Transcription - Le PM et des ministres participent à une séance de discussion publique avec des élèves du secondaire
Le PM et des ministres participent à une séance de discussion publique avec des élèves du secondaire
PETER : Le premier ministre du Canada, notre ministre de la Jeunesse, le très honorable Justin Trudeau!
(Acclamations et applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU (premier ministre du Canada) : Merci, Peter, bonjour, tout le monde. Bonjour, les amis.
Quel plaisir d’être ici aujourd’hui. C’est pour nous un beau moment de célébrer le premier anniversaire de notre arrivée au gouvernement, mais aussi de réfléchir à ce que nous avons fait jusqu’ici et à la façon dont nous continuerons de travailler à l’avenir. Et, en ce qui me concerne, lorsque je pense à la façon dont nous travaillons à façonner l’avenir ou à ce que nous pensons pour les mois et les années qui viennent, c’est vraiment important de lier tout cela et de penser au long terme en communiquant tout cela avec vous.
Alors, le fait d’avoir des jeunes parmi nous aujourd’hui pour poser des questions, parler d’où nous allons comme gouvernement et d’où nous venons est, pour moi, un moyen très, très important de rester branché sur ce qui est important pour aujourd’hui, pour demain et pour l’avenir à long terme de ce pays.
Je tiens à remercier chacun de vous d’être ici, parce que c’est non seulement important pour souligner cet anniversaire, mais c’est également une occasion importante pour moi, et pour chacun d’entre nous, de vous écouter, d’entendre vos inquiétudes et celles de vos pairs, de répondre à certaines de vos questions et de vous faire participer à la façon dont nous façonnons l’avenir de ce pays de manière générale.
Mais, comme vous le savez, ce n’est pas quelque chose qu’on fait tout seul. On a choisi de travailler en équipe. On a choisi de faire un gouvernement par Cabinet. Mais pour avoir un Cabinet à la hauteur des attentes des Canadiens, il a fallu choisir une équipe qui reflète la réalité et la diversité du Canada. Et c’est exactement ce qu’on a pu faire ici avec une équipe extraordinaire qui comporte énormément de diversité. Et il faut que vous compreniez que ce n'est pas juste une question de vouloir s’assurer que tous les Canadiens peuvent voir des gens qui reflètent leur identité ou qui pourraient comprendre les défis qu’on pourrait vivre à travers le pays, mais c'est aussi important d’avoir une diversité de perspectives.
L’une des choses formidables dont nous profitons grâce à un groupe aussi diversifié que celui qui forme ce Cabinet est que même si des Canadiens comme nous sommes liés par un large éventail de valeurs et de principes communs sur lesquels tous s’entendent, nous les abordons à partir de perspectives, de vécus, de langues, de religions et d’horizons géographiques très différents les uns des autres. Et le fait de faire travailler ensemble regroupe de gens ayant un large éventail de points de vue sur un projet qui nous unit tous – en l’occurrence, servir ce pays – nous permet de profiter de discussions et de points de vue extraordinairement complexes et enrichissants. Nous obtenons de meilleurs résultats lorsque nous mettons en valeur l’égalité entre les sexes, le large éventail de points de vue et les diverses origines des personnes en place. À mon avis, c’est là le genre de Cabinet dont nous avons besoin pour être capables d’accepter non seulement les divers points de vue, mais également les différentes solutions auxquelles les Canadiens eux-mêmes s’attendent de la part de leur gouvernement.
Mais l’un des autres éléments importants est de non seulement choisir un formidable groupe de personnes, mais également de leur donner le pouvoir de prendre des décisions.
Vous savez, il est impossible pour une seule personne de détenir toutes les réponses et de tout savoir, peu importe à quel point elle est, ou se croit intelligente. Mais ensemble, nous le pouvons. Il faut s’assurer de pouvoir accepter de confier des responsabilités à des ministres qui ont de véritables pouvoirs décisionnels, qui choisissent et façonnent et sont véritablement responsables de leurs décisions. Ces ministres ne sont pas simplement des porte-parole de leur ministère ou de ce que le premier ministre veut leur faire dire; ils dirigent vraiment leur programme, sont des moteurs de solution et sont responsables des décisions qu’ils prennent.
En fait, pour être honnête, c’est une question qu’ils m’ont tous posée lorsque je les ai encouragés à faire partie du gouvernement. Ils voulaient être certains d’être en mesure de prendre eux-mêmes la responsabilité d’initier et d’influencer les changements. Et, bien franchement, en tant que pays, nous avons beaucoup de chance que ces gens fassent précisément cela, parce que toute la force et la capacité décisionnelle dont ils ont fait preuve au cours de la dernière année nous font tous bien paraître, me font bien paraître et, honnêtement, placent notre pays sur la bonne voie.
Alors, je veux prendre quelques instants pour vous présenter notre Cabinet, ces gens formidables, et je serai heureux de répondre à certaines de vos questions par la suite. Mais je crois qu’il est important de comprendre la profondeur et les forces des personnes qui sont derrière nous dans cette salle.
Maintenant, tous les ministres n’ont pas pu être avec nous ici aujourd’hui, alors je veux simplement saluer quelques personnes qui ne pouvaient pas être des nôtres.
Jody Wilson-Raybould est notre Procureure générale et ministre de la Justice, et elle est actuellement en Australie pour parler d’un dossier très important, à la fois pour nous et pour l’Australie, qui est la réconciliation avec les populations autochtones.
Marc Garneau, notre ministre des Transports, est à Montréal en ce moment pour partager une vision de ce à quoi pourraient et devraient ressembler les transports en 2030. Et notre ministre des Sports et des Personnes handicapées est à Vancouver pour parler à des milliers de jeunes comme vous dans le cadre de la journée Unis pour l’action. Bill Morneau, notre ministre des Finances, est à l’extérieur pour parler de l’énoncé économique de l’automne que nous venons de présenter et de la façon dont cela aidera des familles comme la vôtre à avoir un avenir plus prometteur et sécuritaire. Et il y a six autres merveilleux ministres qui ne pouvaient pas être des nôtres aujourd’hui parce qu’ils sont à l’extérieur et qu’ils travaillent fort pour réaliser les choses pour lesquelles les Canadiens nous ont élus.
Cela dit, nous avons la chance d’avoir 19 de nos ministres ici, avec nous, et j’aimerais maintenant vous les présenter.
Je demanderai à chacun d’eux, pendant que nous procédons, de nous dire le moment qu’ils ont préféré, la chose dont ils sont le plus fiers au cours de la dernière année, ou encore, ce à quoi ils ont hâte ou qu’ils comptent accomplir de particulièrement important au cours de la prochaine année, et sur quoi vous devriez garder l’œil ouvert.
Alors je suis très content de vous présenter maintenant notre Cabinet et, parce que je suis ancien enseignant, je vais le faire par ordre alphabétique. Parce que je suis enseignant et parce que c'est comme ça que mes fiches sont placées.
(Rires)
Alors d’abord je commence avec Marie-Claude Bibeau. Marie‑Claude a vécu au Maroc et au Bénin lorsqu’elle travaillait pour l’ancien bureau du Développement international du Canada. C’est ce qui fait d’elle un choix formidable pour le poste du Développement international et de la Francophonie. Cette année, elle a contribué à l’organisation de la Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial – l’affaire avec Bono et Bill Gates qu’on a faite à Montréal il y a quelques semaines. On a réuni plusieurs amis. On a pu recueillir presque 13 milliards de dollars pour contrer le paludisme, la tuberculose et le SIDA et pour en finir pour de bon en 2030. Et Marie-Claude a été au cœur de cela et je suis très, très content de te voir ici, Marie-Claude.
Parle-nous de tes moments marquants ou de ce qui s’en vient.
L’HONORABLE MARIE-CLAUDE BIBEAU (ministre du Développement international et de la Francophonie) : Merci. Alors moi, je suis ministre du Développement international et de la Francophonie, et le mandat que le premier ministre m’a confiée, c'est de revoir toute la politique d’aide internationale. Alors, c’est vraiment un privilège pour moi de faire ça, parce que de revoir une politique en profondeur comme on le fait actuellement, on fait cela tous les 10, peut-être 15 ans. Alors c’est vraiment un privilège. Et, pendant toute l’année, on a fait une grande consultation avec les Canadiens, avec nos partenaires à l’étranger et, vraiment, la décision unanime qui a été prise, c’est qu’on va mettre les femmes et les filles au cœur de nos priorités. Parce que dans ces pays‑là elles sont souvent les plus vulnérables face à la pauvreté et à la violence, entre autres, et même aux changements climatiques. Mais aussi parce qu’on sait qu’elles sont d’extraordinaires moteurs de changement, de développement et de paix.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci beaucoup, Marie-Claude. Et merci beaucoup d’avoir été brève. Comme je vais faire au Cabinet si vous parlez trop longtemps, je vais vous couper.
La prochaine personne que j’aimerais entendre est Bardish Chagger. Maintenant, Bardish est non seulement notre ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, elle est également leader du gouvernement à la Chambre des communes; c’est la première femme de l’histoire du Canada à occuper ces fonctions. En tant que leader à la Chambre, elle est chargée de gérer les activités quotidiennes du gouvernement en Chambre, ce qui veut dire que lorsque nous sommes en Chambre, techniquement, elle est ma patronne, et elle me le rappelle tout le temps lorsque nous siégeons ensemble.
Alors, Bardish, parlez-nous.
L’HONORABLE BARDISH CHAGGER (leader du gouvernement à la Chambre des communes et ministre de la Petite entreprise et du Tourisme) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. Bienvenue, tout le monde. C’est un véritable honneur et un privilège d’être parmi vous.
Je dois dire que la chose dont je suis le plus fière est que notre gouvernement a été capable de réunir des gens de tous les horizons. J’ai commencé à participer au processus politique lorsque j’avais 13 ans. Je n’avais pas le droit de voter, mais j’avais le droit de m’exprimer, et il est très important que vous participiez à façonner le genre de pays dans lequel vous souhaitez vivre. C’est pourquoi je suis si heureuse d’être ici et de servir les Canadiens tous les jours.
Une chose à laquelle j’ai hâte est le lancement de la stratégie en matière d’entrepreneuriat féminin, afin que plus de femmes, de jeunes et de groupes sous-représentés représentent les propriétaires de petites entreprises, créent les occasions d’emploi de l’avenir, et aussi la vision en matière de tourisme, parce que notre pays est merveilleux. Tout le monde doit le visiter, et je lance à chacun de vous le défi de visiter dix provinces et trois grands territoires, et de vivre tout ce que le Canada a à vous offrir. Merci beaucoup.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Formidable, Bardish. Merci.
Ensuite, j’aimerais passer à notre ministre d’Affaires étrangères, Stéphane Dion. Une de mes anecdotes préférées pour Stéphane est que, quand il était jeune et encore en train d’apprendre l’anglais, quand il rencontrait des touristes qui lui demandaient des directions, sa réponse était toujours : « allez tout droit » à n’importe quoi. Et je pense que c'est une métaphore pour la façon dont Stéphane a toujours foncé dans la vie. Mais, évidemment, Stéphane a un très bon sens de l’orientation et, combiné avec ses années d’expérience en politique, il fait un formidable ministre des Affaires étrangères où il contribue à rétablir une présence solide du Canada à travers le monde. Merci, Stéphane, de faire partie de nous. Merci de partager ce matin.
L’HONORABLE STÉPHANE DION (ministre des Affaires étrangères) : Oui, Monsieur le Premier Ministre, je vais raconter le pire événement que j’ai vécu dans la dernière année comme ministre d’Affaires étrangères, et le plus bel événement.
Le pire est survenu pendant que j’étais au Sri Lanka, un pays qui a connu une guerre civile atroce, et qu’une mère est tombée à genoux devant moi en me demandant désespérément de lui ramener son fils, qui était disparu durant la guerre. J’ai essayé de la relever, mais elle est retombée sur ses genoux encore une fois. Cela a été terrible pour moi et je me suis dit intérieurement que je ne pouvais pas lui ramener son fils, mais que nous devons faire tout en notre pouvoir, sous le leadership du premier ministre, pour aider les pays comme le Sri Lanka à sortir de la guerre civile, à avoir un avenir et à connaître la réconciliation.
Le meilleur moment, c’est quand j’étais au Guatemala et que j’ai rencontré une jeune fille de votre âge qui s’appelle Nancy et qui a décidé de prendre le leadership pour que, dans son pays, il n’y ait plus de mariages forcés. Et, avec l’aide du Canada et d’autres pays, elle a fait une campagne si efficace qu’elle a obtenu que le Guatemala ait comme loi que les garçons et les filles ne se marient pas avant l’âge de 18 ans. Et elle veut faire ça ailleurs, pour d’autres pays. C'est ce que veut faire Marie-Claude Bibeau. C’est ce qu’on veut tous faire. Donc, le Canada a un rôle à jouer dans le monde.
Nous avons un rôle à jouer dans le monde, et il faut en être très fiers et s’y mettre avec beaucoup de détermination. Le Canada doit être un architecte résolu de la paix. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Stéphane. Alors, ensuite, je veux vous présenter Jean-Yves Duclos. Avant de devenir ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, il a été directeur du Département d’économie de l’Université Laval et, avant cela, il a été employé du mois chez McDonald. Alors, on sait où tout cela peut mener.
Jean-Yves est chargé de gérer beaucoup de choses qui touchent directement vos familles. Par exemple, c’est lui qui a mis sur pied la nouvelle Allocation canadienne pour enfants qui a été lancée cet été. Grâce à cette allocation, neuf familles sur 10 ont plus d’argent chaque mois pour aider à assumer les coûts nécessaires pour élever les enfants, et cette allocation va sortir des centaines de milliers de jeunes de la pauvreté à travers le pays. On en est très fiers.
Jean-Yves?
L’HONORABLE JEAN-YVES DUCLOS (ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social) : Merci, Justin. Alors, comme Justin j’ai été professeur durant quelques années. Mon père m’a toujours dit que s’il y a quelque chose qu’on ne sait pas faire, la meilleure façon de l’apprendre est de l’enseigner. Alors, je l’ai fait durant 25 ans et, après 25 ans, j’ai commencé à dire que, bon, j’ai commencé à connaître assez bien mon domaine. Mais ce qui m’unit à vous aujourd'hui, c’est la question des devoirs. Moi aussi, je suis très nerveux quand je reçois des devoirs. Je regarde, premièrement, ce qu’il y a à faire, puis, deuxièmement, je regarde comment et à quel moment je dois le faire. Et ce qui m’a rendu le plus nerveux, mais aussi le plus fier au cours des derniers mois, c'est quand M. Trudeau m’a rencontré en décembre dernier et m’a dit : « Jean-Yves, il y a l’Allocation canadienne pour enfants que tu dois faire, 25 milliards de dollars, et tu dois le faire pour le mois de juillet. Et ça doit sortir 40 pour cent des enfants du pays hors de la pauvreté. »
Alors, avec le travail d’équipe que nous avons fait ensemble, nous avons réussi à faire cela, et j’en suis évidemment très fier. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Jean‑Yves. J’aimerais ensuite me tourner vers notre ministre originaire de la péninsule Burin, à Terre-Neuve-et-Labrador, Judy Foote, qui est ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, ce qui signifie qu’elle est chargée de gérer tous les contrats que le gouvernement est appelé à passer; de ceux de la Défense à ceux de Postes Canada, en passant par les immeubles où travaille chaque jour le personnel de notre gouvernement.
Et, comme si cela ne suffisait pas, Judy a également la tâche difficile de s’asseoir à côté du plus grand geek de la Chambre des communes. C’est‑à-dire, moi. (soupir). Vas-y, Judy.
L’HONORABLE JUDY FOOTE (ministre des Services publics et de l'Approvisionnement) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. Tout d’abord, permettrez-moi de vous dire à quel point c’est emballant d’être ici avec vous. Lorsque je suis entrée dans la salle, je me suis dit que j’étais en présence des leaders d’aujourd’hui, et pas simplement des leaders de demain. Alors, chaque fois que j’en ai la chance, je le fais et j’encourage chacun de vous à réfléchir à la possibilité de participer au processus politique, à choisir une carrière en politique ou au sein de notre incroyable fonction publique, parce qu’il existe de formidables possibilités pour chacun et chacune d’entre vous.
Services publics et Approvisionnement, comme l’a dit le premier ministre, est un vaste ministère, et il s’agit d’un ministère opérationnel. Nous travaillons avec tous les ministères du gouvernement. Et ce qui est vraiment enthousiasmant pour moi, c’est que nous avons la chance d’avoir une influence en travaillant avec tous mes collègues qui sont ici, sur la tribune, de même qu’avec ceux qui ne pouvaient pas être parmi nous aujourd’hui. Et l’une des choses que nous avons accomplies et dont je suis très fière, et nous avons fait beaucoup de choses dont nous sommes très heureux, est le fait d’avoir travaillé avec l’honorable John McCallum, ministre de l’Immigration, en vue d’amener les réfugiés syriens ici, au Canada. Et vous savez à quel point nous et John avons travaillé fort pour y parvenir. Nous l’avons tous fait, en tant que Cabinet, et je remercie le premier ministre d’avoir fait en sorte que ce soit possible.
Mais la chose qui m’a rendu très heureuse est lorsque j’ai vu le premier ministre accueillir des réfugiés syriens à l’aéroport. C’est le fait de savoir que le ministère que je dirige avait été responsable de leur arrivée ici en ce qui a trait à leur transport en avion, en veillant à ce qu’ils aient des manteaux d’hiver et un endroit où demeurer. Voilà le genre de choses auxquelles Services publics et Approvisionnement participe, en plus de toutes les autres responsabilités que le premier ministre a évoquées.
Alors, je suis heureuse de vous voir ici. C’est une formidable occasion pour nous tous, qui servons au Cabinet, et ce pourrait être votre avenir, si vous songez à entreprendre une carrière politique. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci. La prochaine membre du Cabinet que j’aimerais vous présenter est Chrystia Freeland. Elle est notre ministre du Commerce international, et elle a été très occupée au cours des dernières semaines. Ce n’est rien d’inhabituel, mais, au cours des dernières semaines, elle a veillé à ce que nous puissions conclure un accord commercial très important – l’accord commercial Canada-Europe, qu’on appelle l’AECG, l’Accord économique et commercial global – qui fera une immense différence pour les Canadiens en ce qui a trait à l’accès aux marchés européens pour nos producteurs, à la réduction des obstacles au commerce et à la création de possibilités pour tout le monde.
Ce qui est intéressant est que l’une des choses qu’elle a faites pour réussir a consisté à avoir recours à la diplomatie de cour arrière. Et, au cas où vous ne sauriez pas ce qu’est la diplomatie de cour arrière, Chrystia pourra vous le dire, elle a invité d’importants diplomates dans sa cour arrière à l’occasion d’un barbecue, et ils ont parlé de la façon dont ils allaient dénouer le problème de façon très connectée, vraie et humaine. Et c’est ce leadership dont elle a fait preuve, ce dynamisme et cette force de personnalité et d’esprit qui nous ont guidés durant chaque étape de cet accord commercial. C’est ce qui nous a véritablement permis de célébrer une réalisation incroyable la semaine dernière.
Alors, Chrystia, vas-y.
L’HONORABLE CHRYSTIA FREELAND (ministre du Commerce international) : Eh bien, merci beaucoup, Monsieur le Premier Ministre. Et cette anecdote s’est vraiment produite. Je suis mère. J’ai des enfants de 15 ans, de 11 ans et de 7 ans. Et lorsque je leur ai dit que des Européens viendraient chez nous pour un barbecue, ils ont demandé s’ils pourraient aller dans leurs chambres. Je leur ai dit non, en ajoutant qu’ils devaient participer au barbecue et se montrer charmants. Alors, soyez compatissants envers eux, je vous prie.
Écoutez, j’ai pensé à ce dont j’étais le plus fière, et ce qui me rend le plus fière cette année est d’avoir servi au sein de premier Cabinet paritaire du Canada. Je trouvais que c’était une idée formidable lorsque le premier ministre l’a inscrite dans notre programme électoral, mais je n’avais pas saisi la force qui en découlerait jusqu’à ce qu’il le fasse. Je voyage aux quatre coins du monde et ce dont on me parle le plus est du nombre de femmes au sein du Cabinet. Surtout de la part de femmes dans des pays où les droits des femmes sont plus malmenés qu’au Canada. Les délégations formées de femmes plus jeunes m’approchent, me serrent dans leurs bras et me disent « parce que nous sommes en 2015 », et c’est vraiment émouvant.
Et en tant que mère d’une jeune femme qui a le même âge que beaucoup d’entre vous ici, 15 ans, je vois l’impact que cela a eu, alors c’est ce qui a eu la plus grande signification pour moi, à titre de mère et de femme.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Chrystia. Ensuite, j’aimerais vous présenter notre ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale. Ralph est un homme vers qui nous nous tournons lorsque les choses vont mal, et c’est lui qui veille à ce que nous soyons tous en sécurité.
Il supervise aussi le dossier de la sécurité nationale, ce qui comprend le service du renseignement du Canada et les espions, et je suis un peu jaloux qu’il ait la chance de se mêler de tout cela. C’est un travail important parce que, pendant qu’il dirige pour veiller à ce que les Canadiens soient en sécurité, il doit aussi s’assurer en tout temps que nous respectons la loi, les valeurs et les choses qui sont importantes pour les Canadiens, parce que nous savons que nous devons sauvegarder nos droits et notre sécurité en même temps, et Ralph fait un excellent travail en ce sens.
Il est également le seul membre du caucus à avoir servi sous deux premiers ministres nommés Trudeau. Alors merci d’être ici, Ralph.
L’HONORABLE RALPH GOODALE (ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. C’est un grand privilège de participer à cette activité aujourd’hui avec tous mes collègues, mais tout particulièrement avec tous ces jeunes fascinants qui sont les leaders d’aujourd’hui et qui seront les leaders de demain. Merci d’être avec nous ce matin.
C’est difficile de choisir une ou deux choses de cette fascinante première année du deuxième gouvernement Trudeau. Mais, vous savez, l’une des choses qui se démarque vraiment pour moi est le volet « protection civile » de mon portefeuille, et le fait d’avoir représenté le gouvernement du Canada lors du terrible incendie qui a touché Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta, au mois de mai de cette année.
Quatre-vingt mille personnes ont dû être relocalisées. Un demi-million d’hectares de terres, de forêts et de communautés a été brûlé. Il s’agit du plus important incendie naturel de l’histoire du Canada. Et, de mon point de vue, j’ai eu la chance de voir des choses fascinantes : la force et la résilience des gens de Fort McMurray; le courage brut qui leur a permis de traverser cette épreuve; les premiers intervenants, les pompiers et toutes les autres personnes formidables qui sont venues à la rescousse; le vrai leadership et la détermination des représentants locaux et provinciaux en Alberta; la manière formidable avec laquelle les organismes du gouvernement fédéral se sont réunis pour aider; et l’incroyable générosité de Canadiens des quatre coins du pays qui ont dit, sur le plan moral, mais également sous forme d’argent comptant : « Fort Mac, nous sommes là, parce que c’est ce que nous faisons en tant que Canadiens. » Lorsqu’un problème survient où que ce soit, nous travaillons tous dans le même sens. Et nous nous secourons, nous défendons et nous aidons à passer au travers.
Composer avec cet incendie – la bête, comme tout le monde l’appelait – a été un moment difficile, mais a également été un merveilleux moment en voyant à quel point les Canadiens ont réagi avec cœur, force et courage. C’est un moment fort, une grande démonstration de ce qu’est le Canada.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Ralph. J’aimerais maintenant passer à la ministre Patty Hajdu. Patty est la première personne de sa famille à avoir terminé des études postsecondaires, et également à être devenue ministre. (Rires).
Dans sa ville de Thunder Bay, Patty gérait le plus grand refuge pour les sans-abri de la ville, et elle a consacré sa carrière à travailler avec les communautés marginalisées. Et je peux vous assurer qu’en tant que ministre de la Condition féminine et que militante pour les droits des personnes marginalisée, elle est une voix extraordinairement forte au Cabinet. Elle nous tient en alerte et nous rappelle de ne jamais oublier les gens dont on n’entend pas souvent la voix à la table du Cabinet. Elle est une membre formidable de notre équipe, et je suis heureux de souligner que c’est son anniversaire aujourd’hui. Joyeux anniversaire, Patty. Elle a 50 ans aujourd’hui. Bonne fête, Patty.
(Applaudissements)
L’HONORABLE PATTY HAJDU (ministre de la Condition féminine) : Merci beaucoup, Monsieur le Premier Ministre, pour les vœux d’anniversaire. C’est mon 50e anniversaire et je suis ici avec vous tous, alors, sincèrement, je n’aurais pas pu rêver d’une plus belle fête.
Je dois dire que je suis très fière d’un gouvernement qui reconnaît que nous sommes plus forts à cause de notre diversité, et non pas en dépit d’elle. Non seulement la diversité à laquelle nous pensons automatiquement en matière de religion, de culture ou même de sexe. Mais, en fait, la diversité qui permet aux gens comme moi, qui a grandi dans la pauvreté, élevée par une mère monoparentale, qui a élevé mes deux enfants seule, de faire des études, d’apporter une contribution à ma communauté et, maintenant, à mon pays. Et je suis très fière de vous dire qu’il existe des possibilités pour vous tous.
Et j’aimerais également saluer le leadership du premier ministre en matière d’égalité entre les sexes, parce que je vois beaucoup de jeunes femmes dans l’auditoire aujourd’hui, et je peux vous garantir que c’est probablement une chose à laquelle vous repenserez, le fait de voir un Cabinet qui compte autant de femmes que d’hommes et de voir qu’il y a une place pour vous au sein du gouvernement. Nous allons accrocher plus de photos de femmes sur les murs de ces édifices, dans cette ville. Merci beaucoup de votre intérêt, et merci d’être ici aujourd’hui.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Patty. J’aimerais maintenant présenter Kent Hehr, qui est notre ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale. Kent est aussi un grand amateur de hockey. Il a joué dans la Ligue de hockey junior de l’Alberta durant un certain nombre d’années et, parmi les souvenirs qu’il collectionne, on trouve un bâton de hockey signé par Wayne Gretzky qu’il ne me permet pas de toucher.
Cette année, il a contribué à rouvrir deux des neuf bureaux d’Anciens Combattants qui avaient été fermés. Ce sont des bureaux de première ligne, qui fournissent de l’aide à nos anciens combattants et sont d’une grande importance pour nous aider à respecter les promesses que nous avons faites à ceux et celles qui ont servi. Et Kent et son ministère sont en voie de rouvrir sept autres bureaux d’ici le mois de mai prochain, parce que ceux qui servent leur pays dans les forces militaires méritent de comprendre que nous prendrons soin d’eux et de leurs familles lorsqu’ils reviendront à la maison.
Alors, Kent, parle-nous de cela.
L’HONORABLE KENT HEHR (ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale) : Eh bien, merci, Monsieur le Premier Ministre. Alors, 2,3 millions de Canadiens ont servi ce pays au sein de nos forces armées. Cent dix-huit mille d’entre eux ont fait l’ultime sacrifice. Et je crois que ce dont je suis le plus fier est le fait que notre gouvernement comprend. Il ne se contente pas de souligner leur contribution, mais il comprend que lorsqu’ils reviennent, ils portent souvent des blessures physiques et émotionnelles, et notre ministère cherche à travailler avec eux pour améliorer leur situation et celle de leurs familles. Point.
Et nous agissons selon une approche pangouvernementale. Nous ne travaillons pas seulement à l’intérieur de notre ministère, mais avec l’ensemble de l’équipe. Et mon travail avec le ministre Sajjan quant à la façon d’obtenir de meilleurs résultats pour les hommes et les femmes qui servent dans nos forces militaires, quant aux façons qui leur permettront d’avoir de meilleures possibilités en matière d’emploi et d’éducation et un meilleur accès aux services de soutien mental et physique à l’endroit et au moment où ils en auront besoin est ce qui me rend si fier. Parce que le travail, au sein de notre gouvernement, ne touche pas uniquement un ministère. Nous travaillons tous en très étroite collaboration pour veiller à ce que nos partenariats et nos liens assurent de meilleurs résultats aux citoyens de ce grand pays. Et le fait de travailler avec vous tous de façon quotidienne est véritablement une joie, un honneur et un privilège. Et je vous en remercie.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Ken.
Je passe maintenant à Mélanie Joly, qui est la seule personne parmi nous aujourd'hui qui a véritablement fondé un parti politique, le Vrai changement pour Montréal, lorsqu’elle a participé à la course à la mairie de Montréal en 2013. À titre du ministre du Patrimoine canadien, elle est chargée de faire en sorte que l’on reconnaisse notre identité canadienne unique. Et pour l’an prochain, elle a la formidable tâche de chapeauter toutes les célébrations du 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Je m’attends à ce que chacun et chacune d’entre vous y participent. Cela va être une grosse fête l’année prochaine, 150 ans depuis la Confédération. C’est Mélanie qui est en charge. Mélanie.
L’HONORABLE MÉLANIE JOLY (ministre du Patrimoine canadien) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. Alors, si je peux me permettre, je vais vous poser des questions.
Qui, en ce moment, est sur Facebook? Levez la main, s’il vous plaît. Qui a un compte Instagram? Qui a un compte Snapchat? Qui a un compte Twitter, peut-être? D’accord, c’est fantastique.
Ce que mon équipe et moi faisons est de nous assurer que tout ce que nous accomplissons à Patrimoine canadien, et que toutes nos lois et tous nos règlements tiennent compte de votre façon de communiquer. Pour nous, c’est fondamental, parce que tout ce qui est fait en ce moment ne tient pas compte de votre réalité et de la nôtre. Alors, c’est un grand projet que je mène, et puis aussi, mais le premier ministre vous en a parlé. Pour nous, on va avoir un grand anniversaire l’an prochain. Alors, qui fêtera le 150e anniversaire l’an prochain? Vous êtes mieux de tous lever la main! Alors, j’espère que vous allez vraiment faire en sorte de pouvoir célébrer, parce que nous comptons sur vous pour être la génération 2017. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : J’aimerais maintenant donner la parole à Dominic LeBlanc, notre ministre des Pêches et des Océans. Vous devez toutefois comprendre une chose : Dominic et moi nous connaissons depuis très longtemps. Il me gardait, quand j’étais enfant. Si je suis parfois agité, je pense que c’est de sa faute.
Mais avant que – parce que nos pères étaient amis – avant que le père de Dominic devienne gouverneur général, il a été ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne durant le mandat de mon père. Alors, il a été très touchant d’avoir pu nommer Dominic à ce même ministère en raison de notre histoire de famille. Mais surtout, il fait un travail extraordinaire. Il a entre autres rouvert la base de la Garde côtière de Kitsilano à Vancouver parce que c’est important d’être prêts afin d’assurer la sécurité des Canadiens en milieu marin. Et il faut se rappeler qu’en plus de ses lacs et rivières, le Canada doit aussi gérer trois océans, de concert avec des partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones. C’est un travail exigeant et je suis vraiment content de pouvoir compter sur Dominic pour travailler très fort à cet égard. Dominic?
L’HONORABLE DOMINIC LEBLANC (ministre des Pêches et des Océans) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. J’y pense, Monsieur le Premier Ministre, et quand vous et moi avions l’âge de nos invités ici, il nous arrivait d’aller en vélo dans New Edinburgh, de sonner aux portes et de partir en courant. Comme les choses changent en 35 ans!
L’une de mes plus grandes fiertés, et le premier ministre l’a mentionnée, c’est que je crois que le ministère des Pêches et des Océans devrait et pourrait jouer un très grand rôle dans le programme environnemental de notre gouvernement. Le premier ministre m’a demandé de prendre des mesures pour protéger une plus grande partie de nos océans canadiens, de protéger les océans contre la pollution, bien entendu, mais aussi contre la surpêche et de veiller à ce que les poissons et les mammifères marins qui vivent dans nos trois océans y demeurent pendant des générations et des générations.
Je suis donc emballé, car notre ministère a déjà embauché une centaine de nouveaux scientifiques, cette année, pour nous aider à prendre les meilleures décisions possible. J’espère qu’il y aura parmi vous des personnes intéressées à la biologie marine. Vous pourriez venir travailler avec nous et nous aider à protéger les océans du Canada et à prendre les meilleures décisions, pour les générations à venir, sur la création d’une économie durable dans des régions du pays qui me sont très chères. Je viens du Nouveau-Brunswick, sur la côte Est, alors vous pouvez vous imaginer à quel point j’étais heureux quand le premier ministre m’a offert ce travail. Merci beaucoup.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci beaucoup. J’aimerais maintenant vous présenter Diane Lebouthillier. Vous savez, la première fois que j’ai parlé à Diane quand elle était candidate, elle était en auto et j’ai passé les trois ou quatre premières minutes à essayer de la convaincre que c’était moi qui appelais pour de vrai. Elle ne me croyait pas. Mais je suis très, très content qu’elle ait fait une campagne extraordinaire, qu’elle soit devenue députée et surtout notre ministre du Revenu national. Elle est chargée de recueillir l’argent des impôts que nous pouvons ensuite réinvestir en tant que gouvernement. C’est un rôle clé au sein du Cabinet, et je suis très heureux qu’elle réponde encore à mes appels, surtout même si son ministère est si mouvementé. C'est vraiment quelqu'un d’extraordinaire qu’on est très, très content d’avoir parmi nous au sein du Cabinet. Diane?
L’HONORABLE DIANE LEBOUTHILLIER (ministre du Revenu national) : Bonjour, tout le monde. Écoutez, je suis très fière d’être avec vous aujourd'hui. Ça a été une année extraordinaire et, effectivement, pour ceux qui me connaissent moins, je viens de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Gaspé en micmac signifie le bout du monde. C’est pour vous dire combien je viens de loin. Et d’avoir été nommée ministre au Cabinet a fait en sorte aussi que tous les gens de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine sont extrêmement fiers. Ça nous fait dire aussi que tout est possible.
Donc, comme le premier ministre l’a dit, au ministère du Revenu, j’ai un contact avec tous vos parents une fois par année, quand on va recueillir les impôts pour pouvoir ensuite offrir à la population des services en éducation, des services en santé, des services en infrastructure, faire de la recherche et du développement, recevoir les réfugiés, travailler avec les communautés autochtones, puis faire en sorte que le Canada va toujours être le plus beau, le meilleur pays du monde. Merci.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Diane.
Je passe maintenant la parole à John McCallum. John est notre ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Il a été très occupé cette année – et c’est peu dire. Grâce à tout son travail, nous avons pu, au cours de notre première année, accueillir plus de 30 000 réfugiés fuyant le conflit en cours en Syrie. Je vais vous dire une chose que peu de gens savent : la plupart des gens connaissent John à cause de sa carrière de politicien ou d’économiste en chef dans le secteur privé, au sein de l’une des plus grandes banques canadiennes, mais je le connais parce qu’il était le doyen de la faculté des Arts lorsque j’étais à McGill. John?
L’HONORABLE JOHN MCCALLUM (ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté) : Eh bien, merci, Monsieur le Premier Ministre. Comme vous l’avez dit un jour, c’est sûrement un bon signe que nous ne nous soyons jamais rencontrés quand j’occupais ces fonctions, mais je suis heureux de vous connaître maintenant.
Comme vous l’avez indiqué, et comme d’autres l’ont laissé entendre aussi, mon plus beau moment de la dernière année est d’avoir réussi, en l’espace de quatre mois, à accueillir 25 000 réfugiés syriens au Canada, eux qui, de l’autre côté de l’océan, fuyaient une terrible guerre civile ravageant tout leur pays. C’est, à mon avis, une belle réalisation. Les Canadiens ont été si chaleureux et j’en suis très fier.
Si je pense à l’avenir, parmi toutes les choses que nous voulons accomplir, nous voulons par exemple que ce soit beaucoup plus facile pour les étudiants étrangers de devenir Canadiens. Cependant, la chose qui me tient le plus à cœur, c’est la réunification des familles. Quand nous sommes arrivés au pouvoir, cela prenait généralement deux ans pour qu’une famille soit réunie. Si vous venez de l’étranger, vous le savez peut-être. Je crois qu’il n’est pas acceptable que les règles strictes de l’État canadien empêchent aussi longtemps les familles d’être ensemble.
Dans un avenir pas si lointain, j’aimerais donc réduire considérablement ces délais de traitement et donner à notre ministère les outils dont il a besoin pour faire croître notre nation au cours des prochaines années. Merci beaucoup.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, John. Passons maintenant à Catherine McKenna. C’est notre députée locale. Elle représente la circonscription d’Ottawa-Centre. Vous pourriez déjà l’avoir vue chez vous, car elle est allée frapper à plus de 100 000 portes lorsqu’elle était candidate à la dernière campagne. Elle est maintenant ministre de l’Environnement et du Changement climatique. Et elle vient vraiment au travail en vélo.
Elle a le mandat de veiller à ce que le plan de lutte contre les changements climatiques que nous élaborons cet automne avec les provinces et les territoires fasse en sorte que vous pourrez respirer de l’air sain et boire de l’eau salubre pendant toute votre vie et que vous aurez de bons emplois au sein d’une économie dont les fondements sont réfléchis et qui est tournée vers l’avenir, comme celle dont nous avons besoin. À toi, Catherine.
L’HONORABLE CATHERINE MCKENNA (ministre de l’Environnement et du Changement climatique) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. J’ai le grand honneur d’être ministre de l’Environnement et du Changement climatique. C’est un grand honneur d’occuper ces fonctions parce que j’ai trois enfants de sept, dix et douze ans et que le plus grand défi de notre génération est de combattre les changements climatiques.
Mon plus grand honneur a cependant été d’accompagner le premier ministre à Paris pour les négociations de la COP21. Mais nous n’étions pas que le premier ministre et moi. Nous y sommes allés avec les premiers ministres des provinces, des maires, des leaders autochtones, des membres de l’opposition, des environnementalistes et des jeunes. Et cela est si important. Et, quand nous y étions, nous avons dit : le Canada sait que les changements climatiques existent et le Canada est ici pour trouver des solutions avec le reste du monde. Cela a eu tout un effet. Nous avons travaillé fort et ce fut un grand honneur quand le coup de maillet a été frappé pour l’adoption de cet accord ambitieux de concert avec 194 autres pays.
Maintenant, je vais vous demander quelque chose : moi et des enfants plus jeunes que vous nous faisons parfois des promesses en nous tenant le petit doigt. La promesse que nous nous ferons ensemble, c’est que vous m’aiderez à combattre les changements climatiques. Je ne vous obligerai pas à tenir mon petit doigt, par contre, car vous êtes beaucoup trop cool pour ça. Mais je vous demanderai de réfléchir à ce que vous pouvez faire, à ce que nous pouvons faire ensemble pour surmonter le plus grand défi de notre génération, les changements climatiques. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Catherine.
Je me tourne maintenant vers Maryam Monsef. Maryam est ministre des Institutions démocratiques et, en plus, c’est la plus jeune ministre de notre Cabinet. Elle aura 32 ans lundi. Ça vaut la peine d’en parler parce que l’un des objectifs qu’elle poursuit est de trouver des moyens d’intéresser plus de jeunes à la politique et d’amener plus de jeunes à s’impliquer et à voter. C’est important non seulement pour que tout le monde puisse s’exprimer, mais aussi parce que plus il y aura de jeunes en politique, plus les politiciens devront rendre des comptes sur les enjeux qui occupent toujours l’esprit des jeunes et aider les jeunes pour qu’ils réalisent leur potentiel tout au long de leur vie. À toi la parole, Maryam.
L’HONORABLE MARYAM MONSEF (ministre des Institutions démocratiques) : Merci, Monsieur le Premier Ministre. C’est un grand privilège d’être ici avec vous tous, sur ce territoire algonquin ancestral.
Qui a un mentor parmi vous? Quelqu’un que vous admirez, qui vous inspire? Quelqu’un qui fait ce que vous aimeriez faire, qui vous ouvre des portes, qui vous remonte le moral au besoin? Levez la main si vous avez un mentor, puis regardez autour de vous. C’est impressionnant. Dans la plupart des rassemblements, seulement environ 10 p. 100 des jeunes lèvent la main. Si je peux vous donner un seul conseil aujourd’hui, c’est de trouver une personne qui vous consacrera si ce n’est qu’une heure de son temps, parce que c’est grâce à mes mentors si je suis ici aujourd’hui.
Mes mentors m’ont dit que si je voulais faire le saut en politique, je devais m’assurer de commencer et de finir mes journées en pensant aux gens et en travaillant pour eux. S’ils vous aiment ou vous haïssent, ça n’a rien à voir avec vous. Ce qui importe, c’est ce que vous faites pour eux, pour leurs enfants et pour leurs petits-enfants. Ce fut une année incroyable. J’ai voyagé partout au pays et j’ai parlé à des gens de tous les horizons sur les moyens d’améliorer la démocratie. Partout où je suis allée, tout le monde pensait à vous et tout le monde voulait que vous vous impliquiez plus dans la démocratie.
Une autre chose dont je suis très fière, c’est que nous ayons ouvert le processus de nomination au Sénat. Pour la première fois de l’histoire de notre pays, tous les Canadiens répondant aux critères pouvaient poser leur candidature pour obtenir un poste de sénateur et servir leur communauté dans ce pays.
La chose dont je suis le plus fière, cependant, c’est que malgré les hauts et les bas que comporte tout emploi – en particulier un emploi que très peu de gens ont occupé –, je me réveille tous les matins en pensant aux gens de Peterborough–Kawartha qui m’ont envoyée ici. Chaque jour, je viens au travail et j’ai le privilège de côtoyer des gens qui sacrifient un peu de leur temps en famille, avec leurs proches et dans leur communauté pour vous servir et servir vos enfants et vos petits-enfants. Je suis si fière de m’être entourée d’une équipe de personnes vraiment exceptionnelles qui ont les mêmes préoccupations que moi. Et ce qui m’emballe le plus par rapport à ce qui s’en vient, c’est la séance Facebook Live que je ferai ce soir à 19 h avec le Huffington Post, dont le thème sera « Certains croient que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique ». Je ne suis pas de cet avis, alors j’espère que vous m’y retrouverez à 19 h, avec Althia Raj. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Maryam.
Je vais maintenant donner la parole à Jane Philpott. Jane est notre ministre de la Santé, mais je sais que, au fond d’elle-même, peu importe le titre de son poste, c’est un médecin de famille. Elle a vécu et travaillé de nombreuses années en Afrique occidentale. Même après son retour au Canada, elle est restée très liée à l’Afrique. Elle a notamment aidé à lancer le premier programme de formation en médecine familiale en Éthiopie. La santé mentale lui tient également beaucoup à cœur, c’est pourquoi je lui ai demandé de formuler une stratégie gouvernementale en matière de santé mentale pour que nous puissions mieux prendre soin l’un de l’autre au Canada. Elle sait, tout comme moi, que nous devons en faire plus pour soigner les blessures invisibles à l’œil nu. Jane.
L’HONORABLE JANE PHILPOTT : Merci, Monsieur le Premier Ministre. Vous allez devoir lever la main encore une fois. J’aimerais savoir combien pensent à faire carrière en sciences de la santé. Vous êtes pas mal nombreux. Génial. C’est un excellent choix de carrière. J’ai l’emploi dont rêvent tous les scientifiques travaillant dans le domaine de la santé. C’est un énorme privilège de pouvoir prendre de telles décisions et de faire progresser le programme du pays en matière de santé. Le premier ministre m’a demandé de faire tant de choses, mais celle dont j’aimerais vous parler aujourd’hui est la suivante. Dans la lettre que le premier ministre m’a écrite il y a environ un an – il en a écrit une semblable à tous mes collègues –, il commençait en disant : « Aucune relation n’est plus importante pour moi et pour le Canada que la relation avec les peuples autochtones ».
Cette phrase a beaucoup influencé mon programme. J’ai d’ailleurs dans mon portefeuille la responsabilité à l’égard de la santé des Premières Nations et des Inuits. J’ai donc travaillé très fort avec mes collègues de partout au pays pour régler les inégalités très graves en matière de santé qui existent au pays. Par exemple, nous devons nous pencher sur l’espérance de vie des Autochtones, qui est dix ans plus courte que celle des Canadiens non autochtones. Nous avons un travail très sérieux à faire.
L’un des faits saillants de mon travail a été la journée que j’ai passée, à la fin du mois de juillet, à la baie d’Ungava, dans le nord du Québec – un beau littoral balayé par le vent – dans la petite ville de Kuujjuaq. J’y suis allée pour être aux côtés de nos partenaires, les chefs des communautés inuites de partout au pays, au moment où ils annonceraient le lancement d’une stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits.
Comme l’a dit le premier ministre, les troubles de santé mentale sont parmi les problèmes de santé les plus graves que nous ayons au pays, et c’est encore plus vrai dans les populations autochtones. Et, si vous êtes comme moi, vous avez sans doute été bouleversés par les tragédies dont on a entendu parler partout au pays.
Sauf que, en ce merveilleux jour de juillet, alors que le vent soufflait et que j’étais entourée de mes collègues, en particulier de leaders inuits, la stratégie a été lancée. C’est une stratégie rédigée par les Inuits, pour les Inuits. Elle allait être mise en œuvre par les leaders inuits de tout le pays et des fournisseurs de soins de santé. Nous y étions en tant que partenaires. Nous y étions pour fournir les ressources nécessaires pour pouvoir dire que nous voulons être des partenaires.
J’étais très fière d’y être. Malgré les circonstances difficiles, en travaillant ensemble nous pourrons surmonter les difficultés que le pays connaît dans le domaine de la santé, et j’espère pouvoir travailler avec beaucoup d’entre vous dans les années à venir. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Jane.
Passons maintenant à Harjit Singh Sajjan. Harj était auparavant policier à Vancouver, et c’est un vétéran des Forces armées canadiennes. Les plus satiriques l’appellent le ministre des Durs à cuire, mais je l’appelle le ministre de la Défense nationale. Harj a fait trois missions en Afghanistan, c’est pourquoi il comprend vraiment ce dont les soldats ont besoin sur le terrain et ce que nous devons faire pour assurer notre protection. Cette année, il a parlé à beaucoup de gens de la modernisation de nos Forces armées et il a étudié les façons de recruter dans les Forces des personnes qui reflètent davantage la diversité et la composition de la population canadienne, notamment plus de femmes. À toi la parole, Harj.
L’HONORABLE HARJIT SINGH SAJJAN (ministre de la Défense nationale) : Merci beaucoup, Monsieur le Premier Ministre. C’est un immense privilège de faire partie de ce Cabinet.
Les Forces armées canadiennes ont un rôle à jouer. Je suis allé dans bien des zones de conflit et j’ai pu constater les effets dévastateurs que ces conflits ont sur une population. Et lorsque je vous regarde et que je regarde le Canada, je vois des possibilités. Vous m’inspirez parce que vous avez ces possibilités et parce que vous pouvez croire en l’avenir. Ailleurs, ce sentiment de confiance en l’avenir n’est pas toujours présent.
S’il y a une chose dont je suis très fier, c’est quand le premier ministre, il y a quelque temps, a eu le courage de dire que nous devons examiner les causes profondes du conflit. Parce que, pour prendre les bonnes mesures, c’est très important. Il ne s’agit pas simplement de se rendre là, de combattre et d’essayer de résoudre le conflit. Nous devons commencer à regarder ses causes profondes et d’abord prévenir les conflits parce que, au bout du compte, les Forces armées canadiennes, les personnes qui ont été recrutées, doivent faire un travail incroyable qui a des retombées, mais qui les transforme vraiment aussi.
Je suis vraiment emballé par les opérations de paix que nous déploierons. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant, mais nous examinerons les causes profondes d’un problème, et pas seulement du point de vue de la Défense nationale. Nous prendrons une perspective pangouvernementale et nous essaierons d’aider les jeunes à l’étranger.
En ce moment, en Afrique, de 50 à 60 p. 100 des habitants de la plupart des pays ont moins de 24 ans. Pour éviter qu’ils subissent la radicalisation ou qu’ils se joignent à d’autres groupes, pourquoi ne leur donne-t-on pas des moyens de prendre leur vie en main? Nous pourrions faire cela, avec notre approche. Je suis très fier de faire partie d’une solution qui permettra d’examiner les causes profondes des conflits et d’aider les Forces armées canadiennes à devenir un excellent atout dans le monde entier. Merci.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Harj.
Et finalement, j’aimerais vous présenter Amarjeet Sohi. En tant que ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, Amarjeet travaille avec les provinces et les municipalités pour que nous puissions construire des routes, améliorer nos réseaux d’égouts – je sais que cela n’a pas l’air important, mais, croyez-moi, quand ils cassent, c’est important – et pour aider à établir des réseaux de transport en commun, ce qui se traduit par plus d’autobus, de métros, et par le train léger ici, à Ottawa. Il a déjà été chauffeur d’autobus à Edmonton, alors il comprend très bien l’importance du transport en commun. Et, puisque la vie ne se résume pas au travail, j’ai découvert qu’il a un jour écrit une pièce de théâtre au complet en pendjabi. Alors, c’est plus qu’un simple ministre. Amarjeet, parle-nous de toi.
L’HONORABLE AMARJEET SOHI (ministre de l’Infrastructure et des Collectivités) : Eh bien, merci, Monsieur le Premier Ministre. Et merci à vous tous d’être ici. Avant de vous dire ce qui me rend vraiment fier, permettez-moi de vous parler un peu de moi. Quand je suis arrivé au Canada, en provenance de l’Inde, j’étais un peu plus vieux que vous et j’ai atterri à l’aéroport international d’Edmonton le 21 novembre, le jour le plus froid de ma vie… Je n’aurais jamais pu imaginer cela. Je n’avais jamais vu de neige de ma vie auparavant. Mais je suis venu et je ne parlais pas anglais. Je comprenais très peu la culture canadienne, les valeurs canadiennes et la société canadienne. C’est pourquoi j’ai eu beaucoup de difficulté à l’école. J’ai eu droit à ma part de racisme et de discrimination, mais j’étais entouré de gens merveilleux à l’école et de Canadiens formidables qui m’ont donné le soutien dont j’avais besoin pour m’en sortir et réussir.
Ensuite, quelques années plus tard, je suis retourné en Inde pour travailler avec Social justice, un regroupement qui aide les agriculteurs à s’organiser. J’ai été arrêté en Inde et j’ai passé presque 22 mois en prison, dont 19 en isolement.
Et je suis ici aujourd’hui, devant vous, parce qu’il y a eu des gens merveilleux comme vous qui ont lutté pour moi à ce moment. Des gens qui se sont organisés pour écrire des lettres, pour exercer des pressions sur le gouvernement du Canada pour me faire revenir. Alors, grâce à vos efforts, le gouvernement canadien m’a rapatrié au Canada.
Alors, si je me tiens ici, devant vous aujourd’hui en tant que membre de cette merveilleuse, merveilleuse équipe sous le leadership du premier ministre Justin Trudeau, ce dont je suis fier est d’être Canadien. Ce qui me rend fier est de vous servir et de faire de notre pays un endroit encore meilleur. Alors, voilà ma fierté, et je suis honoré de faire partie de l’équipe. Merci, Monsieur le Premier Ministre.
(Applaudissements)
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci, Amarjeet.
C’est un groupe de gens formidables et, bien honnêtement, le pays ne mérite rien de moins qu’un groupe de gens merveilleux et diversifié qui travaille fort chaque jour pour vous servir. Mais, pour dire la vérité, c’est parfois difficile. Lorsqu’on est à Ottawa, dans la bulle de la Colline du Parlement, ce qui n’est même pas vraiment à Ottawa, c’est facile de s’enfermer dans ce qui semble important dans la Chambre des communes ou les salles de comité et, parfois, de perdre contact avec les Canadiens. C’est pourquoi chacun de nous passe le plus de temps possible aux quatre coins du pays, dans le cadre de séances de questions et réponses, pour entendre des intervenants et des Canadiens ordinaires et écouter leurs questions, leurs préoccupations, pour savoir en quoi nous pouvons nous améliorer pour les aider, les servir et créer l’avenir qu’ils souhaitent.
Voilà pourquoi je suis si heureux, maintenant, de vous donner la parole. Des représentants des huit écoles poseront des questions, et j’ai hâte de les entendre. Et je pense qu’on commencera dans ce coin, quelque part. Alors, présentez-vous et dites-nous quelle est votre école.
QUESTION : Bonjour.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Bonjour.
MACKEN JACKSON (École secondaire publique Louis‑Riel) : Moi, je m’appelle Macken Jackson et je viens de l’École secondaire publique Louis-Riel. Et, avant tout, j’aimerais juste vous demander : comment allez-vous?
TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU: Ça va très bien aujourd'hui.
MACKEN JACKSON : C’est bien. Et aussi j’aimerais aussi dire que c'est un grand plaisir d’être ici. Ma question concerne l’immigration, puis, dernièrement, dans les pays développés autant en Europe qu’en Amérique du Nord, on remet en question les bienfaits de l’immigration. Et puis, la semaine dernière, le rapport suggère une augmentation d’immigration, d’assimiler des immigrants au Canada, de 300 000 afin de pallier la croissance économique du pays. Et puis, voici ma question : est-ce que votre gouvernement a un plan pour qu’il y ait une meilleure assimilation sociale et économique des nouveaux arrivants?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Oui, absolument. D’abord l’immigration est quelque chose qui a fait du Canada ce qu’on est aujourd'hui. Le fait qu’on ait pu accueillir des gens de partout dans le monde ici a contribué énormément pas juste à notre succès économique, mais aussi à notre succès social. Nos communautés sont fortes et résilientes, pas parce qu’elles sont homogènes, mais parce qu’on reconnaît que de la diversité de perspectives, d’histoire, d’approches est une grande force. Et ce truc qu’on a développé au fil des années au Canada, de voir la diversité comme source de force et non comme source de faiblesse, est essentiel.
Et d’ailleurs, quand on regarde les défis de la mondialisation et ce qui se passe un peu partout dans le monde avec des migrations, avec des pays qui doivent comprendre comment agir avec plus de diversité, l’exemple canadien d’un pays qui se rassemble non pas autour d’une identité unique religieuse, culturelle, historique, ethnique, mais de valeurs partagées, le fait qu’on se définit en tant que Canadiens par ces valeurs‑là, c'est une leçon que nous devons partager avec le monde.
Alors oui, l’immigration devient essentielle et on sait que l’immigration va être source d’opportunités pour les gens qui viennent au Canada, mais aussi d’opportunités pour nos communautés, nos économies. Mais on reconnaît aussi que les défis en matière d’immigration sont significatifs. On doit s’assurer que les gens vont pouvoir réussir dans notre économie moderne qui exige plus d’éducation, qui exige des connaissances linguistiques d’une de nos deux langues officielles, qui doivent être aidés pour pouvoir s’intégrer dans les communautés de différentes façons. Et c'est pour ça que l’immigration n'est pas juste un enjeu du gouvernement.
Un très bel exemple de cela a été l’accueil d’autant de réfugiés syriens. Oui, le gouvernement a facilité les choses, a rendu cela possible, mais cela a seulement fonctionné parce que – et cela continue; on continue de travailler fort là‑dessus – parce que des communautés, des provinces, des municipalités, des Canadiens, des groupes de Canadiens se sont rassemblés pour les aider à s’intégrer, pour travailler sur les prochaines étapes. Et c'est cela qui est essentiel dans notre système d’immigration. Accepter des gens, mais aussi s’assurer qu’ils vont pouvoir réussir. C'est au cœur de notre approche.
Merci pour la question.
(Applaudissements)
Prochaine question.
JULIAN AYOUB (École secondaire St. Matthew) : Bonjour, Monsieur le Premier Ministre Trudeau. Je m’appelle Julian Ayoub, et voici mon cousin, Abdul Ayoub. Nous sommes de l’École secondaire St. Matthew. Nous sommes réfugiés syriens et sommes arrivés au Canada il y a deux ans.
(Applaudissements)
Au nom de nos familles, Abdul et moi voulons vous remercier personnellement, et remercier la population du Canada, de nous avoir accueillis avec tant de gentillesse et de possibilités. Et notre question est la suivante :
ABDUL AYOUB (École secondaire St. Matthew) : Même si nous sommes au Canada, en toute sécurité, beaucoup de nos amis et de membres de notre famille sont encore en Syrie, où c’est très dangereux pour eux. Est-ce que notre gouvernement peut en faire plus pour les gens qui vivent encore en Syrie et pour les sortir du danger?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Absolument, nous pouvons en faire plus et nous devons en faire plus. À l’heure actuelle, dans le monde, il y a environ 60 millions de personnes déplacées qui ont fui leurs maisons en raison de conflits, de la guerre, de toutes sortes de problèmes. Et c’est une chose dont nous devons tous nous occuper. Et, à mon avis, nous devons réfléchir à trois façons de le faire.
D’abord, vous en êtes de merveilleux exemples, le Canada peut en faire plus pour amener des gens qui vivent dans des camps de réfugiés et des situations précaires afin qu’ils s’installent, qu’ils réussissent et qu’ils bâtissent leur vie ici, au Canada. Oui, nous pouvons en faire plus, et nous encourageons d’autres pays à en faire plus pour accueillir des familles qui se réfugient dans leurs pays et à leur offrir des façons de réussir.
Ensuite, nous devons en faire plus pour aider les pays qui sont à proximité, les pays vers lesquels les gens accourent lorsqu’elles fuient un conflit. Dans le cas de la Syrie, ils fuient vers le nord, en Turquie. Ils sont allés vers l’ouest, jusqu’au Liban; ils sont allés vers le sud, en Jordanie. Nous pouvons en faire plus pour aider ces pays qui donnent des possibilités et un avenir à de jeunes enfants et à des familles qui ont fui pour sauver leur vie.
Mais le troisième domaine dans lequel nous pouvons et devons en faire plus est, en fait, dans le pays d’où proviennent ces réfugiés. Nous devons travailler davantage pour rétablir la stabilité dans les zones de conflit, pour rétablir la sécurité et, éventuellement, la prospérité, pour que les gens n’aient pas à fuir et qu’ils soient capables de gérer la situation. Et je crois que le Canada a un rôle important à jouer dans chacun de ces trois éléments, et c’est certainement ce que nous faisons.
Merci de votre question, et merci d’être des nôtres, messieurs. Prochaine question?
(Applaudissements)
WILLIAM MASER (École secondaire de Nepean) : Bonjour, je m’appelle William Maser et je viens de l’École secondaire de Nepean.
Notre question pour vous aujourd’hui est, selon vous, est-ce que vous pensez que la représentation proportionnelle est réaliste et avantageuse pour le pays?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Une très bonne question. Un des enjeux qu’on avait abordés dans notre campagne électorale et qui continue de nous préoccuper, c'est le fait que nous avons besoin de faire des réformes à notre système électoral. Nous avons besoin de nous assurer que les perspectives, que les voix des Canadiens sont toujours bien représentées dans le gouvernement et dans notre Parlement, et que les gens au Parlement entendent toute la diversité de points de vue et de préoccupations de tous les Canadiens.
Et, après des décennies, voire des siècles de notre système actuel, je pense que c'est tout à fait normal qu’on regarde comment on va pouvoir améliorer et réformer notre système électoral. Dans ce système‑là, dans cette question‑là il y a beaucoup de gens qui ont énormément de différentes perspectives sur comment améliorer notre système électoral et, pour moi, au lieu de parler de format ou d’éléments de changements précis qu’on aimerait faire, j’essaie toujours de parler de valeurs. Quelles sont les valeurs sous-jacentes que nous voulons? Quels sont les choix que nous faisons pour avoir la meilleure gouvernance, un meilleur gouvernement et un meilleur processus pour bien représenter les citoyens?
Il y a des questions et des choix qu’on doit faire. Est-ce qu'on veut que la diversité au Parlement soit entre les différents partis politiques, ou est-ce qu'on veut que cette diversité soit à l’intérieur des partis politiques? Est-ce qu'on veut que les gens représentent juste ceux qui ont voté pour eux ou est-ce qu'on veut que les députés représentent à la fois des gens qui ont voté pour eux et des gens qui n’ont pas voté pour eux? Ce genre de questions, qui ne portent pas directement sur le genre de modèle qu’on a pour réformer notre processus électoral, mais sur les valeurs qui vont bien servir le Canada pendant les décennies à venir. C’est beaucoup de discussions autour de la réforme électorale. Qui va être avantagé par ceci ou par cela dans le dernier cycle électoral, dans le prochain cycle électoral? Mais on ne peut pas penser à court terme quand on veut réformer notre système électoral. Il faut penser à long terme. Quel sera l’impact dans 20 ans, dans 30 ans?
Et c'est cette responsabilité et cette réflexion‑là qui sont au cœur du travail que le comité fait, que notre ministre de la Réforme démocratique fait, et sur lesquelles on continue à consulter directement les Canadiens. Merci pour ta question.
(Applaudissements)
CHLOÉ LAFLEUR (École secondaire catholique Béatrice-Desloges): Bonjour, Monsieur le Premier Ministre. Mon nom est Chloé Lafleur, élève de l’École secondaire catholique Béatrice-Desloges. Ma question est la suivante : les générations plus âgées vous comparent souvent à votre père, M. Pierre Elliott Trudeau. J’aimerais connaître votre opinion sur les points suivants. Comment vos idées se ressemblent-elles et comment diffèrent-elles des idées de votre père? Et de qui viennent vos habiletés de leadership?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Très, très bonnes questions. D’abord il faut que j’avoue qu’une des choses qui m’ont aidé énormément dans ma vie, ça a été – et surtout dans ma carrière de politicien – ça a été d’avoir eu un premier ministre comme papa. Mais pas dans le sens que vous pensez, parce que moi, toute ma vie, il y a eu des gens qui connaissaient qui était mon père, qui avaient une opinion déjà faite sur moi. Ils m’aimaient parce qu’ils aimaient mon père, ou ils ne m’aimaient pas parce qu’ils n’aimaient pas mon père. Et ils me regardaient avec cet aspect‑là. Et j’ai eu à développer un sens très ferme de qui je suis, de ce que sont mes forces à moi et mes faiblesses à moi, et à ne pas être influencé par les perceptions ou les attentes des autres.
Alors, pour moi, j’ai appris comment mettre de côté ceux qui me critiquaient sans aucune base, sans me connaître, mais juste parce qu’ils s’attendaient à ce que je sois d’une certaine façon, mais j’ai aussi eu à mettre de côté les opinions des gens qui trouvaient que je devais être fantastique sans me connaître parce qu’ils trouvaient que mon père l’était aussi.
Alors j’ai su développer un sens très concret de qui je suis et de comment je suis comme mon père et différent de mon père.
Je suis comme mon père dans le sens où j’ai des valeurs et des principes extrêmement forts. Et la façon dont je fais des choix ou dont on travaille en politique est ancrée dans ces valeurs, et je suis prêt à prendre des positions très peu populaires si c’est un enjeu qui me tient à cœur. Dans les dernières élections, par exemple, j’ai défendu le fait que quelqu'un, un Canadien qui a été condamné pour terrorisme, ne devrait pas perdre sa citoyenneté canadienne. Ce n'est pas très populaire comme position. Mais sur un niveau de rigueur intellectuelle, de valeurs, c'est essentiel de souligner qu’on n’a pas deux différentes catégories de Canadiens : des Canadiens auxquels on pourrait enlever leur citoyenneté parce qu’ils ont un parent qui est né ailleurs, ou un Canadien à qui on ne peut pas enlever sa citoyenneté parce qu’ils sont ici depuis plusieurs générations.
Alors moi, être ancré dans mes valeurs fortes et précises, ça m’aide énormément à choisir mon chemin en tant que chef. Respectueux des opinions des autres, mais pas toujours mené par ce qui est populaire ou impopulaire.
Mais, de l’autre côté, je suis différent de mon père dans le sens où moi, j’ai passé beaucoup plus de temps à être un député de terrain. J’ai dû gagner une course à l’investiture dans mon comté de Papineau. J’ai dû apprendre à travailler au porte-à-porte avec les gens, à écouter les gens.
Mon père est arrivé en politique en tant qu’intellectuel, avec des idées vraiment déjà assez bien formées par rapport au bilinguisme, à la Charte des droits, au multiculturalisme. Et il a amené ces priorités‑là. Moi, je passe beaucoup plus de temps, en tant qu’enseignant, à écouter, à travailler de façon collaborative avec les autres et à respecter cette belle réalité qui veut que tout le monde puisse avoir de bonnes réponses et pas juste le premier ministre.
Merci beaucoup pour ta question.
(Applaudissements)
JADE VERMETTE : Bonjour, je m’appelle Jade Vermette. J’étudie à l’École secondaire Wyatt. Ma question est la suivante : qu’est-ce que le gouvernement compte faire pour contribuer à aider les personnes handicapées à trouver un emploi intéressant?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Merci beaucoup pour ta question, Sophie. Merci, Jade. Il est très important pour un pays comme le Canada, qui s’enorgueillit d’être un pays ouvert dans lequel tout le monde a une chance véritable et équitable de réussir, d’examiner les obstacles qui empêchent différentes personnes de réussir.
Et c’est pourquoi l’une des choses dont je suis très, très fier est le fait d’avoir une ministre des Sports et des Personnes handicapées, qui n’est pas ici aujourd’hui, mais Carla Qualtrough, qui est paralympienne, qui a gagné des médailles paralympiques dans le passé, est maintenant chargée de créer une loi sur l’accessibilité qui guidera le Canada pour veiller à ce que tout le monde, peu importe ses défis, se voit offrir des possibilités équitables de réussir. Non seulement de réussir sur le plan personnel, mais de réussir en participant à la main-d’œuvre et à la communauté et, par-dessus tout, en donnant ce que tu as de meilleur à offrir pour façonner la communauté qui t’entoures et ton monde. Et, à mon avis, dans un pays qui compte 36 millions de personnes face à un monde qui en compte sept milliards, nous avons besoin de ce que chaque Canadien a de mieux à offrir. Et j’ai hâte de présenter cette loi sur l’accessibilité, probablement d’ici la fin de l’an prochain, parce que nous devons nous assurer de bien faire les choses et que nous tenons beaucoup de consultations.
En fait, il y a environ deux ans, j’étais avec Carla à l’Université Carleton pour tenir une consultation nationale auprès des jeunes au sujet des handicaps et des difficultés, et je suis très, très fier de travailler fort dans ce dossier pour te donner, comme à tous les Canadiens, toutes les chances possibles de contribuer et de réussir. Merci, Sophie.
RAPHAEL GILL (École secondaire du Versant) : Eh bien, premièrement, bonjour, Monsieur Trudeau. Je m’appelle Raphael Gill. Je viens de l’École secondaire du Versant à Gatineau. Premièrement, l’école secondaire et moi tenons à vous remercier de nous accueillir ici. C’est vraiment un privilège. Maintenant, ma question : à vos yeux quelle est la place des jeunes de 15 à 17 ans au sein de notre gouvernement? Et puis, quelle est une solution envisageable pour nous impliquer dans les enjeux sociopolitiques et comment nous inciter à s’impliquer là-dedans, sachant que nous serons vos prochains électeurs lors des élections de 2019?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Absolument. Écoute, pour moi c'est essentiel d’impliquer les jeunes, de plusieurs façons. D’abord, j’ai été enseignant, j’ai été porte-parole en matière de jeunesse durant toute ma carrière politique pour le Parti libéral. Aller chercher les jeunes et les impliquer et les rendre un peu plus intéressés en politique, ce n’est pas juste parce qu’on veut que plus de gens votent, bien qu’on aimerait bien. C'est aussi parce que si un gouvernement ou les politiciens sont en train d’écouter les jeunes sur les grands enjeux qui vous tiennent à cœur, comment vous allez réussir votre vie, vos carrières, comment vous allez pouvoir fonder une famille et commencer dans l’avenir, comment est-ce que vous allez pouvoir avoir un environnement sain, un monde plus en paix, ce sont de grands enjeux qui vous tiennent énormément à cœur. Et si on peut vous amener à participer plus à la politique, la politique va répondre plus à vos préoccupations parce qu’un des grands mythes autour des jeunes c'est que les jeunes ne sont pas intéressés par ce qui se passe dans le monde.
Mais, au contraire, vous faites partie d’une génération plus intéressée, plus engagée, plus branchée que n’importe quelle autre génération. Le défi est de vous faire intéresser dans le monde. Le défi est d’être à la hauteur, en tant que gouvernement et en tant que politicien, pour accueillir, pour écouter, pour vous impliquer dans ces prises de décisions.
C’est pour ça que j’ai mis sur pied un Conseil jeunesse du premier ministre, qui amène des jeunes de 16 à 24 ans ici à Ottawa pour travailler avec moi sur les grands enjeux. Que ce soit des défis auxquels les étudiants font face, que ce soit au niveau de la technologie et de la neutralité de l’Internet, ou que ce soit en matière de santé mentale ou d’environnement, je veux engager directement plus de jeunes.
Mais en plus de cela, on se doit de démontrer dans toutes nos façons de faire que la voix des jeunes, la perspective que vous amenez est essentielle. Je suis content qu’avec Élections Canada, on soit en train de regarder comment on va pouvoir travailler plus avec les jeunes avant qu’ils deviennent électeurs pour qu’ils développent déjà, dans le milieu scolaire, l’habitude d’être impliqués au temps des élections, parce qu’on a des moyens de vous amener plus proche de cela, mais aussi d’utiliser les différents moyens technologiques, les médias sociaux pour avoir des conversations auxquelles tout le monde peut participer.
Vous pouvez devenir membres d’un parti politique à partir de 14 ans, mais cela je le sais pour le Parti libéral, c'est ouvert à partir de 14 ans. Puis je pense que c'est équivalent pour les autres partis. On vous encourage à déjà vous impliquer. Comme Bardish l’a dit, elle a commencé à s’impliquer en politique bien avant qu’elle ait le droit de vote. Alors, vous devez comprendre que vos voix, que les enjeux qui vous tiennent à cœur sont importants pour nous et doivent être entendus, et on attend jusqu’à ce que vous vous impliquiez un peu plus, et on sait que nous nous devons de créer des opportunités pour vous impliquer encore plus. On sera sur la bonne voie. Merci pour ta question.
(Applaudissements)
RAE TOTALES (École secondaire Cairine Wilson) : Bonjour. Je m’appelle Rae Totales. Je représente l’École secondaire Cairine Wilson, à Orléans. Ma question est que, selon ce que je comprends, vous avez éliminé le crédit d’impôt qui aidait les familles qui gagnent moins de 50 000 dollars par année et qui envoient leurs enfants à l’université sans frais de scolarité. Mais comment feriez‑vous pour que cela soit abordable pour les familles qui gagnent plus de 50 000 dollars et qui comptent plusieurs enfants à l’université en même temps?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : C’est une excellente question. En fait, l’une des choses que nous avons éliminées est l’idée selon laquelle les crédits d’impôt aident les étudiants à passer à travers l’université. Nous reconnaissons que les frais de scolarité sont élevés, qu’il existe de durs obstacles face aux études postsecondaires. Et nous savons qu’il est important non seulement pour vous de pouvoir vous permettre de faire des études postsecondaires, mais il est également important pour votre communauté et notre pays que vous puissiez avoir la meilleure instruction possible et pousser vos études le plus possible si nous voulons réussir.
Alors, ce dont nous nous sommes rendu compte, c’est que les crédits d’impôt pour les études postsecondaires n’allaient pas nécessairement aux étudiants. Dans de nombreux cas, ils vont – parce qu’il est rare que les étudiants payent des impôts – ils vont aux parents. Et nous voulions adopter une approche beaucoup plus directe dans le soutien offert aux étudiants. C’est pourquoi nous utilisons l’argent du crédit d’impôt pour le mettre directement dans les bourses d’études canadiennes, ce qui veut dire que les étudiants issus d’un milieu à faible revenu qui se rendent jusqu’à l’université recevront 1 000 dollars de plus par année pour les aider à assumer tous les coûts, qu’il s’agisse du coût de leur logement, des frais de scolarité, de manuels, de tout. Et les étudiants issus d’un ménage à revenu moyen voient aussi une augmentation de 50 p. 100 de ce soutien direct que nous leur donnons sous forme d’argent qu’ils peuvent dépenser sur des choses importantes lorsque ces dépenses se présentent, plutôt que recevoir l’argent durant la période des impôts.
Alors, c’était l’une de nos priorités, une chose que nous pouvions faire concrètement pour redonner plus d’argent aux familles et aux étudiants qui en ont besoin pour traverser leurs années d’université et d’études postsecondaires beaucoup plus efficacement.
Nous avons également garanti que vous n’avez pas à commencer à rembourser de prêts étudiants jusqu’au moment où vous décrochez un emploi qui vous rapporte plus de 25 000 dollars par année. Alors, nous ne voulons pas que vous ayez à porter ce fardeau dès que vous finissez vos études postsecondaires et que vous tentez d’obtenir votre premier emploi; que vous ayez aussi à vous occuper de rembourser vos dettes alors que nous voulons que vous trouviez le meilleur emploi possible.
Alors, voilà ce que nous faisons. Il reste encore beaucoup de travail à faire, je suis parfaitement d’accord, et nous travaillons aussi sur ce dossier. Merci beaucoup de ta question.
(Applaudissements)
KARINA DELAVALLÉE (École secondaire catholique Franco-Cité) : Salut. Donc je me présente : Karina Delavallée.
AMÉLIE LACHANCE SOULARD (École secondaire catholique Franco-Cité) : Et moi, c’est Amélie Lachance Soulard, et nous venons de l’École secondaire catholique Franco-Cité.
Donc, la jeunesse franco-ontarienne, appuyée par sa communauté, revendique depuis plusieurs années une université provinciale franco‑ontarienne. Donc, le gouvernement de l’Ontario progresse vers une décision finale.
KARINA DELAVALLÉE : Donc, notre question est la suivante : Est-ce que le gouvernement fédéral est prêt à contribuer à l’effort provincial de financement d’une telle université? Aussi, moi et Amélie, on aimerait vous demander, si vous avez la chance, de prendre une selfie avec nous.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Ha ha ha!
KARINA DELAVALLÉE : Quand vous avez la chance.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Oui, à la fin de la séance, je vais venir vous voir et je vais voir plusieurs étudiants. Je vais faire le tour avec vous. Mais, par rapport à l’identité et la fierté franco-ontarienne, c'est quelque chose que je comprends très, très profondément. Je suis, comme vous le savez, fier Montréalais, fier Québécois. Mais parce que, techniquement, je suis né à Ottawa pendant que mon père était premier ministre, je suis francophone, né en Ontario, et cela fait de moi un Franco-ontarien honoraire, et j’en suis très fier.
(Applaudissements)
Mais mes enfants, d’ailleurs, vont dans une école publique francophone ici, à Ottawa. Donc, pour moi cette communauté est extrêmement importante.
Écoutez, on est toujours là au gouvernement fédéral pour appuyer les minorités linguistiques officielles à travers le pays. C’est un rôle très important pour mon parti, mais aussi pour le gouvernement canadien, et je suis toujours prêt à travailler avec les provinces pour renforcer et créer, même, des institutions qui vont desservir les communautés linguistiques minoritaires officielles, parce que c'est important pour l’identité, la culture et la force de notre pays. Alors, j’ai bien hâte de travailler avec mes homologues provinciaux pour voir ce qu’on peut faire pour assurer la force et la durabilité de ces magnifiques communautés linguistiques minoritaires officielles.
Merci beaucoup pour vos questions.
(Applaudissements)
Alors, merci à tous et toutes d’être ici. C’est pour moi une très belle façon de souligner notre premier anniversaire en tant que gouvernement. Mais comme j’ai dit, il y a énormément de travail encore à faire. On a hâte de s’y mettre et on a hâte toujours de vérifier avec vous, d’entendre vos questions, d’être plein partenaire avec vous tous quand vient le moment de bâtir un monde et un Canada meilleurs pour tous.
Merci beaucoup, tout le monde. Merci.
(Applaudissements)