Transcription - Le PM Trudeau prononce une allocution à la fin de la session parlementaire à Ottawa
Le PM Trudeau prononce une allocution à la fin de la session parlementaire à Ottawa
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU (Premier ministre du Canada) : Merci, Manon.
Bon après-midi à tous. Merci d’être ici.
Comme vous le savez, la session parlementaire du printemps s’est terminée la semaine dernière. Aujourd'hui, au moment où beaucoup de députés rentrent chez eux, je veux prendre un instant pour revenir sur ce que nous avons accompli pour les Canadiens durant cette période.
L’automne dernier nous avons été élus sur une promesse de faire plus pour aider les Canadiens de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Si on revient sur les sept derniers mois et surtout si on regarde le budget annoncé en mars, on constate que nous avons tenu cette promesse.
C’est une promesse qui a été faite aux gens pour commencer, de commencer chaque jour, de passer chaque jour et de terminer chaque jour en réfléchissant à la manière d’aider les Canadiens. Je ne veux pas exagérer. Le travail que nous avons accompli est moindre que celui qu’il nous reste à faire, comme je l’ai souvent dit. Mais nous avons été capables de donner suite à trois grandes promesses -- trois très importantes promesses ont été tenues – et je veux les mentionner aujourd’hui.
La première est l’allègement du fardeau fiscal de la classe moyenne. Un mois après notre arrivée, nous avons déposé un projet de loi pour réduire l’impôt de la classe moyenne et pour alourdir celui des Canadiens qui font partie de la proportion de 1 p. 100 de la population qui est la plus nantie.
Ça veut dire qu’au cours des six derniers mois, presque neuf millions de Canadiens ont plus d’argent dans leurs poches. Plus d’argent pour payer leurs hypothèques, faire démarrer leurs propres entreprises et prendre les vacances qu’ils méritent depuis longtemps. Plus d’argent pour épargner, investir et faire croître l’économie.
Nous avons tenu une deuxième promesse en instaurant la nouvelle Allocation canadienne pour enfants. Nous avons promis aux Canadiens un système de prestations plus simple que celui qu’elle remplace. Grâce à l’Allocation canadienne pour enfants, neuf familles sur dix recevront un chèque mensuel non-imposable et plus généreux qu’avant.
L’Allocation canadienne pour enfants donne suite à ces promesses.
Une fois que la loi de mise en œuvre de l’Allocation canadienne pour enfants aura reçu la Sanction royale, au cours des prochains jours, les prestations commenceront à être versées dans les comptes bancaires des familles, d’ici quelques semaines.
Et nous entendons déjà les familles nous dire comment elles se serviront de cet argent à bon escient : pour acheter de la nourriture plus saine, pour inscrire leurs enfants à des programmes d’activités estivales et pour acheter des vêtements en vue du retour à l’école. Pour des centaines de milliers d’enfants canadiens, l’Allocation canadienne pour enfants sera aussi une porte de sortie pour échapper à la pauvreté. Il ne s’agit pas seulement de soutenir davantage les familles, il s’agit de susciter davantage de possibilités et de donner à un plus grand nombre d’enfants canadiens une vraie chance de réussir.
Notre troisième grande promesse tenue est celle de renforcer le Régime des pensions du Canada.
Nous avons entendu les Canadiens. Nous avons entendu les histoires des gens qui, après avoir travaillé fort toute leur vie, se demandent à quel moment ils pourront prendre leur retraite. Dans certains cas, ils ne savent même pas s’ils seront en mesure de prendre leur retraite. Ça ne marche pas. Tous les Canadiens méritent une retraite sûre et digne après avoir passé leur vie à travailler fort. C'est pourquoi nous avons rencontré les représentants des provinces et des territoires plus tôt cette semaine pour arriver à une nouvelle entente.
Nous savons que maintenant moins de quatre travailleurs canadiens sur dix ont accès à un régime de retraite de l’employeur. Pour les gens dans la quarantaine et dans la cinquantaine, la perspective d’épuiser leurs économies à la retraite est une préoccupation concrète. Pour les jeunes Canadiens, il s’agit d’une préoccupation plus existentielle. Ils ne croient tout simplement pas que le RPC existera encore lorsqu’ils devront être soutenus à leur tour.
C’est pourquoi l’entente à laquelle nous sommes parvenus avec les provinces et les territoires est tellement importante. C’est un grand pas dans la voie conduisant à un Régime de pensions du Canada solide à long terme, qui continuera à assurer une sécurité du revenu suffisante aux générations à venir.
Notre gouvernement est persuadé de pouvoir tenir la promesse d’une retraite assurée. Plus encore, il s’agit d’une promesse que nous devons tenir. Pour chaque personne qui a travaillé fort toute sa vie, pour nos propres parents, pour les jeunes commencent juste à faire partie de la population active, pour nous-mêmes, pour nos enfants et nos petits-enfants.
Avec l’allègement du fardeau fiscal de la classe moyenne et l’Allocation canadienne pour enfants, l’entente sur le RPC de cette semaine représente une réelle avancée par rapport à notre mandat. Ces mesures montrent que notre gouvernement tient sérieusement à opérer le genre de vrai changement que veulent les Canadiens, celui dont ils ont besoin et celui pour lequel ils ont voté. Nous avons dit aux Canadiens que nous allions faire tout ce que nous pouvions pour renforcer et faire croître la classe moyenne et pour sécuriser davantage la retraite des Canadiens.
Nous avons passé les sept derniers mois à faire ce que nous avions dit que nous ferions. Mais le plus important, c'est que des millions de Canadiens bénéficient déjà de ces promesses tenues. Et nous sommes impatients de faire encore plus pour les Canadiens dans les mois et les années à venir.
Merci encore d’être là. Je suis maintenant heureux de prendre vos questions.
QUESTION : Oui, Monsieur le Premier ministre, je voulais vous demander en particulier de parler du fait qu’à la dernière élection fédérale, vous vous êtes engagé à la fois à ne pas acheter les F-35 et à tenir un concours ouvert. Que pouvez-vous nous dire de nouveau au sujet de ces deux engagements ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Les Canadiens s’attendent à ce que notre gouvernement fournisse l’équipement dont les Forces canadiennes ont besoin pour protéger les Canadiens et bien sûr, pour nous protéger lorsque nous nous acquittons de nos obligations internationales, et à ce que nous le fassions suivant le bon processus et au bon prix.
Comme vous êtes nombreux à le savoir, le processus d’achat, en particulier pour les jets, a été très désordonné au cours des dernières années et nos ministres, le ministre Sajjan et la ministre Foote, travaillent énormément pour que nous fournissions aux Forces canadiennes les jets dont elles ont besoin, de manière responsable et comme il faut.
QUESTION : Alors, cela signifie-t-il qu’il n’y a pas d’engagement à l’égard d’un concours ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Il y a beaucoup de bruits qui courent dans les médias, des rumeurs qui courent. Nous travaillons très, très fort – et de manière réfléchie – pour fournir aux Forces canadiennes les bons jets au bon prix. C’est ce à quoi les Canadiens s’attendent de nous et c’est ce que nous allons faire.
ANIMATRICE : (inaudible).
QUESTION : Monsieur Trudeau, le gouvernement fédéral s’apprête à bloquer plusieurs chantiers importants sur la région de Montréal, pour protéger une espèce de grenouille en danger. Est-ce que vous trouvez que c’est justifié ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Les Canadiens s’attendent à ce qu’on fasse deux choses en même temps. Qu’on crée une économie plus prospère pour tous, et qu’on protège l’environnement. C'est quelque chose que les gouvernements dans le passé n’ont pas toujours fait en même temps, mais les Canadiens s’attendent à ce que nous le fassions. Nous allons le faire. Nous allons protéger l’environnement tout en créant la croissance économique parce que c'est la seule façon de créer un avenir meilleur pour les Canadiens. On va protéger l’environnement, les écosystèmes nécessaires et on va trouver des façons aussi de permettre aux emplois d’être une source de prospérité.
QUESTION : Sur un autre sujet, qu'est-ce que vous pensez de l’attitude d’Air Canada qui a dit devant un comité sénatorial hier que, bien, en fait, ils ont menacé d’annuler le deal avec Bombardier et de créer des centres d’entretien pour ces avions-là. Est-ce que vous pensez que c’est adéquat comme façon de faire ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Ça c’est une question pour Air Canada. Mais nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous nous devons de travailler ensemble pour veiller à ce que l’industrie aéronautique au Canada et partout au Canada prospère maintenant, dans le court terme, dans le moyen terme et dans le long terme. Ce sont de bons emplois. C'est une source de croissance économique et d’innovation et nous nous engageons à travailler très fort avec bien des partenaires dans l’industrie et à travers le pays pour nous assurer de créer ces emplois de bonne qualité.
ANIMATRICE : Sun News.
QUESTION : Bon après-midi, Monsieur le Premier ministre. Je me demande si, en vue de votre réunion à l’OTAN, vous pourriez parler des discussions qui auront lieu, j’en suis persuadé, au sujet de la Russie et du président Poutine. Qu’en pensez-vous ? La Russie est-elle plus ou moins dangereuse, plus menaçante pour la paix européenne, pour la paix mondiale en général ? Que pensez-vous de Vladimir Poutine et que pourriez-vous dire à nos alliés de l’OTAN de votre opinion ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : L’un des engagements que nous avons pris auprès des Canadiens à la dernière élection, et que nous tenons, c’est de faire revenir le Canada sur la scène mondiale, de manière positive, qu’il s’agisse d’assainir la relation avec les États-Unis, de nouer une solide relation avec le Mexique dans le cadre d’une approche continentale, de rétablir des liens à l’ONU. Oui, en effet, renouer prudemment avec des gens avec qui nous ne sommes pas d’accord. Comme je l’ai souvent dit, comme je l’ai réitéré encore la semaine dernière en m’adressant au conseil commercial ukrainien et en annonçant que je me rendrai prochainement en Ukraine, nous sommes réellement préoccupés par la Russie et par ses actions; et nous agirons de manière réfléchie et ferme, comme je l’ai toujours fait, en ce qui concerne la manière dont nous allons renouer avec la Russie.
QUESTION : Pourrions-nous préciser un peu. Brian Mulroney, un de vos prédécesseurs, a dit lundi soir que nous ne pouvions pas dire que le Canada est de retour dans le monde sans prendre d’engagements concrets en fonction de nos aspirations. Il parlait spécifiquement dans le contexte de l’OTAN. Je me demande si vous pourriez peut-être … pour des gens comme l’ex-premier ministre Mulroney et d’autres, donner des exemples d’engagements concrets que le Canada pourrait prendre pour prouver qu’il est de retour ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Le Canada est un solide membre de l’OTAN et je me réjouis beaucoup de faire cette visite dans quelques semaines, lorsque nous en aurons plus à dire au sujet de la manière dont nous continuerons à prendre nos responsabilités et bien franchement, dont nous allons répondre aux attentes qu’ont les gens partout au Canada.
Mais qu’il s’agisse de renforcer notre engagement à l’égard de l’entraînement au sein de la Coalition contre l’EIIL, qu’il s’agisse de nous engager dans des opérations de maintien de la paix et de faire partie des opérations de paix renouvelées que le président Obama encourage aux Nations Unies ou de multiples autres manières en lien avec le développement, le financement et l’action en matière de changement climatique, le Canada participe beaucoup, positivement, avec nos alliés du monde entier pour que nous ayons un impact positif et pour que cet impact positif continue à se traduire par des bienfaits, sous la forme d’une plus grande sécurité, d’une plus grande paix et de plus nombreux débouchés économiques pour les Canadiens ici, chez nous.
ANIMATRICE : Radio-Canada.
QUESTION: Monsieur Trudeau, ça fait maintenant huit mois que vous êtes au pouvoir. Il y a des priorités que vous avez mises de l’avant. Vous l’avez mentionné, le RPC, la classe moyenne. Il y a d’autres dossiers qui sont plus complexes. Qu'est-ce que ces sept mois vous ont appris sur l’exercice du pouvoir ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Que l’important c'est de livrer la marchandise, de tenir les promesses qu’ont à cœur les Canadiens qui nous ont fait confiance pour gouverner. On a parlé beaucoup de la croissance pour la classe moyenne pendant la campagne électorale et avec les trois mesures que nous avons réussi à prendre pendant ces derniers mois, d’augmenter les impôts pour la classe moyenne… pardon, de diminuer les impôts pour la classe moyenne…
(Rires)
… en les augmentant pour le 1 p. 100 mieux nanti. Donner une allocation canadienne aux familles qui va mettre plus d’argent dans les poches de neuf familles sur dix et ce, à partir du mois prochain. Assurer l’avenir et la bonification du Régime des pensions du Canada. Nous avons livré la marchandise en lien avec des enjeux économiques clés pour le pays.
QUESTION : Maintenant, il y a un sujet qui a fait couler beaucoup, beaucoup d’encre au cours des derniers mois, sur lequel on ne vous a pas du tout entendu. Vous dites souvent, on est en 2016. Vous vous décrivez comme un premier ministre féministe. Est-ce qu’au Canada le temps est venu de permettre à la femme du premier ministre de jouer un rôle plus actif, plus officiel, avec les ressources qui viennent avec, plutôt que de s’en tenir à avoir un débat sur les modèles des décennies passées ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Tout à fait. Je suis très fier du travail que Sophie fait depuis longtemps pour la cause des femmes, pour des enjeux par rapport aux enfants, pour bien des ... bien des préoccupations et des œuvres caritatives à travers le pays. Et elle continue d’avoir énormément à offrir, pas juste au gouvernement, mais aux Canadiens. Et nous travaillons pour qu’elle puisse continuer de faire le travail qu’elle fait. Mais nous reconnaissons aussi que le choix devrait être libre. On ne devrait pas imposer à de futurs premiers ministres et à leurs époux de devoir suivre un modèle particulier. Je pense que les gens reconnaissent que différentes familles vont avoir différentes solutions, différentes capacités, et de garder une certaine flexibilité pour ce qui est de la façon dont on veut servir, je pense que c'est une bonne chose.
ANIMATRICE : Toronto Star.
QUESTION : (inaudible). Je suppose que nous entendrons bientôt votre gouvernement parler du mandat de la commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. J’aimerais que vous me disiez quel est le résultat que vous souhaitez obtenir avec cette commission, quel résultat concret et quelle forme prendra sa réussite ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Je pense que la commission nationale d’enquête sur les femmes et les jeunes filles autochtones disparues ou assassinées doit avoir plusieurs résultats. Le premier, c’est de rendre justice au nom des victimes. Depuis trop longtemps dans notre pays, des femmes et des jeunes filles autochtones disparaissent sans qu’on y prête beaucoup attention, sans que leur disparition ne suscite beaucoup de réaction, sans que la société en général ne se rendre compte des tragédies qui se déroulent chez nous. Il faut donc absolument reconnaître l’existence de cette tragédie et réagir aux vies perdues et aux familles ravagées, ce sera un élément important de cette enquête.
Deuxièmement, il faut offrir aux familles la possibilité de faire leur deuil; de reconnaître et de faire reconnaître les disparitions, de raconter ce qui s’est passé d’une manière porteuse de sens, qui les aidera à traverser des tragédies abominables.
Troisièmement, je m’attends à ce que cette commission nationale d’enquête serve clairement à faire désormais cesser cette tragédie nationale; à trouver des moyens d’empêcher que cette situation ne se répète, des moyens qui permettront à tous les paliers de gouvernement, à toutes les institutions et à toutes les communautés de tirer des leçons de cette terrible tragédie qui dure depuis plus de trente ans, pour qu’il n’y en ait plus jamais.
QUESTION : Nous avons vu que votre gouvernement s’est remis d’après les sondages de votre incident avec Madame Brosseau. Nous ne vous avons pas entendu en parler directement, mais j’aimerais comprendre ce qui vous a traversé l’esprit sur le moment ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Je pense que vous m’avez tous entendu présenter des excuses et assumer la responsabilité de ce qui était une erreur. C’est ce à quoi les gens s’attendent les uns des autres. Et c’est ce à quoi ils doivent s’attendre de leurs dirigeants; quand on fait une erreur, il faut y faire face, il faut la reconnaître et il faut travailler très fort pour en tirer des leçons, avancer et la réparer au besoin.
Je pense que nous pouvons certainement noter que lorsque la Chambre a cessé ses travaux la semaine dernière, le ton était certainement plus positif. Nous avons réussi à travailler ensemble sur un certain nombre de questions, qu’il s’agisse de mettre en marche le comité chargé de la réforme électorale qui va travailler pendant l’été, qu’il s’agisse de la collaboration au sein de la Chambre et même avec le Sénat pour l’adoption de la loi sur l’aide médicale à mourir, je pense que les gens ont remarqué que nous travaillons très fort pour répondre aux attentes élevées qu’ont les Canadiens à l’égard de ce gouvernement, des parlementaires en général, qui ne sont pas dispensés, vous savez, de reconnaître leurs fautes éventuelles et de chercher à les corriger.
ANIMATRICE : Global.
QUESTION : Oui, en ce qui concerne la rencontre avec le Mexique qui aura lieu bientôt et la réglementation sur les visas, qu’espérez-vous comme ouverture en ce qui concerne le renouvellement des relations avec le Mexique ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Il y a exactement un an aujourd’hui, j’ai prononcé un discours juste avant l’été au sujet de mon rôle comme chef du troisième parti, sur la nécessité de rétablir des relations avec notre plus important partenaire commercial, les États-Unis et de faire participer le Mexique aux possibilités de croissance, sur les débouchés dont nous avons besoin pour les Canadiens. Que ce soit en rapport avec le changement climatique, avec la croissance, la croissance propre, il fallait que nos démarches auprès de nos partenaires de l’ALENA soient constructives et productives. C’est exactement ce que j’ai hâte de faire à la visite d’État du Mexique qui aura lieu bientôt, pour tenter de résoudre certaines des difficultés qui persistent depuis trop longtemps, comme le problème des visas. Mais il y a aussi d’autres questions auxquelles nous pouvons travailler ensemble et créer des occasions pour nos populations. Je me réjouis d’avoir encore beaucoup à dire au sujet des rencontres de la semaine prochaine à mesure que leur moment approche et lorsqu’elles auront lieu.
QUESTION : Juste pour préciser, au Sommet de l’OTAN, votre prédécesseur aurait dit à Vladimir Poutine qu’il ne lui serrerait la main que s’il se retirait de l’Ukraine. Si vous avez le temps de rencontrer M. Poutine en tête à tête, quels seront les premiers mots que vous lui adresserez ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : En fait, j’ai rencontré M. Poutine pour la première fois au G20, il y a sept mois. Comme vous êtes nombreux à le savoir, j’ai eu un échange assez direct avec lui, au cours duquel j’ai signalé que ses actions en Ukraine étaient illégitimes et irresponsables, que nous nous attendions à ce qu’il respecte les Accords de Minsk et à ce qu’il procède de manière constructive. C’est exactement ce que restera notre position en ce qui concerne notre attitude envers la Russie.
ANIMATRICE : Cogeco.
QUESTION: Monsieur Trudeau, j’aimerais qu’on regarde les sept derniers mois. Qu'est-ce que vous auriez aimé accomplir que vous n’avez pas pu accomplir au cours de ces sept mois et qu'est-ce que vous regrettez de cette session-ci ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Une des choses que j’ai dû rappeler à mes ministres plusieurs fois pendant cette session, parce qu’ils sont arrivés avec énormément de capacités, de motivation, d’enthousiasme, c’est qu’on a quand même quatre ans dans un mandat et qu’il ne faut pas tout accomplir ou s’attendre à tout accomplir dans les premiers mois. On a accompli trois grosses choses pour les Canadiens, c'est-à-dire de baisser les impôts pour la classe moyenne, créer une nouvelle allocation pour les familles qui sera plus généreuse et bonifier le Régime de pensions du Canada. Ce sont trois grandes choses qu’on a faites. On a fait autre chose aussi. Il y a encore beaucoup de choses à faire et on va continuer à travailler sur les enjeux à venir.
QUESTION : Par rapport à Bombardier, que peut-on dire, négociez-vous encore ou est-ce comme si ça ne marche pas, ça ne marchera pas, le chien est mort pour Bombardier ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : On continue à avec Bombardier. Comme je l’ai dit bien souvent, je crois profondément à l’importance de l’industrie aéronautique au Canada, pas juste au Québec, mais à travers le Canada, parce qu’elle offre de bons emplois, parce que c'est une source d’innovation et de prospérité pour les communautés et pour le pays. Mais il est important de dire que les choix qu’on est en train de faire seront bons pas juste pour le court terme mais pour le moyen et le long terme de cette industrie. Et c'est dans cette perspective là qu’on continue à être engagé avec Bombardier et avec d’autres partenaires dans l’industrie aéronautique.
ANIMATRICE : (inaudible). Reuters.
QUESTION : Monsieur le Premier ministre, merci. Ce sera un grand jour en Grande-Bretagne demain. À ce que vous sachiez, ainsi que vos fonctionnaires, les entreprises canadiennes sont-elles suffisamment préparées pour affronter les risques d’un possible Brexit ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Comme beaucoup de gens, je vais surveiller attentivement l’issue du référendum, mais c’est à la population de Grande-Bretagne de décider de son avenir. Je n’ai jamais caché ma conviction que nous sommes plus forts ensemble, mais je vais laisser la population de Grande-Bretagne faire son choix demain.
QUESTION : Deuxièmement, sur ce point, que font vos fonctionnaires pour se préparer à un Brexit et à ses dommages éventuels en lien avec la mise en œuvre de l’accord économique et commercial global (AECG), ce qui est naturellement un gros dossier pour vous ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Nous sommes naturellement en train de travailler très, très fort à l’AECG. C’est un accord qui est bon pour l’Europe, c’est un bon accord pour le Canada. C’est un dossier auquel nous avons beaucoup travaillé depuis les derniers mois pour avancer, parce qu’il y avait de réelles préoccupations et des blocages entre les nombreux partenaires. Naturellement, la Grande-Bretagne a toujours été une voix forte et positive à la table européenne, favorable à l’AECG. Donc, nous espérons certainement que le résultat de demain permette d’avoir le plus grand nombre possible de voix fortes favorables en vue de la ratification et de la mise en œuvre d’un accord important pour les Canadiens, pour les emplois et pour notre avenir commun.
ANIMATRICE : Presse canadienne.
QUESTION : Bonjour, Monsieur Trudeau. Selon ce qu’on comprend d’un communiqué envoyé la semaine dernière par votre ministre du Commerce international, malgré les 100 jours de négociations intensives sur le dossier du bois d’œuvre, il n’y a toujours pas d’entente. Est-ce qu'on peut s’attendre à ce qu’il y ait une entente à l’issue de la rencontre avec MM. Peña Nieto et Obama ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Comme tout le monde le sait très bien, c'est un enjeu extrêmement difficile qui a longtemps été un grand défi pour le gouvernement canadien, dans la façon de s’engager avec le gouvernement américain. C'est évidemment quelque chose de très positif qu’on ait maintenant de très bonnes relations avec le gouvernement américain. Mais reste que c’est un dossier sur lequel nous sommes en train de travailler de façon très attentive, mais on n’a pas d’annonce positive à faire encore.
QUESTION : Dans un autre dossier complètement, sur l’aide médicale à mourir, votre gouvernement a réussi à faire adopter le projet de loi C-14. Il y a des sénateurs qui ont voté à contrecœur en disant avoir l’impression d’abandonner des patients qui ne sont pas en phase terminale mais qui voudraient se prévaloir de cette aide là. Il y a déjà des contestations qui se préparent au Québec. Est-ce que c'est normal et acceptable qu’une loi comme ça laisse en plan une partie de gens qui souffrent terriblement ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : C'est une grande étape pour le Canada que de créer un encadrement pour l’aide médicale à mourir. Et c’était très important pour nous d’entreprendre cette étape avec le plus de réflexion et de responsabilité possible. Les Canadiens s’attendent à ce qu’on fasse deux choses. Qu’on défende leurs droits et libertés, leur liberté de choix, mais aussi qu’on protège les plus vulnérables. C'est toujours un équilibre que nous devons garder à l’œil, qui doit nous tenir à cœur parce que la vie de bien des gens est en jeu.
Nous allons tous en tant qu’individus, en tant que membres d’une famille, faire face à des décisions difficiles dans les années à venir. Et pour moi, l’important c’est de pouvoir établir un encadrement qui respecte la grande variété de perspectives qu’on a vues au Canada, mais d’avancer sur quelque chose qui, c'est certain, va soulever des questions des deux côtés et nous allons voir comment les Canadiens vont vivre et fonctionner dans ce nouvel encadrement, dans les mois et les années à venir. Sûrement qu’il va y avoir des pressions, des questions, des études qui vont continuer, mais je pense qu’on peut tous être très satisfaits de cette première étape qui a été bien prise de façon respectueuse et responsable.
ANIMATRICE: On m’indique que ça se termine. Est-ce que vous avez le temps pour une autre question ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Une dernière question, oui.
ANIMATRICE : La Presse canadienne.
QUESTION : Monsieur le Premier ministre, merci de répondre à ma question. Vous avez annoncé des réductions relatives au méthane avec les États-Unis lorsque vous y êtes allé au mois de mars. Bien sûr, le président Obama part cette année et je me demandais à quel point il est important pour vous d’obtenir que le Mexique adhère à ces réductions des émissions de méthane pour conclure définitivement l’entente et s’il y a autre chose que vous cherchez à obtenir au sommet des trois pays ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Évidemment, les initiatives en matière de changement climatique et de croissance propre seront au cœur de beaucoup de nos discussions avec nos partenaires continentaux, mais les discussions que nous aurons au Sommet des leaders nord-américains porteront naturellement sur les accords historiques relatifs au méthane que nous avons conclus entre le Canada et les États-Unis lorsque je suis allé à Washington il y a quelques mois.
Mais ces questions et d’autres questions retiendront notre attention et nous chercherons, les trois partenaires de l’ALENA, à nous aligner le mieux possible pour montrer qu’en Amérique du Nord, nous comprenons comment faire naître une croissance qui profite à nos citoyens, tout en protégeant l’environnement pour les futures générations, ce n’est pas incompatible, mais plutôt complémentaire au 21e siècle. J’ai hâte de participer à de solides et rigoureuses discussions trilatérales sur ces questions la semaine prochaine.
QUESTION : Vous avez réagi un peu en français à ce sujet. Comme fils d’un premier ministre, vous aviez probablement moins d’illusions sur ce travail que d’autres qui commencent, mais je me demande ce que vous avez appris pendant vos premiers huit mois ? Y a-t-il eu des révélations ?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Vous savez, je cherche depuis mes tout débuts à être un bon député, à écouter les Canadiens et à servir les gens qui m’ont mis en place pour que je puisse agir. Et nous avons bâti une équipe de gens qui se concentrent exactement sur cette tâche – à savoir montrer qu’un groupe de gens réfléchis, responsables, mus par des valeurs, rassemblés au service du pays qu’ils aiment tant, de manière positive et respectueuse, peut accomplir des choses sensées pour les Canadiens.
Et sur les trois choses que nous avons réussi à accomplir et qui ont un impact important sur la vie des Canadiens : alléger le fardeau fiscal de la classe moyenne; aider les familles avec ce qu’il leur en coûte pour élever leurs enfants avec la nouvelle Allocation canadienne pour enfants ou sécuriser les pensions en prévision de l’avenir, pas seulement pour les gens qui approchent de l’âge de la retraite maintenant en abaissant l’âge de la retraite de 67 à 65 ans, en augmentant le SRG de 10 p. 100 à l’intention des aînés à faible revenu les plus vulnérables, mais en fait, en nous assurant, avec le renforcement du RPC, que les gens qui en ce moment font leur entrée sur le marché du travail, dans la vingtaine et la trentaine, soient assurés de la sécurité de leur retraite dans 40, 50 ans. C’est exactement ce que peuvent faire les gouvernements lorsqu’ils écoutent les gens, travaillent fort tous les jours pour les servir et lorsqu’on persiste à croire qu’il est toujours possible de faire mieux.
Merci beaucoup, tout le monde. Merci beaucoup.
ANIMATRICE : Merci.