Transcription - Annonce de l’interdiction des armes à feu de style arme d’assaut au Canada
Annonce de l’interdiction des armes à feu de style arme d’assaut au Canada
Le 6 décembre 1989, j’étais à Montréal, au CÉGEP, juste en bas de la côte de l’École Polytechnique.
Je ne peux pas vous dire ce que j’ai étudié ce jour-là.
Mais je n’oublierais jamais le moment où j’ai entendu les premiers reportages d’une tuerie à l’École Polytechnique.
Au début, j’étais complètement sous le choc. Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais.
Du haut de mes 17 ans, je ne pouvais pas comprendre qu’un tel geste de violence envers les femmes ait pu se produire dans un pays comme le nôtre. Dans une société comme la nôtre.
Chaque Canadien a sa propre version de cette histoire.
Chacun d’entre nous se rappelle le jour où on s’est rendu compte que, même au Canada, un homme armé d’un fusil était capable de changer à jamais nos vies pour le pire.
On se rappelle à quel point notre sentiment de sécurité a été ébranlé. À quel point notre façon de voir le monde a changé.
L’École Polytechnique. Mayerthorpe. Le collège Dawson.
Moncton. La Loche. La grande mosquée de Québec.
Le Danforth. Fredericton.
Et les comtés de Cumberland, de Colchester et de Hants Counties en Nouvelle-Écosse.
On ressent encore les répercussions de ces tragédies.
Elles façonnent notre identité. Elles ternissent notre conscience.
Elles transforment des enfants en adultes.
Et la dure vérité, c’est qu’elles se produisent plus souvent qu’auparavant.
Tous les ans, un plus grand nombre de familles sont déchirées par la tragédie.
Plus de parents ont peine à expliquer l’inexplicable à leurs enfants.
Et plus d’adolescents grandissent dans un monde où la violence armée est banalisée.
Il faut que ça cesse.
La semaine dernière, 22 Canadiens ont été tués au cours du carnage le plus meurtrier de l’histoire de notre pays.
Parmi eux, il y avait des infirmières et des enseignantes. Des agents correctionnels et une policière de la GRC.
Chacune de ces personnes était l’enfant de quelqu’un. Le meilleur ami de quelqu’un. La conjointe de quelqu’un.
Leurs familles méritent plus que des pensées et des prières.
Les Canadiens méritent plus que des pensées et des prières.
Lors des dernières élections, nous nous sommes engagés à interdire les armes d’assaut de type militaire et à mettre en place un programme de rachat.
Nous avons annoncé notre intention de travailler avec les gouvernements des provinces et des territoires pour permettre aux municipalités d’interdire les armes de poing.
Nous avons aussi promis de prendre d’autres mesures pour sauver des vies.
En octobre, les Canadiens ont confié à leurs élus un mandat clair : resserrer le contrôle des armes à feu au Canada.
Et aujourd’hui, on tient parole.
Aujourd’hui, nous fermons le marché des armes d’assaut de type militaire au Canada.
Nous interdisons 1 500 modèles et variantes de ce type d’armes à feu par voie réglementaire.
Ces armes n’ont été conçues qu’à une seule et unique fin : tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible.
Elles n’ont aucune utilité et elles n’ont pas leur place au Canada.
Dans de nombreuses familles, notamment chez beaucoup de peuples autochtones, les armes à feu s’inscrivent dans des traditions transmises d’une génération à l’autre.
À travers le pays, beaucoup de gens utilisent des armes à feu de façon légale et responsable, que ce soit pour travailler ou pour chasser.
Mais vous n’avez pas besoin d’un AR-15 pour abattre un cerf.
Donc, à partir de maintenant, il n’est plus permis de vendre, d’acheter, de transporter, d’importer ou d’utiliser des armes d’assaut de type militaire au Canada.
Pour protéger les propriétaires d’armes à feu respectueux des lois de toute responsabilité criminelle, une période d’amnistie de deux ans sera établie pour qu’ils puissent se conformer à cette nouvelle réglementation.
Et nous avons l’intention de présenter un projet de loi bientôt pour assurer une compensation juste.
Cela dit, je tiens à prendre un moment pour saluer le leadership du ministre Blair dans ce dossier.
La lutte contre la violence armée est l’une de ses priorités personnelles et professionnelles depuis des décennies. Il a accompli un travail formidable pour que cette politique se concrétise.
Et on est ici aujourd'hui grâce à son leadership et à celui de gens comme lui. Merci Bill.
Aujourd’hui, nous fermons le marché des armes d’assaut de type militaire au Canada.
Nous interdisons 1 500 modèles et variantes de ce type d’armes à feu par voie réglementaire.
Ces armes n’ont été conçues qu’à une seule et unique fin : tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible.
Elles n’ont aucune utilité et elles n’ont pas leur place au Canada.
À travers le pays, beaucoup de gens utilisent des armes à feu de façon légale et responsable, que ce soit pour travailler ou pour chasser.
Mais vous n’avez pas besoin d’un AR-15 pour abattre un cerf.
Donc, à partir de maintenant, il n’est plus permis de vendre, d’acheter, de transporter, d’importer ou d’utiliser des armes d’assaut de type militaire au Canada.
Pour protéger les propriétaires d’armes à feu respectueux des lois de toute responsabilité criminelle, une période d’amnistie de deux ans sera établie pour qu’ils puissent se conformer à cette nouvelle réglementation.
Et nous avons l’intention de présenter un projet de loi bientôt pour assurer une compensation juste.
Dans 30 ans, les Canadiens de toute une génération se rappelleront exactement où ils étaient le dimanche 19 avril 2020.
Ils se rappelleront à quel point leur sentiment de sécurité avait été ébranlé. À quel point leur façon de voir le monde a changé à jamais.
Ils se souviendront du jour où ils ont perdu une partie de leur innocence.
On ne peut pas réécrire ce chapitre de notre histoire.
Mais la suite des choses dépend de nous.
On peut se contenter de pensées et de prières.
Ou on peut s’unir comme pays et mettre un terme à tout ça.
Ensemble, on peut décider qu’assez, c’est assez.
L’annonce d’aujourd'hui donne suite à ce qu’on a accompli durant notre premier mandat. C’est la prochaine étape.
Et il reste du travail à faire pour assurer la mise en œuvre de cette politique et pour faire adopter le projet de loi qui va renforcer nos lois.
J’ai déjà discuté avec les autres leaders parlementaires et je suis persuadé qu’on va être capables de travailler ensemble et d’en faire encore davantage pour protéger les Canadiens.
Chaque Canadien veut qu’il y ait moins de violence armée et qu’on rende nos communautés plus sécuritaires.
C’est pourquoi, aujourd'hui, on fait un autre grand pas vers l’avant.
Merci beaucoup.