Transcription - Le PM Trudeau et le taoiseach irlandais Leo Varadkar prononcent une allocution conjointe
Le PM Trudeau et le taoiseach irlandais Leo Varadkar prononcent une allocution conjointe
L’HONORABLE LEO VARADKAR (Taoiseach irlandais) : Bon, tout d’abord, merci beaucoup d’être ici et c’est un réel plaisir, au nom du gouvernement irlandais et des Irlandais d’accueillir le premier ministre Justin Trudeau en Irlande. C’est la première visite d’un premier ministre étranger en Irlande depuis que j’ai été élu taoiseach, alors je vous souhaite tout particulièrement la bienvenue. Je sais que ce n’est pas votre première visite en Irlande, mais vous êtes encore le bienvenu et je vous invite à venir n’importe quand. Votre visite fait bien sûr suite à la visite de l’ex-taoiseach, Enda Kenny, au Canada, il y a quelques mois seulement.
Nous avons eu une très bonne rencontre ce matin, au cours de laquelle nous avons parlé des nombreuses ressemblances et des nombreux intérêts que nos deux pays ont en commun. Nous sommes bien sûr des pays très différents. Nous sommes dans des régions différentes du monde. Le Canada est très étendu et notre pays est très petit, mais il y a beaucoup de ressemblances. Nous aussi, nous avons un grand voisin, un voisin qui a, dans une certaine mesure, choisi une voie différente, du moins pour le moment. Nous avons beaucoup d’autres intérêts et points communs et je pense que nos deux pays et nos deux gouvernements ont le même point de vue, essentiellement la même façon de penser. Les deux pays et les deux gouvernements sont convaincus que le multilatéralisme est le meilleur moyen de régler les problèmes du monde et d’y travailler ensemble.
Nous sommes tous les deux très convaincus que le libre-échange est le meilleur moyen de créer de bons emplois pour la classe moyenne, pour les travailleurs. C’est aussi dans notre intérêt à tous, à long terme. Nous nous réengageons à mettre en œuvre l’AECG et tous les avantages qui découlent de sa mise en œuvre à titre provisoire, afin d’accroître les échanges commerciaux entre l’Europe et le Canada.
Nous avons aussi parlé d’action climatique. Nos deux pays, l’Irlande et le Canada, comme vous le savez, se sont engagés envers l’Accord de Paris. Nous avons convenu de travailler ensemble, dans le cadre de forums internationaux, pour veiller à ce que des mesures soient prises à l’égard du climat et à ce que nous travaillions ensemble à protéger le plan en vue des futures générations grâce à la mise en œuvre de l’Accord de Paris et de tout ce qu’il comporte.
Nous avons aussi parlé d’un certain nombre de sujets, de l’importance de la liberté individuelle, des avantages de la migration et du point de vue que nous partageons qu’il est dans l’intérêt des pays comme les nôtres de s’ouvrir au monde. Donc, nous avons eu une très bonne rencontre ce matin, une très bonne conversation. Le premier ministre a un long programme pour la journée.
Nous avons aussi eu une brève conversation au cours de laquelle il m’a confié quelques conseils. Comme vous le savez, le premier ministre est en poste depuis 18 mois, et moi, depuis à peu près 18 jours, alors il a pu me donner quelques conseils sur la manière de gérer ce nouveau poste.
Vous êtes vraiment le bienvenu. Je vous suis très reconnaissant d’être venu et j’espère que votre séjour sera agréable.
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU (premier ministre du Canada) : Merci, Monsieur le Taoiseach (Varadkar). Bonjour à tous. J’aimerais commencer par remercier le taoiseach, son équipe et tous les gens qui sont ici à Farmleigh de nous avoir si bien accueillis aujourd’hui. Pour notre 150e anniversaire, nous voulions venir ici, en Irlande, la terre ancestrale de tant d’immigrants irlandais qui ont aidé à bâtir le Canada. Je suis si souvent allé dans des ceilidhs ou de petites assemblées de cuisine spontanées, où j’ai senti la fameuse hospitalité irlandaise qui avait traversé les générations. Nous l’avons certainement tous sentie ici aujourd’hui.
Le taoiseach et moi venons tout juste de terminer une rencontre positive. Comme mon homologue l’a mentionné, nous nous sommes entretenus sur plusieurs sujets. Nous avons notamment eu la chance de discuter de l’Accord économique global et commercial conclu entre le Canada et l’Union européenne.
L’AECG donnera aux entreprises canadiennes et aux entreprises irlandaises un plus grand accès à leurs marchés réciproques. Il permettra une croissance économique plus solide, une croissance utile à tous les citoyens, pas seulement aux citoyens les plus riches. Mais, ce qu’il y a de plus important, c’est qu’il créera davantage de bons emplois, bien rémunérés pour les travailleurs de part et d’autre de l’Atlantique. Comme l’Irlande, le Canada a très hâte que l’accord entre en vigueur.
Nous avons aussi parlé des valeurs communes qui sous-tendent notre approche à l’égard du commerce et pratiquement tout le reste. Les citoyens canadiens et les citoyens irlandais veulent tous laisser à leurs enfants et à leurs petits-enfants un monde meilleur que celui dont nous avons hérité de nos parents. Un monde plus propre, plus prospère, un monde où chacun a une chance réelle et égale de réussir. Et nous avons le même engagement à l’égard de la diversité. Nous savons que c’est une force, pas une faiblesse.
Les Canadiens et les Irlandais comprennent qu’il ne suffit pas de seulement tolérer ses voisins. Nous devons nous ouvrir à ce qui rend chacun d’entre nous unique, que ce soit le fait d’être une femme ou un homme, que ce soit la langue que nous parlons chez nous, ce à quoi nous croyons, qui nous aimons.
Naturellement, nous avons parlé des formidables liens entre la population de nos deux pays. Les Canadiens d’origine irlandaise ont aidé à faire du Canada le pays qu’il est aujourd’hui. Je me réjouis d’aller plus tard aujourd’hui faire une visite à un monument qui souligne l’un des moments les plus marquants de l’histoire du Canada et de celle de l’Irlande. Je parle du monument aux victimes de la famine, qui se trouve ici à Dublin.
Cette extraordinaire sculpture représente le départ de migrants irlandais au milieu du 19e siècle, qui fuyaient la famine et qui partaient en quête d’une vie meilleure outre-mer. À Toronto, nous avons le monument correspondant. Il se trouve dans le parc de l’Irlande, au bord du lac Ontario, et illustre l’arrivée des réfugiés irlandais au Canada. Seamus O’Regan, qui est ici avec nous aujourd’hui, a été l’hôte de la dédicace du parc de l’Irlande lorsqu’il était journaliste. Entre le mois de mai et le mois d’octobre 1847, plus de 38 000 migrants ayant fui la famine en Irlande sont arrivés à Toronto, à une époque où seulement 20 000 personnes y vivaient.
La présence irlandaise a eu un impact profond sur le Canada à l’époque et son influence continue à se faire sentir dans presque tous les aspects de notre vie au Canada. Des fermes qui produisent notre nourriture aux routes et aux ponts qui nous relient, en passant par la musique et les livres qui nous rendent heureux et par les sports que nous pratiquons.
Et ça va dans les deux sens. En mars, j’ai eu le privilège de rencontrer 50 jeunes, membres de la meilleure équipe de hockey de Dublin, les Flying Ducks. Nous nous sommes rencontrés à Montréal, où ils étaient hébergés par des familles qui participaient au défilé de la Saint-Patrick. Ils ont également pris part à un match de hockey amical et ils ont même battu l’équipe de la région, mais on n’a pas besoin d’insister là-dessus.
J’ai mentionné ces jeunes joueurs de hockey parce qu’ils sont de bons exemples de la manière dont nos deux pays continuent à développer et à célébrer notre relation très spéciale, interpersonnelle, l’amitié qui nous unit. Donc, je veux vraiment remercier Leo pour le chaleureux accueil qu’il nous a fait, pour la grande amitié qui existe entre le Canada et l’Irlande depuis des décennies, depuis des générations, et surtout, merci de poursuivre notre partenariat en bâtissant un avenir encore plus solide pour nos citoyens. Merci.