Transcription - Le premier ministre Trudeau participe au dîner annuel de la Tribune de la presse parlementaire
Le premier ministre Trudeau participe au dîner annuel de la Tribune de la presse parlementaire
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU (Premier ministre du Canada) : Hé, les gars… Nous sommes en 2016.
(Rires)
Il faut que je vous avertisse; j’ai apporté des changements en vitesse à mon discours. Le gouverneur général m’a volé mes meilleures blagues.
(Rires)
Oui, ce sera comme cela ce soir.
(Rires)
Je commencerai en faisant quelques remerciements rapides. D’abord, je veux remercier mes collègues du caucus d’être ici ce soir. Nous n’avons pas l’habitude de forcer les présences à ce genre d’activités, mais apparemment, la pratique pourrait nous être utile.
(Rires)
Je veux aussi remercier notre hôte, Manon, pour avoir fait un travail extraordinaire ce soir. Ce doit être un peu déstabilisant pour toi d’être dans une salle où il y a plus d’invités que de personnes qui s’abonnent au Devoir.
(Rires)
En fait, Manon, j’espère que t’es pas encore fâchée avec l’affaire des scrums au troisième étage. De toute façon, tes journalistes ne nous écoutent pas et nos ministres non plus.
(Rires)
Et enfin, je veux remercier VICE de vous faire tous prendre part à leur exclusivité ce soir.
(Rires)
Nous sommes réunis ce soir pour marquer le 150e anniversaire de la Tribune de la presse parlementaire canadienne.
(Acclamations et applaudissements)
Cent cinquante ans à réconforter les affligés, à affliger les gens à l’aise et, de temps à autre, à voir l’incomparable Kerry Fraser décrire étape par étape les coups de coude du premier ministre.
(Rires)
J’ai frappé fait des pieds et des mains et j’ai travaillé toute ma vie pour me faire remarquer de Kerry Fraser – il se peut que j’aie été un peu trop loin.
(Rires)
Bien sûr, en tant que partisan des Habs, je ne peux pas être d’accord avec toutes ses décisions, mais, tout de même, il une belle coiffure…
(Rires)
Je veux saluer certains autres invités qui sont ici ce soir. Rona Ambrose a fait un travail formidable comme chef intérimaire de l’opposition, n’est‑ce pas?
(Applaudissements)
Je vous dirai que ce fut très agréable pour Liz et moi d’avoir une autre femme comme dirigeante d’un parti dans la Chambre.
(Rires)
Tom Mulcair a récemment eu quelques ennuis avec ses collègues du NPD. Ça lui a probablement rappelé ses dernières années au PLQ.
(Murmures)
Parlant du PLQ, au moins il aura maintenant le temps de profiter du mont Orford pour lequel il s’est tant battu.
(Rires)
Mais, Tom et moi ne sommes pas si différents. Par exemple, s’il faut en croire les sondages, le numéro de Tom Mulcair est aussi le 9 maintenant.
(Rires et grognements)
Je vais vous laisser trouver votre propre enchaînement à ce sujet, mais, au cas où quelqu’un se poserait la question, je ne dirai pas de jurons ce soir, parce que ma mère est ici. En fait, je vous invite à applaudir chaleureusement Kim Cattrall.
(Applaudissements et rires)
Et enfin, une personne sans qui je n’aurais pas pu être premier ministre et être devant vous ce soir, sans qui, si je ne lui avais pas garanti qu’elle monterait ici sur la tribune avec moi, je ne serais pas ici devant vous sur la tribune; je vous demande de vous joindre à moi pour accueillir la mère de mes accessoires si pratiques et efficaces – mes enfants –, la fille de mes beaux-parents globe-trotters et la première dame canadienne de la chanson. Veuillez applaudir Sophie Trudeau! Sophie Grégoire! Sophie Trudeau-Grégoire! Sophie Grégoire-Trudeau… Sophie!
(Applaudissements)
SOPHIE GRÉGOIRE‑TRUDEAU (Épouse du premier ministre du Canada) : Bonsoir, bonsoir! Bonsoir. Merci. Oh, merci beaucoup. C’est un… Écoutez, c’est la vérité, c’est que je prends vraiment mon courage à deux mains pour être ici sur scène ce soir. Alors merci de m’accueillir.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Sophie, Sophie, qu’est‑ce que tu portes ce soir? Nous voulons tous le savoir.
SOPHIE GRÉGOIRE‑TRUDEAU : Oh mon dieu, merci de me poser la question! Alors, je porte des vêtements canadiens… complètement canadiens. Alors, ceci n’a pas de nom, du Québec… de Montréal, l’incubateur de designers. Et ces boucles d’oreille sont de Sappho, un designer qui vivait d’abord à Montréal, mais qui vit maintenant à Toronto, alors tout est Canadien. Je porte des vêtements canadiens. Merci! Merci beaucoup!
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Et tu es splendide, ma chérie.
SOPHIE GRÉGOIRE‑TRUDEAU : Merci. Vous savez, en pensant au fait que j’aurais la chance d’être ici sur scène devant vous tous ce soir, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée de m’exprimer par la chanson!
(Rires et applaudissements)
Et…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU: (Inaudible).
SOPHIE GRÉGOIRE‑TRUDEAU: …et vous avez été si gentils avec moi la dernière fois que j’ai chanté et, vous savez…
(Rires)
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Oui, ils ont été… vous avez été formidables, vraiment!
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Vous m’avez fait paraître dans tous les journaux et médias. Merci mille fois, je vous en suis vraiment reconnaissante! Merci.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Nous… Nous l’avons tous apprécié.
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Et, vous savez, je parle toujours avec mon cœur… à cœur ouvert, comme un yogi, alors j’ai téléphoné au CPM… J’ai téléphoné au CPM et ils… je leur dis toujours comment je me sens. Et je leur ai dit : « Écoutez, pour faire cela, j’ai besoin d’un pianiste, d’un violoncelliste et d’un violoniste parce que j’ai besoin d’une équipe. J’ai besoin de me sentir épaulée, n’est-ce pas? »
(Acclamations et applaudissements)
Merci.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : C’est vrai.
SOPHIE GRÉGOIRE‑TRUDEAU : Comme vous pouvez voir… eh bien, la chose que ne n’arrivais pas à croire est que… et tu ne le sais probablement pas, mais personne ne sait jouer de la harpe dans ton équipe.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Non, c’est vrai; nous y travaillons.
SOPHIE GRÉGOIRE‑TRUDEAU : J’aime… J’aime… J’aime la harpe. J’adore la harpe.
(Rires)
Alors, je me suis dit que je pouvais être solide toute seule, n’est-ce pas? Alors je vais chanter pour vous ce soir…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom …
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Si clair et si brillant…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom…
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Quelle est la prochaine phrase…?
Pour se prendre en selfie…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom…
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Parce qu’ils n’en ont que pour moi…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom…
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Ma broche, les gardiennes, mes cheveux…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom…
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Sophiegate partout…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom…
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Parce qu’ils n’en ont, ohhhhh, ils n’en ont que pour moi…
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Boom badoom…
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Merci.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Merci.
(Acclamations et applaudissements enthousiastes)
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Merci. Merci, Sophie! Tu m’as inspiré et tonifié, et je peux maintenant continuer mon discours parce que je me sens solidement ancré sur terre, maintenant. Merci. Cela me remet vraiment les pieds sur terre.
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Pardon? Désolée, comment te sens-tu?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Ancré sur terre. Oui.
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Ancré sur terre?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Oui.
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Non, non, non, non, non. Quand je chante, mon amour, c’est pour que nous nous élevions. Cela nous élève jusqu’au ciel! Mais au yoga, il s’agit vraiment de se sentir ancrés au sol. Et, hum, équipe! Équipe! Tapis de yoga, s’il vous plaît! Allô! Tapis de yoga, s’il vous plaît. Merci!
(Rires)
Merci. Merci. Merci. Juste ici, les amis. Oui. Gerry? Fais attention. Merci. Oui.
(Rires)
Alignez-le un peu sur l’orateur. Merci. Je ne roule ou ne déroule pas de tapis, beurk! Ils ont tendance à être sales.
(Rires)
Merci. Merci! Parfait! Merci. Et je suis certaine que vous savez tous qu’en politique, tout se résume à jouer à l’équilibriste et à trouver la paix et la quiétude au milieu du chaos et de l’adversité. Alors, au yoga, il est toujours important de garder au moins les mains ou les pieds au sol.
Alors, mon amour, lorsque tu fais cela… et tu devrais le faire plus souvent, pas vrai? Tu mets les mains ici, et ensuite, tu te mets en équilibre comme ceci… d’accord?
(Acclamations et applaudissements enthousiastes)
Alors, tu devrais faire cela plus souvent, parce qu’ainsi tu frapperais moins de gens, mon amour, n’est-ce pas?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : (Rires).
(Rires)
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Et c’est très bon pour gérer sa colère. Tom? Tu veux l’essayer?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Oui. Non…
(Rires)
Je pense …
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : D’accord.
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Tom… Tom ne salira pas à son image de marque en… en montant ici ce soir. Mais merci, ma chérie. Je ferais vraiment mieux de poursuivre mon discours maintenant.
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Pas tout de suite, mon amour.
(Rires et applaudissements enthousiastes)
SOPHIE GRÉGOIRE-TRUDEAU : Ont-ils pris la photo?
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Je pense qu’ils l’ont prise, oui.
(Rires et applaudissements)
LE TRÈS HON. JUSTIN TRUDEAU : Alors, tout cela était parfaitement normal.
(Rires)
Depuis l’élection, mon équipe de communications s’est vraiment assurée que je m’occupe des vraies affaires : prendre une photo avec les pandas, embrasser des bébés, prendre des selfies, boxer devant les caméras. Étrangement, mon équipe ne m’a pas encore demandé de faire un strip-tease ou de débouler les marches pour les caméras, mais je me suis fait assurer qu’on a trois ans. Ça s’en vient.
(Rires)
J’allais aussi vous raconter cette blague hilarante sur la physique quantique, mais je me suis ensuite rendu compte que je devrais tout expliquer et, puisque la chute est incroyablement subtile, j’ai décidé que ce n’était pas la peine, parce que je ne veux pas vous ennuyer.
(Grognements)
Non, je sais que certains d’entre vous veulent savoir à quel moment mon cabinet sera assujetti à l’AIPRP. Je ne sais pas en quoi cela vous serait utile alors que tout l’historique de mes recherches est déjà en ligne. Regardez.
« Est-ce que les médias ont fait un remaniement ministériel? »
Je dois savoir ce genre de choses.
« Journalistes, noms, Justin »
(Rires)
C’est vous que je regarde, Ling. Parfois, je cherche des choses pour m’aider à prendre des décisions importantes.
« Couleurs de cravate qui signalent un regret »
(Rires)
Et parfois, c’est un peu trop tard.
« Le CNRC possède-t-il une machine à voyager dans le temps… s’il vous plaît…? »
(Rires)
Parfois, c’est un peu trop tard parce que, avouons-le, j’ai fait plus d’erreurs que Jason Kenney n’a supprimé de tweets.
(Rires et murmures)
Comme la fois où j’ai dit que j’admirais la Chine…
(Rires)
Ah oui… c’est… c’est ce que j’ai dit. Mes stratèges en communication vous auraient dit que cela s’appelle « préparer le long terme. »
(Grognements)
Parlant de long terme, je suis un peu triste de savoir que le président Obama quittera bientôt ses fonctions officielles. On a beaucoup parlé de mon « amitié virile » avec le président Barack Obama – à quel point je l’admire, combien j’ai à apprendre de lui et, contrairement à Barack, vous avez absolument raison. Merci de le souligner… encore une fois.
(Rires)
Je dois avouer, cependant, que je m’ennuierai de son leadership et de ses bons conseils. Je ne m’ennuierai pas des wedgies.
(Rires)
Certains d’entre vous m’ont demandé ce que je pensais de Kevin O’Leary. Je pense qu’il s’en tirera de manière formidable! Son curriculum vitae fait état de passages dans un antre de dragons et une fosse aux requins. Rien de mieux pour s’entraîner en vue des réunions du caucus du mercredi matin, peu importe s’il se présente à la direction du Parti libéral ou à celle du Parti conservateur.
(Rires)
Mais, Kevin, si tu te décides de te lancer en politique, j’espère que tu suivras d’abord sept jours de formation pour t’aider à faire la transition du monde des affaires au monde de la politique. PKP a seulement fait celui de cinq jours et clairement il a manqué des bouts vraiment essentiels durant les deux derniers jours.
(Murmures)
Avant de terminer, je veux adresser quelques félicitations aux lèche-bottes. D’abord, je dois féliciter Paul Wells de s’être finalement joint au Parti libéral… ah non, désolé; je voulais dire au Toronto Star.
(Applaudissements)
Félicitations également à Jeffrey Simpson, dont l’annonce de la retraite imminente a surpris bon nombre d’entre nous, surtout parce qu’on croyait qu’il s’était retiré il y a dix ans.
(Rires)
Et à Rosie Barton, dont les taches de rousseur, paraît-il, sont une réaction allergique à force d’être exposée à tant de points de discussion.
(Rires)
Et TVA. Bien, TVA, ils ne sortent pas leurs journalistes souvent. Raymond et Michelle n’ont même pas participé au reportage d’intérêt public le plus important de l’année : l’invasion de domicile par une grosse dinde sauvage en Outaouais.
(Rires)
Honnêtement, c’est décevant. Où étiez-vous? Tu sais, premiers sur la nouvelle, derniers sur les lieux.
(Rires)
Les gros canons de Radio-Canada, ils le savent qu’on les aime. Mélanie Joly a éventé au grand jour le secret le moins bien gardé. Bien là, c’est facile : Radio-Canada.
(Rires)
Et, bien sûr, il me serait impossible de ne pas nommer Terry Guillon. Histoire vraie : Je me souviens à quel point j’ai été déçu de lire que Terry quittait la Tribune de la presse jusqu’à ce que quelqu’un me rappelle qu’il la quittait parce que je l’avais embauché.
(Rires et applaudissements)
À ces personnes et aux nombreuses, nombreuses autres qui s’astreignent à cet horaire de 9 à 5, merci de votre travail acharné.
(Rires)
Il s’agit d’une relation complexe. La danse entre ceux dont le travail est de prendre des décisions judicieuses et difficiles, et ceux dont la tâche est de poser des questions difficiles au sujet de ces décisions quand elles s’avèrent vraiment, vraiment stupides.
(Rires)
Ce n’est pas toujours facile. Ce n’est pas toujours beau. Mais une saine démocratie a besoin de votre travail autant que du mien. D’accord… encore plus du vôtre…
(Rires)
Et sur ce, je vous félicite à l’occasion de vos 150 ans. Puissiez-vous continuer d’être une source d’irritation pour nous durant des siècles.
À l’année prochaine. Merci beaucoup.
(Acclamations et applaudissements)