Transcription - Le premier ministre Trudeau célèbre la Fête du Canada sur la Colline du Parlement
Le premier ministre Trudeau célèbre la Fête du Canada sur la Colline du Parlement
Bonjour à tous! Bonne Fête du Canada!
Quelle foule!
Nous sommes Canadiens : ce n’est pas un peu de pluie qui viendra gâcher notre journée, n’est-ce pas?
Vous savez, j’ai l’impression que nous battons tous les records d’assistance en ce moment, ici sur la Colline du Parlement. C’est bien normal, puisque aujourd’hui, le Canada a 150 ans!
J’aimerais souligner que nous sommes sur le territoire ancestral du peuple algonquin.
Et j’aimerais vous remercier. Aux centaines de milliers de personnes réunies ici sur la Colline, dans la capitale de notre pays : merci d’être ici.
Et aux millions de plus à la maison, partout au pays, qui nous regardent peut-être à travers la porte-moustiquaire en essayant de ne pas faire brûler les pains à hot dog sur le barbecue (n’oubliez pas : légèrement grillé, c’est meilleur) ou qui prennent du bon temps entre amis et voisins au parc du coin, vêtus de rouge et blanc : merci de fêter avec nous aujourd’hui.
Et à nos amis et membres de nos familles qui sont expatriés et réunis dans des endroits éloignés comme le Maple Leaf Pub à Londres ou le Big Bite à Hong Kong, merci d’être avec nous. Nous vous aimons et vous nous manquez! Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est où vous êtes, mais... merci d’être là!
Et, bien entendu, j’aimerais remercier Leurs Altesses Royales, le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles, d’être ici à l’occasion de cette formidable célébration. Merci, mes amis!
Cent cinquante ans depuis la Confédération.
Un beau chiffre rond, c’est une raison comme une autre de fêter. D’organiser une grande fête et d’inviter les amis et les voisins. De réfléchir à notre passé, de nous réjouir du présent et de renouveler nos engagements pour l’avenir. Mais ne nous leurrons pas : ce n’est pas vraiment notre 150e anniversaire, aujourd’hui.
Nous sommes bien plus âgés que ça : le Canada, et l’idée du Canada, remontent à bien plus loin que 150 ans. Pendant des milliers d’années, ici, des gens se sont rencontrés, ils ont commercé, bâti, aimé, perdu, se sont battus et ont pleuré leurs pertes. Ils ont édifié des communautés fortes, ils ont travaillé fort pour offrir une vie meilleure à leurs enfants et ils ont appris à compter sur leurs voisins. Ici, vous apprenez à compter sur vos voisins pour traverser les longues nuits froides de l’hiver, pour réussir votre vie dans les grandes étendues sauvages qui s’étendent d’un bout à l’autre de l’île de la Grande Tortue.
Et depuis plusieurs siècles déjà, des familles ont fait la grande traversée à la recherche d’un meilleur avenir pour leurs enfants, et elles ont choisi de bâtir leur vie ici. Et encore, l’appui des voisins, et de ceux déjà ici, ont rendu possible à la fois la réussite individuelle et celle de communautés fortes.
Alors certainement, le Canada est bien plus vieux que cent cinquante ans. Mais soyons honnêtes, le Canada est plus jeune aussi.
Plusieurs vous diront que notre pays est seulement né il y a cent ans exactement, lorsque des Canadiens venus des quatre coins du pays se sont unis pour la première fois – lorsqu’ils se sont battus côte à côte, lorsqu’ils ont pleuré la perte des leurs ensemble et célébré ensemble la victoire, dans un endroit lointain qui s’appelle Vimy.
La bravoure dont nous avons fait preuve ce jour-là résonnerait à Dieppe, à Juno, à Kandahar et j’en passe.
Mais nous avons aussi pris notre place sur la scène internationale en agissant de manière constructive : de la crise du canal de Suez à notre présence à l’ONU. En invitant le monde entier à venir nous connaître, pendant que nous apprenions nous-mêmes à nous connaître, lors des Expos 67 et 86. Des Jeux Olympiques de Montréal, de Calgary, de Vancouver.
Mais si nous parlons sports, nous pouvons peut-être dire que notre pays est né lors de la Série du siècle, en 1972 , où, comme la chanson le disait : « we all squeezed the stick and we all pulled the trigger ».
Où était-ce plutôt en 1965, quand nous avons choisi notre cher unifolié?
Peut-être que notre pays est né seulement lorsque nous avons rapatrié la Constitution et que nous avons établi notre identité dans la Charte des droits et libertés, il y a à peine 35 ans.
C’est donc dire que 150 ans, c’est un chiffre aussi bon que tout autre, car il nous donne l’occasion de célébrer tous ces événements, et encore plus, aujourd’hui.
En 1867, on a vu la Confédération canadienne devenir réalité grâce au compromis et à la vision, entre autres, de John A. Macdonald et de George-Étienne Cartier.
Ce partenariat entre quatre provinces est devenu quelque chose de beaucoup plus grand : un pays extraordinaire, prospère et généreux. Une terre où tout est possible.
Le Canada a la chance d’avoir eu toutes sortes de dirigeants qui ont compris à quel point cet endroit est spécial. Des dirigeants qui ont cru au rêve canadien, qui ont bâti des chemins de fer et des autoroutes et des voies maritimes pour nous relier les uns aux autres, nous relier au monde. Ces projets sont devenus les grandes artères du Canada, une infrastructure digne d’un grand pays.
Mais l’histoire du Canada ne se résume pas seulement à de grands gestes pour bâtir une nation. L’histoire du Canada est en fait l’histoire de gens ordinaires qui font des choses extraordinaires.
La bravoure de Francis Pegahmagabow. Le courage de Viola Desmond. Le leadership de Thérèse Casgrain. La ténacité de Terry Fox.
C’est à travers ces gens que le Canada se raconte vraiment. Ils ont triomphé individuellement, mais les valeurs sur lesquelles ils se sont appuyés pour triompher sont collectives.
William Lyon Mackenzie King a dit que la citoyenneté était en fait une forme de service public. Il avait raison. Avoir la citoyenneté canadienne, ça veut aussi dire servir le Canada. Ça veut dire croire en quelque chose de plus grand que chacun d’entre nous.
Parce que nous avons de quoi être reconnaissants envers ce pays qui nous a tant donné.
Des millions de gens venus de partout dans le monde ont choisi de vivre au Canada. D’autres ont eu la chance d’être nés ici.
Mais nos histoires se ressemblent. C’est ici que nous avons rencontré nos amis d’enfance. Ici que nous sommes tombés amoureux pour la première fois. Ici où nous avons élevé nos enfants. Mes amis, on se rejoint par le plus beau cadeau qu’on a jamais reçu : la citoyenneté canadienne.
Louis St-Laurent disait que le Canada est un endroit où les gens réunissent leurs talents sans perdre leur identité. Et c’est vrai.
Le Canada est un pays qui est fort, non pas malgré nos différences, mais bien grâce à elles.
Nous ne voulons pas être un creuset de civilisations, parce que nous connaissons la vraie force et la résilience qui viennent de la diversité canadienne.
Notre pays est celui de ses premiers peuples et des nouveaux arrivants. Notre plus grande fierté nous vient de la possibilité de venir ici de n’importe où dans le monde pour se créer une bonne vie et faire partie d’une communauté.Peu importe votre origine, la religion que vous pratiquez ou qui vous aimez. Vous êtes tous les bienvenus au Canada.
Mais n’oublions pas que si aujourd’hui le Canada est un endroit véritablement multiculturel et ouvert sur le monde, ce n’est pas le fruit du hasard.
Il y a 150 ans, l’existence même de notre pays dépendait de notre capacité à accepter que les citoyens d’un même pays puissent parler différentes langues – qu’ils puissent être issus de différentes cultures.
Elle dépendait de la coexistence pacifique – et active – entre des personnes différentes les unes des autres.
Au fil du temps, le caractère bilingue de notre pays est devenu un élément central et définitif de notre identité et une politique officielle.
D’un bout à l’autre du pays, on parle français et anglais, en plus de centaines d’autres langues.
Donc, la diversité est au cœur même du Canada depuis des siècles. C’est la base sur laquelle notre grand pays s’est construit.
Quelle que soit votre couleur, quelles que soient vos croyances, que vous veniez de n’importe où dans le monde...
Que nous soyons de Colombie-Britannique.
Du Yukon. Des Territoires du Nord-Ouest. De la Saskatchewan.
Du Manitoba.
Du Nunavut. De l’Ontario.
Du Québec.
Du Nouveau-Brunswick.
De l’Île-du-Prince-Édouard. De la Nouvelle-Écosse.
Ou de Terre-Neuve-et-Labrador.
Nous profitons de la diversité de nos régions en sachant au fond du cœur que nous sommes tous des Canadiens.
Et que nous sommes tous fiers de ce drapeau rouge et blanc.
Mais, lorsqu’on revient sur notre histoire, on constate que notre passé est loin d’être parfait.
Si beaucoup d’entre nous célèbrent le 150e du Canada, ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Pendant des siècles, les peuples autochtones ont été victimes d’oppression – à partir du moment où les premiers explorateurs se félicitaient de découvrir un ‘nouveau’ monde.
En tant que société, nous devons donc reconnaître les erreurs du passé, accepter nos responsabilités et faire en sorte que chaque Canadien ait un avenir prometteur.
Nous avons beaucoup de travail devant nous pour nous réconcilier avec les Premières Nations, la Nation des Métis, les Inuits. Mais nous avons amorcé cette démarche, ensemble.
En tant que pays, nous avons pris l’engagement de faire de la relation de nation à nation, de gouvernement à gouvernement, d’Inuits à la Couronne, une priorité de la plus haute importance.
Voici ce que nous devons nous rappeler : nous pouvons nous réconcilier. Mais pour y arriver, nous devons apprendre et faire des efforts pour progresser, et travailler très très fort pour réussir, dans les prochaines années, dans les prochaines décennies.
C’est le choix que nous faisons, et ce choix n’est pas motivé par ce que nous avons fait ou qui nous avons déjà été, mais par qui nous sommes aujourd’hui.
Soyons reconnus dans le monde pour notre intégrité, notre compassion, notre volonté inépuisable de nous améliorer, pour que nous puissions faire mieux.
C’est la façon de faire canadienne après tout.
Qu’il s’agisse de construire un chemin de fer dans les Rocheuses ou un ordinateur quantique, les Canadiens savent qu’il est toujours possible de faire mieux.
La réussite du Canada n’est pas le fruit du hasard et elle ne continuera pas sans effort.
Notre travail consiste maintenant à agir pour que chaque Canadien ait une chance réelle et égale de réussir.
Nous devons créer un environnement dans lequel la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie peuvent se bâtir une vie meilleure.
Et nous devons travailler ensemble contre le changement climatique, l’une des plus grandes crises auxquelles notre planète fait face.
C’est à nous qu’il revient de laisser à nos enfants et à nos petits-enfants un avenir meilleur – un avenir où la protection de notre environnement est une obligation, pas une option.
Nous le pouvons. Je sais que nous le pouvons.
Mes amis, vous êtes nombreux à être venus de loin.
Alors arrêtez-vous une seconde. Regardez autour de vous. Et laissez-vous imprégner par ce moment. Vous êtes tous en train d’écrire une page de notre histoire.
150 ans? Non. Regardez autour de vous : le Canada est né aujourd’hui!
Et, grâce à chacun de vous, il le sera aussi demain.
Vous savez, quand nous partons à la découverte d’autres pays, nous apposons souvent sur notre sac à dos un petit drapeau canadien. Mais nous portons tous cette feuille d’érable en chacun de nous. C’est un signe de fierté discret, tranquille, parce que nous avons la chance d’être des citoyens du Canada, le plus beau pays du monde.
Soyons fiers de nos réalisations.
Soyons fiers de notre pays.
Parce que c’est le Canada.
Et que nous y sommes chez nous!