Transcription - Allocution à un point de presse conjoint avec le premier ministre de la Pologne, Donald Tusk
Allocution à un point de presse conjoint avec le premier ministre de la Pologne, Donald Tusk
Merci, Donald.
C’est un grand plaisir d’être ici, avec vous, en Pologne. Vous savez, quand on s’est rencontrés il y a de très nombreuses années, vous étiez président du Conseil européen. Je suis très heureux de vous voir au poste de premier ministre de la Pologne en ce moment. C’est un plaisir immense de pouvoir travailler à vos côtés. Encore, au fil des ans, on a travaillé ensemble à faire avancer de très nombreux dossiers à la table du G7 sur des enjeux liés à la responsabilité environnementale, à la croissance économique, au commerce et également à la défense des valeurs progressistes et à la lutte pour la démocratie, et vous voir ici en train de faire ce que vous faites est très, très positif. De plus, sur le plan personnel, je suis très heureux de vous voir, mais également très heureux, en tant que premier ministre du Canada, d’être ici en Pologne aujourd'hui. Ce matin, j’ai eu une excellente rencontre avec le président Duda, et les conversations qu’on vient de tenir mettent vraiment en évidence à quel point le Canada et la Pologne voient les grands enjeux d’aujourd'hui d’un même œil. Bien entendu, vous êtes un voisin de l’Ukraine et un partisan très engagé dans leur résistance à l’invasion brutale et non provoquée de l’Ukraine par Poutine. Je tiens à prendre un instant pour vous remercier tout particulièrement de l’accueil que vous réservez aux membres des Forces armées canadiennes affectés ici dans le cadre de l’opération Unifier, qui a permis de former environ 40 000 soldats ukrainiens jusqu'à maintenant. En fait, la vice-première ministre Freeland et le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, ont rendu visite aux militaires qui sont ici hier, et ont vu une partie du bon travail qu’ils accomplissent. Nous voici, ensemble, sur la ligne de front de la liberté.
Les forces polonaises ont aussi apporté leur soutien au Canada en contribuant au groupement tactique de l'OTAN, que le Canada dirige en Lettonie. Le Canada prend la sécurité dans cette région très au sérieux.
Samedi, j’étais en Ukraine pour souligner les deux années écoulées depuis l’invasion brutale de ce territoire souverain par Poutine. J’étais en compagnie de trois autres dirigeants mondiaux : la présidente actuelle du G7, le président actuel de l’Union européenne et la présidente actuelle de la Commission européenne. On était présents, tous les quatre, pour manifester notre volonté collective d’être là pour l’Ukraine et de soutenir les Ukrainiens qui défendent leur liberté, leur langue, leur culture, leur territoire et les valeurs de démocratie et d’ordre fondé sur des règles que nous avons tous en commun. Monsieur le Premier Ministre, je sais que la Pologne adhère tout à fait à ces valeurs communes. Voilà pourquoi vous êtes un défenseur aussi inébranlable de l’Ukraine et un solide partenaire de l’OTAN.
Les dirigeants du G7 se sont réunis samedi soir, aussi. J'ai participé à la réunion à partir de Kyiv avec la présidente de la Commission européenne et la première ministre de l'Italie. On a entendu directement du président Zelensky et on a réaffirmé notre soutien indéfectible à l'Ukraine qui se bat sans relâche pour sa liberté et son avenir démocratique.
Monsieur le Premier Ministre Donald, comme je l'ai dit, je sais que vous comprenez que le combat de l'Ukraine est notre combat à tous. On en a parlé lors de notre rencontre, ce matin. Ensemble, on peut clairement distinguer le bien du mal, et on reconnaît à quel point le combat de l'Ukraine est important.
On sait qu’il faut défendre nos valeurs et principes en tant que démocraties non seulement parce que c’est bien, mais également parce que c’est intelligent et parce que c’est la seule voie permettant d’assurer la paix, la stabilité et la prospérité pour tous nos citoyens. Il faut que la population polonaise continue de s’opposer avec force aux manigances et aux perturbations de Poutine. On a également parlé de ce qu’on peut faire pour resserrer la relation commerciale entre la Pologne et le Canada, pour contribuer à créer des emplois dans nos deux pays. On parle notamment de collaboration en matière d’énergie propre. C’est important pour nous, parce qu’on sait qu’un bon nombre d’économies européennes comme la Pologne agissent rapidement en vue de se défaire de leur dépendance aux combustibles fossiles russes. Le Canada est prêt à être le fournisseur d’énergie propre, notamment, comme Donald l’a souligné, grâce à notre vaste savoir-faire dans le secteur nucléaire dont une économie carboneutre aura besoin pour améliorer la sécurité énergétique dans un monde incertain. Donald, comme le Canada, vous voyez les possibilités que permet la mise en place d’une économie progressiste et inclusive. J’ai remarqué que dans le cadre de votre nouveau gouvernement, vous avez créé un poste de ministre de l’égalité des sexes, ce qui, je le sais, a donné espoir à beaucoup de gens au pays. Lorsque les gouvernements se donnent comme objectif de créer une économie centrée sur le bien-être de tous, quand chacun voit que l’avenir lui réserve des possibilités, lorsque tous voient des façons de contribuer et d’en profiter, il devient possible de créer des démocraties résilientes, fortes et prospères.
Le total du commerce de marchandises entre le Canada et la Pologne s'élève à environ 4 milliards de dollars par an. Je sais qu'on peut en faire encore plus. Vous êtes notre plus grand partenaire commercial dans la région et aujourd'hui, on a eu l'occasion de discuter des moyens de faire croître encore plus notre relation.
Le Canada entretient des amitiés et des relations extrêmement solides en Europe centrale et en Europe de l’Est. Ensemble, on cherche à renforcer nos démocraties en créant des économies inclusives.
Et on apporte un soutien militaire, économique et politique à ceux qui défendent leur démocratie et luttent pour leur avenir.
La Pologne et le Canada sont de grands amis et des alliés stratégiques qui entretiennent des liens étroits non seulement entre nous comme dirigeants, mais aussi entre nous comme peuples. En voici un parfait exemple : hier soir, j’ai mangé en compagnie d’amis dans un excellent petit restaurant que je recommande chaudement et qui s’appelle le Radio Cafe. Son histoire est liée de près à la lutte pour la démocratie et à la participation à la résistance contre le totalitarisme, l’autoritarisme et le communisme, mais j’ai su qu’il est également un emblème des liens entre le Canada et la Pologne lorsque j’ai appris que le propriétaire du Radio Cafe avait aussi ouvert un restaurant à Montréal, dans ma ville. On est liés par nos valeurs, par nos luttes pour un avenir meilleur et par notre amour des bonnes choses et des bonnes vies grâce à ces restaurants. Donald, merci pour la rencontre d’aujourd'hui, et je suis impatient de voir tout ce qu’on va accomplir ensemble pour resserrer l’amitié et la coopération entre le Canada et la Pologne, mais aussi pour rester inébranlables dans la création d’un monde meilleur pour tous.
Merci beaucoup, mon ami.