Transcription - Le PM Trudeau souligne l’anniversaire de la fusillade du Centre culturel islamique de Québec
Le PM Trudeau souligne l’anniversaire de la fusillade du Centre culturel islamique de Québec
Il y a un an, jour pour jour, la grande mosquée de Québec a été visée par un acte de terreur.
Il y a un an, jour pour jour, des enfants et des épouses, des amis et des voisins, perdaient ceux qu’ils aimaient.
Il y a un an, le Canada pleurait la perte des siens.
Khaled Belkacemi. Azzedine Soufiane. Abdelkrim Hassane. Aboubaker Thabti. Mamadou Tanou Barry. Ibrahima Barry.
Nous savons aujourd’hui que ces six personnes sont mortes sous les balles de l’ignorance et de la haine, aux mains de l’islamophobie et du racisme, qui n’auront jamais leur place dans notre société.
Ce geste de violence est non seulement inexcusable, mais inacceptable.
Dans les jours et semaines qui ont suivi la tragédie, les Canadiens se sont unis. Forts de leur différence, fiers de la diversité qui enrichit leur pays.
Ensemble, nous avons choisi l’amour plutôt que la haine, la compassion plutôt que la violence, la solidarité plutôt que la division.
Ensemble, nous nous sommes montrés à la hauteur des valeurs qui sont au cœur de l’identité canadienne, nous nous sommes montrés sous notre meilleur jour malgré la noirceur.
Il y a un an, nous avons fait honneur à la mémoire de ceux qui nous ont quittés trop tôt, nous avons montré notre solidarité à la communauté musulmane qui, trop souvent, est ciblée par la haine.
Monsieur le Président, au moment où nous marquons ce sombre anniversaire et nous souvenons du courage extraordinaire de personnes ordinaires, je crois que nous devons nous demander :
Nous sommes-nous montrés dignes des hommes qui ont perdu la vie il y a un an aujourd’hui?
Lorsque la poussière a commencé à retomber et que la vie quotidienne a commencé à reprendre son cours, une fois de plus, avons-nous été solidaires de nos voisins et d’étrangers ciblés par la haine?
Je demande non seulement aux députés en cette Chambre, mais également à tous les Canadiens, avons-nous condamné régulièrement les gestes quotidiens de racisme comme nous l’avons fait avec tant de vigueur il y a un an seulement? Avons-nous défendu la liberté des autres, que ce soit celle de prier, d’aimer ou simplement d’être, comme nous l’aurions fait pour la nôtre?
Monsieur le Président, ces attentats visaient à diviser notre pays et ses citoyens, à dresser des murs entre les voisins et à transformer des étrangers en ennemis.
Malheureusement, il en va de même pour les crimes haineux et les autres incidents isolés qui, bien trop souvent, passent inaperçus et ne sont pas signalés.
Des gestes comme les graffitis et les insultes sont devenus courants, normaux et même tolérés.
Les pertes de vie ne devraient pas et ne peuvent pas être la condition nécessaire pour que les gestes de haine méritent notre attention.
Les tragédies ne devraient pas et ne peuvent pas devenir le prérequis essentiel à la tenue de conversations importantes dans nos maisons et nos écoles.
Nous ne devrions jamais en arriver à cela avant de modifier nos attitudes et de changer les choses.
Nous ne pouvons pas ramener parmi nous ceux qui ont péri, mais nous leur devons de lutter contre les sentiments qui ont mené à leur perte. Nous leur devons de dénoncer et de combattre de toutes nos forces l’islamophobie et la discrimination sous toutes leurs formes.
Chaque jour, nous pouvons et nous devons faire honneur à ceux qui nous ont quittés trop tôt et à leurs valeurs.
Face à l’ignorance, choisissons la compassion.
Face à la haine, choisissons l’amour.
Ensemble, dressons-nous contre l’islamophobie et toute forme de discrimination.
Ne laissons pas la peur s’installer dans nos cœurs. Ne laissons pas le racisme prendre racine dans notre société.
Ensemble, continuons de faire de notre diversité notre force et de nos différences notre fierté.
Chaque jour, rendons hommage à Khaled Belkacemi, Azzedine Soufiane, Abdelkrim Hassane, Aboubaker Thabti, Mamadou Tanou Barry, Ibrahima Barry.
Montrons que les Canadiens ne se laissent pas intimider par la violence ni par la haine.
Aujourd’hui, demain, ni jamais.
Merci, Monsieur le Président.