Transcription - Le premier ministre Trudeau fait une annonce à l’Institut Périmètre de Waterloo
Le premier ministre Trudeau fait une annonce à l’Institut Périmètre de Waterloo
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU (Premier ministre du Canada) : Bonjour à tous. Merci beaucoup Bardish pour cette aimable présentation. J’ai apprécié le temps que nous avons passé ensemble au début de la semaine lors des célébrations de Vaisakhi à Ottawa; et c’est encore mieux d’être ici avec vous, chez vous, à Waterloo. Merci beaucoup pour ce merveilleux accueil.
C’est vraiment un plaisir d’être ici aujourd’hui et de voir tant d’amis qui me sont chers. Merci au maire Jaworsky de nous accueillir ici aujourd’hui. Merci beaucoup à vous tous de vous être rassemblés ici.
Je tiens absolument à souligner la présence ici d’étudiants de l’Université de Waterloo. Merci à vous tous aussi d’être venus à l’Institut Périmètre aujourd’hui. Merci d’être là.
La dernière fois que je suis venu ici, à Kitchener-Waterloo, remonte au mois de janvier, à l’ouverture du nouveau siège canadien de Google. J’avais alors dit que le gouvernement devait s’arranger pour que le Canada investisse au Canada. Je suis heureux de dire que le mois dernier, nous avons déposé un budget qui va exactement dans ce sens.
Grâce aux investissements qu’il contient pour l’infrastructure, l’innovation, la formation professionnelle, le budget ouvre la voie à une croissance économique à long terme. Une croissance économique dont profiteront tous les Canadiens, y compris la population de Waterloo.
Je suis particulièrement heureux d’être ici aujourd’hui, aux côtés de Neil, de Mike et d’autres membres de leur équipe, pour annoncer un investissement fédéral de 50 millions de dollars dans l’Institut Périmètre de Waterloo.
Cet investissement, qui fait partie du budget du mois dernier, s’étalera sur cinq ans à compter de l’an prochain. Et comme, pour chaque dollar fédéral, les autres partenaires de l’Institut verseront une contrepartie de 2 $, l’investissement pour aider l’écosystème d’innovation de Kitchener-Waterloo pourrait atteindre au moins 150 millions de dollars.
Cet investissement servira à donner un élan aux importants travaux qui se font ici, à l’Institut, et il positionnera solidement le Canada à la fine pointe de la recherche qui se fait sous nos yeux et dont, bien franchement, le monde a besoin. Il s’agit de travaux et de recherches fondamentaux en physique théorique, de programmes de formation innovateurs et de programmes de rayonnement conçus pour intéresser les élèves, les enseignants et tous les Canadiens à la science. Donc, pas nécessaire d’être accro comme moi pour apprécier l’importance de ce travail, même si j’espère bien que, lorsque les médias poseront des questions plus tard, on me demandera comment fonctionne le calcul quantique parce que … j’ai été très heureux d’approfondir mes connaissances à ce sujet ce matin.
Sans les travaux de physique théorique de ceux qui font de la recherche, qui enseignent ou qui suivent une formation ici, à l’Institut Périmètre, beaucoup d’objets qui rendent notre quotidien plus facile n’existeraient pas -- comme les piles solaires, les ordinateurs, la technologie du sans-fil et l’imagerie diagnostique.
Les recherches menées ici actuellement dans des domaines comme la cosmologie, la physique des particules et la gravitation quantique nous permettront de mieux comprendre notre univers et elles donneront lieu à de nouvelles percées technologiques.
L’investissement que nous annonçons aujourd’hui raffermira la place qu’occupe l’Institut Périmètre parmi les principaux centres de recherche du monde et rehaussera le rôle du Canada parmi les chefs de file de la communauté scientifique mondiale.
Durant la campagne, nous avons promis aux Canadiens que s’il était élu, notre gouvernement apprécierait la science, qu’il ferait preuve de respect envers les scientifiques et qu’il investirait dans l’innovation pour faire croître l’économie. Je suis fier d’être ici aujourd’hui pour donner suite à cette promesse. Je suis fier de pouvoir échanger avec certains des gens les plus brillants au monde. Je suis bouleversé après avoir vu Stephen Hawking me souhaiter la bienvenue dans cet extraordinaire Institut. Il est extrêmement important de souligner à quel point le travail qui se fait ici est essentiel, pas seulement pour le Canada, mais pour le monde entier.
Et maintenant, je suis heureux de présenter une amie qui m’est chère, à qui a été confiée la tâche d’être notre ministre des Sciences à un moment où le gouvernement est déterminé à fonder ses politiques sur des faits, sur la science, à permettre aux scientifiques et aux chercheurs de faire leur travail, et qui fait un travail extraordinaire pour rattraper le temps perdu, grâce à son leadership, mon amie Kirsty Duncan.
L’HONORABLE KRISTY DUNCAN (ministre des Sciences) : Merci beaucoup Monsieur le Premier ministre. Mesdames et messieurs les Ministres..., Neil, Monsieur le Premier ministre, députés, distingués invités et amis de l’Institut Périmètre. Monsieur le Premier ministre, c’est un grand honneur de travailler avec vous, d’être inspirée par votre passion pour la science, la technologie et l’innovation. Et de faire partie d’un gouvernement pour qui la science est importante. Je tiens en particulier à vous remercier de toujours prendre le temps d’encourager les jeunes Canadiens. Et je veux dire aux jeunes femmes ici présentes aujourd’hui, sachez que tout est possible. Prenez le temps d’imaginer votre plus grand rêve et nous serons là pour vous soutenir. (Applaudissements)
Et Monsieur le Premier ministre, merci de prendre le temps de venir ici à l’occasion de cette importante célébration à l’Institut Périmètre. À vous tous, de l’Institut Périmètre, mes sincères félicitations. Cette journée vous appartient. (Applaudissements)
Je suis comblée de passer à nouveau du temps avec vous. Je ne peux pas vous dire à quel point j’ai apprécié notre visite la dernière fois. Bravo à vous M. Turok. Vous êtes un scientifique remarquable et votre Institut l’est aussi. Vous êtes réputé dans le monde entier pour vos travaux de recherche exceptionnels. Vous avez attiré les chercheurs les plus convoités du monde. Et vous contribuez énormément à mieux nous faire comprendre l’univers, à mieux nous faire comprendre la physique.
J’aimerais pour terminer remercier mes collègues. Madame la ministre Chagger, pour le travail que vous faites afin de soutenir la petite entreprise et le tourisme au Canada. À vous et vos collègues, qui représentez Cambridge, Guelph, Kitchener et Waterloo, merci pour le travail que vous faites. Finalement, encore une fois, merci à l’Institut Périmètre et merci de nous accueillir aujourd’hui. (Applaudissements)
Donc, maintenant que j’ai passé la matinée à poser des questions à tous les gens brillants et exceptionnels qui sont ici, c’est au tour des médias de me poser des questions. Donc, je vous en prie …
MELANIE (CBC Radio) : Bonjour, je m’appelle Mélanie, de la radio de la CBC. Comme vous l’avez dit, c’est la deuxième fois que vous venez dans notre région saluer l’innovation. Mais les innovateurs ici, ce qu’ils veulent, à part l’argent, ce sont de meilleurs moyens de transport à destination et en provenance de notre région. Je crois comprendre que Via a récemment annoncé sa volonté d’offrir un service ferroviaire plus fréquent entre Windsor et Québec, corridor qui traverse notre région. On dit que le coût serait de 4 milliards de dollars. Donc, je voudrais d’abord savoir quel montant viendrait de vous ? Combien allez-vous investir dans ce projet ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Vous savez, il y a un certain nombre d’années, quand je suis venu à une Communitech ici, à Waterloo, j’étais assis à une table avec des innovateurs, des entreprises de pointe, de grandes entreprises comme Google et RIM, de petites entreprises en démarrage et j’ai dit, bon, dites-moi ce que peut faire le gouvernement fédéral pour vous aider. Je m’attendais à ce qu’on me dise qu’il fallait un meilleur accès au capital-risque, de meilleurs crédits pour la R-D et peut-être de l’aide au niveau de l’immigration pour faire venir, vous savez, des gens de grand talent, afin qu’il travaillent rapidement à nos projets. Et il en a été question. Mais ce que j’ai surtout entendu, c’est qu’il fallait améliorer le transport entre Toronto et la région de K-W. C’est ce qu’on m’a dit haut et fort. Et c’est en partie pourquoi, dans notre budget, nous avons mis 20 milliards de dollars sur les cinq prochaines années … dans notre programme, nous avons mis 20 milliards de dollars pour les dix prochaines années dans l’infrastructure de transport collectif.
Les conversations que j’ai eues avec vos maires, les conversations que j’ai eues avec la province, ont toutes porté sur la manière dont nous allions nous assurer d’avoir une infrastructure de transport de calibre mondial pour donner facilement l’accès nécessaire le long du corridor entre K-W et Toronto dont nous avons besoin. Bien sûr, Via peut faire partie de la solution. Il faudra aussi augmenter la fréquence des trains Go. Également, il faudra mieux relier les grandes artères. Le fait est que ce n’est pas au gouvernement fédéral de dire à K-W et à Toronto ce qui leur faut comme solution. Le gouvernement fédéral – je l’ai dit depuis le tout début – agira en partenaire, en partenaire de la région, en partenaire des Canadiens qui ont des projets pour faire croître l’économie et pour réagir à leurs difficultés. Donc, je m’assois, notre ministre de l’Infrastructure s’assoit avec les dirigeants municipaux et les dirigeants provinciaux pour déterminer quel est exactement le meilleur moyen de répondre aux besoins de cette région, pas seulement dans l’intérêt des gens qui y vivent, mais dans l’intérêt de toute l’économie canadienne. Parce que ce que vous faites ici est tout aussi important que ce qui se fait ailleurs au Canada. Nous serons ce partenaire. Merci.
MELANIE : On m’a dit que j’avais droit à une sous-question rapide. Donc, nous sommes à l’Institut Périmètre. C’est un endroit tourné vers l’avenir. Cependant, au Canada, tout ce dont on entend parler c’est de trains plus fréquents, de trains plus rapides. On n’entend jamais parler de trains à grande vitesse. Alors, je me demande si avec tout cet argent que vous offrez, il y en aura pour des trains qui seront vraiment des trains de l’avenir, qui nous rendront comparables à d’autres pays occidentaux ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Oui, des trains qui voyagent dans le temps…, on me dit, Mike me dit que c’est sur le point de se faire. En fait, un large éventail de solutions est proposé pour le transport. Nous voyons ce que nous pouvons faire immédiatement. Nous voyons ce que nous allons faire au cours des prochaines années et des prochaines décennies. Et je sais que les gens les plus brillants au Canada réfléchissent à la manière de faire croître nos communautés et de les relier, à la fois virtuellement et très, très concrètement. Ce travail nous enthousiasme. Je suis enthousiasmé par les possibilités et les suggestions qui ont été offertes et c’est ce que notre gouvernement travaille très fort à bâtir et à réaliser au cours des prochaines années.
JEFF HALSET (Waterloo Region Record) : Jeff Halset, journaliste au Waterloo Region Record. M. le Premier ministre, il y a quelqu’un qui vit ici à Waterloo sous le nom d’Helmut Oberlander. Il a 92 ans. Il a servi dans les escadrons de la mort nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le gouvernement du Canada essaie depuis plus de 20 ans de lui retirer sa citoyenneté, en vain. Or, ce matin, les avocats de M. Oberlander m’ont dit que le gouvernement – à leur surprise – avait indiqué sa volonté de soumettre cette affaire à la Cour suprême. C’est la première fois que le gouvernement le fait. Donc, je me demande si vous pouvez expliquer pourquoi – après que la Cour d’appel fédérale a rétabli la citoyenneté de M. Oberlander, il y a 60 jours, et vous avez peut-être entendu dire que certains groupes juifs ont écrit à ce sujet à M. McCallum, ministre de la Citoyenneté. Donc, je me demande si vous pouvez expliquer la décision de votre gouvernement, ou ce qu’il cherche à obtenir en soumettant cette affaire à la Cour suprême, ce qu’il n’a jamais fait auparavant. Et puis, de manière générale, pourquoi votre gouvernement poursuivrait-il cette affaire que des gouvernements successifs poursuivent depuis plus de 20 ans sans jamais obtenir les résultats souhaités.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Je pense … et je ne vais pas commenter ce cas particulier, surtout au moment où des démarches sont en cours devant les tribunaux et peut-être devant la Cour suprême. Mais il est certain que la question de la citoyenneté revient souvent dans les discussions. En fait, il en a été question pendant la dernière campagne électorale. On a avancé que la citoyenneté pourrait et peut-être devrait être révoquée en cas d’inconduite et nous nous sommes élevés très vigoureusement contre cette idée parce que les Canadiens ne devraient pas avoir l’impression qu’il est possible d’enlever la citoyenneté à certaines personnes alors que d’autres ne risquent pas d’être déportées ou renvoyées ou de perdre leur citoyenneté seulement parce que leurs ancêtres sont nés ici, en territoire canadien. Mais il existe un cas où la citoyenneté peut être révoquée et c’est dans le cas où elle a été acquise frauduleusement, où quelqu’un fournit de la fausse information ou ne donne pas clairement son identité. C’est ce qui est au cœur de cette affaire, comme dans de nombreux autres cas analogues, et c’est pourquoi nous prenons très, très au sérieux la question de la citoyenneté. Les Canadiens ont raison d’être fiers non seulement de leur citoyenneté, mais des valeurs qu’exprime cette citoyenneté et nous devons nous assurer de tout faire pour défendre les principes et les valeurs qui correspondent à l’identité canadienne. Merci.
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : Bonjour monsieur. J’allais vous demander d’expliquer le calcul quantique, mais … quand pensez-vous que la mission du Canada contre l’EIIL reprendra ? Est-ce que rien n’est fait en attendant, pendant que nous nous préparons ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : D’accord. En toute simplicité, les ordinateurs de base fonctionnent en ... Non, non, non. Ne m’interrompez pas. En sortant d’ici, vous en saurez davantage … En fait, non, certains d’entre vous en sauront bien moins au sujet du calcul quantique, mais la plupart d’entre vous... Dans les ordinateurs, ou bien le courant passe ou bien il ne passe pas. C’est ou bien un ou bien zéro. Les ordinateurs sont des systèmes binaires. Les états quantiques permettent d’encoder de l’information beaucoup plus complexe dans une seule unité binaire. Une unité binaire correspond ou bien à un ou bien à zéro, à un circuit fermé ou ouvert. Un état quantique peut être beaucoup plus complexe puisque nous savons qu’une particule et une onde peuvent coexister et que le flou qui entoure les états quantiques nous permet d’encoder davantage d’information dans un ordinateur beaucoup plus petit. C’est ce qui est fascinant dans le calcul quantique et nous allons dans cette direction.
Croyez-moi, je pourrais vous en parler toute la journée. Mais en ce qui concerne la mission contre l’EIIL, naturellement, le Canada s’est engagé auprès du reste du monde à continuer à rester un élément solide de la coalition et à recentrer ses actions pour mieux répondre aux besoins actuels. Autrement dit, il faut davantage d’aide humanitaire, davantage de soutien pour les réfugiés – et à cet égard – bien sûr les Canadiens se sont mobilisés aux quatre coins du pays, mais il faut aussi davantage de soutien militaire. Et d’après nous, le meilleur soutien militaire que nous puissions offrir est en fait celui des formateurs, davantage de gens sur le terrain pour aider les forces irakiennes locales à bâtir la capacité et la force nécessaires pour repousser l’EIIL, pour l’affaiblir et le vaincre. Dans ce domaine, le Canada a développé un formidable savoir-faire au cours des dernières années, surtout en Afghanistan, en formant des troupes locales et c’est ce qui nous occupe beaucoup en ce moment. Nous augmentons l’effectif de nos formateurs. Nous augmentons aussi nos efforts au niveau du renseignement. Nous sommes le partenaire solide et actif que très franchement les Canadiens attendent de nous et que nos partenaires mondiaux attendent du Canada. Merci.
JOURNALISTE NON IDENTIFIÉ : Une petite sous-question. La décision dans l’affaire Daniels a été rendue. Avez-vous une idée de combien cela coûtera et de la manière de mettre cela en œuvre ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Pour ce qui est du coût, nous en sommes encore à analyser les répercussions de cette décision marquante, bien sûr historique et importante, mais pour ce qui est de la mettre en œuvre, c’est très simple. Nous comprenons que ce qu’il faut à notre pays, c’est un authentique partenariat avec les peuples autochtones. Pendant trop longtemps, nous avons fonctionné en mode colonial, sans respect, sans partenariat, sans travailler vraiment ensemble à l’intendance de cet extraordinaire territoire, pour préparer solidement l’avenir. Ce que fait vraiment ressortir la décision Daniels, c’est qu’il faut engager la responsabilité fédérale de manière collaborative, respectueuse, sous la forme d’un partenariat.
C’est pourquoi nous nous sommes tant efforcés de renouveler la relation avec les peuples autochtones, en insistant sur une nouvelle relation fondée sur le respect, la collaboration, la coopération, tout en faisant des investissements sans précédent dans les communautés autochtones – 8,4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour tout, de l’infrastructure à l’eau en passant par l’éduction et les débouchés économiques. Et il y a encore beaucoup à faire, ce que montre certainement l’affaire Daniels, mais à partir de maintenant, nous cheminons ensemble, pas séparément. Merci.
CARLY THOMAS (CBC News) : Bonjour. Carly Thomas de CBC News. Ce matin, la Cour suprême vient de se prononcer contre la peine minimale obligatoire. Je me demande quelles mesures concrètes vous comptez prendre pour revenir sur les mesures des conservateurs à cet égard.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Je viens d’apprendre la décision de la Cour suprême, alors naturellement nous allons prendre le temps de l’étudier. Mais, comme pour tout, notre gouvernement respecte les décisions de la Cour suprême. La question du minimum obligatoire en est une que j’ai en fait souligné dans la lettre de mandat que j’avais adressée à la ministre de la Justice, librement accessible et qui est toujours en ligne, j’en suis persuadé, dans laquelle je lui ai demandé de se pencher spécifiquement sur la question des minimums obligatoires et de s’assurer qu’ils concordent avec notre volonté de protéger les Canadiens, qu’ils respectent les droits de la personne et qu’ils permettent de manière générale d’avancer dans le respect de l’extraordinaire appareil judiciaire que nous avons ici, au Canada. Il y a des cas où des minimums obligatoires sont pertinents, vous savez, le Parti libéral a, dans le passé, lorsqu’il était au gouvernement, instauré des minimums obligatoires pour des crimes graves, comme des meurtres, mais en même temps, on sent en général, et ce sentiment est renforcé par la décision rendue aujourd’hui par la Cour suprême, que les minimums obligatoires instaurés par le gouvernement précédent dans un certain nombre de cas allaient trop loin. Donc, c’est ce à quoi nous réfléchissons – j’ai demandé à la ministre de la Justice de le faire – et nous en aurons davantage à dire au cours des prochains jours et des prochaines semaines.
THOMAS : Merci. Si vous pouviez répondre en français aussi s’il-vous-plaît.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Nous sommes préoccupés depuis un certain temps par la question des peines minimales obligatoires et c’est pourquoi, dans la lettre de mandat que j’ai adressée à la ministre de la Justice, je lui ai demandé de se pencher sur les peines minimales, de regarder comment elles fonctionnent, si elles permettent de nous protéger, si les droits des Canadiens sont respectés, si nous devons en faire davantage pour respecter la qualité des décisions de nos juges. C’est naturellement ce que nous devons prendre en compte après la décision rendue aujourd’hui par la Cour suprême. Mais nous en aurons beaucoup plus à dire au sujet des peines obligatoires au cours des prochaines semaines, une fois que la ministre aura examiné la question, nous aurons alors des choses concrètes à dire. Merci.
MODÉRATEUR : Dernière question.
FRANK LYNNE (CTV) : Bonjour Monsieur le Premier ministre. Frank Lynne, CTV. On dit que la GRC se sert d’une clé de chiffrement pour lire les messages Blackberry. Est-ce que c’est ce que vous avez, vous aussi, entendu dire ? Êtes-vous sûr que la GRC ne le fait que sur ordonnance de la cour ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : C’est naturellement un point qui préoccupe beaucoup de gens. Et quand on pense à la communauté où nous nous trouvons en ce moment et aux avancées innovatrices en technologie informatique, en chiffrement et en télécommunications ici, à Waterloo, grâce à RIM et ailleurs, c’est une question qui préoccupe les gens. J’ai été élu après avoir pris l’engagement d’instaurer une supervision appropriée des organisations chargées de la sécurité nationale et de la police. Le Canada est le seul des Cinq Yeux, alliés en matière de sécurité, dont les parlementaires ne supervisent pas les mesures prises par la police et les organismes de sécurité. Nous allons y voir pour pouvoir rassurer les gens sur le fait que nous les protégeons tout en protégeant nos droits et libertés, avec un juste équilibre et de la bonne manière.
Merci beaucoup tout le monde. Merci beaucoup.