Transcription - Le PM Trudeau prononce un discours à l’Assemblée spéciale des chefs de l'APN
Le PM Trudeau prononce un discours à l’Assemblée spéciale des chefs de l'APN
Bonjour. Merci de m’accueillir ici aujourd’hui.
Merci. Meegwetch. Gilakas'la. Mahsi' Cho. Kinanâskomitin. Welálin.
Je pourrais continuer comme ça, mais il y en a 60 et nous n’avons que vingt minutes...
Avant de commencer, ce matin, j’aimerais saluer la Nation algonquine, étant donné que nous nous trouvons sur son territoire ancestral. Nous reconnaissons qu’elle était, qu’elle est et qu’elle restera la gardienne de ces terres.
Je remercie les Aînés, les jeunes, le Chef national Bellegarde, les dirigeants, les chefs et l’Assemblée de l’APN de me donner l’occasion d’être ici, avec vous, aujourd’hui.
Lorsque nous nous sommes rencontrés en juillet dernier, je vous ai offert de me réinviter, quelle que soit ma description de poste. Je suis vraiment heureux que vous ayez accepté mon offre.
Comme vous le savez, seulement certaines choses ont changé depuis que nous nous sommes vus la dernière fois. Mais beaucoup d’autres persistent. Nous avons rencontré des Canadiens et écouté vos récits et, grâce à ces conversations, nous comprenons mieux ce que vivent les gens.
On ne peut pas être un député efficace si on ne fait pas cela tous les jours. Et c’est d’autant plus vrai quand on est premier ministre.
La différence, c’est que mon gouvernement est maintenant en mesure de transformer cette compréhension en action. En d’autres mots, nous sommes à présent en mesure de réaliser le vrai changement, comme nous l’avons souligné dans le discours du Trône, la semaine dernière. Pour effectuer ce vrai changement, nous devons faire entendre la voix des peuples autochtones à Ottawa.
Pour commencer, nous le ferons avec nos nouveaux députés. Sur la douzaine de candidats autochtones libéraux de la dernière campagne, huit ont été élus. Parmi ces huit, deux – Hunter Tootoo du Nunavut et Jody Wilson-Raybould de Vancouver – sont maintenant ministres.
(Applaudissements)
Ils sont accompagnés au Cabinet par une ministre des Affaires autochtones et du Nord expérimentée et capable, Carolyn Bennett.
(Applaudissements)
Ce rôle est nouveau pour Carolyn, mais elle a déjà été porte-parole libérale pour les Affaires autochtones et, comme vous le savez très bien, elle connaît vraiment bien les dossiers qui sont importants pour vos membres.
Vous m’avez entendu le dire auparavant. Ce n’est pas juste une question de personnes ou de gouvernements. Il ne faut rien de moins qu’un renouveau complet dans la relation entre le Canada et les peuples des Premières Nations.
(Applaudissements)
Avant, pendant et depuis les élections, je me suis engagé personnellement à assurer un nouveau leadership et à changer l’approche à Ottawa. J’ai promis un véritable changement aux Canadiens. Il ne s’agit pas seulement de prendre différentes mesures, mais de prendre ces mesures de manière différente, notamment changer la façon dont le gouvernement aborde ses relations avec les autres.
L’histoire a démontré, comme l’Aîné l’a souligné, qu’un climat de confrontation, en plus d’être très inefficace, peut occasionner des dommages considérables. C’est particulièrement le cas dans la relation qu’entretiennent le gouvernement et les Premières Nations.
Il est temps d’instaurer une relation de nation à nation renouvelée avec les peuples des Premières Nations, une relation dans laquelle nous comprenons que les droits des Premières Nations du Canada qui sont garantis par la Constitution ne sont pas un inconvénient, mais une obligation sacrée!
(Acclamations et applaudissements)
Une relation qui se fonde sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat. Une relation guidée par l’esprit et l’intention des traités originaux, une relation qui respecte les droits inhérents, les traités et les compétences, une relation qui respecte les décisions de nos tribunaux.
Je sais que le renouvellement de notre relation est un objectif ambitieux, mais je suis tout aussi persuadé que nous pouvons et que nous allons l’atteindre si nous travaillons tous ensemble.
Je prends cette responsabilité au sérieux, et j’ai demandé à l’ensemble du gouvernement de faire de même.
Dans les lettres de mandat que j’ai remises aux ministres du gouvernement, mes attentes étaient claires. Je leur ai dit qu’aucune autre relation n’était plus importante à mes yeux et pour le Canada que celle que nous entretenons avec les Premières Nations, la Nation métisse et les peuples inuits.
Aujourd’hui…
(Applaudissements)
Aujourd’hui, je vous promets que cette relation sera transformée et respectée. Nous allons travailler avec vous pour rebâtir la confiance entre le gouvernement canadien et les peuples autochtones. Nous dirons la vérité. Si nous faisons des erreurs, comme en font tous les gouvernements, nous les reconnaîtrons et nous en tirerons des leçons importantes.
Nous allons travailler ensemble en considérant les Premières Nations comme étant des partenaires à part entière tout en nous inspirant des valeurs de respect mutuel, de partage et de bienveillance.
À cette fin, j’ai donné à la nouvelle ministre des Affaires autochtones et du Nord des instructions explicites sur la manière d’aller de l’avant.
Parmi les principales priorités de Carolyn se trouvera la création d’une commission d’enquête publique nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada.
(Acclamations et applaudissements)
Je peux déjà vous dire avec joie que nous avons fait des progrès et que les ministres Bennett et Wilson-Raybould et la ministre de la Condition féminine Patty Hajdu de Thunder Bay feront le point cet après-midi.
Nous avons fait de cette commission d’enquête une priorité pour notre gouvernement parce que les personnes qui ont souffert de cette tragédie nationale ont assez attendu. Les victimes méritent que justice soit rendue, et leur famille mérite d’avoir l’occasion de guérir et d’être entendue. Nous devons travailler tous ensemble pour mettre un terme à cette tragédie qui perdure.
Comme deuxième priorité, nous devrons faire des investissements substantiels dans l’éducation des Premières Nations. Nous savons que…
(Applaudissements)
… nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre de financer ce secteur. Et nous n’attendrons pas. Chaque enfant, chaque jeune qui vit au Canada mérite une chance réelle et équitable de réussir. Les élèves des Premières Nations n’en méritent pas moins.
(Applaudissements)
En même temps, nous n’imposerons jamais de solutions du haut vers le bas. Nous savons que cette approche n’est pas la bonne et qu’elle ne fonctionne pas. Nous avons le même engagement que vous d’améliorer la situation en éducation, mais nous croyons que toute réforme de l’éducation qui touche les enfants des Premières Nations doit d’abord et avant tout être menée par les Premières Nations.
(Acclamations et applaudissements)
Comme troisième priorité, et le Chef national Bellegarde l’a mentionnée, le gouvernement éliminera immédiatement, dans le cadre du premier budget, le plafond de 2 % appliqué au financement des programmes des Premières Nations.
(Acclamations et applaudissements)
Comme vous le savez, cette limite est en place depuis près de 20 ans. Elle n’a pas suivi le rythme de l’évolution démographique de vos communautés, et ne concorde pas avec les coûts réels de la prestation des programmes. Il est temps de mettre en place une nouvelle relation financière avec les Premières Nations, une relation qui fera en sorte que vos communautés recevront un financement suffisant, prévisible et soutenu. C’est une promesse que nous vous avons faite, et c’est une promesse que nous tiendrons.
(Applaudissements)
Comme quatrième priorité, en partenariat avec les communautés autochtones, les provinces, les territoires et d’autres partenaires cruciaux, nous mettrons pleinement en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation, en commençant par la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
(Acclamations et applaudissements)
Et comme cinquième priorité, nous mènerons un examen complet des mesures législatives imposées de manière unilatérale aux peuples autochtones par le gouvernement précédent.
(Applaudissements)
Lorsque nous déterminerons que des mesures vont à l’encontre de vos droits ou qu’elles ne concordent pas avec les principes de la bonne gouvernance, ou lorsque des mesures n’ont tout simplement aucun bon sens du point de vue des politiques publiques, nous les abrogerons.
(Acclamations et applaudissements)
Je sais que la ministre de la Justice nous aura à l’œil.
(Rires)
Ce ne sont là que cinq des engagements que nous avons pris dans le cadre de nos efforts visant à réparer cette relation de la plus haute importance. Nous prendrons beaucoup d’autres mesures, par exemple agir en partenariat avec les Premières Nations au moment d’examiner et de surveiller les grands projets de mise en valeur des ressources, faire de nouveaux investissements substantiels pour aider à promouvoir, à préserver et à protéger les langues et les cultures autochtones et travailler ensemble à des projets d’infrastructure essentiels, que ce soit concernant l’approvisionnement en eau ou l’aménagement de routes.
(Applaudissements)
Dans tous les cas, cependant, nous ne pourrons pas agir seuls. Nous avons besoin de votre aide et de votre leadership. Nous ne pouvons pas combler le fossé entre la situation des Premières Nations et celle des autres sans adopter une approche collective, collaborative, de nation à nation comme celle qui a mené à l’Accord de Kelowna. En tant que dirigeants, nous avons cette responsabilité en commun.
(Applaudissements)
Je suis convaincu qu'en étant des partenaires nous pouvons faire des progrès significatifs et immédiats dans les dossiers qui comptent le plus pour vos communautés, comme l’éducation, le logement, l’emploi, les soins de santé et de santé mentale, la sécurité des communautés, l’aide sociale à l’enfance et la protection de nos terres, de nos eaux et de l’air.
Il serait tout simplement inacceptable d’en faire moins.
Beaucoup de travail nous attend. Nous pourrons prendre certaines mesures dès maintenant, tandis que d’autres, quel que soit l’effort que nous y mettrons, devront être prises par des dirigeants futurs, qui devront poursuivre notre œuvre. Mais nous savons que nous avançons tous dans la bonne direction.
Toutes nos communautés et tous nos enfants méritent un avenir meilleur, celui que nous pouvons leur offrir en travaillant tous ensemble.
Comme je l’ai dit quand nous nous sommes rencontrés la dernière fois, un partenariat empreint de respect et de coopération n’est pas seulement possible, c’est une responsabilité sacrée qui nous provient des générations passées et que nous confient les générations à venir.
Je vous promets d’être votre partenaire dans les années à venir et j’espère que vous serez le mien. Nous avons beaucoup à faire tous ensemble.
Merci.
(Acclamations et applaudissements)