Transcription - Le PM Trudeau prononce une allocution à la célébration de Vaisakhi sur la colline du Parlement
Le PM Trudeau prononce une allocution à la célébration de Vaisakhi sur la colline du Parlement
Waheguru Ji Ka Khalsa. Waheguru Ji Ki Fateh.
Merci à tous. Merci à tous les membres du sangat d’être avec nous aujourd’hui. Je veux particulièrement remercier la ministre Chagger pour sa gentille présentation, et merci également à tous ceux qui ont fait en sorte que nous soyons rassemblés ici aujourd’hui. Je sais que beaucoup de travail a été accompli, et c’est formidable de voir tant de gens réunis ici. Plus particulièrement, j’aimerais remercier Darshan Kang de prêter son bureau pour l’akan bat (ph), ainsi que la Société sikhe d’Ottawa pour toute l’aide qu’elle a apportée. Et merci aussi à la Dre Harjit Kaur pour son chant formidable et, avant cela, à Rupinder Kaur et à notre Anju Dhillon. Cette pièce a déjà été connue comme étant la salle de lecture, mais peut-être que le nom de « salle de chant » serait plus approprié en ce moment. Merci d’avoir partagé votre talent avec nous aujourd’hui.
Aux quatre coins de notre pays, dans le cadre de nagar kirtans et dans les gurdwaras, nous verrons des centaines de milliers de Canadiens célébrer la création du Khalsa en 1699 par le gourou Gobind Singh Ji. Lorsque nous réfléchissons à la création du Khalsa, nous pensons à l’appel lancé qu’a lancé le gourou Gobind Singh Ji pour que cinq courageux volontaires soient admis dans le Khalsa. Ce que le gourou Gobind Singh Ji avait en tête était une société fondée sur l’égalité. Ces cinq personnes étaient issues de différentes religions, castes et professions.
Lorsqu’on pense au Canada, ces mêmes principes s’appliquent. L’égalité, c’est notre objectif. Chaque Canadien, peu importe qui il est et d’où il vient, mérite une chance réelle et équitable de réussir.
Et c’est ainsi que les choses devraient être dans un pays aussi accueillant et diversifié que le Canada, un pays qui est fort non pas en dépit de nos différences, mais à cause d’elles.
Malheureusement, comme nous le savons tous, le Canada ne s’est pas toujours montré à la hauteur de cet idéal. Cette année marquera le 102e anniversaire de l’incident du Komagata Maru, lors duquel 376 passagers dont la plupart étaient membres de la communauté sikhe sont arrivés à Vancouver et se sont vu refuser l’entrée au Canada en raison des lois discriminatoires en vigueur à cette époque. Les passagers du Komagata Maru, comme des millions d’immigrants venus au Canada depuis, cherchaient un refuge et une vie meilleure pour leurs familles. Ils avaient tant à offrir à leur nouvelle patrie, ils avaient choisi le Canada et nous les avons complètement laissé tomber.
Comme pays, nous ne devrions jamais oublier le tort infligé à la communauté sikhe par le gouvernement du Canada de l’époque. Nous ne devrions pas, et nous ne le ferons pas. C’est pourquoi le mois prochain, le 18 mai, je me lèverai à la Chambre des communes afin de présenter des excuses complètes pour l’incident du Komagata.
Des excuses faites à la Chambre des communes n’effaceront pas la douleur et les souffrances de ceux qui ont vécu cette expérience honteuse. Mais présenter des excuses est non seulement le geste adéquat à poser; c’est le bon geste à poser et la Chambre est le bon endroit pour le faire. C’est à la Chambre des communes que les lois qui ont empêché les passagers de débarquer avaient été adoptées. Par conséquent, il est de mise que le gouvernement s’excuse au nom de tous les Canadiens. C’est ce que les victimes de l’incident du Komagata Maru méritent, et nous ne leur devons rien de moins.
De la même façon que nous regardons vers le passé pour reconnaître les moments où nous avons échoué, nous devons également célébrer l’incroyable succès de la communauté sikhe ici, au Canada, et le Vaisakhi est l’occasion parfaite pour le faire. Le mois d’avril est un mois particulier non seulement pour les sikhs, mais pour tous les Canadiens. En effet, il marque l’anniversaire de l’adoption de la Charte des droits et libertés, en vertu de laquelle aucun Canadien n’a à choisir entre sa religion et les activités de sa vie quotidienne. La Charte garantit la protection des cinq K. Au moment où les sikhs du Canada se rassemblent avec leurs proches pour souligner la création du Khalsa, profitons de l’occasion pour réfléchir aux valeurs que nous avons en commun et pour célébrer les réussites de l’année dernière.
Je sais que ces valeurs – un attachement au service communautaire et aux principes d’égalité, d’inclusion et de respect – sont une inspiration pour tous les Canadiens. Le sikhisme reconnaît la valeur du travail assidu et honnête, tout en veillant à l’égalité pour tous. Le sangat rassemblé ici connaît la valeur du travail assidu et comprend les sacrifices qui ont été consentis pour que les générations futures profitent de plus grandes possibilités. La communauté sikhe du Canada est établie depuis plus de cent ans, et ses membres ont toujours excellé dans tous les domaines et tous les secteurs. Sous de nombreux aspects, cette communauté est essentielle à la réussite économique et sociale du Canada. Et je sais que l’année dernière a été vraiment remarquable pour les Sikhs du Canada, particulièrement dans la sphère politique. Mes amis, je suis extrêmement fier de servir au sein d’un Parlement qui compte dix-sept députés sikhs. Chacun d’eux est une personne exceptionnelle. Mais il y a un chapitre de la vie de Harjit Sajjan qu’il m’apparaît particulièrement intéressant de partager avec vous aujourd’hui. De 2011 à 2014, il a été commandant du Duke of Connaught’s Own, le régiment de Colombie-Britannique qui avait forcé le Komagata Maru à rebrousser chemin. Il y a un siècle, la famille de Harjit aurait très bien pu avoir été refusée au Canada et, aujourd’hui, il est l’un des quatre députés qui siègent avec moi au Cabinet. Comme vous le savez peut-être, grâce au nombre record de députés sikhs élus en octobre dernier, le pendjabi est devenu la troisième langue la plus courante à la Chambre des communes, après l’anglais et le français. Je ne saurais prétendre être en mesure de parler la troisième langue de la Chambre aussi bien que les deux premières, mais, en cette occasion, je suis profondément honoré de pouvoir vous dire à nouveau :
Waheguru Ji Ka Khalsa. Waheguru Ji Ki Fateh.