LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Bonsoir. Shalom.
Merci, Adam Silver.
Merci à tous ceux qui se joignent à nous aujourd’hui pour rendre hommage aux victimes et aux survivants de l’attaque terroriste du 7 octobre perpétrée par le Hamas.
Et, surtout, merci à la Fédération juive d’Ottawa d’avoir organisé cette cérémonie solennelle et d’une très grande importance.
Merci aux parlementaires de tous les partis d’être ici aujourd’hui.
Y compris les membres de mon Conseil des ministres, les ministres Bill Blair, Mélanie Joly, Arif Virani, Marc Miller, Karina Gould, Jenna Sudds, Terry Beech, Kamal Khera, Randy Boissonnault, Marci Ien, Rechie Valdez, Ahmed Hussen et Steven MacKinnon.
En plus des députés Yasir Naqvi, Anita Vandenbeld, Marie-France Lalonde, Julie Dabrusin, Valerie Bradford, Francesco Sorbara, Judy Sgro, Terry Duguid, Lisa Hepfner, Ali Ehsassi et Joyce Murray.
Il y a 365 jours, nous avons tous été secoués au plus profond de notre âme.
Alors que nous, Canadiens, nous réveillions par une paisible matinée d’automne, les Israéliens et les Juifs du monde entier vivaient un véritable cauchemar.
1 200 innocents assassinés.
De jeunes fêtards, qui avaient toute la vie devant eux, massacrés.
Des communautés entières réduites en cendres.
Des enfants traumatisés et devenus orphelins.
Des femmes violées et mutilées.
Des familles brisées et anéanties.
Plus de 250 personnes contraintes à la captivité sous la menace d’une arme à feu.
Le jour le plus meurtrier pour les Juifs depuis l’Holocauste.
J’aimerais m’arrêter un instant sur ce point.
Près de 80 ans après la fin de l’Holocauste.
Presque 80 ans depuis que nous avons collectivement dit « Plus jamais ».
Des organisations terroristes comme le Hamas, le Hezbollah et le Corps des gardiens de la révolution islamique cherchent toujours à faire du mal aux Juifs simplement parce qu’ils sont Juifs.
Il ne s’agit pas d’un « combat pour la liberté », mais de terrorisme. Un terrorisme ignoble et antisémite.
Et ça me dégoûte.
Le traumatisme survenu ce jour-là n’a pas pris fin le 8 octobre.
Ce qui rend cette attaque barbare encore plus éprouvante, c’est le fait que vous revivez ce cauchemar jour après jour.
Vous le revivez lorsque des lâches fracassent les fenêtres de vos écoles et de vos synagogues au milieu de la nuit.
Vous le revivez quand des antisémites brandissent les drapeaux du Hamas et du Hezbollah dans les rues de nos villes.
Vous le revivez quand trop de nos concitoyens canadiens minimisent ou ignorent votre douleur.
Vous le revivez quand on vous dit que le traumatisme intergénérationnel que vous portez et l’antisémitisme que vous subissez ne sont pas réels.
Vous le revivez quand le mot « sioniste » est utilisé comme une insulte.
Quand son sens est détourné alors qu’il désigne en fait seulement la croyance que le peuple juif – comme tous les peuples – a le droit de choisir son avenir.
Un droit que notre gouvernement a toujours soutenu, et qu’il soutiendra toujours.
Personne au Canada ne devrait jamais avoir peur de se dire fièrement sioniste.
Et ironiquement, vous revivez ce cauchemar lorsque vous devez tenir secret le lieu de cet événement par crainte de violences.
Je veux être clair : je crois qu’il est inacceptable que ce comportement soit normalisé.
Il m’incombe, ainsi qu’à tous les dirigeants, des premiers ministres aux chefs de police, de ne faire aucun compromis dans la lutte contre l’antisémitisme.
De mettre un terme à la montée de la haine.
Et renverser cette tendance.
Et pourtant, malgré la douleur avec laquelle vous vivez chaque jour, vous faites tous preuve d’une résilience exceptionnelle.
Dans les heures qui ont suivi le 7 octobre, vous vous êtes mobilisés en tant que communauté pour vous soutenir les uns les autres.
Pour aider les personnes déplacées par les attentats et les familles d’otages qui endurent des souffrances inimaginables.
Vous avez montré que la dépravation de ces terroristes ne brisera pas votre volonté.
Qu’ils ne vous enlèveront pas votre joie de vivre.
Vous continuez à incarner fièrement la devise qui définit ce que signifie être Juif.
Am Yisrael Chai – le peuple d’Israël vit.
Par-dessus tout, je sais que vous continuerez à vivre ce cauchemar – vous aurez le sentiment qu’il vous manque une partie de vous-mêmes – jusqu’à ce que les 101 otages qui se trouvent encore à Gaza soient libérés.
101 personnes dont la vie est toujours en jeu.
101 personnes qui subissent des tortures, des sévices, et des humiliations inimaginables.
C’est tout simplement inacceptable.
Nous devons mettre fin à ce conflit.
Accroître l’aide humanitaire destinée aux centaines de milliers de Gazaouis qui souffrent.
Faire en sorte que le Hamas dépose ses armes et abandonne le contrôle de Gaza.
Et ramener les otages chez eux – dès maintenant.
Nous devons, une fois pour toutes, rejeter cette violence qui n’apporte que mort et destruction.
Et bâtir un avenir meilleur et plus sécuritaire – pour les Israéliens comme pour les Palestiniens.
Avant de conclure, je veux prendre un peu de recul, aller au-delà des chiffres et des statistiques horribles et me souvenir des individus.
Souvenez-vous de Vivian Silver. Une militante israélo-canadienne qui s’est battue pour les droits des femmes et la paix, et qui a consacré sa vie à établir des liens entre Israéliens et Palestiniens.
Souvenez-vous d’Alexandre Look. Un jeune homme qui venait de chez moi, à Montréal, et qui a perdu la vie en tentant de protéger d’autres personnes lors du festival de musique Nova.
Souvenez-vous de Netta Epstein. Un amoureux de la nature très fier de son héritage canadien qui, sans hésiter, a sauté sur une grenade pour sauver sa fiancée.
Souvenez-vous de Judih Weinstein. La mère bienveillante de quatre enfants qui, à entendre sa famille que j’ai eu l’honneur de rencontrer il y a quelques mois, semblait vraiment extraordinaire.
Souvenez-vous des 1 200 âmes innocentes qui nous ont été enlevées bien trop tôt.
Puisse leur mémoire être une bénédiction.
Mais surtout, puisse leur mémoire être une révolution.
Une révolution pour créer un monde où cette violente haine envers les juifs, comme les attaques du 7 octobre, est inconcevable.
Merci.