Transcription - Le premier ministre Trudeau prononce une allocution lors de sa visite à Tk'emlúps te Secwe̓pemc
Le premier ministre Trudeau prononce une allocution lors de sa visite à Tk'emlúps te Secwe̓pemc
Weyt-kp. Merci beaucoup d’être ici aujourd'hui.
Bonjour tout le monde.
Tout d’abord, je tiens à remercier encore une fois Kúkpi7 Casimir de m’accueillir dans la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc. Ce matin, j’ai eu la chance de lui présenter mes excuses en personne, à elle et à la communauté, pour ne pas avoir été ici le 30 septembre.
Ce matin, nous avons eu une importante conversation sur la façon d’aller de l’avant, non seulement comme Canadiens, mais comme pays tout entier, étant donné la réalité des pensionnats et de la tragédie actuelle qui continue de teinter non seulement notre passé et notre présent, mais aussi notre avenir.
Ce matin, on m’a rappelé que j’étais assis dans le même centre communautaire, au même endroit où je m’étais rendu juste avant les élections de 2015 et où j’ai appris qu’un mémoire avait été présenté à Wilfred Laurier en 1910 dans lequel était défini un chemin à suivre – on ne parlait pas encore de réconciliation à l’époque –, mais une voie que le pays pourrait emprunter pour favoriser le partage et le partenariat entre Autochtones et non autochtones et bâtir un avenir meilleur pour tout le monde. Comme nous le savons, ce n’est pas le scénario qui s’est déroulé au 20e siècle en matière de relations entre les peuples autochtones et le gouvernement.
On a plutôt eu droit à un scénario de pensionnats, d’enfants qu’on a arrachés à leurs familles, éloignés de leurs communautés, empêchés d’apprendre leur langue et leur culture et qui ont souffert de négligence, de solitude et d’agressions; une expérience qui a fait que beaucoup trop d’enfants ne sont jamais revenus auprès de leurs familles et ont plutôt été inhumés dans des sépultures non identifiées à travers le pays.
Je tiens à saluer le leadership de Kúkpi7 Casimir et du conseil, ainsi que le savoir des gardiens qui ont pris soin de ce lieu sacré, qui savaient que des enfants s’y trouvaient et attendaient qu’on les découvre. Les gens avaient entendu les témoignages; ils avaient vu leurs proches, leurs enfants, leurs cousins, leurs amis disparaître. La vérité devait être dite.
Ainsi, grâce au leadership de cette communauté et d’autres communautés à travers le pays, le Canada a commencé à s’ouvrir à la réalité concernant la vérité qui touche notre pays. Nous avons permis que des enfants soient arrachés à leur langue et à leur culture, négligés et agressés. Et il ne s’agit pas simplement d’un morceau de notre passé auquel nous devons réfléchir; il s’agit d’un morceau de notre présent. Nous le constatons dans les difficultés qui touchent les Canadiens autochtones dans une proportion beaucoup plus grande que les Canadiens non autochtones.
Je suis ému de voir autant d’intérêt de la part des Canadiens non autochtones, des médias et des gens de partout au pays qui ont été ébranlés par la mise à jour de ces sépultures, parce qu’avant d’en arriver à la réconciliation, nous devons parler de la vérité, et la vérité que ces enfants ont vécue il y a des décennies et des générations perdure aujourd'hui. Elle a une incidence aujourd'hui dans la discrimination systémique, dans les tragédies qui surviennent dans nos villes, dans nos institutions, comme ce qu’ont subi Joyce Echaquan et tant d’autres personnes.
La réalité vécue par tant de Canadiens ayant fréquenté les pensionnats est encore présente.
Et nous ne pouvons pas faire comme si la réconciliation ne concernait que les peuples autochtones et le gouvernement, même si c’est évidemment un élément important de l’équation. La réconciliation concerne aussi tous les Canadiens, parce que chaque Canadien… pendant que les pensionnats enseignaient aux enfants autochtones qu’ils n’avaient aucune valeur, toutes les autres écoles enseignaient aux enfants non autochtones que les langues et les cultures autochtones n’avaient aucune valeur.
Par conséquent, nous tous avons le devoir de parcourir ensemble le chemin de la réconciliation. Il nous incombe à tous d’être là et de nous engager à accomplir la dure tâche qui doit être accomplie.
Je suis ici aujourd'hui pour vous dire que je souhaiterais avoir été là il y a quelques semaines et que je le regrette profondément, mais que je suis ici aujourd'hui afin de saisir la main tendue par la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc et par tant de Canadiens autochtones à travers notre pays qui ont toutes les raisons du monde d’avoir une vision pessimiste et sombre de l’avenir, mais qui choisissent plutôt l’espoir; qui choisissent d’être là pour accomplir ce travail difficile, prêts à nouer des partenariats et à bâtir une communauté et une vie meilleures, non seulement pour les peuples autochtones, mais pour tous ceux qui vivent ici. Et que cette volonté de bâtir, d’établir des partenariats et de travailler ensemble est une source d’inspiration pour moi, comme elle devrait l’être pour tous les Canadiens pendant qu’on travaille tous les jours afin de bâtir un Canada meilleur pour tout le monde.
Nous avons beaucoup de travail devant nous et je suis ici aujourd’hui et tous les jours pour dire que nous sommes présents pour le travail et que nous sommes profondément reconnaissants du leadership des peuples autochtones de ce pays qui continuent de croire et de travailler dans un monde meilleur pour tous, malgré tous les défis qu’ils ont vécus au cours des décennies et des générations. Nous avons du travail à faire et nous allons le faire.
Merci beaucoup d’être des nôtres aujourd'hui.