Transcription - Allocution lors de la septième assemblée du Fonds pour l'environnement mondial
Allocution lors de la septième assemblée du Fonds pour l'environnement mondial
Merci pour tout, Ahmed, M. le Ministre Hussen. Je tiens tout d’abord à reconnaître que nous sommes sur les territoires ancestraux non cédés des Nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.
Merci à tous ceux qui se sont joints à nous, aux membres du Fonds pour l’environnement mondial et au PDG Carlos Manuel, aux ministres et aux représentants du monde entier, aux jeunes, aux dirigeants autochtones, et aux dirigeants de la société civile.
Au cours des dernières années, ici, à Vancouver, on a fait de vrais progrès pour protéger la nature. Et avant de parler de ces progrès, je veux parler de l’époque qu’on traverse en ce moment et de toute l’importance de ce que vous faites ici. Le Canada est au beau milieu de la pire saison de feux de forêt qu’on n’a jamais connue. En fait, on a atteint un point où c’est même difficile de décrire la dévastation qu’on a subie durant cet été seulement. Au moment où on se parle, des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées des Territoires du Nord-Ouest. Des feux font rage dans toute la Colombie-Britannique, comme vous l’avez constaté en voyant la fumée à l’extérieur. Chaque région de ce pays a été touchée cet été, que ce soit par les feux de forêt qui ont détruit des maisons, les communautés qui ont accueilli les évacuées, ou les problèmes respiratoires aggravés par la fumée qui voyage sur des centaines de kilomètres.
Il y a quelques jours, j’ai rencontré des gens qui ont été évacués des Territoires du Nord-Ouest et, plus tôt aujourd'hui, j’étais à Kelowna, à West Kelowna et dans la Première Nation de West Bank, que les feux de forêt ont frappé de façon extrêmement dure, pour rencontrer les dirigeants locaux. En remerciant des pompiers de ces endroits, j’ai été particulièrement touché d’apprendre que certains d’entre eux combattaient le brasier dans une partie de la ville alors même qu’ils savaient que leur maison venait d’être détruite dans un autre secteur de la ville.
C’est une réalité que ressentent les Canadiens d’un océan à l’autre, et on constate que plus de phénomènes météorologiques extrêmes sont ressentis par les gens, particulièrement les plus vulnérables, partout dans le monde.
Pour nous, au Canada, la sécurité des gens est toujours notre priorité absolue. Voilà pourquoi on a déployé les Forces armées canadiennes pour aider à lutter contre les feux, et on aide les provinces et les territoires par toutes sortes de moyens, que ce soit en matière d’équipement ou de plan d’évacuation. Et comme on l’a déjà fait à différents endroits au pays, on sera là pour aider les gens à rebâtir leur vie et leurs communautés. Bref, voilà le contexte dans lequel se tient cette rencontre : des feux de forêt à la grandeur du Canada durant un été marqué par des vagues de chaleur mortelles, des sécheresses et des inondations aux quatre coins du monde.
Quand on se demande pourquoi ces catastrophes surviennent en entraînant une destruction d’une ampleur jamais vue auparavant, la réponse est évidemment compliquée. Mais on sait que les changements climatiques sont le nœud du problème. Des printemps plus chauds et plus secs qui se changent en étés plus chauds et moins pluvieux, par exemple, lesquels transforment nos forêts en poudrières géantes. Et nous savons que la perte de la nature est également responsable. Quand on perd des écosystèmes naturels qui devraient être en mesure d’absorber la pollution qui provoque les changements climatiques, la situation empire. Ce qui fait qu’on perd encore plus d’écosystèmes et qu’on alimente un cercle vicieux.
Pour mettre les choses en perspective, les émissions issues des feux de forêt au Canada pour cette seule saison sont déjà plus de deux fois supérieures à notre record pour une année complète. Les catastrophes qui frappent le monde ne surviennent pas par hasard. Cela ne fait aucun doute. Elles sont liées aux changements climatiques et à la disparition de la nature. Par conséquent, la question est de savoir ce qu’on va faire pour y remédier.
Certaines personnes, y compris des hommes politiques, ont essayé de nous convaincre de n’accorder aucune attention à la crise environnementale, qu'il s'agisse des changements climatiques, de la perte de biodiversité ou de la pollution. Ou bien elles disent qu’on doit faire un choix entre rendre la vie des gens plus abordable ou protéger notre planète. C'est tout simplement faux. Chaque jour, je me réveille en pensant à la manière dont je peux contribuer à rendre la vie des familles canadiennes plus abordable. C'est la raison d'être du remboursement pour l'épicerie, de la construction de logements ou de la mise en place de services de garde d'enfants à 10 dollars par jour. Je me réveille également chaque jour en pensant à la manière de prémunir les gens contre les phénomènes comme les feux de forêt et de protéger le monde dont nos enfants et nos petits-enfants vont hériter. Ces objectifs ne sont pas contradictoires. En fait, travailler à atteindre l'un nous aide nécessairement à atteindre l'autre.
Je ne parle pas seulement ici de notre tarification de la pollution qui permet de réduire les émissions tout en remettant de l'argent dans les poches des gens, même si c’est évidemment ce qui arrive. Je dis aussi que la protection de la nature nous aide à créer des emplois et à soutenir la croissance locale.
En décembre dernier, le Canada a accueilli le monde à Montréal pour la COP15, et l’engagement mondial de protéger 30 % des terres et des eaux de la planète d’ici 2030 a attiré beaucoup d’attention. À juste titre, parce que c'était une réalisation majeure. Ici au Canada, ça fait des années qu’on redouble nos efforts. En 2015, moins de 1 % des zones marines et côtières du Canada étaient protégées et aujourd'hui, c’est plus de 14 %. Le Canada a également protégé des centaines de milliers de kilomètres carrés de terre.
L’année dernière à Montréal, le Canada a fait une autre annonce importante. On a annoncé notre soutien à quatre projets majeurs, menés par des Autochtones, des projets qui vont créer des emplois et des opportunités pour les communautés locales tout en protégeant de vastes étendues de terre et d’eau.
En décembre dernier, à la COP15, j'ai annoncé du soutien pour quatre nouveaux projets de conservation menés par des Autochtones, dont un sera réalisé ici même en Colombie-Britannique. C'est un chiffre important, mais ce n'est pas ce qui rend ces projets si spéciaux. Ces projets, conçus par les communautés pour les communautés, vont créer une économie de la conservation où s’occuper de la terre peut devenir une opportunité de carrière.
La protection de la nature consiste autant à préserver des écosystèmes précieux qu'à soutenir les communautés locales et à créer des moyens de subsistance durables. On l'a démontré au Canada, et c’est important, il est tout aussi important de faire la même chose partout dans le monde.
Aucun pays, aucun peuple n’est maintenant en mesure de prétendre que ce qui se passe ou ne se passe pas à l'autre bout du monde n'a pas d'importance pour lui. Et pas seulement d'une manière abstraite, mais d'une manière concrète qui touche votre vie quotidienne.
Ces dernières années, que ce soit au beau milieu d’une pandémie, des crises économiques mondiales, des conflits ou des changements climatiques, on a tous appris à quel point on est interreliés et à quel point on doit se montrer directement responsables les uns des autres. Aucun pays, aucune population ne peut se contenter de regarder ce qui se passe à l'autre bout du monde en se disant que c’est leur problème et non le nôtre.
Les gens de toutes les communautés doivent voir que des investissements sont réalisés pour assurer leur avenir, à la fois leur bien-être économique et le bien-être de la nature qui les soutient. Voilà pourquoi le travail que vous avez fait ici, à Vancouver, est si important.
À Montréal, pendant la COP15, le monde s’est entendu pour mettre sur pied un nouveau Fonds-cadre mondial pour la biodiversité afin d'aider à protéger la nature, à enrayer la perte de biodiversité et à construire un avenir durable pour les générations à venir. Ici, à Vancouver, on a lancé ensemble ce fonds en un temps record. J'attends avec impatience les contributions des dirigeants lors des prochains sommets internationaux de l'automne, et je tiens à saluer la contribution déjà annoncée par le Royaume-Uni.
Pour notre part, en tant que pays hôte de la COP15 et de cette assemblée, le Canada a répondu à l’appel en devenant le premier pays à verser une contribution de 200 millions de dollars.
(Applaudissements)
Parce que si la promesse de notre pays consiste à voir chaque génération connaître une vie meilleure que celle qui l’a précédée, nous devrions promettre la même chose à tout le monde, partout.
Les changements climatiques nous touchent tous et, pour trouver de vraies solutions, les pays du monde entier doivent tous unir leurs efforts. Ensemble, on peut préserver la pureté de l’air et de l’eau, on peut offrir aux gens du monde entier, y compris aux plus vulnérables, une chance réelle et équitable de réussir et on peut bâtir un avenir qu’on sera fier de laisser à nos enfants.
L’heure est venue de tenir la promesse d'un avenir meilleur pour tous. C'est exactement ce qu’on fait tous ici aujourd'hui, ensemble. Merci beaucoup, mes amis.
(Applaudissements)