Transcription - Allocution lors de la cérémonie de levée du drapeau des Survivants sur la Colline du Parlement
Allocution lors de la cérémonie de levée du drapeau des Survivants sur la Colline du Parlement
Merci, Stephanie, pour vos bons mots et, surtout, pour votre leadership. Je sais à quel point les dernières années ont été difficiles pour énormément de gens, et la façon dont vous êtes intervenue pour réunir des histoires et les communiquer a donné lieu à de nombreuses conversations importantes sur le travail à faire en matière de réconciliation. Je vous remercie beaucoup pour tout ce que vous avez fait.
Je tiens à remercier l’aînée Commanda de nous accueillir sur ce beau territoire, en cette belle, mais très chaude journée. Je veux remercier les joueurs de tambour.
Miigwech.
Merci de nous avoir permis de commencer du bon pied.
Chef Dylan Whiteduck, merci pour votre accueil traditionnel. Et à nos aînés, tout particulièrement : Eugene, Levinia, Jimmy, merci pour ce que vous avez dit. Je sais que beaucoup de gens vont se souvenir de vos paroles longtemps après que les miennes auront été oubliées. C’est très bien ainsi. Les histoires, les connaissances, les vérités que vous transmettez sont extrêmement importantes, et je vous remercie de tout cœur d’être des nôtres et de nous rappeler le travail qu’on doit continuer de faire.
Aux Survivants qui sont ici aujourd'hui, aux membres de leur famille et à tous ceux qui sont ici parmi nous : merci d'être des nôtres.
Merci également à tous les dirigeants autochtones qui sont présents ici aujourd'hui. Je m’en voudrais de ne pas saluer Cassidy Caron, le chef national de la Nation des Métis. Merci à tous d’être ici.
Je veux aussi saluer, bien sûr, les ministres Vandal, Miller, la ministre Fortier qui est ici aussi, des parlementaires, des sénateurs, des membres du Parlement, tous sont ici pour témoigner de l'importance de cette journée.
Je peux vous dire que notre salle du Conseil des ministres donne sur ce drapeau, alors pendant nos délibérations sur les importantes orientations à donner à notre pays, il va nous faire penser que chaque enfant compte. Et nous rappeler que le travail qu’on est appelés à faire doit rester au cœur de nos préoccupations. Ce drapeau va être très important dans la cité parlementaire.
Avant de commencer, je veux bien sûr souligner qu'on est sur le territoire traditionnel de la nation algonquine Anishinabeg, qu'on reconnaît comme les gardiens passés, présents et futurs de ces terres. On est réunis aujourd'hui ici pour hisser le drapeau des Survivants sur la Colline du Parlement ensemble.
Ce drapeau est un symbole de commémoration. Il vise à rendre hommage à tous les Survivants et à toutes les vies qui, au fil des générations, ont subi, subissent et continueront de subir les conséquences du système de pensionnats. C’est avec beaucoup d’humilité que je partage ce moment important avec vous ici aujourd'hui, en tant qu’homme que les Canadiens ont mandaté pour servir notre pays en cette période si éprouvante à tant d’égards.
Et je suis touché, encore une fois, par l’importante responsabilité qui m'est confiée de bien vous servir sur ce chemin de la réconciliation et du travail à accomplir. Les pensionnats sont une part honteuse de notre histoire. C'est la vérité. C'est la vérité qu’on doit continuer de regarder en face, de transmettre et d’aborder ouvertement.
Et c’est la vérité que ce drapeau des Survivants va nous rappeler tous les jours ici, sur la Colline du Parlement. Les pensionnats ont essayé d’effacer l’identité d’enfants autochtones. De vos enfants.
Avec le drapeau, aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est qu'on veut toujours se souvenir. On va continuer d'écouter les survivants.
Il dit qu’on reconnaît les traumatismes intergénérationnels que ces soi-disant écoles ont infligés et qu’on s’engage à continuer de travailler ensemble afin de créer un avenir axé sur la guérison et le partenariat.
Le drapeau des Survivants nous rappelle aussi que la réconciliation, c'est la responsabilité, non pas seulement des Autochtones ou du gouvernement, mais aussi de tous les Canadiens. C'est notre devoir à tous d'être là les uns pour les autres, d'écouter et d'apprendre.
Ainsi, sur ce drapeau qu’on va hisser dans un moment, vous verrez différents éléments dont les Canadiens peuvent tirer des leçons chaque fois qu’ils le regardent. Sur le drapeau, au-dessus des enfants au centre, il y a une branche de cèdre. Eh bien, comme nous l’a dit Barney, un Survivant nuu-chah-nulth, le cèdre est utilisé dans les cérémonies pour favoriser la guérison et la protection. Le cèdre qu’on voit dans l’image a sept branches représentant les sept enseignements sacrés communs à de nombreuses cultures autochtones, dont l’amour, la sagesse et le respect.
On peut aussi voir une plume d'aigle sur le drapeau et, comme Phyllis, une Survivante l'explique, dans sa culture, l'aigle a la responsabilité de transporter les prières du monde physique au monde spirituel. Quand une personne tient une plume d'aigle, le Créateur prête attention.
Et, bien entendu, on voit au centre du drapeau les enfants et les familles. C’est important de ne pas oublier ces familles qui ont été déchirées. La découverte de lieux d’inhumation non identifiés à travers le pays a fait remonter à la surface la douleur d’énormément de gens. On est ici pour vous. Les Survivants et leurs descendants vont continuer de nous guider aujourd'hui et dans l’avenir que nous bâtissons ensemble.
Le mois dernier, quand Sa Sainteté le pape François était en visite au Canada, j’ai passé un moment avec des Survivants pour l’entendre présenter ses excuses personnelles. J’ai senti les réactions. J’ai vu l’effet de ses paroles. Comme on le sait, la guérison est un parcours long et différent pour chaque personne. Mais on doit tous y contribuer. C'est pourquoi je suis si heureux d’être ici aujourd'hui avec vous, les Survivants, les dirigeants et les représentants du gouvernement qui travaillent fort dans ce dossier.
Cela dit, je suis aussi très heureux de voir tant de gens sur la Colline du Parlement aujourd'hui, peut-être pour profiter des derniers moments de vos vacances en visitant Ottawa, en faisant voir le Parlement, votre Parlement à vos enfants et en profitant de l’occasion pour assister à la cérémonie, parce que la réconciliation ne concerne pas seulement les Canadiens autochtones et le gouvernement pendant que les Canadiens les encouragent et les observent à distance. La réconciliation concerne chacun de nous qui vivons sur ce territoire. On a des obligations face aux générations qui nous ont précédées et des responsabilités face à celles qui vont suivre.
On sait que, durant des décennies, les pensionnats ont enseigné aux enfants autochtones qu’ils n’avaient aucune valeur, que leur langue n’avait aucune valeur, que leur culture n’avait aucune valeur, et ces affirmations ont eu des conséquences terribles pour eux et pour notre pays. Mais au même moment, dans chaque école du pays, les enfants non autochtones – nous tous – on apprenait la même chose : que les cultures autochtones, les langues autochtones, cette dangereuse identité valaient moins que ce que les pionniers avaient bâti.
Et ces traumatismes, ces enseignements, ces échos sont encore en nous aujourd'hui, et on doit s’en affranchir en les confrontant à la vérité. Au moment où on constate une montée de la discrimination et de l’intolérance à l’égard de tant de gens, on entend encore l’écho des enseignements voulant que les peuples autochtones valaient moins que les autres sur ces terres, alors qu’en fait, ils valaient plus.
Et c’est notre responsabilité à tous, comme parents, comme membres d’une communauté, comme Canadiens, de participer à la réconciliation chaque jour.
On a encore bien sûr beaucoup de travail à faire, et le fait d'être ici aujourd'hui témoigne de notre volonté de poursuivre ce parcours ensemble en tant que vrais partenaires. On est là pour vous soutenir, pour être à vos côtés et pour vous encourager. Et on va toujours se souvenir et honorer la mémoire de ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux. C'est ce drapeau qui va nous le rappeler tous les jours. Merci d'être ici des nôtres !
Meegwetch.
Kinânaskom'tin.
Mahsi' Cho.
Gilakas'la.
Naqumik.
Thank you.
Merci !