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Allocution du premier ministre à la Chambre des communes sur l’héritage tragique des pensionnats autochtones

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Des chaussures et des mocassins d’enfants.

Un ourson.

Des fleurs.

C’est ce que des gens ont placé autour de la flamme du centenaire, à seulement quelques pas de cette Chambre, pour rendre hommage aux enfants autochtones qui n’ont jamais pu retourner chez eux en raison du système de pensionnat autochtone.   

Ces petits souliers n’auraient jamais dû y être.

Parce que des enfants n’auraient jamais dû être emmenés dans ces soi-disant écoles, où ils ont été séparés de leur famille et de leur communauté, où ils ont vécu dans une solitude sans nom, où ils ont subi des violences inimaginables.

Ces enfants qui ont été retrouvés à Kamloops – et ceux qui n’ont pas encore été retrouvés, ailleurs au pays – auraient pu être des grands-parents ou des arrière-grands-parents aujourd’hui.

Ils auraient pu être des Aînés, des gardiens du savoir ou des dirigeants de communautés.

Mais ce n’est pas le cas.

Et c’est la faute du Canada.

Notre pays a manqué à son devoir envers les centaines d’enfants enterrés près d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops.

Notre pays a manqué à son devoir envers leurs familles et les communautés auxquelles ils ont été arrachés.

Et notre pays a manqué à son devoir envers chaque enfant qui a subi les injustices de ces terribles institutions, d’un bout à l’autre du pays.

C’est ça, la vérité. Et on ne peut pas fermer les yeux et faire comme si de rien n’était.

Monsieur le Président, on sait que la découverte faite à Kamloops s’inscrit dans une tragédie bien plus vaste et que, d’un océan à l’autre, une foule d’enfants forcés d’intégrer le système de pensionnats autochtones ont disparu sans laisser de traces.

On sait que les séquelles laissées par ces établissements se mêlent de nos jours aux traumatismes intergénérationnels que vivent tant de familles.

Et on sait que les peuples autochtones font encore face à du racisme, à de la discrimination systémique et à des injustices inacceptables.

À tous ceux qui souffrent : je suis vraiment désolé que votre pays vous ait laissé tomber. 

On doit faire en sorte que ce genre d’échec systémique ne se reproduise plus jamais.

Les survivants, les familles et les communautés doivent être au cœur de tous les efforts visant à réparer les dommages causés par les pensionnats. 

Aujourd’hui, je renouvelle mon engagement à réparer les torts du passé, à contribuer à la guérison des survivants, de leurs familles et des communautés et à parcourir avec vous ce chemin tortueux de la réconciliation.

Monsieur le Président, le système de pensionnats autochtones n’était qu’un élément d’une vaste politique colonialiste conçue pour détruire les langues et les cultures autochtones, afin d’assimiler ces communautés pour qu’elles n’existent plus comme peuples distincts.

On le reconnaît et on a à cœur de réparer ces torts.

Plus tôt aujourd’hui, j’ai discuté avec le chef national Perry Bellegarde et la chef Rosanne Casimir de la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc.

La chef Casimir m’a dit ceci : que tous les Canadiens doivent se montrer solidaires et veiller à ce que ces récits tragiques ne sombrent jamais dans l’oubli.

Et, comme je lui ai dit ainsi qu’au chef national : on est vos partenaires et on veut répondre aux besoins de vos communautés.

Tandis que l’on continue de mettre en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation, on a mis en place les lois et le soutien nécessaires pour que les communautés autochtones revitalisent et renforcent leurs langues et leurs cultures.

On le fait pour que chaque enfant des Premières Nations, chaque enfant inuit et chaque enfant métis puisse grandir en étant fier de ses racines.

Monsieur le Président, on ne doit pas oublier les leçons tirées du système de pensionnats autochtones. On doit se souvenir de ce terrible héritage et, jour après jour, on doit s’efforcer de faire mieux.  

On réitère notre engagement à aider les communautés à retrouver leurs enfants disparus.

Ce n’est pas suffisant de présenter des excuses pour les tragédies du passé.

Ce n’est pas suffisant pour les enfants qui sont morts, pour les familles, pour les survivants et les communautés.

Seuls les gestes que l’on pose peuvent nous mener vers un meilleur chemin.  

Et c’est ce à quoi notre gouvernement aspirera toujours.

Miigwetch. Kinanaskomitin. Mashi cho. Gilakas’la. Tshinashkumitinau. Nakummek.

Merci.