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LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI

Bonjour.

On est tous réunis ici aujourd’hui, par milliers, pour admirer les nombreuses qualités de John – père, mari, leader et ami. 

Même si une partie de moi insiste toujours sur le fait qu’il n’est pas vraiment parti, qu’il se languit des fjords.

Grâce à ses valeurs progressistes, à son pragmatisme, à sa sagesse et à sa compassion, il a su affronter tous les défis auxquels il a été confronté.

Mais, par-dessus tout, il avait un sens de l’humour extraordinaire. Et je l’ai constaté dès notre première rencontre à Ottawa, après avoir été élu premier ministre. 

Il y a une histoire qu’il aimait raconter sur ce jour-là, et je sais que certains d’entre vous l’ont entendue une ou deux fois. 

Comme l’a raconté John, il était un peu nerveux. Je ne l’avais pas constaté, mais c’est devenu plus clair quand on a commencé notre conférence de presse conjointe.

Alors que des représentants des médias étaient rassemblés devant nous, on lui a posé une question un peu gênante au sujet de l’infrastructure d’un certain gazoduc sur lequel on n’était pas d’accord tous les deux.

Alors qu’il était sur le point d’entamer une réponse animée, il a levé la main et a renversé son verre d’eau, dont le contenu s’est répandu sur le lutrin et sur le sol. 

Immédiatement, John a levé les yeux et déclaré d’un ton impassible que « les déversements peuvent se produire n’importe où ». 

Bien sûr, pour ne pas être en reste, j’ai dit : « Non, non, non, quelqu’un va nettoyer ça. Ne vous inquiétez pas. »

Et il se tourne vers moi, avec un sourire, et me dit quelque chose comme « ça, c’est la responsabilité du gouvernement fédéral ». 

J’ai capitulé.

C’était bien John. Vif d’esprit. Brillant. Mais inébranlable dans ses valeurs et ses convictions. 

Une des choses qui faisaient de John un homme aussi exceptionnel, c’était sa capacité à rassembler les gens, à les unir et à faire en sorte qu’on travaille ensemble pour le bien de tous.

Et la pandémie a été un des exemples les plus marquants de ça. 

Pendant la pandémie, John, alors président du Conseil de la fédération, a agi pour sauver des vies.

Mais plus encore, il a reconnu les failles de nos systèmes de santé révélées par la pandémie.

Et il a été à la tête d’efforts pour conclure une nouvelle entente entre le gouvernement fédéral et les provinces sur le financement des soins de santé. 

Comme l’ont montré des décennies d’histoire fédérale et provinciale, ce n’est pas chose facile. Mais John était déterminé, comme lui seul peut l’être.

Alors, par une fraîche soirée de fin d’automne à Victoria, on s’est assis tous les deux dans un salon de l’Assemblée législative, on a commandé ce qui allait s’avérer être trop de pizzas et pas assez de bières, et on a parlé de l’avenir en tant qu’amis et partenaires.

Tout au long de la soirée, j’ai découvert la vision et ressenti la passion de John pour un Canada plus fort et en meilleure santé. Et après une longue nuit, on a conclu une entente.

Il a fallu des mois aux fonctionnaires et aux ministres pour mettre sur papier les 200 milliards de dollars destinés à faciliter l’accès à des médecins de famille, à soutenir la santé mentale, à réduire les arriérés et à améliorer les données. 

Mais c’est John qui a fait bouger les choses ce soir-là.

C’était l’un de ses derniers actes en tant que premier ministre. Et je ne peux imaginer un meilleur héritage pour tous les Canadiens que celui-là. Quand il a remis sa démission en tant que premier ministre.

Après avoir vu sa capacité à être polyvalent, pragmatique, mais aussi combatif et dévoué à ses principes.

Lui confier le rôle de Son Excellence l’ambassadeur auprès de l’un de nos meilleurs alliés, l’Allemagne, était une décision très facile.

John a eu une vie bien remplie. Il a été chef de cabinet Horgan, premier ministre Horgan et ambassadeur Horgan. 

Mais pour les personnes qui ont eu la chance de le connaître – pour les habitants de la Colombie-Britannique qui l’admiraient beaucoup et qu’il aimait manifestement en retour – il sera toujours John de Langford. 

John, j’ai la joie immense et le privilège de travailler à tes côtés. Mais plus que tout, j’ai eu l’honneur de t’appeler mon ami. 

Merci, mon ami.