Transcription - Favoriser la guérison des personnes touchées par l’affaire du pensionnat de la Mission Saint-Joseph
Favoriser la guérison des personnes touchées par l’affaire du pensionnat de la Mission Saint-Joseph
Merci, Kúkpi7 Willie, pour vos bons mots et votre leadership.
Je tiens d'abord à remercier les aînés, les joueurs de tambour, les chanteurs, les membres et les dirigeants de la communauté qui nous ont accueillis aujourd'hui sur le territoire des Premières Nations de Williams Lake et de la Nation Secwépemc. C'est une occasion de s'engager, d'écouter et d'apprendre.
Je tiens également à remercier les représentants élus qui sont présents, y compris Todd Doherty, un collègue député.
Je veux aussi remercier la chef nationale RoseAnne Archibald, qui est des nôtres aujourd'hui. C'est vraiment un moment important pour les membres de cette communauté de se réunir, et pour moi de les entendre, mais c'est aussi une étape importante dans le cheminement de notre pays vers la réconciliation et la vérité. Le leadership dont Willie, cette communauté et ce conseil ont fait preuve dans des moments incroyablement difficiles me touche profondément, et je suis heureux d'être ici aujourd'hui.
Alors que nous sommes réunis ici aujourd'hui, je pense aux dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis qui se trouvent actuellement au Vatican cette semaine, où ils parlent de la terrible histoire à laquelle nous sommes tous confrontés aujourd'hui – une histoire qui exige une réponse et des excuses de la part de l'Église catholique et du pape. Je veux dire à ces dirigeants forts et courageux qui sont à Rome aujourd'hui que notre gouvernement et notre pays se tiennent à leurs côtés.
Cet après-midi... ce matin, nous avons eu l'occasion de discuter avec des aînés qui nous ont parlé de la douleur qu'ils ont ressentie et des répercussions de leur expérience en tant que survivants des pensionnats, du pensionnat de la Mission Saint-Joseph. Beaucoup d'entre eux ont passé des années à ne pas parler, à ne pas penser à cette période incroyablement difficile de leur vie, lorsqu'ils étaient élèves dans cette soi-disant « école ». Mais pour aider la communauté à guérir, à tourner la page et à comprendre ce qui est arrivé à certains de leurs camarades de classe, ils ont raconté au cours des derniers jours et des dernières semaines des histoires qu'ils n'avaient jamais racontées auparavant parce qu'elles étaient trop douloureuses.
Le courage et la force de ces aînés nous touchent tous profondément, et c'est ce désir de ne pas se tourner vers le passé, mais de comprendre le passé pour bâtir un avenir meilleur, qui nous réunit aujourd'hui. Le Canada s'engage à continuer d'apporter un soutien financier à la Première Nation de Williams Lake alors qu'elle cherche à mettre au jour la vérité, à guérir et à tourner la page. Nous annonçons aujourd'hui l'octroi de 2,9 millions de dollars pour la phase 2 du travail qu'elle accomplit. Il y aura d'autres phases et d'autres fonds à venir, mais pour l'instant, l'accent est mis sur la documentation et la découverte de la vérité, mais aussi sur l'apport d'un soutien aux survivants, à une communauté qui est à nouveau traumatisée, comme tant d'autres à l'échelle du pays, par la terrible découverte de 93 réflexions au sol, tout en sachant qu'il y en a tant d'autres à découvrir, à commémorer, à honorer. Nous resterons à leurs côtés dans ces moments difficiles, aussi longtemps qu'il le faudra.
J'ai également eu l'occasion d'aborder des questions importantes avec la chef et le conseil, notamment celle de veiller à ce que tout soit fait pour que tous les renseignements et les dossiers pertinents soient mis à la disposition de la communauté, afin qu'elle puisse connaître la vérité, tourner la page, retrouver les gens qu'elle a perdus durant la période sombre des pensionnats et honorer leur mémoire, et ce, tant pour cette communauté que pour les communautés environnantes et pour le pays dans son ensemble.
Alors que nous réfléchissons au chemin de la vérité et de la réconciliation que nous devons parcourir, nous devons comprendre que cette histoire n'est pas seulement celle de la Nation Secwépemc, de la Première Nation de Williams Lake ou des peuples autochtones – c'est aussi celle du Canada. Et il nous incombe à tous de participer à chaque étape de ce processus, soit l'apprentissage, le deuil, la vérité et la réconciliation.
Les gens continuent de penser que la réconciliation est une question qui concerne les peuples autochtones ou bien les peuples autochtones et le gouvernement, mais au moment même où ces soi-disant écoles enseignaient aux enfants autochtones qu'ils n'avaient aucune valeur, toutes les autres écoles de ce pays enseignaient aux enfants non autochtones que les enfants autochtones n'avaient aucune valeur.
Telle est l'histoire de notre pays, et tant que nous ne l'aurons pas saisie, affrontée et comprise, et tant que nous ne nous engagerons pas à l'améliorer, nous ne pourrons prétendre être le genre de pays que nous aimons tous croire que nous sommes. Nous avons du travail à faire.
La route vers la réconciliation demeure longue, mais elle doit impliquer tout le monde, tous les Canadiens ont une responsabilité d’être présents, d’être engagés, d’être conscients, d’être responsables, pas juste de notre part à jouer… qu’on a joué… nos ancêtres ont joué dans le passé, mais d’être responsables pour aujourd’hui et pour l’avenir.
Les répercussions des pensionnats fermés depuis longtemps ne se limitent pas à l'histoire. Elles se font sentir encore aujourd'hui. Elles se poursuivent sous forme de traumatismes intergénérationnels, de difficultés socio-économiques, de problèmes de santé mentale et de toxicomanie, de perte d'opportunités, de perte d'identité et de perte de la langue, ce qui signifie que nous avons du travail à faire maintenant – longtemps après la fermeture du dernier pensionnat – pour guérir et aller de l'avant.
Et c'est l'engagement que le Canada et les Canadiens continuent de prendre chaque jour en collaborant avec les peuples autochtones pour trouver une voie concrète qui nous permettra à tous d'aller de l'avant.
Merci tout le monde.