G7), condamnons dans les termes les plus forts les atrocités effroyables commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d'autres villes ukrainiennes. Nous restons pleinement solidaires de l'Ukraine et du peuple ukrainien.
Le meurtre de civils et de non-combattants est catégoriquement interdit par le droit international humanitaire. Nous soutenons l'appel du Secrétaire général des Nations Unies à la mise en place d'une enquête indépendante menant à une véritable reddition de comptes pour ces atrocités. Nous soulignons que les auteurs de crimes de guerre et de violations du droit international humanitaire, y compris le recours délibéré à la force ou les attaques ciblant intentionnellement des civils, doivent être tenus responsables de leurs actes et traduits en justice. Nous saluons et soutenons les travaux en cours pour enquêter et réunir des preuves à cet égard, notamment ceux du procureur de la Cour pénale internationale, de la commission d'enquête indépendante mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU et de la mission d’experts de l’OSCE.
Nous augmenterons davantage le coût que les architectes de cette agression auront à payer pour cette guerre, à savoir le président russe Vladimir Poutine et ses complices, par le biais d’une action coordonnée, en continuant à agir de manière unie dans l'application de mesures économiques et financières pour répondre à l'escalade continue de la guerre. En priorité, nous prendrons immédiatement les mesures suivantes, dans le respect de nos processus juridiques respectifs :
Premièrement, nous considérons que tout nouvel investissement dans l'économie de la Fédération de Russie est incompatible avec nos intérêts en matière de sécurité et notre objectif de mettre fin à cette guerre. Nous interdisons donc les nouveaux investissements dans les principaux secteurs de l'économie russe, y compris le secteur de l'énergie. L’exode sans précédent du secteur privé de Russie s’est déjà ajouté aux puissantes conséquences de nos sanctions collectives. À mesure que la guerre se poursuit, la Russie connaîtra une longue descente vers l'isolement économique, financier et technologique.
Deuxièmement, nous étendrons davantage les interdictions d'exportation de marchandises de pointe et de services précis qui sont importants pour la sécurité, l'État et l'économie de la Russie. Nous allons également renforcer les restrictions à l'importation sur un éventail d'exportations russes génératrices de revenus.
Troisièmement, nous continuerons de déconnecter les banques russes du système financier mondial. Nous avons déjà affaibli considérablement le système financier de la Russie en ciblant les transactions impliquant les actifs de la banque centrale et d’autres institutions financières.
Quatrièmement, nous allons intensifier la pression, notamment en imposant d’autres sanctions aux entités étatiques qui constituent les principaux moteurs de l'économie russe. Ainsi, le régime du président Poutine ne pourra plus compter sur ces institutions pour stabiliser son économie et réaliser ses objectifs.
Cinquièmement, nous poursuivrons et intensifierons notre campagne contre les élites et les membres de leurs familles qui soutiennent l’effort de guerre du président Poutine et dilapident les ressources de la population russe. Dans le respect de nos cadres juridiques, nous imposerons des sanctions à d'autres personnes et entités.
Sixièmement, nous imposerons d’autres sanctions contre le secteur de la défense de la Russie afin d’affaiblir et d’ébranler les capacités des forces militaires russes de faire la guerre.
Septièmement, nous accélérerons notre plan visant à réduire notre dépendance énergétique à l'égard de la Russie, notamment en éliminant graduellement et en interdisant les importations de charbon russe. Nous accélérerons également nos travaux visant à réduire notre dépendance à l'égard du pétrole russe. Ce faisant, nous travaillerons ensemble et avec nos partenaires pour garantir un approvisionnement énergétique stable et durable à l'échelle mondiale, notamment en accélérant la réduction de notre dépendance globale à l'égard des combustibles fossiles et notre transition vers des énergies propres.
Nous intensifierons la mise en œuvre et l'application collectives des mesures existantes, notamment en renforçant nos organismes nationaux d’application de la loi et en collaborant avec nos partenaires pour empêcher la Russie de transgresser les sanctions en les évitant, en les contournant ou en cherchant des moyens de compensation.
La guerre d'agression du président Poutine entraîne des perturbations économiques dans le monde entier. Les effets de cette guerre sur les activités du secteur agricole ukrainien, qui revêt une importance internationale, mettent à rude épreuve la sécurité alimentaire mondiale, et le président Poutine et ses complices en sont entièrement responsables. Nous continuerons de travailler activement avec nos partenaires afin d’atténuer les conséquences énergétiques, alimentaires et autres de l'action de la Russie sur des pays tiers et sur notre propre population. Plus particulièrement, nous nous attaquerons aux conséquences de cette crise mondiale sur la sécurité alimentaire au moyen d’un effort conjoint du G7, en étroite collaboration avec des organismes internationaux comme le Programme alimentaire mondial, les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales, ainsi que par l’exploration de la mission de résilience en matière d’alimentation et d’agriculture (Food and Agriculture Resilience Mission ou FARM). Nos séries de sanctions ont été soigneusement ciblées pour éviter d’entraver l'acheminement de l'aide humanitaire ou les activités du commerce agricole mondial, en ayant recours à des exceptions explicites, s’il y a lieu.
Nous continuerons de fournir un soutien politique, financier, matériel et humanitaire coordonné au peuple et au gouvernement ukrainiens, tant pour répondre à leurs besoins immédiats que pour les aider à rebâtir leur pays à long terme, notamment en envisageant la mise sur pied d’un fonds de solidarité pour l’Ukraine.